> 


VENDREDI : Les "montres de courtoisie" sont de retour dans la haute horlogerie

Une nouvelle Hublot Atelier qui joue l'ouvriérisme pour mieux imposer ses codes néo-chics... Une Excalibur qui a du tranchant dans les vitrines... Les prémices d'une nouvelle révolution connectée... La Bell & Ross qui sera interdite de vitrine... Et toujours des questions sur le Grand Prix de Genève... Pour cette fin de semaine, le sniper a...  〓 SOURI AU RETOURchez Hublot des bonnes vieilles "montres de courtoisie"...


Une nouvelle Hublot Atelier qui joue l'ouvriérisme pour mieux imposer ses codes néo-chics... Une Excalibur qui a du tranchant dans les vitrines... Les prémices d'une nouvelle révolution connectée... La Bell & Ross qui sera interdite de vitrine... Et toujours des questions sur le Grand Prix de Genève...

Pour cette fin de semaine, le sniper a...

 
〓 SOURI AU RETOUR
chez Hublot des bonnes vieilles "montres de courtoisie"...
••• C'est une sorte de "marronnier" horloger qui revient régulièrement dans l'actualité des marques et des montres : la "montre de courtoisie" (prêtée pendant une réparation SAV) est une classique de l'attention portée au client, qu'on ne veut pas priver de montre le temps d'une intervention plus ou longue à l'atelier. Les premières montres de ce type ont été lancées – à titre privé chez les détaillants ou par les marques – dès les années 1930. Une des plus célèbres reste la Lip "Après-Vente" (ci-contre), qui avait tellement de succès qu'elles ont vite disparu de la circulation : elles sont aujourd'hui très appréciées des collectionneurs. Plus récemment, A. Lange & Söhne a tenté l'aventure avec une "Lange 1815" en acier : cette "montre de service" a fini elle aussi par disparaître de l'offre SAV tellement elle avait de succès. D'une part, pour sa rareté (pas de boîtier en acier chez A. Lange & Söhne, sauf cette "montre de courtoisie") ; d'autre part, pour son exclusivité pour une collectionneur. On dit que beaucoup d'amateurs ont préféré abandonner leur montre au SAV plutôt que de rendre leur "Lange 1815 de service" (ci-dessous), mais ce n'est peut-être qu'une légende urbaine. Bvlgari en distribuait une en plastique noir à ses clients, mais ils préféraient la garder, ce qui a poussé la marque à lancer sa série de montres consacrées aux villes – aujourd'hui, c'est une montre star aux enchères ! Le service s'est de toute façon banalisé quand des marques d'entrée de gamme comme Louis Pion ou la chaîne low cost Julien d'Orcel ont proposé à leurs clients une "montre de courtoisie" le temps d'une réparation...
[caption id="attachment_6169" align="aligncenter" width="538" caption="(Remerciements : Ed The Grocer, Chronomania)"][/caption]
••• On peut d'ailleurs se demander si le concept même de ces montres de courtoisie n'est pas réservé aux marques d'entrée de gamme, qui peuvent pratiquer le "jetable" ou le "consommable" sans prendre de risques. Le coût d'une "montre de service" devient exorbitant dès qu'il faut changer le bracelet, vérifier le mouvement et repolir la boîte après chaque prêt. En période de pénurie de composants mécaniques, c'est un problème plus qu'une solution. On peut également supposer que les clients du haut de gamme ont plusieurs montres et n'ont donc pas à s'encombrer d'une pièce supplémentaire...
••• On appréciera donc le courage de Hublot, qui revient sur ce terrain avec une certaine candeur. Atout majeur de cette "montre atelier" (en tête d'article et ci-dessous) sur les propositions précédentes : la céramique du boîtier, matériau relativement inaltérable qu'on suppose endurer les pires mauvais traitements des pires clients. Le coût du bracelet en caoutchouc est relativement dérisoire. Inconvenient de cette même "montre atelier" (que les Anglo-Saxons rebaptiseront "service watch") : la réussite de son design, qui va la rendre terriblement désirable – un coup à augmenter le taux de retour SAV ! Taillé comme une Classic Fusion, cette "Hublot atelier" porte fièrement sur son cadran : "Not for sale" – ce qui est un des meilleurs moyens d'attiser la convoitise des collectionneurs. La simplissime sobriété de ses lignes en fait une montre minimaliste qui rompt – avec bonheur, diront certains – avec l'exubérance baroque chère à la marque de Jean-Claude Biver. C'est une Big Bang en smoking, black tie jusque dans l'absence de chiffres et d'index sur le cadran.
••• Il semblerait que cette Hublot Atelier non-commerciale (!) ne soit disponible que dans les boutiques Hublot, ce qui n'est pas gentil pour les détaillants indépendants du réseau de la marque. Mais on peut parier qu'elle aura des petites soeurs dans les collections "normales" à la première occasion – d'autant qu'elle a tout d'une montre de luxe low cost comme les marchés émergés vont en réclamer dans les mois à venir. Et si c'était une façon discrète de s'offrir une entrée de gamme accessible sans perdre la face ?
 
 
 
〓 REFAIT SES CALCULS 
à propos des multi-présélections abusives du Grand Prix de Genève...
••• Même en retournant les chiffres dans tous les sens, la conclusion reste la même : on retombe toujours sur le fait que 8 marques (sur 39) trustent 28 présélections (sur 70). Autrement dit, 20 % des marques en compétition s'arrogent 40 % des montres présélectionnées, puisqu'elles figurent trois, quatre ou cinq fois dans le tableau ouvert pour la victoire finale. Pour être encore plus précis, 3 % des marques (Richard Mille x 5, Harry Winston x 4 et Zenith x 4) bénéficient de 18 % des présélections : on dira qu'elles ont à peu près six fois plus de chances que les autres de se retrouver avec un prix. Cette sur-représentation n'est pas "normale" : ce n'est pas bon pour la réputation du prix – ceci sans mettre en doute l'intérêt des montres en question – et ce n'est pas bon pour les soupçons d'inéquité qui pourraient peser sur le concours (information Business Montres du 5 septembre)...
 
 
〓 FÉLICITÉ ROGER DUBUIS 
pour la consistance d'Excalibur, sa nouvelle "arme fatale"...
••• Tout est réussi dans cette montre, qui était une de nos préférées du SIHH (Business Montres Vision), même le storytelling épique autour de l'épée Excalibur. La collection arrive aujourd'hui en boutique, avec quelques déclinaisons qui n'étaient pas présentées au SIHH, comme la version "Cadran Précieux" qui existe en nacre et en onyx sur or gris ou or rose (ci-dessous, en lapis-lazuli). Rappelons que l'Excalibur propose, avec son design virilement agressif quoique sans excès de testostérone, un mouvement automatique RD 620 manufacture Poinçon de Genève, certifié COSC, accessible dès 14 000 CHF (11 500 euros !) dans un boîtier acier de 42 mm résolument portable. 52 heures de réserve de marche pour accompagner les amateurs dans leur vie quotidienne et superbe campagne de communication (en haut de page) pour affirmer la différence d'une maison horlogère qui se donne toutes les chances de renaître avec les bons produits au bon moment [celui où les watchlovers du monde entier recherchent des produits consistants et authentiques]...
 
 
 
〓 COMMENCÉ À RELEVER
quelques signaux faibles de la possible prochaine révolution horlogère...
••• Si on admet que se prépare peut-être, insidieusement, une nouvelle révolution technologique autour des montres connectées, qui tentent de plus en plus de géants de l'électronique, il faut surveiller de près les initiatives dans ce domaine, tant du côté des marques high-tech, qui ont toutes de grandes ambitions pour nos poignets, que des start-ups en gestation [notamment sur les sites de financement collaboratif] ou du côté des horlogers eux-mêmes. Justement, Casio vient d'enrichir sa gamme de montres connectées en lançant une série de G-Shock compatibles avec l'iPhone – ce qui n'était pas le cas des précédentes versions. Une référence ronde (GB-6900AA (en cinq coloris, ci-dessous) et une rectangulaire (GB-5600AA en quatre coloris) seront annoncées au Japon autour de 180 €. Pour ceux qui ont l'intuition [nous en sommes] que cette révolution de la connexion peut impacter durablement l'entrée de gamme horlogère suisse, surtout si nous nous en désintéressons, il est évident que le marché basculera quand Apple lancera la montre autour de laquelle ses services tournent depuis des années sans oser prendre ce risque. Ce jour-là, quand Apple se réveillera, la Suisse tremblera...
 
 
 
〓 NOTÉ À LA VOLÉE
quelques informations horlogères en vrac, en bref et en toute liberté...
 
••• TREMBLEMENTS DU MONDE, LES MUTATIONS PROFONDES : ce serait une conférence à ne pas manquer quand on a compris que l'horlogerie est aujourd'hui interconnectée avec la planète et qu'elle réagit aux moindres de ses soubresauts. Jolie brochette d'intervenants pour expliquer aux entrepreneurs comment y voir plus clair dans un monde qui change très vote (Renseignements : AdGency)...
 
••• ANTOINE MARTIN : la nouvelle manufacture de haute horlogerie lancée par Martin Braun s'est installée à Alpnach, au coeur de la Suisse. On peut la découvrir dans une série en trois volets qui ne cache rien des hommes, des locaux, des machines et des produits (PuristsPro)...
 
••• BELL & ROSS : dans la série des concepts horlogers "non officiels et non autorisés" par les marques, un développement plein d'imagination et de culot autour de Bell & Ross, qui n'en demandait pas tant ! C'est une proposition du design industriel Alex Marzo, qui nous propose un Bell & Ross Quad (ci-dessous) quadrilobée et inspirée par les phares de la nouvelle Porsche Panamera : pas sûr que ce soit facile à produire dans une logique industrielle, mais le style y est (pas forcément dans le goût militaire de Bell & Ross) et l'étude conceptuelle cohérente...
 
 
••• COSTCO : c'est dans cette chaîne de déstockage [qui vend aussi quelques montres, dont Omega et Panerai] que le milliardaire américain Mitt Romney, candidat à la succession de Barack Obama, fait ses courses. Est-ce si étonnant ? Les riches pratiquent eux aussi le low cost, comme le prouve une des analyses de Pam Danziger, spécialiste du "marketing des riches" et des HENRY – ces High Earners Not Rich Yet, encore un concept à retenir (Unity Marketing)...
 
••• HARRY WINSTON : ventes du segment luxe (montres et joaillerie) en baisse de 13 % au second trimestre 2012, contre 20 % de chute pour l'ensemble de la Harry Winston Diamond Corporation (- 31 % de baisse pour les ventes de diamants bruts). Les profits du groupe ont chuté de 52 %. L'atterrissage commence à se faire brutal pour les valeurs du luxe américain...
 
••• PATEK PHILIPPE : un nouvel espace-musée Patek Philippe à New York. On trouvera à la boutique vintage Madison Time, animée par Michael Safdie, les trésors qu'on admire dans les catalogues des auctioneers spécialisés (source : Hodinkee)...
 
••• THEO FENELL : le joaillier anglais – qui ne se porte pas bien depuis plusieurs années – est en train de passer sous la coupe du fonds d'investissement anglo-émirati EME Capital. Pour le meilleur ou pour le pire ?
 
••• LEUR LOGO, C'EST UNE HORLOGE : une sélection amusante de marques tous azimuts qui ont choisi d'intégrer une horloge ou une symbolique horlogère dans leur logo d'entreprise (Abduzeedo : ci-dessous, le logo de Mytimetoeat)...
 
 
••• ÇA, C'EST DE L'HORLOGE ! Une création d'Utinam (horloger à Besançon), exposée au salon Maison et Objet (Paris), du 7 au 11 septembre (ci-dessous). Animée par Philippe Le Bru, la maison Utinam a notamment réalisé cette spectaculaire horlogère pour la gare TGV de Besançon...
 

D'AUTRES ACTUALITÉS RÉCENTES...

Partagez cet article :

Restez informé !

Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter et recevez nos dernières infos directement dans votre boite de réception ! Nous n'utiliserons pas vos données personnelles à des fins commerciales et vous pourrez vous désabonner n'importe quand d'un simple clic.

Newsletter