VENDREDI (accès libre) : Le sniper ouvre le débat sur cet « accord amiable » qui ne l'est pas vraiment...
Le 16 / 05 / 2013 à 14:30 Par Le sniper de Business Montres - 4251 mots
Périr vite et sans douleur ou mourir lentement dans d'atroces souffrances ? C'est à peu près le résumé de l'« accord amiable » qui sera signé entre le Swatch Group et la Commission de la concurrence suisse. Les marques extérieures au groupe y gagnent trois à quatre ans de répit avec la fin effective des livraisons de mouvements mécaniques...
❏❏❏❏ ACTUALITÉ : avec le triomphe mondial des bourses, le désordre sur les cours de l'or et les …
Périr vite et sans douleur ou mourir lentement dans d'atroces souffrances ? C'est à peu près le résumé de l'« accord amiable » qui sera signé entre le Swatch Group et la Commission de la concurrence suisse. Les marques extérieures au groupe y gagnent trois à quatre ans de répit avec la fin effective des livraisons de mouvements mécaniques...
❏❏❏❏ACTUALITÉ : avec le triomphe mondial des bourses, le désordre sur les cours de l'or et les méga-profits des groupes de luxe, sommes-nous à la veille d'un désastre économique mondial (ci-dessus) ? ❏❏❏❏ACTUALITÉ (2) : si vous croisez des stars et des VIP en déplacement à Cannes avec une Mondaine au poignet (ci-dessous, après le titre), ce n'est pas une erreur, puisque la marque a choisi la fameuse montre dont le cadran reproduit l'horloge des chemins de fer suisses comme cadeau pour les invités du Grand journal de Canal+, pendant toute la durée du 66e Festival... ❏❏❏❏ACTUALITÉ (3) : une montre passée inaperçue à Baselworld (où la marque ne participait plus que très discrètement, au Ramada) et c'est dommage. La nouvelle KonTiki Two Zones d'Eterna (cartouche en haut de la page) mérite pourtant le détour, par le renouvellement esthétique de l'esprit KonTiki et par son élégance dans le respect des codes de la collection...▶▶▶ cette semaine,LE SNIPER DU VENDREDI A...▶▶▶RASSURÉ... quelques amis à propos de notre panne du début de la semaine◉◉◉◉ Non, apparemment, ce n'était pas une attaque informatique ou un piratage perpétré par la furie de hackers malintentionnés – du moins on veut le croire. Disons plutôt un conflit entre les différentes couches logicielles d'un site qui intègrent pas loin de dix années d'histoire quotidienne de la montre. Apparemment, c'est bien reparti... ▶▶▶RELU...avec attention les termes du projet d'« accord amiable » de la Comco...◉◉◉◉ On peut tout mettre en guillemets pour indiquer une interrogation. Le mot « accord », qui ne concerne pas les marques tierces (extérieures au Swatch Group), pas du tout impliquées dans la négociation de ce texte avec le Swatch Group, et qui ne concerne pas plus les manufactures de composants, qui se voient opposer des mesures très radicales de réduction de leurs approvisionnements. On peut aussi douter du côté « amiable » de cet accord, certes bien meilleur que la première version – révélée et décodée par Business Montres à l'été 2012, au grand scandale de la Comco, qui n'aura pas non plus apprécié notre publication non officielle et non autorisée des termes de ce second accord amiable (Business Montres du 17 mai).◉◉◉◉Ce qui frappe le plus, dans ce projet d'accord amiable, c'est, d'une part, l'écran de fumée déployé autour des spiraux en silicium, qui est le seul vrai enjeu stratégique pour ce qui concerne ce composant mais dont la Comco n'a semble-t-il pas pris conscience, alors que les brevets déposés par le Swatch Group (avec Rolex et Patek Philippe) bloquent toute évolution technologique et créent un sérieux biais anti-concurrentiel sur ce marché. Et c'est, d'autre part, les multiples concessions faites au Swatch Group, qui n'a retardé de quelques années la cessation de toute livraison que pour mieux verrouiller son marché et mieux se prémunir contre la concurrence, notamment celle des « motoristes » qui vont alimenter les marques tierces en mouvements mécaniques. En regardant au-delà de la stricte question des livraisons de mouvements mécaniques, on peut se demander si, là encore, il ne s'agit pas d'un combat d'arrière-garde, le Swatch Group ayant repris une génération d'avance avec sa nouvelle logistique de production automatisée (Sistem 51), bientôt déclinable pour d'autres mouvements mécaniques. On en concluera que les termes de cet « accord amiable », plutôt très habilement ficélé, ne sont pas de nature ni à gêner son principal intéressé – le Swatch Group – ni à véritablement avantager les principaux concernés – les marques et les manufactures tierces. On n'en attendait pas moins d'un chef-d'oeuvre de la culture consensuelle « à la suisse » : on n'imaginait tout de même pas la Comco prendre le risque de mécontenter Nick Hayek, qui n'a jamais été aussi chaud partisan du « nationalisme économique suisse » que depuis qu'il a les moyens industriels de l'être... ▶▶▶REPÉRÉ...quelques nouvelles séquences de chaises musicales...◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (1) : William Rohr, créateur du portail Timezone.com et ex-COo d'Antiquorum, aujourd'hui consultant horloger de Bonhams, rejoint l'équipe new-yorkaise de David Sadigh (Digital Luxury Group) comme « Senior Adviser ». Il reste néanmoins consultant horloger de Bonhams et militant numérique à Timezone...◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (2) : Jessica Nassif, qui assurait encore récemment (à Genève et à Baseworld) les relations publiques de Jacob & Co quitte l'horloger américain ces jours-ci. Elle est remplacée par deux personnes qui prennent directement en charge, à New York, le marketing et les relations publiques (Susan Finkelstein et Shamin Abas)...◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (3) : Markus Lampe quitte Swarovski, dont il était vice-président chargé du marketing global (il était entré dans la société en 1987), pour prendre en charge la direction générale de la maison Baccarat, à Paris.◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (4) : Axel Felmy, qui dirigeait la filiale allemande d'Audemars Piguet, met fin – pas forcément de son plein gré à en juger par la note de service transmise par François – à sa collaboration avec la manufacture du Brassus, où il était entré voici neuf ans. ▶▶▶NOTÉ...quelques rendez-vous intéressants de ces prochaines semaines...◉◉◉◉CANNES, SES TAPIS ROUGES ET SES NUITS BLANCHES : une seule fête mérite vraiment le détour, celle que donne De Grisogono à l'Eden Roc du cap d'Antibes, avec un spectacle permanent d'invités de marque, de jolies filles et de poissons pilote dorés sur tranche. Croisons les doigts pour que la garden party dans le parc du palace ne tourne pas au combat de catch dans la boue. Pourvu que les Arsène Lupin qui ont fait main basse sur un million de dollars de bijoux [du vrai ou du toc, juste destiné à monter les marches ?] dans le coffre-fort d'une employée de Chopard n'aient pas la mauvaise idée de venir prendre un bain de minuit sur la plage de l'Eden Roc : les fruits défendus s'y pèsent en carats et, cette année, Fawaz Gruosi fait dans le lourd côté haute joaillerie (ci-dessous : la collection Melody of colors qui ne relève que de la « petite » joaillerie)... ◉◉◉◉LE RETOUR DE JEAN TINGUELY À GENÈVE : on pourra découvrir une nouvelle machine, titrée « Si c’est noir, je m’appelle Jean » (ci-dessous) dans la section Beaux-arts du musée d'Art et d'histoire de Genève, à la rentrée prochaine... ◉◉◉◉LE PROCHAIN RECORD SOUS LE MARTEAU D'AUREL BACS : ce serait sans doute à New York, le 11 juin prochain, quand il dispersera pour Christie's une montre à grande complication Patek Philippe dont tout le monde avait perdu le souvenir, y compris chez Patek Philippe, alors qu'elle recule d'une bonne dizaine d'années l'histoire de ces grandes complications (petite et grande sonnerie, répétition minutes, calendrier perpétuel à phases de lune, chronographe à rattrapante), que les milliardaires américains commandaient à Genève de la fin du XIXe siècle aux débuts du XXe siècle (article Business Montres du 9 mai dernier). Le tout est maintenant de savoir combien de millions de dollars seront nécessaires pour s'adjuger cette montre (ci-dessous ; voir également la vidéo de présentation : sous le sommaire, ci-dessus)... ◉◉◉◉LE WEEK-END HORLOGER LE PLUS ENRACINÉ DU PRINTEMPS : pour les sorties au grand air de ce printemps 2013, on échappera aux averses en découvrant le patrimoine horloger des Franches-Montagnes (Jura suisse). Base de départ indispensable : l'Espace Paysan Horloger (excellent petit hôtel de quelques chambres, excellent restaurant pour des expériences de rencontres horlogères inoubliables), qui sera un point de départ idéal pour un parcours didactique à travers les villages avoisinants à la découverte de sites horlogers. Parcours réalisable à pied, à cheval ou à vélo à la rencontre d'une horlogerie enracinée, où chaque hameau cache ses ateliers horlogers mobilisés par les plus grandes marques de Genève ou du canton de Neuchâtel (renseignements : Espace Paysan Horloger)... ▶▶▶RELEVÉ...une dizaine d'infos à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...◉◉◉◉LA MONTRE DE POCHE LA PLUS AMUSANTE DE LA SEMAINE : le nouveau Manometrino du créateur italien Giuliano Mazzuoli est à hurler de rire ! On y retrouve, côté boîtier, un mini-Manometro en 27 mm de large (d'où son nom de Manometrino : ci-dessus) et, en guise de chaîne, un tuyau en caoutchouc comme ceux qui nous permettent de regonfler nos pneus avec un manomètre, dans une station-service... ◉◉◉◉LE PARRAINAGE LE PLUS MALIN DE LA SEMAINE : TAG Heuer prend une option risquée, mais qui peut s'avérer très payante, en devenant le partenaire principal (chronométreur officiel) de la nouvelle Formule E, concept de compétition proche de la F1, mais avec des voitures électriques. La mise au point de ces moteurs ultra-puissants, capables de rivaliser en vitesse avec les voitures du championnat de F1, est un des principaux défis technologiques de ces prochaines années. À terme, cette « F 1 écolo » représente une évolution possible de la passion planétaire pour le sport automobile. Une marque pionnière se doit d'être aussi pionnière dans les perspectives qu'elle ouvre... ◉◉◉◉L'ARTICLE HORLOGER LE PLUS FÉROCE DE LA SEMAINE : il est signé par Jack Forster dans Forbes. « The good, The Bad, And The Inexcusable : On Writing About Watches » nous explique à quel point il est difficile de dire d'une montre nulle qu'elle est nulle. Dommage qu'il n'ose pas nous dire de quelle montre, horriblement moche et horriblement chère, il veut parler : normal, il avoue lui-même « ne pas vouloir mordre la main qui le nourrit » (publicitairement parlant). Du coup, sa déploration de l'absence de presse critique dans le milieu horloger sonne un peu faux, mais il faut absolument lire cet article – de même que Jack Forster devrait lire plus souvent Business Montres pour découvrir qu'il existe bien une presse horlogère libre et critique... ◉◉◉◉LA PLUS BELLE VITRINE DE LA SEMAINE : on la trouvait chez Colette, où Bell & Ross a pu créer un espace visuel à la (dé)mesure de son engagement aérien. Les nouveautés de Baselworld y étaient présentées, pendant une semaine, avec un casque géant en vitrine (ci-dessus) et on pouvait découvrir chez Colette le coffret exclusif qui permet de ranger les six montres-instruments de bord déjà lancées par Bell & Ross (image Business Montres du 7 avril dernier) : de quoi s'offrir un vrai cockpit d'avion sans quitter sa chambre... ◉◉◉◉LA VIDÉO LA PLUS DÉROUTANTE DE LA SEMAINE : c'est aussi la plus fascinante ! On se laisse prendre à ce court métrage expérimental, titré The Clockmakers-Les Horlogers (ci-dessous), dont le rapport à l'horlogerie n'est pas évident dès les premières images. Dans ce tourbillon hypnotisant, des dizaines de gymnastes enchaînent les acrobaties en déclenchant des séquences sonores contemporaines. Beaucoup de poésie dans cette création qui tourne autour du temps en prenant le temps de nous étonner. Le rapport avec l'horlogerie ? On ne saisit pas trop, mais il y est, c'est sûr (ne serait-ce que dans le titre original)... ◉◉◉◉LE PLUS GROTESQUE DÉTOURNEMENT DE LA SEMAINE : les Chinois ne se refusent rien, pas même une marque qui reprend le nom de Christopher Bailey, directeur artistique de Burberry, totalement étranger aux montres qui sont à présent diffusées sous son nom [très connu en Chine]. Le site de la marque singe avec beaucoup d'efficacité les sites horlogers européens, option art de vivre. Les montres plagient ouvertement tantôt les collections de A. Lange & Söhne, tantôt celles de Jaquet Droz, tantôt celles de Vacheron Constantin, bref tout ce qui marche et tous ces détails qu'on peut piller impunément... ◉◉◉◉LA MEILLEURE NOUVELLE ADMINISTRATIVE DE LA SEMAINE : ça y est ! C'est presque à peu près sûr : Genève aura un des plus beaux musées publics d'horlogerie du monde. Du moins en 2017 et si tout se passe bien. On sait depuis cette semaine où seront les galeries d'horlogerie du futur musée d'Art et d'histoire (MAH) : « Au niveau 1, l’ensemble des galeries mettra en valeur l’horlogerie, l’émaillerie, la bijouterie et les miniatures autour d’un discours construit sur l’exercice des arts de la mesure du temps. Ainsi Genève retrouvera un musée de l’horlogerie, indispensable repère de l’identité de la ville, au coeur même du grand Musée », explique Estelle Fallet, qui veille déjà sur les collections... ◉◉◉◉L'ANALYSE LA PLUS INTELLIGENTE DE LA SEMAINE : sur son blog Matière à réflexion, l'expert en médias Bernard Petitjean se pose la question « Les Consumer magazines ont-ils encore un avenir ? ». Question clé pour de nombreuses maisons horlogères qui ont mis en place des magazines de marque pour les amateurs. Ses pistes de réflexion méritent... réflexion : ne plus faire de ces magazines des catalogues commerciaux, éviter l'information service qui n'a plus sa place sur le papier (mais sur Internet, sans en réserver la connaissance aux seuls clients), bien comprendre la fonction de ce magazine de marque (qui n'est pas un couteau suisse capable de remplacer les autres formes de communication), créer des contenus à valeur ajoutée et redéfinir la relation marque-client par un support papier (qui n'est pas un écran)... ◉◉◉◉LE PLUS HEUREUX VACANCIER DE LA SEMAINE : alors que son groupe Richemont a dépassé, en 2012, les 10 milliards d'euros d'activité et les 2 milliards d'euros de profits (le tout à peu près exclusivement dans le luxe horloger et joaillier), Johann Rupert abandonne sa présidence pour s'offrir une année sabbatique. Il laisse les commandes à Bernard Fornas et à Richard Lepeu, les co-directeurs généraux du groupe, qui auront pour principale mission de gérer l'essoufflement de la demande – dans une Chine où le groupe est très exposé à travers plusieurs de ses marques et dans le monde entier, puisque les ventes aux touristes chinois, qui drainaient la moitié de l'activité du marché mondial, sont elles aussi en décroissance. L'heureux vacancier, lui, fera le tour du monde sur son bateau pour lire quelques livres : il a compris l'essence du vrai luxe. Avoir du temps devant soi... ◉◉◉◉LE PLUS BEAU COUP DE COMMUNICATION DE LA SEMAINE : c'est celui de Nayla et Nick Hayek, qui ont cassé une toute petite tirelire à 26,7 millions de dollars (une goutte d'eau dans l'océan des profits du Swatch Group) pour s'offrir, aux enchères, au nom de la manufacture Harry Winston et prenant le soin de le faire savoir publiquement, un diamant exceptionnel de plus de 101 carats qui a aussitôt été rebaptisé « Winston Legacy » – puisque cette pierre faisait sa première apparition sur le marché (ci-dessous). Un sacré coup de pub, qui consacre les nouvelles ambitions du joaillier [cette auction promotion – achat public de pierres spectaculaires – a toujours été pratiquée par Graff, chaque nouveau record revalorisant l'ensemble des diamants de la réserve du joaillier]. Comme Business Montres l'a écrit à plusieurs reprises, c'est le marché de la haute joaillerie qui sera le prochain grand champ de bataille entre les géants : avec ce retour tonitruant de Harry Winston sur le devant de la scène et sous l'éclat des feux de ce « diamant le plus parfait jamais mis aux enchères », les compétiteurs (Cartier, Tiffany & Co, Bvlgari, Boucheron, Graff et les autres) n'ont plus qu'à bien se tenir... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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