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VENDREDI (accès libre) : Le Sniper a découvert que le tourbillon mécanique de Superman était hongkongais...

Eh oui : c'est d'Asie que souffle le vent d'une haute horlogerie inspirée par les grands mythes contemporains, pendant que la Suisse célèbre l'émaillage muséographique dans le goût de l'école genevoise du XIXe siècle. Un jour, à force de regarder dans le rétroviseur, on va finir par rentrer dans le mur...  ▶▶▶ cette semaine,LE SNIPER A...   


Eh oui : c'est d'Asie que souffle le vent d'une haute horlogerie inspirée par les grands mythes contemporains, pendant que la Suisse célèbre l'émaillage muséographique dans le goût de l'école genevoise du XIXe siècle. Un jour, à force de regarder dans le rétroviseur, on va finir par rentrer dans le mur...

 
▶ cette semaine,
LE SNIPER A...
 
 
 
 REMARQUÉ
le tourbillon de haute horlogerie de Superman, mais il n'est pas suisse...
◉◉ On devait déjà à Memorigin (marque hongkongaise très bien menée par Mickey Lo) une montre Batman (tourbillon) plus ou moins officielle – parce qu'il en existe d'autres, sans qu'on arrive à départager les prétentions des uns et des autres à la légitimité. La maison confirme en tout cas son ancrage dans les mythologies contemporaines avec une montre Superman (tourbillon) dont on se demande si elle est également officielle. Ce qui ne l'empêche pas d'être très réussie, à la fois par son squelettage, qui intègre avec élégance le logo popularisé par Warner Bros et par la qualité de ses détails horlogers et mécaniques : cette « Man of Steel» est le premier tourbillon Superman de l'histoire horlogère et ses finitions sont remarquables pour un mouvement « chinois » ! Ce tourbillon mécanique [Memorigin ne fait que des tourbillons traditionnels, sans faire le détour par la Suisse pour s'en procurer] est aux standards suisses pour les principes techniques comme pour la qualité d'exécution, mais également pour le travail de sculpture du cadran. Les questions qu'on peut se poser à propos de cette montre ne relèvent pas de la compétence horlogère qu'elle sous-tend [et elle n'est pas mince], mais de la légitimité de son inspiration : pourquoi aucun horloger suisse n'a-t-il encore eu le courage d'exploiter les vrais mythes contemporains, dont les super-héros à l'américaine sont des piliers incontournables ? Depuis les personnages de Disney exploités par Gérald Genta, designer disruptif s'il en était, surtout à son époque, rien ou presque dans la haute horlogerie. La réussite d'un petit indépendant de Hong Kong est ici insolente – et l'humiliation des grandes maisons suisses plutôt cuisante...
 
 
 
 
 DOUTÉ
de l'efficacité pour Bvlgari de la « recette » Carla Bruni-Sarkozy...
◉◉ Nous vous l'avions annoncé au printemps (Business Montres du 21 mars), mais c'est officiel : Carla Bruni-Sarkozy (la femme de l'ex-président français) sera bien la nouvelle « égérie » de Bvlgari, dans une campagne publicitaire (« Diva ») photographiée par Terry Richardson. Pour Bvlgari, « les origines italiennes et l’élégance de Carla Bruni-Sarkozy nous ont séduit et nous avons décidé d'en faire notre nouvelle égérie ». Indéniablement réussie sur le plan esthétique (ci-dessous), on peut néanmoins questionner la pertinence marketing de cette opération, compte tenu des connotations politico-mondaines de cette égérie et de l'impact d'une telle campagne sur l'image de la marque. Particulièrement belle sur ces photographies, Mme Sarkozy n'a probablement pas la notoriété internationale qui justifie l'efficacité d'une telle promotion sur les marchés : aussi sublimement « française » [plus qu'italienne] qu'elle soit dans cette campagne, son impact sera limité hors de quelques marchés européens. Avec le risque de renvoyer Bvlgari à une image trop bling-bling qui est désormais la tunique de Nessus des marques de luxe : si les icônes fonctionnent encore en Asie [pourvu qu'elles soient réellement iconiques sur place], elles ne suscitent plus qu'une condescendance polie, qui peut parfois tourner au rituel d'exécration sur les marchés les plus avancés dans l'expérience du luxe. Nicolas Sarkozy a plus été battu pour sa « complaisance » supposée avec ce bling-bling que pour ses idées ou ses propositions : il n'était pas forcément très judicieux pour Bvlgari – ni d'ailleurs pour Mme Sarkozy et son mari – de rallumer la mèche à ce sujet. Quand le coût des bijoux ainsi exhibés et le montant du cachet seront repris en boucle sur les médias sociaux [où le « dézinguage » des icônes est un sport collectif mobilisateur] pour être rapportés à la misère du monde et à la récession économique rampante, on doute du bilan positif de cette surexposition au mauvais endroit avec les mauvais arguments : c'est tout le problème des médias sociaux, qui échappent aux pressions publicitaires avec lesquelles il est facile de calmer la presse écrite – qui n'aura pas l'indécence de rappeler que Bernard Arnault, nouveau propriétaire de Bvlgari, était un des témoins de mariage de Nicolas Sarkozy (mais c'était avec Cécilia, en 1996 : le patron de LVMH aurait-il voulu se rattraper ?)...
 
 
 
 
  NOTÉ À LA VOLÉE
quelques indiscrétions, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES : c'est un « vétéran du luxe » et de l'horlogerie, Thierry Chaunu (ex-Cartier, ex-Chopard, ex-Leviev, ex-Spyker, ex-Marina B, etc. : trente années d'expérience), qui prendra en charge le développement de la maison Mauboussin aux Etats-Unis (avec le Mexique et les Caraïbes dans son périmètre). Récemment repositionnée sur un concept de luxe joaillier plus accessible, Mauboussin – que dirige Alain Nemarq – reste la seconde plus ancienne marque de joaillerie installée place Vendôme. Elle dispose déjà d'une boutique sur Madison Avenue, à New York...
 
◉◉ OLYMPE : ce qui est formidable, c'est qu'on finit toujours par parler d'horlogerie et de montres dès qu'on commence à parler de Suisses. Quand Le Temps nous raconte comment, il y a un siècle aujourd'hui, deux alpinistes genevois ont été les premiers à vaincre l'Olympe, en Grèce, il est forcément question de montres : le père de Frédéric Boissonnas (qui sera aussi un fameux photographe genevois) gravait des médailles et des boîtiers de montres avant de devenir peintre-photographe dans le dernier quart du XIXe siècle...
 
◉◉ FORNICATION : mais non, les montres suisses ne servent pas exclusivement de « cadeaux de corruption » ! Elles servent aussi de « cadeaux de fornication » (Business Montres du 31 juillet). Autrefois, en Europe, quand une demi-mondaine demandait à un monsieur de ne surtout pas oublier son « petit cadeau », c'était la même chose : tout le monde comprenait. Pas de quoi fouetter un chat [sans allusion grivoise], sauf que, une fois de plus, les montres suisses (pour le coup, c'est Cartier) se trouvent symboliquement associées à tout ce que la nouvelle Chine ne veut plus voir : des objets de luxe statutaires devenus vecteurs emblématiques d'une arrogance sociale insupportable et d'un enrichissement dont les bénéficiaires imaginent à tort qu'il est libérateur de tous les interdits sociaux traditionnels. Les jeunes vierges effarouchées chinoises n'ont rien – au contraire ! – contre les montres de prestige, pourvu qu'elles soient honnêtement et vertueusement gagnées, mais ce sont ceux qui en portent ou qui veulent leur en offrir assorties de propositions malsaines qui sont devenus exécrables dans l'ambiance puritaine et néo-prolétarienne instaurée par Xi Jinping...
 
◉◉ PREMIER AOÛT : si vous l'avez manquée hier (1er août, fête nationale suisse), ne la manquez pas aujourd'hui, cette unique représentation du grand orchestre philharmonique de Schaffhouse, avec Kurt Klaus, l'horloger magicien d'IWC, à la baguette et les horlogers de la manufacture aux pupitres. Suisse oblige, il y a même un cor des alpes sur l'établi ! C'est plein d'humour patriotique et d'intelligence dans la communication du message : l'infiniment précis dans l'infiniment petit, avec un parallèle très réussi entre la virtuosité mécanique et la virtuosité musicale...
 
 
◉◉ INSÉCURITÉ (1) : les détaillants horlogers-joailliers de la Côte d'Azur sont au bord de la révolte après le (nouveau) braquage de Kronometry1999, à Cannes, face au Palais des Festivals, qui s'est fait délester d'une centaine de montres de luxe. Trois jours après le « casse du siècle » au Carlton (plus de 100 millions d'euros de joaillerie raflés en moins de deux minutes). Paradis pour les riches touristes amateurs de luxe, la Riviera deviendrait-elle une zone de non-droit où viendraient s'ébattre librement tous les malfrats de la planète ? Walter Ronchetti ne croit pas une seconde aux promesses sécuritaires des autorités policières. Le ministre socialiste de l'Intérieur, Manuel Valls, a envoyé des renforts : cinq policiers ! Les malfaiteurs seront positivement terrifiés en découvrant cette information. La dernière idée du préfet des Alpes-Maritimes : « Renforcer la concertation avec les enseignes de luxe de la Croisette » en créant à Cannes l'équivalent du Comité Vendôme. Les braqueurs potentiels vont en mourir... de rire ! En plus, une telle proposition est humiliante pour les policiers locaux, dont on peut imaginer qu'ils se concertaient déjà, et depuis longtemps, avec les commerçants des boutiques de luxe.
 
◉◉ INSÉCURITÉ (2) : ce n'est sans doute pas en multipliant les « comités » et en saupoudrant de ci de là quelques policiers supplémentaires qu'on enrayera une flambée sans précédent de la délinquance armée [faut-il parler de... « haute délinquance » pour la haute horlogerie ?]. La montée de l'insécurité à Paris a fini par en détourner bon nombre de touristes chinois, terrorisés à la pensée de se faire dépouiller. À Beijing, Le Quotidien du Peuple s'est fait un plaisir de ne pas manquer la relation du braquage de Kronometry1999 ! Refuge estival traditionnel des milliardaires du monde entier, la Riviera focalise également – pour des raisons exactement symétriques – l'attention des malfaisants du monde entier. L'audace des seconds est à la hauteur des richesses affichées par les premiers. La politique de « prévention » mise en place par les autorités ne suffit plus : c'est une question de dissuasion, sinon de répression. Il est vrai qu'il est plus rentable pour l'Etat de réprimer les automobilistes en vacances et plus facile de mobiliser les gendarmes pour disperser les manifestations anti-gouvernementales et les émeutes péri-urbaines d'un été chaud. La sécurisation d'un espace, c'est souvent une question d'ambiance, de doigté et de volonté : à quelques kilomètres de distance et avec la même concentration de boutiques de luxe des mêmes marques, on fait très vite la différence entre le climat apaisé de Monaco et la Croisette de tous les dangers. Qu'est-ce qui peut bien expliquer que le prince « tient » si bien sa principauté, quand la République échoue à maintenir sur son territoire la sécurité des personnes et des biens ?
 
◉◉ MONTBLANC : une nouvelle recrue pour la collection de grands de ce monde qui ont utilisé, pour signer un quelconque accord officiel, un stylo Montblanc. Barack Obama a eu droit à son Meisterstück lors de son passage à Berlin (ci-contre). Rien ne vaut le papier et le stylo pour marquer l'histoire...
 
◉◉ VISITE GUIDÉE : en attendant une nouvelle dégustation « à l'aveugle » du Geneva Watch Tour, dont on nous assure qu'il est désormais revu et corrigé (Business Montres du 6 juillet : « Ne suivez pas le guide ! »), un vrai parcours horloger de référence a été mis en place au Locle (il fêtera l'année prochaine ses dix ans). On en est à 39 étapes pour Le Locle horloger, auxquelles viennent parfois s'ajouter, à la demande, des visites de manufactures locales : on part de la place du Marché pour terminer par le Château des Monts, avec un parcours bien balisé et une documentation sûre (guide imprimé en trois langues) pour partir à la recherche d'Abraham Louis Perrelet [lequel ? Il faudra en discuter avec Joseph Florès, mais la supercherie historique fait toujours recette...], Charles-Emile Tissot, Jacque-Frédéric Houriet, Georges Favre-Jacot, Daniel JeanRichard [là encore, on est dans la mystification légendaire], Ulysse Nardin, Jules-F. Juergensen, Philippe DuBois, Sylvain Mairet ou Charles-Félicien Tissot...
 
◉◉ PANERAI : pour les grands malades paneristiques, mais alors les très grands, une boucle de bracelet qui nous arrive de Russie (Andrey Shmygov) et qui rend hommage aux nageurs de combat de la Decima MAS (Xa Flottiglia M.A.S), qui étaient équipés de Panerai pour leurs opérations contre les marines alliées (source : Watchuseek). 299 dollars pour ce petit plaisir d'esthète. Politiquement, ce n'est pas très correct. Esthétiquement, on a fait mieux. Maniaquement et onanistiquement, c'est irremplaçable...
 
 
◉◉ SEXE & HORLOGERIE : la playlist « Le sexe fait-il vendre plus de montres ? » (Business Montres Vision) compte à présent 95 vidéos horlogères plus ou moins sexy [certaines torrides, d'autres pas du tout] pour une centaine de minutes en passer en compagnie de nombreuses jolies femmes qui nous aident à répondre à la question posée. Vous pensiez avoir tout vu dans ce domaine ? Laissez-vous surprendre...
 
◉◉ LEVIEV : un intéressant portrait de Lev Leviev (ci-contre), « l'homme qui s'est fait voler 100 millions d'euros » (Le Figaro). Très orienté vers la joaillerie, ce milliardaire israélien (d'origine ouzbèque, comme Jacob Arabov) est âgé de 57 ans. La qualité de ses pierres (produites par se propres mines) commence à épater ses concurrents, mais on se demande pourquoi ce nouveau géant de la très haute joaillerie n'a pas encore réussi à produire une collection de montres convaincante : ce n'est pas faute d'avoir essayé [et plusieurs pointures de l'horlogerie ont tenté de s'y atteler], mais plutôt d'avoir persévéré – comme Laurence Graff aura fini par le faire, avec le succès que l'on sait...
 
◉◉ SMARTWATCH (1) : enfin, un confrère qui a des convictions ! On les salue d'autant plus librement que ce ne sont pas du tout les nôtres : en annonçant dans Le Matin que « les montres connectées ne sont pas une révolution », Thierry Brandt (The Watches Magazine) prend le risque de passer à côté d'un basculement du marché qui ne pourra pas ne pas avoir d'impact sur le marché des montres, mais c'est sa responsabilité. « Parler de montre est un peu un abus de langage. Il n’y a rien d’horloger dans ces appareils. Pour moi, ce sont de petits terminaux se portant au poignet, et qui accessoirement donnent l’heure. Voilà pourquoi l’on entend assez peu parler de la Suisse dans ce secteur. Paradoxalement, je pense que la standardisation des montres connectées va renforcer le potentiel d’attraction du produit horlogerie suisse moyen et haut de gamme. La vraie belle montre, avec un mouvement mécanique et des finitions soignées, pourrait encore gagner en pertinence. (...) S’il y a concurrence, elle sera marginale pour les grandes maisons suisses ». Tour ceci ne déplaira sans doute pas au Swatch Group. Dont acte – nous reparlerons dès cet été et à la rentrée de la nouvelle « bataille du poignet » qui se profile dans les deux ans à venir.
 
◉◉ SMARTWATCH (2) : En revanche, on ne peut que partager la conclusion de Thierry Brandt : « L’avenir de l’horlogerie suisse, c’est de se réinventer dans ce qu’elle sait faire. De beaux produits porteurs d’émotion, plutôt que gadgets informatiques qui se portent au poignet et bientôt sous la peau ». Sauf que, précisément, c'est là qu'est le risque de déstabilisation : alors que les humains n'ont que deux poignets, dont un seul vraiment disponible, les smartwatches vont repousser l'offre suisse vers le haut et l'obliger à une montée en gamme contraire à ses intérêts. On voit mal comment l'horlogerie mainstream pourrait créer des émotions qu'elle n'a pas vraiment réussi à créer au cours de ces dernières années : il va donc se poser un simple et banal conflit d'intérêt territorial sur ce qu'on portera au poignet quotidiennement. Les montres « classiques » ont toutes les chances de se retrouver marginalisées, comme hochets superfétatoires – un peu comme les cravates aujourd'hui. On en possède (moins), on en porte (moins), mais on ne fait plus de folies pour en acheter et leur usage-plaisir relève plus de l'exception que de la norme. Moralité : faute de réaction vigoureuse dans la créativité et dans l'accessibilité, on vendra toujours des montres suisses, mais certainement plus les mêmes, ni surtout dans les mêmes quantités...
 
◉◉ ROLEX : voici à quoi ressemblent les nouvelles « Rolex » si prisées des clubbers, qui apprécient les effets sidérants de cette super-ecstasy. Même si la couleur n'y est pas tout-à-fait, la couronne est à la bonne place. Rappelons que ces pilules ne sont en rien des promesses de bonheur, mais plutôt un fléau : on compte déjà une quinzaine de morts chez les utilisateurs (Business Montres du 30 juillet)...
 
◉◉ MAGELLAN : perplexité horlogère... Alors qu'il existe déjà une montre Magellan, parfaitement bien identifiée par ses montres à dôme hémisphérique porteuses d'une Terre ou d'une Lune saisissantes de réalisme, on voit débarquer sur le marché une autre montre Magellan, lancée par la marque d'électronique embarquée (GPS) et baptisée « Echo » (ci-dessous), cible le marché des sportifs et des amateurs de fitness, à mi-chemin entre le smartphone qui enregistre les données d'entraînement et les montres de jogging classiques. Un indice de plus de la future « bataille du poignet », qui ne va seulement se jouer entre les montres et les smartwatches, mais entre tous les objets nomades de notre futur environnement quotidien (liaisons avec le téléphone, bracelets biométriques, assistants de mobilité, stockages de données, etc : on aura compris que la montre unifonctionnelle n'est plus, dans cette guerre territoriale, qu'un épiphénomène). Et, au fait, le fait qu'il y ait deux montres Magellan sur le marché ? Un épiphénomène dans l'épiphénomène...
 
 
◉◉◉◉ CHINE : on n'a rien contre les Chinois, mais l'aventure soviétique nous a appris à nous méfier des statistiques officielles d'un Etat communiste [souvenons-nous du temps joyeux où l'URSS était quasiment en train de doubler les performances économiques des Etats-Unis !]. Donc, sans préjuger de leur plausibilité, on peut légitimement mettre en doute la crédibilité de la croissance actuelle de la Chine, surtout quand on voit le pouvoir central annoncer  que la Chine connaîtra, d'ici à la fin de l'année, une « croissance économique régulière » [ce n'était donc pas le cas ?] malgré des « conditions intérieures et internationales extrêmement compliquées ». Est-ce bien rassurant ? Effectivement, chacun a pu noter que la banque centrale chinoise a relancé la machine à imprimer des yuans, ce qui ne garantit en rien la fin de l'actuel ralentissement, ni l'évitement d'une possible crise financière, ni même un vrai recul...
 
◉◉◉◉ CARILLON : incroyable, le nombre de Genevois, tous plus ou moins liés à l'horlogerie, qui ne connaissaient pas le « secret le mieux gardé dans les profondeurs de la Genève horlogère » (Business Montres du 30 juillet) ! Certains en avaient entendu parler, d'autres pensaient que ça ne fonctionnaient plus et beaucoup en ignoraient jusqu'à l'existence. Merci à Horlogerie-Suisse pour la reprise de cette information. Ce qui ne fait que rendre plus urgente la création par la ville et par le canton d'un « M. Horlogerie » qui coordonnerait les initiatives locales en faveur de l'horlogerie, dans une cité dont on rappellera qu'elle n'a toujours pas la moindre collection publique d'horlogerie à présenter au public, ni le moindre monument (à l'exception du pont Hans Wilsdorf, lancé sur l'Arve grâce à une initiative privée)...
 
 
◉◉ CASIO : nouvelle inflexion stratégique pour le groupe Casio, qui... dégroupe ses différentes marques en leur affectant des missions différentes sur de multiples canaux de distribution. Cette stratégie multi-marques de « distribution sélective » entend valoriser des marques comme Edifice et G-Shock, ainsi que Pro-Trek (outdoor) ou la nouvelle référence féminine Sheen : il s'agit d'un repositionnement global du portefeuille des marques, avec une évidente volonté de monter en gamme...
 
◉◉ F1 : pas de souci pour le premier Grand Prix de Russie, toujours prévu à Sotchi (sur la mer Noire) pour octobre 2014. On aura noté que la Russie, déjà impliquée dans la F1 avec l'équipe Marussia, l'est désormais aussi avec l'équipe Sauber, récemment sauvée par l'intervention financière d'un conglomérat politico-industriel russe. Les deux équipes utiliseront des blocs moteurs Ferrari. Il ne manque plus à la Russie que des bons pilotes : elle n'a aujourd'hui que des espoirs.
 
 
◉◉ BÉGAIEMENT (1) : autrefois, Swatch donnait le ton et les marques de mode suivaient le rythme. Apparemment, les bonnes fées de la créativité horlogère ont oublié de se pencher sur le berceau de la collection Automne-hiver 2013  de la marque, qui bégaie en compilant tous les petits détails modeux des tendances de l'année [ce qui serait déjà regrettable], mais surtout des tendances des années précédentes. Il y a trois ans que Nixon fait de l'écaille : était-ce indispensable d'en refaire aujourd'hui (ci-dessus) ? Il y a quinze ans que Versace, Gucci et tous les Italiens refont des chaînettes en guise de bracelet : cela s'imposait-il vraiment en 2013, alors que Swatch est confronté un peu partout à une concurrence de plus en plus impitoyable (ci-dessous) ? Pour le reste, on cherche l'identité : enlevez le nom de la marque du cadran et il ne reste rien, le concept fédérateur des « Années folles » étant trop flou et trop brouillé pour servir de colonne vertébrale à cette collection. Louis Pion aurait voulu pasticher Swatch qu'il n'en aurait pas moins plus créatif !
 
 
◉◉ BÉGAIEMENT (2) : il existe chez Swatch, pour la fin de l'année, une ligne supplémentaire (« Urban Expression »), qui n'est guère plus convaincante en dépit de ses graphiques plus originaux : on y apprécie néanmoins le modèle « Generation 27 », dont le nombre symbolise la quantité d'heures qu'il faut (dans une journéeà à un homme pour faire tout ce qu'une femme sait et doit faire ! On parle aussi, pour ce 27, de la génération des musiciens morts à 27 ans, comme Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Cobain ou Amy Winehouse. Cette autre collection (en bas de la page) est également sauvée par l'humour du modèle « Not available in colour », qui sauve un recours au noir et blanc qui tient, chez Swatch, de l'éternel retour.
 
 
 
 
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