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VENDREDI (accès libre) : Carnets de balles pour un sniper en liberté

Peut-on décemment loger un mouvement chinois prévu pour des contrefaçons dans une montre genevoise proclamée comme Swiss Made ? Peut-on faire de la publicité comparative pour les montres ? Peut-on évacuer de la F1 toutes les marques de montres ?   Cette semaine, le Sniper a... ▶ DÉCOUVERT...◉◉◉ ...la première publicité comparative osée dans l'horlogerie : elle est tentée par la jeune marque Hager, dont Business Montres …


Peut-on décemment loger un mouvement chinois prévu pour des contrefaçons dans une montre genevoise proclamée comme Swiss Made ?

Peut-on faire de la publicité comparative pour les montres ?

Peut-on évacuer de la F1 toutes les marques de montres ?

 
 
Cette semaine, le Sniper a...
 
▶ DÉCOUVERT...
◉◉◉ ...la première publicité comparative osée dans l'horlogerie : elle est tentée par la jeune marque Hager, dont Business Montres expliquait récemment qu'elle avait choisi Crowdfunder (financement collaboratif) pour faire renaître un projet de manufacture américaine, à travers des "hommages" – certains diront des copies très inspirées – aux icônes du marché, mais avec des mouvements chinois. C'est permis aux Etats-Unis : on peut comparer, ce dont Hager ne se prive pas en se confrontant à TAG Heuer et à Rolex (source : The wristwatch review)...
 
 
 
 
▶ PRESSENTI...
◉◉◉ ...de nouvelles évolutions dans la reprise en main de la F1 par Rolex : alors que Rolex vient d'officialiser le nom de F1 Rolex Australian Grand Prix pour rebaptiser le Grand Prix d'Australie, qui sera couru le 17 mars prochain à Melbourne et qui est la première épreuve du championnat du monde de F1 (révélation Business Montres du 5 février), on découvre que d'autres grands prix pourraient rapidement changer de nom. Premier de la liste : le Grand Prix de Chine, qui se court à Shanghai le 14 avril. Second possible : le Grand Prix des Etats-Unis (17 novembre, Austin). De son côté, Bernie Ecclestone fait pour récupérer les grands prix qui échappent encore à son emprise (Monaco ou Singapour, par exemple) et qui pourraient passer sous la coupe baptismale de Rolex – qui a décidément un insatiable appétit dans le sponsoring sportif et qui bénéficie du soutien total de Bernie Ecclestone pour convaincre les grands prix récalcitrants qui ne voudraient pas se soumettre [Business Montres a raconté comment TAG Heuer, qui avait la préférence pour rebaptiser le Grand Prix d'Australie, s'est fait éjecter sans ménagements : au nom du sport, bien entendu !]...
 
 
 
▶ COMPRIS...
◉◉◉ ...ce qui gênait le plus les marques (autres que Rolex) engagées dans la F1 (Business Montres du 5 février) : c'est moins l'omniprésence de Rolex comme chronométreur officiel que l'hyperprésence de Rolex dans la diffusion des données et dans la diffusion des images de la course. Passe encore que les marques horlogères voient leurs champions triompher, à Melbourne (Australie), sur un podium décoré par Rolex : on n'en est pas à une contradiction près ! Passe encore que l'affiliation horlogère des pilotes sont de plus en plus compliquée à expliquer [un bon exemple avec Felipe Massa, pilote Ferrari et ambassadeur Richard Mille, qui portera un casque et des gants Hublot dans les grands prix : ci-dessous]. Le danger est dans le le contrôle des images par l'organisation de Bernie Ecclestone – et donc de Rolex ! L'examen attentif des angles de prises de vue sera décisif : pourquoi pensez-vous que Hublot a voulu griffer les Ferrari engagées dans le championnat de F1 sur la carrosserie, mais au plus près de la tête des pilotes, pour avoir la garantie d'être "dans le champ" ? La régie images de la F1 sera totalement libre de montrer – ou non – les panneaux publicitaires apposés sur le long des circuits, en embuscade, par les concurrents horlogers de Rolex. La même régie images – Bernie + Rolex – sera même libre d'incruster, pendant la course, les images de son choix pendant les retransmissions télévisées internationales. On prend les paris que la visibilité des horlogers sera réduite à la portion congrue ?
 
 
 
 
▶ RÉFLÉCHI...
◉◉◉ ...aux limites de l'ambush marketing pratiqué en sauvage dans la F1 : quand Hublot était en place au coeur de la F1 gérée par Bernie Ecclestone, on a ainsi pu voir TAG Heuer préempter pour son compte le circuit de Monaco [qui ne relevait pas du périmètre Bernie], au nom de la valeur patrimoniale de Monaco pour TAG Heuer. Pourquoi pas ? Sauf que la présence visuelle massive de la marque en principauté a énervé beaucoup de monde, dont le bouillant M. Ecclestone. Les mêmes tentatives ont eu lieu en Inde ou à Singapour, ce qui a beaucoup énervé, du coup, un Jean-Claude Biver décidé, pour le coup, à renforcer son ancrage dans Ferrari [un vrai 360° incluant la F1] au détriment d'un chronométrage global de la F1 dont Hublot n'avait plus les moyens. D'autres marques ont également tenté de piétiner les plates-bandes de Hublot dans la F1. Cet ambush marketing (intra ou extra-LVMH) à courte vue a vite trouvé ses limites quand le retrait de Hublot – qui ne pouvait plus suivre au niveau d'investissements exigé par Bernie Ecclestone – a ouvert un boulevard à Rolex, qui a pu imposer ses conditions régaliennes pour jouer un rôle réellement stratégique dans la F1. Bernie n'était apparemment pas du tout fâché contre Bibi, mais il n'avait plus d'autre choix que de passer sous les fourches Caudines de Rolex, qui a exigé d'autant plus de place et de liberté de manoeuvre que les budgets garantis étaient open ou, comme on dit chez Rolex, no limit. Le renommage du Grand Prix d'Australie va dans le sens de cette survisibilité planifiée par Rolex, qui a décidé d'aider Bernie Ecclestone à reprendre l'initiative pour parachever son contrôle total de la F1. Le marketing d'embuscade vire à la déculottée : en laissant le champ libre à Rolex au lieu de protéger le premier investissement des lieux opéré par Hublot, le groupe LVMH s'est tiré une balle dans le pied. Un de ses principaux concurrents se trouve consolidé. Deux de ses principales marques se trouvent menacées. Qui est le génial stratège responsable de ce gâchis ?
 
 
 
DÉNICHÉ...
◉◉◉ ...une intéressante réplique de Corum (mouvement baguette), qui pourrait bien expliquer pourquoi la nouvelle marque Harold (Business Montres du 6 février) semble si soucieuse de mettre en avant l'adresse de son bureau à Genève et l'énorme Swiss Made inscrit sur le cadran (quasiment plus important que le nom de la marque). On se demandait effectivement d'où pouvait provenir ce mouvement mécanique baguette : ne cherchez plus, c'est en Chine et ce mouvement mécanique sert essentiellement à diffuser des répliques de Corum T-Bridge. De quoi relativiser le Swiss Made fièrement porté sur le cadran de la collection Harold...
 
 
 
 
▶ REGRETTÉ...
◉◉◉ ...l'indifférence des institutions horlogères à la sensibilisation des nouvelles générations : on sait que deux jeunes sur trois – chez les moins de vingt ans – ne portent pas de montres et se contentent de leurs écrans nomades pour lire l'heure. Lors de chaque rentrée scolaire, Business Montres déplore l'absence de campagne collective – en Suisse, en France ou dans le monde – pour faire la promotion des montres et pousser chaque écolier, collégien ou lycéen à considérer la montre-bracelet comme un accessoire scolaire recommandé. Au royaume-Uni, dans les restaurant McDonald's, on a remplacé les jouets en plastique des boîtes Happy Meal par des... livres, histoire de pousser les enfants à la lecture. Neuf millions de livres viennent d'être distribués. Et si on en faisait autant pour les montres. Pour l'édification morale des amateurs de fraîche date, un rappel historique : pendant la Seconde Guerre mondiale, les marques suisses ne vendaient plus de montres [sinon aux armées des deux camps, mais c'est une autre histoire]. Plus de commerce international, mais des usines à faire tourner ! C'est là que quelques marques – dont Heuer – ont eu l'idée de relancer le marché intérieur en faisait de la montre-bracelet, notamment du chronographe en or, un cadeau de fin d'études ou d'entrée dans la vie adulte. Et ça a marché : les ventes ont été maintenues, des habitudes ont été prises et l'industrie est entrée dans l'âge d'or de la montre mécanique (les Trente Glorieuses, de la fin de la guerre aux années 1970)...
 
 
 
 
▶ ÉCOUTÉ...
◉◉◉ ...monter la rumeur concernant un achat – horloger ou presque – du groupe PPR, dont quelques "personnes bien informées" (qui sont peut-être aussi d'habiles désinformateurs) affirment qu'on en serait à bout touchant pour un "gros coup". Comme on ne prête qu'aux riches, plusieurs noms célèbres circulent, dont ceux de marques dont les dossiers de reprise ou d'augmentation de capital circulent entre Genève, Paris et Zurich. Plusieurs certitudes : le groupe PPR a le cash pour s'offrir une nouvelle danseuse (d'autant qu'il vient de vendre quelques actifs), pas forcément au niveau du milliard de francs suisses déboursé par le Swatch Group pour acheter Harry Winston et utiliser sa trésorerie plus intelligemment qu'en faisant confiance à l'UBS, mais on trouve quelques affaires à la moitié, au tiers ou au quart de cette somme. D'autre part, le groupe PPR a d'autant plus besoin d'étoffer son portefeuille de marques de luxe – horlogères ou presque – pour atteindre la taille critique qui lui manque pour peser sur le marché : Gucci n'est pas au niveau de Louis Vuitton, ni Girard-Perregaux au niveau de Hublot, Zenith ou TAG Heuer. Enfin, le groupe PPR a un besoin urgent de relais de croissance : les analystes adorent les super-promesses de double digits à tire-larigot et tous ces Contes & Légendes d'une horlogerie crisis proof. Donc, il risque de se passer quelque chose, mais quoi, où et quand ?
 
 
 
 
▶ NOTÉ...
◉◉◉ ...quelques indiscrétions, à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté éditoriale... 
 
❏❏❏❏ RAYMOND WEIL : initiative amusante de la marque, en début de semaine, pour fêter l'anniversaire théorique de la naissance de Facebook (4 février 2004). Le site de Raymond Weil a été neutralisé pendant une journée, tout le trafic étant rerouté vers la page Facebook de la marque. L'opération a été relayée sur les différents médias sociaux où Raymond Weil dispose d'un espace. Un geste purement symbolique, mais très révélateur de la prise de conscience qui hante aujourd'hui les marques : et si on fermait demain les sites Internet, devenus obsolètes à cause de la surpuissance des réseaux sociaux ? Ce qui mérite réflexion...
 
❏❏❏❏ CHAUMET : qu'est-ce que c'est que ce nouveau concept binaire de boutique Chanel-Chaumet (ci-dessus) ? Tout simplement la nouvelle boutique Chaumet de la Croisette, dont on n'a pas encore eu le temps d'effacer l'ancienne identité de Chanel...
 
❏❏❏❏ JAEGER-LECOULTRE : tiens, puisqu'on parle de Cannes, fermeture inattendue de la boutique de Cannes, dont l'activité s'est révélée très loin d'être à la hauteur des attentes...
 
❏❏❏❏ BVLGARI : tant qu'à se promener à la recherche des nouvelles boutiques sur la Côte, on pourra bientôt passer à la nouvelle boutique Bvlgari de Saint-Tropez...
 
❤❤❤❤ ROGER DUBUIS : histoire de faire battre les coeurs, une évocation amusante et originale de la Saint-Valentin sur le site de Roger Dubuis. Comme disaient la célèbre bande des quatre : All you need is love...
 
❏❏❏❏ MIAMI : apparemment, si le marché européen des montres vintage souffre des contrôles administratifs toujours plus tracassiers (paiements en liquide ou par carte, inquisition fiscale, etc.), tout se passe pour le mieux aux Etats-Unis, comme on a pu le vérifier au récent Miami Beach Antiques Show. Il est vrai que beaucoup d'amateurs européens avaient fait le détour, avec quelques montres au(x) poignet(s) et dans les poches, pour vendre, échanger ou acheter. Toujours les mêmes marques au tableau d'honneur : Patek Philippe et Rolex, puis, dans une moindre mesure, Audemars Piguet, Cartier ou même... Tudor ! Un déballage très remarqué : celui de notre ami Bob Maron, qui présentait une série exceptionnelle de Rolex Daytona et de Rolex Day-Date...
 
❏❏❏❏ XAVIER DIETLIN : quelques nouveaux concepts de vitrines dédiées aux marques sur le site de Dietlin (le fameux Ghost Paper pour Cartier, une vitrine dessinée par Jean Nouvel pour De Bethune et plein d'autres nouveautés)...
 
❏❏❏❏ VAN CLEEF & ARPELS : « On ne cherche pas à avoir la Joconde sur un grain de riz », déclare Nicolas Bos dans Worldtempus. Mais de qui peut bien parler le nouveau CEO de la maison Van Cleef & Arpels ? Qui, au SIHH, pouvait bien s'amuser à créer des Jocondes sur des grains de riz ?
 
❏❏❏❏ RICHARD MILLE : savoureux commentaire de Worldtempus à propos de la collection Richard Mille présentée au SIHH 2013, malheureusement en anglais. Ce n'est pas de l'admiration béate, ni d'ailleurs de l'exécration frénétique, juste un exercice de libre examen journalistique...
 
❏❏❏❏ SWATCH : dans la collection de ce printemps, une Swatch Denim qui ne fera pas forcément plaisir chez Hublot, qui a des projets à peu près identiques pour ce mois-ci. Pas au même prix, évidemment, mais dans le même goût : le jean deviendrait-il la dernière conquête des montres de luxe ?
 
❏❏❏❏ JEAN-CLAUDE BIVER : sur une trajectoire tangente à la présidence de Hublot, le nouvel hydro-évangéliste a des plans jusqu'en 2022, mais pas forcément dans l'horlogerie (Business Montres du 8 février)...
 
❏❏❏❏ TÉLÉVISION CHINOISE (1) : même sans parler couramment chinois, la directive du Politburo de Xi Jinping, publiée en exclusivité par Business Montres (6 février), se décodait facilement avec une traduction automatique en ligne. Il s'agissait bien de bannir les montres de luxe des télévisions et des radios : « Ce genre de publicité a médiatisé des valeurs incorrectes et favorisé un mauvais climat social ». Comme à l'époque de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne chère aux maoïstes (majuscules obligatoires). Autant dire que, même pour entrer dans l'année du Serpent, ce ne sera pas très bien vu, cette année, de s'offrir ou d'offrir des montres suisses : le néo-chic post-capitaliste chinois sera prolétarien ou ne sera pas !
 
❏❏❏❏ TÉLÉVISION CHINOISE (2) : elle il y a les dirigeants horlogers qui minimisent la portée de cette directive du Politburo. Ils se rassurent en considérant que "les publicités concernées sont celles qui présentent des produits comme des accessoires incontournables pour les dirigeants" – donc, un texte marginal, strictement lié à la proximité des fêtes du printemps (Nouvel An chinois), traditionnellement propices aux "cadeaux de corruption". Et il y les dirigeants qui pensent que ça ne fait que commencer : dans la presse indienne, Jean-Christophe Babin (TAG Heuer) explique ainsi tout l'intérêt qu'il porte au marché indien (source : The Economic Times)...
 
❏❏❏❏ THE WATCH ENTHUSIAST : pas loin de 100 000 acheteurs pour la plus célèbre application (payante) de la galaxie numérique ! À la disposition des amateurs de notes indépendantes attribuées aux montres les plus courantes du marché : 126 marques, 2 842 montres, 14 546 images, 190 vidéos et tout le reste, dont d'excellents contenus critiques sur le blog de TWE...
 
 
 
 
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