TAG HEUER : Une smartwatch confidentielle inventée pour les équipiers de l'America's Cup
Le 12 / 09 / 2013 à 08:01 Par Le sniper de Business Montres - 2030 mots
C'est apparemment un secret bien gardé : quelle montre portent les équipiers d'Oracle (dont TAG Heuer est partenaire) pendant les régates de l'America's Cup ? En tout cas pas une Aquaracer Calibre 72, pas assez technique pour une course aussi exigeante. Du coup, TAG Heuer leur a inventé une smartwatch ultra-innovante, d'une intelligence encore jamais vue...
▶▶▶ TAG HEUER AQUARACER 72La première smartwatch d'une grande marque suisse...
C'est apparemment un secret bien gardé : quelle montre portent les équipiers d'Oracle (dont TAG Heuer est partenaire) pendant les régates de l'America's Cup ? En tout cas pas une Aquaracer Calibre 72, pas assez technique pour une course aussi exigeante. Du coup, TAG Heuer leur a inventé une smartwatch ultra-innovante, d'une intelligence encore jamais vue...
▶▶▶ TAG HEUER AQUARACER 72La première smartwatch d'une grande marque suisse... ◉◉◉◉ Il aurait été vraiment étonnant de ne pas voir TAG Heuer aux avant-postes de l'horlogerie suisse pour tenter d'y voir plus clair sur le marché d'avenir des smartwatches, ces montres connectées auxquelles personne ne croit dans l'arc jurassien mais auxquelles tout le monde pense. Pour les équipiers de l'America's Cup membres du Team Oracle USA (defender de la Coupe), dont TAG Heuer est le partenaire chronométreur officiel (et au-delà), comme on va le voir), pas de souci : TAG Heuer a dédié à cette équipe une montre de régate assez classique, l'Aquaracer 500 Calibre 72 Coutdown, le 72 rendant hommage aux 72 pieds des nouveaux bolides de la mer (excellente étude de cette montre, image ci-contre, dans Calibre 11). Sauf que, bien évidemment, les qualités mondaines de cette Aquaracer conviennent plus aux amateurs qui admirent la course du haut des bateaux d'accompagnement qu'aux équipiers en pleine régate, qui ont besoin d'outils beaucoup plus professionnels. Sur les précédentes éditions de la Coupe, les équipages portaient en course des montres numériques très simples, techniques et purement fonctionnelles (généralement asiatiques et bas de gamme), griffées ou non par les marques dont le logo figurait sur le bateau ! Cette fois, avec la dimension high-tech acquise par les géants des mers engagés dans la compétition (des catamarans à foils munis d'une aile rigide) et avec la multitude de paramètres à gérer, il n'était plus question de se contenter d'une montre mécanique, ni même du mouvement basique d'une montre électronique... ◉◉◉◉ À l'entraînement, les équipiers d'Oracle Team USA ont commencé à utiliser des montres électroniques multi-fonctions dédiées à l'univers nautique, mais elles ne donnaient pas satisfaction. Ni pour les affichages, ni pour l'étanchéité, ni même pour les bracelets. Doléances simples, réponses complexes ! C'est là que TAG Heuer – qui maîtrise, par nature horlogère, les problèmes de fonctions, d'étanchéité et de bracelets – a pu intervenir pour créer, sur la base d'un cahier des charges très précis, un concept de montre intelligente et connectée exclusivement dédiée à l'équipe en compétition. C'est la première smartwatch dédiée à l'univers nautique à être ainsi développée par et pour un équipe de très haut niveau... ◉◉◉◉ Résultat final : une Aquaracer 72 tout court, non commercialisée (image ci-dessus), qui est en fait un module de travail totalement innovante rhabillé selon les codes de la marque (édition limitée à 50 pièces). Tout ceci est évidemment ultra-confidentiel et doit rester entre nous, mais on peut être certain que l'équipage concurrent, celui de Team New Zealand, qui ne dispose pas d'un tel instrument qui aurait pu être développé par Omega, sera très intéressé par cet article... Ce module électronique a été développé en exclusivité [et en secret : impossible de savoir par qui, mais c'était par une hot shop américaine créée par des anciens d'Apple] pour TAG Heuer, qui l'a enrichi d'une connectivité encore jamais tentée sur une montre suisse et de concepts ergonomiques très pointus. Toutes les montres sont connectés à l'électronique embarqué du bateau, qui s'auto-reprogramme en permanence : il y a autant d'intelligence dans les puces qui gèrent la course (à partir des nombreux capteurs disséminés partout) que dans le cerveau des équipiers. Pendant la régate, chaque équipier dispose sur sa montre ultra-technique [qui devient un véritable instrument de navigation] des informations qui lui sont nécessaires, à son poste précis : il est ainsi relié, sans fil, aux capteurs vitaux pour l'exercice de son art et aux multiples ordinateurs du bord. C'est la première fois dans l'histoire du nautisme que chaque membre d'un équipage peut ainsi disposer des données internes (par exemple, des capteurs de tension à l'intérieur des mats ou des analyseurs de foils, pour l'équilibre du bateau) et des données externes à la navigation (vitesse du vent, du bateau, direction et angle du vent réel, etc. Tout est programmé pour donner à chacun – et à toute l'équipe – la réactivité instantanée nécessaire, ainsi que la synchronicité d'une connexion de tous à tous. Les décisions sont optimisées – ce qui n'évite pas toujours les incidents (ci-dessous)... ◉◉◉◉ Jimmy Spithill, le plus jeune skipper vainqueur de la Coupe, est intarissable sur sa montre : « La Coupe de l'America est la course le plus difficile dans l'univers de la voile et nous avons besoin de tous les atouts possibles et imaginables. Non seulement l'Aquaracer 72 nous délivre les données indispensables, mais elle est adaptée aux conditions extrêmes et toujours changeantes de la course, qu'on parle de la lumière, du brouillard, des embruns et des chocs. La montre nous aide, non seulement pour le compte à rebours et pour le chronométrage, mais aussi pour tous les paramètres de la course ». ◉◉◉◉ Exemples de cette adaptation à une régate rendue encore plus « extrême » par toutes les nouvelles technologies embarquées : l'affichage (LED) a été optimisé pour gérer les contrastes dans toutes les conditions de visibilité – ce qui fait que la montre, ultra-contrastée, n'a que quelques heures d'autonomie et qu'il faut donc la recharger après chaque course. Le revêtement hydrofuge du cadran dérive d'un brevet splashproof déposé pour les lunettes TAG Heuer : les embruns et le sel ne se déposent pas, la montre restant lisible en permanence, quel que soit l'état de la mer et des vagues. En dépit d'un boîtier de 51 mm, le boîtier ne pèse que 108 grammes : il résiste aux chocs jusqu'à 5 000 G. La lunette tournante est munie d'une bague en céramique. Résistant à l'eau, le bracelet en cuir a une boucle déployante capable de s'adapter au port d'une combinaison. Les codes de TAG Heuer y sont respectés, mais la technologie déployée est totalement inédite et innovante : elle a permis de re-paramétrer avec Oracle toute l'électronique de bord... ◉◉◉◉ Autres exemples de l'interaction de TAG Heuer avec la demande des équipiers d'Oracle Team USA : pour les wincheurs (grinders), ces grands costauds qui moulinent en permanence, une montre connectée est utile, mais pas pendant qu'ils s'agitent sur leur « moulin à café » : leurs poignets tournent si vite qu'il serait impossible de lire quoi que ce soit sur une montre. Le département R&D des lunettes TAG Heuer a donc développé pour eux un « affichage tête haute », avec un écran intégré dans le verre polarisant de leurs lunettes photochromiques (développement réalisé avec un bureau d'études de la vallée de Joux). Pour Jimmy Spithill, la téléphonie TAG Heuer a développé un « téléphone de bras », totalement étanche, qu'il porte sur son avant-bras (image ci-dessus, à gauche). Les boîtiers informatiques répartis sur tout le bateau ont également été étanchéifiés par la R&D de TAG Heuer, qui maîtrise depuis longtemps ces questions avec la Monaco... ◉◉◉◉ Cette Aquaracer 72 est, incontestablement, la première smartwatch sportive de l'histoire horlogère suisse : produit de nouvelle génération, elle signe l'entrée des montres connectées suisses [dont on sait à présent qu'il existe différents projets] dans une nouvelle dimension, capable de reprogrammer tout le logiciel de l'horlogerie traditionnelle. Ses avancées en matière de connectique embarquée, d'interactivité et même de fiabilité dans les conditions extrêmes [à la vitesse où vont les AC 72, on est plus dans une ambiance de F1 que de promenade en mer] dessinent même d'autres perspectives dans le domaine du sport en général : l'âge d'or de la connectivité peut, là encore, révolutionner les compétitions. Dans le même temps, cette TAG Heuer encore confidentielle précise ce que sera, demain, le marché des smartwatches : non pas un marché de masse, avec très peu de modèles en concurrence, mais plutôt une myriade de niches ultra-spécialisées où beaucoup d'acteurs auront leurs chances de réussir pourvu qu'ils sachent s'adapter à une demande précise... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...