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VENDREDI : Les premiers échos des premiers coups de marteau de la session genevoise des enchères

C’est reparti pour un week-end d’enchères, qui verra 1 300 montres et une trentaine de millions de dollars changer de mains. C’est beaucoup pour des montres, mais ce ne sera rien à côté de la centaine de millions de dollars qui sera dépensée en pierres précieuses et en joailleries de rêve. À chacun ses valeurs...     ▶ En bref... ❏❏❏❏❏ PATEK PHILIPPE : Aurel Bacs (Christie's : ci-dessus) a mis la main sur une grande complication qui nous oblige à réécrire un chapitre de l'histoire de la marque …


C’est reparti pour un week-end d’enchères, qui verra 1 300 montres et une trentaine de millions de dollars changer de mains. C’est beaucoup pour des montres, mais ce ne sera rien à côté de la centaine de millions de dollars qui sera dépensée en pierres précieuses et en joailleries de rêve. À chacun ses valeurs...

 
 
▶ En bref...
❏❏❏❏ PATEK PHILIPPE : Aurel Bacs (Christie's : ci-dessus) a mis la main sur une grande complication qui nous oblige à réécrire un chapitre de l'histoire de la marque et qui fait revivre l'épopée des grands milliardaires américains fous de montres suisses... ❏❏❏❏ PIAGET : les sabres de l'émir en serti baguette... ❏❏❏❏ CHRISTIE'S : est-ce que Aurel Bacs n'en ferait pas un peu trop avec sa grande complication Palmer ? ❏❏❏❏ ROLEX : les bonnes et les mauvaises raisons de croire au marché de remplacement des Patek Philippe... ❏❏❏❏ ANTIQUORUM : malheur au vaincu, nus dit cette montre de poche... ❏❏❏ PHASES DE LUNE : c'est la plus belle phases de lune, celle qu'on ne voit que les jours d'éclipse solaire (arrière-plan) et qu'on ne verra jamais sur un cadran de montre (ci-dessous)...❏❏❏❏ SOTHEBY'S : une triple roue à colonnes... ❏❏❏❏ MUSIC MARKETING : mais pour qui sont tous ces si et tous ces sol qui sifflent sur nos sens ? ❏❏❏❏ HOMMAGE : mais quelle chanson dédier à Jérôme Lambert, qui prend la présidence de Montblanc ? ❏❏❏❏ IN–10–CRÉTIONS, RUMEURS & MURMURES : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (la signature de l'ex-colonel Kadhafi sur un cadran de Daytona Rolex, la transaction qui va coûter cher aux actionnaires de Fawaz, Rolex qui en garde sous le sabot, les chaises musicales, etc.)...
 
 
CETTE SEMAINE,
Le Sniper du vendredi a...
 
 
 ÉCOUTÉ
quelques notes de douceur dans un montre brutal...
◉◉ Premier coup de chapeau à Jérôme Lambert (hommage souriant ci-dessus) : pour les détails de cette nouvelle séquence de chaises musicales, nos informations du 8 mai...
◉◉ Ensuite, pour commencer, essayez donc le cylindre gauche (cliquez). Sans oublier d'ouvrir le son sur votre ordinateur et en vous laissant envahir par la mélodie de la « boîte à musique »...
◉◉ Maintenant, essayez donc le cylindre droit... Vous aurez compris qu'il s'agit des deux cylindres de la Music Machine de MB&F (concept développé par Reuge : deux cylindres, 72 notes, 6 mélodies qui vont de Star Wars et de Star Trek à John Lennon, Deep Purple et Pink Floyd)...
◉◉ Une autre illustration sonore de ce qui pourrait être un nouveau marketing musical avec Precision is my inspiration (découvrez la vidéo ci-dessous). Raymond Weil a depuis longtemps intégré la musique dans la communication, mais Precision is my Inspiration n'a qu'une ambition : le plaisir des oreilles, charmer le spectateur, l'éduquer et lui transmettre un message. Ce film est en effet au coeur d'une campagne multicanaux à travers laquelle la marque souhaite dévoiler sa nouvelle approche. « La musique, hier source d'inspiration, devient aujourd'hui véhicule des valeurs, du savoir-faire et de l'enthousiasme de l'horloger mélomane. A tel point qu'elle fait partie intégrante du marketing de l'Entreprise », nous déclare Elie Bernheim, qui parle désormais de « music marketing », concept qui lui permet de parler à la fois à ses partenaires et à ses clients...
 
 
 
 
 DÉCODÉ
la Rolexmania opportuniste des enchères genevoises de mai..
◉◉ La présence des rélérences Rolex dans les catalogues d'enchères genevoises de cette mi-mai est spectaculaire : presque deux fois plus de Rolex (119, dont une vingtaine de Submariner) que de Patek Philippe (66) dans le catalogue Antiquorum, 96 Rolex, souvent très intéressantes (24 % du catalogue, qui compte 403 lots), pour 62 Patek Philippe dans le catalogue Sotheby's, 116 Rolex (32 % d'un catalogue de 360 lots) contre 111 Patek Philippe chez Christie's – ce qui est une forme de révolution chez Aurel Bacs, qui a réussi à orchestrer la plus importante vente de Rolex vintage de ces dernières années. Plusieurs explications à cette Rolexmania, plus spectaculaire que réellement signifiante, mais qui n'en fait pas moins de Rolex, aujourd'hui, la marque la plus spéculative du marché – donc la plus « dangereuse »...
◉◉ Premier facteur de compréhension du phénomène : la pénurie actuelle de Patek Philippe [devenues trop chères quand elles sont « bonnes », et trop suspectes ou trop surévaluées quand elles ne le sont pas] oblige les marchands et les collectionneurs, mais aussi les maisons d'enchères à se trouver une alternative et à susciter des « marques de remplacement » capables de générer et d'entretenir la croissance du marché. Faire contre mauvaise fortune bon coeur : les jeunes auctioneers restent des champions du storytelling pragmatique !
◉◉ Deuxième facteur : le 175e anniversaire de la création de Patek Philippe fera nécessairement de 2014 l'« année Patek » – ce qui pousse les vendeurs (marchands et collectionneurs, chapeautés par les maisons d'enchères) autant que les investisseurs à se réserver pour les rounds décisifs. Il semblerait même que Christie's prépare une grande vente thématique autour de Patek Philippe, dans la droite ligne de la grande vente refondatrice orchestrée en 1989 par Osvaldo Patrizzi pour Antiquorum. Question d'intelligence tactique : autant garder le meilleur pour les meilleures occasions !
◉◉ Troisième facteur : aucune autre marque que Rolex n'a à la fois la notoriété spontanée dans le monde entier (Rolex fait partie des dix marques les plus connues de cette planète), les volumes de montres anciennes mises sur le marché, les icônes bien identifiées dans la durée et le savoir accumulé par de nombreux spécialistes (le secteur éditorial consacré à Rolex est florissant). Ce qui fait de la marque à la couronne un candidat idéal pour devenir la référence des nouveaux collectionneurs émergents – aussi différents des amateurs italiens de Patek Philippe que ceux-ci pouvaient l'être des collectionneurs de montres de poche et d'horlogerie ancienne, qu'ils avaient évacués du marché dans les années 1990 : une génération remplace l'autre !
 
 
◉◉ Quatrième facteur : il existe, dans la production passée de Rolex, quelques pièces rares et bien tracées qui peuvent battre des records symboliques, comme la référence 4113 (lot n° 88 du catalogue Christie's : ci-dessous) qui devrait dépasser le million (dollars, francs suisses, euros : peu importe) lundi prochain. Ces montres exceptionnelles, relayées par quelques prototypes tout aussi rares (un demi-million pour une Submariner de pré-série), attisent le désir des amateurs et excitent la cote de la moindre Oyster, dès qu'on peut lui attribuer un surnom plus valorisant que sa référence commerciale anonyme. Exemple avec la petite Rolex réf. 2489 (lot n° 145 du catalogue Antiquorum), estimée 5 800-8 000 dollars, en dépit de sa taille modeste (32,5 mm), depuis qu'elle est devenue « Lifesaver » (bouée de sauvetage) du fait de sa lunette élargie (ci-dessus)...
 
◉◉ On peut donc repérer beaucoup plus d'opportunisme et beaucoup plus de nécessités marchandes que d'avènement historique ou de mutation passionnelle dans cette floraison printanière de Rolex. Les amateurs italiens ont toujours aimé Rolex (ils sont les ré-inventeurs du concept de collection pour la Daytona, pour la Submariner, pour l'Exporer II, pour les DayDate « Stella » et pour tant d'autres montres : comme ils n'ont plus vraiment les moyens de suivre la cote des Patek Philippe, ils se rabattent sur le marché des Rolex – et les faussaires s'en donnent à coeur joie, les archives Rolex n'étant encore qu'embryonnaires et les variantes d'une production industrielle s'avérant trop innombrables pour valider ou invalider chaque nouvelle découverte de détails différents [il n'y a que les béotiens qui croient au fixisme évolutif de Rolex]. Ce qui fait que les investisseurs avis ont beaucoup de raison de rester prudents face aux emballements provoqués du marché...
 
 
 
 
 DÉCOUVERT
quelques montres intéressantes (pas beaucoup) du catalogue Sotheby's...
◉◉ Pour paraphraser les propos d'un président socialiste français, la séquence de mai 2013 des enchères genevoises s'annonce désespérément « normale » – et Sotheby's devient le symbole de cette « normalitude », avec 403 lots parfaitement bien rangés, bien peignés et bien rhabillés (même si le cosmétiquage abusif de certains lots peut dissuader les amateurs un peu exigeants). La vente a été déplacée au samedi, ce qui la fait se téléscoper avec la vente Auktionen Dr. Crott de Francofort (même jour, même heure) et ce qui privera Sotheby's d'un certain nombre d'animateurs en salle pour les pièces d'horlogerie ancienne. Au cours d'une première partie (matinée) dominé par les montres neuves ou récentes, sans vrai relief et uniquement destiné à stimuler les acheteurs chinois, on se serait ennuyé sans quelques pièces comme les lots n° 78 et n° 79 (deux Patek Philippe qui étaient al propriété de l'écrivain Georges Simenon, dont une réf. 3603 avec mouvement Beta 22), le lot 110 (une pièce unique Audemars Piguet Lionel Messi destinée à financer une action charitable), la Submariner insolite et originale (mais authentique) à cadran « 3-6-9 » du lot n° 166 et, enfin, le lot n° 182 (une répétition minutes Patek Philippe de 1997). L'après-midi sera plus amusante, avec ses Rolex Day-Date « Stella » aux cadrans colorés encore plus neufs que dans les années 1980, quelques erreurs dans les notices du catalogue, des cadrans repeints Patek Philippe qui ne le mentionnent qu'en très petits caractères, une belle collection d'Ingenieur IWC historiques, un peu absurdement logées dans des écrins vintage pas vraiment raccord avec la date de la montre [on espère que la manufacture saura soutenir la cote de ses montres] et, heureusement, quelques pièces anciennes qui méritent le détour et la levée du paddle...
 
◉◉ Un double chronographe Haas Neveux à double train de rouages (lot n° 253) qu'il sera toujours utile de comparer au triple chronographe (intégré) du lot n° 259 (signé P.L. Droz), avec sa roue à colonnes à triple étage et les cinq aiguilles du triple chronographe sur un même axe central (étrangement, une même montre passe sous le marteau d'Auktionen Dr. Crott à la même heure, à Francfort : Business Montres du 8 mai).bOn peut s'arrêter sur le lot n° 261, un chronographe Patek Philippe militaire réalisée en 1907, mais vendue en 1935 : une pièce magnifique (ci-contre), sous-cotée à 10 000-15 000 dollars, en dépit de sa rareté et de son intérêt mécanique (notamment le dispositif de déclenchement à distance du chronographe, utile aux navigateurs de l'aviation italienne. Une autre montre militaire passionnante : la Longines britannique (broad arrow gravée) du lot n° 274, parfaitement documentée, mais estimée 26 000-37 000 dollars, ce qui prouve que les amateurs ont compris l'intérêt de ces montres, en dépit de la faible cote de Longines aux enchères. Ne ps négliger non plus la Rolex militaire anglaise du lot n° 345, à marquages réglementaires extérieurs (il s'agit d'une Explorer pour le Service hydrographique de la Navy). Un Quelques jolies montres émaillées (parfois enrichies d'éléments anachroniques), dont une belle Bovet Fleurier (lot n° 308) et une superbe Ilbery anglaise de 1800, destinée au marché chinoisqui pourrait bien dépasser les 200 000 dollars (lot n° 312 : ci-dessous). Une curiosité : la première montre réalisée par Urwerk, en 1997 (la marque ne sera vraiment lancée qu'en 2005), quand Felix Baumgartner cherchait encore sa voie, mais qu'il pressentait déjà l'intérêt des affichages défilants (lot n° 322 : à l'époque, personne n'avait remarqué cette montre à la Foire de Bâle). Si vous voulez un chronographe Patek Philippe quasiment parfait, voyez la réf. 1579 (double compteur) du lot n° 357. Dans le même style, pas forcément 100 % dans son jus, une réf. 1463 Patek Philippe (bicompax) du lot n° 363, dont le storytelling « militaire » est un peu absurde (quoique la montre soit esthétiquement très réussie). Et, dans un style beaucoup plus cosmétiqué, le lot n° 403, une réf. 530 Patek Philippe, toujours deux compteurs : une montre soigneusement refaite de partout, d'où la modération de son estimation (60 000-100 000 dollars, ce qui est encore bien payé !)...
 
 
 
 
 REPÉRÉ
quelques montres intéressantes (pas beaucoup) de la vente Antiquorum...
◉◉ La normalitude (voir ci-dessus) se repère également chez Antiquorum, avec un catalogue de 518 lots, très marqués par Rolex comme on l'a dit, mais sans excès, avec l'habituel mélange maison de montres neuves déstockées (moins que dans les autres catalogues) et de chevaux de retour du vintage (qui permettent de recycler les invendus des ventes précédentes). Quelques belles séquences Rolex de collection (dont non nombre de chronographes intéressants en dehors des sempiternelles Daytona, sans parler des triples calendriers), des pièces intéressantes pour les amateurs européens (notamment des montres d'aviateur oversized, comme le lot n° 121, une Universal deux compteurs en 48 mm, ou la montre-réveil Zenith du lot n° 119, en 46 mm), la Rolex Lifesaver du lot n° 145 (voir plus haut), doublé par sa quasi-jumelle (lot n° 413), une Christophe Claret DualTow plutôt inattendue (lot n° 178 : quel marchand a osé déstocker cette pièce unique ?), des Richard Mille pour tenter le chaland, assez de Patel Philippe our ne pas perdre la face, une Sky Moon tourbillon dont on attend plus d'un million de dollars (lot n° 225), une montre de poche émaillée assez rigolote : « Pas de grâce pour le vaincu » (lot n° 261, vers 1910 : ci-contre), un tourbillon d'observatoire pour les amateurs de culture mécanique (la S. Smith & Son du lot n° 406), une série de Cartier de grande qualité (étonnant lot n° 340, avec 30 Cartier dans la même mallette) et les habituels oiseaux-chanteurs. On ne reviendra pas sur l'arrivage inhabituel de Rolex omanaises (exemple ci-dessous : l'Oysterquartz du lot n° 486, voir la note dans les dix indiscrétions en bas de la page).
 
 
◉◉◉ Très curieuse pendule de table Planchon à affichage circulaire (lot n° 407 : ci-dessous) : une pièce datée de 1890, qui n'est pas rare sous le marteau, mais dont le caractère spectaculaire devrait séduire les amateurs de montres. On s'étonne que le cinquantième anniversaire de la Rolex Daytona n'ait été dignement fêté, cette année, que par Antiquorum, qui dédie à cette icône un cahier spécial (quatorze montres plutôt rares, dont la Daytona Kadhafi du bas de cette page). On notera au passage que la quête des Rolex à double marquage « arabe » se diversifie : on repère aujourd'hui les variantes dans le logo de l'émirat et dans ses couleurs ! Ce qui en dit long sur les différences qu'on peut trouver dans l'offre Rolex vintage...
 
 
 
 
 APPRÉCIÉ
la meilleure surprise de Baselworld (côté marques)...
◉◉ On la trouvait sur stand de Shinola (Hall 1.2 : ci-contre) : la naissance de cette nouvelle référence américaine est une bonne nouvelle pour l'image de l'horlogerie américaine, décidément de plus en plus sérieuse et de plus en plus autonome. La marque a été fondée à Detroit, ville-usine sinistrée depuis la crise de l'automobile : elle répond donc à un défi industriel, celui de la réindustrialisation sur les bases d'un « Made in the United States » dont la maison Shinola – qui fabrique aussi d'intéressants vélos – semble très fière. Positionnement sur le life style, avec une ligne d'accessoires (crayons, agendas) plutôt élégante, sur les cycles et donc sur l'horlogerie – ce qui reste cohérent puisqu'on vise à établir un « univers de vie ». Le style des montres pourrait s'apparenter à un néo-vintage qui rappelle certaines des collections Bell & Ross, avec une grande intelligence dans la maîtrise du design (image dans le cartouche en haut de page)et de la palette chromatique : pas très étonnant, puisque les locaux de la « manufacture » jouxtent ceux d'un studio de création qui travaillait beaucoup pour l'industrie automobile. L'objectif de Shinola (nouvelle marque signalée avec intérêt par Business Montres dès le 6 décembre 2012) est de monter en puissance pour les volumes industriels : dans les environs de Detroit, les capacités industrielles inutilisées ne manquent pas – en particulier pour mettre au point un mouvement manufacture américaine (pour l'instant, la marque se contente de mouvements suisses Ronda) ! l'idée est de (re)faire de Detroit une métropole de production, et, si possible, de l'instituer en nouvelle « capitale horlogère américaine » (pour avoir une idée de l'ambiance chez Sinola, voir un bon reportage d'Hodinkee en visite sur place). Le marketing des trois collections lancées à Baselworld (Bixby, Brakeman, Birdy) valorise cette fierté américaine, avec un ancrage dans les valeurs fortes de l'Amérique profonde et dans les légendes mécaniques américaines, comme l'anniversaire des 50 ans de la Ford Mustang. Ci-dessous : une vidéo qui présente une des nouvelles collections et les défis de la nouvelle horlogerie américaine (Business Montres Vision)...
 
 
 
 
 NOTÉ
à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1)chez Piaget, Mousse Jaquier prend en charge les relations publiques de la manufacture pour la Suisse. Elle revient de Chine, mais elle est passée par les relations publiques de Blancpain ou de Grisogono à Genève...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : chez Bovet (Genève), départ de Sacha Davidoff, qui assurait la commercialisation des montres sur le marché américain et sur le marché japonais (son frère, Roy, avait déjà quitté la manufacture Bovet voici quelques semaines pour atterrir chez IWC, à Schaffhouse)...
 
◉◉ ROLEX : c'est ce qui s'appelle avoir le cul entre deux selles ! Officiellement sorti par Longines du chronométrage officiel de la FEI (Fédération internationale d'équitation) et donc du circuit officiel des compétitions (Le Sniper du vendredi 11 janvier), Rolex fait de la résistance en créant un circuit parallèle qui associe trois des plus prestigieuses épreuves de saut d'obstacle au sein d'un nouveau défi, le Grand Chelem Rolex (les CSIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne et de Calgary/Spruce Meadows au Canada, le CSI de Genève en Suisse). Un million d'euros de prime au cavalier qui remportera les trois épreuves du Grand Chelem Rolex, en plus d'un demi-million de dollars pour le cavalier qui remportera deux défis de suite. En conservant le contrôle du concours d'Aix-la-Chapelle, Rolex – qui profite de l'attachement à la marque de nombreux cavaliers – marque un point psychologique très fort, qui décrédibilise partiellement le parrainage de la FEI par Longines (Swatch Group). La guerre des sabots est déclarée...
 
◉◉ CHRISTIE'S : la grande complication Patek Philippe retrouvée par Christie's (Business Montres du 9 mai ; voir également la vidéo en haut de la page) est-elle vraiment la première grande complication connue de la manufacture ? Manifestement pas, puisqu'on en connaît une bonne dizaine, parfois plus compliquées, comme la montre réalisée en 1890 [une dizaine d'années avant la Palmer] pour Jean de Gradowski (vente Antiquorum Hong Kong du 8 juin 2002). Une montre qui avait été adjugée pour l'équivalent actuel de 2,5 millions de dollars. Différence des complications entre la Gradwoski et la Palmer : la montre de 1890 proposait un double affichage du calendrier grégorien et julien, mais son chronographe – avec affichage central des minutes – n'avait pas de rattrapante...
 
 
◉◉ BASELWORLD : un oubli dans nos cartons rouges de Baselworld (Business Montres du 9 mai). Il s'agit du prix des amendes de stationnement, même pour des arrêts momentanés et justifiés par une livraison, telles que les ont pratiquées les cerbères de Baselworld : 140 francs suisses pour déposer deux cartons ! 160 francs suisses pour se garer sur une place de livraison ! Ceci après des dizaines de minutes d'attente pour pouvoir accéder à ces espaces de livraison. La vie n'est pas simple pour les fournisseurs de l'industrie horlogère...
 
◉◉ RICHARD MILLE une consécration pour la marque Richard Mille comme pour le collectionneur de Lotus Richard Mille. Le Lotus F1 Team vient d'annoncer un partenariat chronométrique officiel : on verra sur le logo Richard Mille sur les voitures et les tenues des pilotes. Une série limitée sera lancée ces jours-ci (matériaux ultra-légers à prévoir)... 
 
◉◉ PIAGET : mais que se passe-t-il avec les montres suisses qui portent des doubles marquages de l'émirat d'Oman ? Six montres dans le même catalogue d'Antiquorum de mai 2013, sensiblement des mêmes années, souvent vendues localement par la maison britannique Asprey : un déstockage personnel de montres reçues en cadeaux officiels ? Tout est possible, même le plus étonnant : exemple ci-dessous avec le lot n° 48 du catalogue Antiquorum, une Piaget ultra-sertie commercialisée par Asprey et estimée 70 000-90 000 dollars. C'est ce contexte Oman-Asprey-fin des années 1970-cadeaux officiels horlogers qui permet de jeter un oeil différents sur la Rolex signée par l'ex-colonel Kadhafi (article ci-dessous), dont on peut se demander si elle n'a pas, elle aussi, une source du côté d'Oman...
 
 
◉◉ HARRY WINSTON : Nayla Hayek, la nouvelle CEO (en plus de sa présidence du Swatch Group) a fait passer aux cadres un message simple. La collection Opus sera continuée. La production des montres sera rationalisée et augmentée, de même que les prix. La marque affirmera davantage son identité sur la haute joaillerie (métier dont le Swatch Group était jusqu'ici absent)...
 
◉◉ OMEGA DIAMONDS : une transaction pour solde de tous comptes qui coûtera 160 millions d'euros à Omega Diamonds, diamantaire anversois qui passe [sans confirmation officielle] pour être un des nouveaux actionnaires de la manufacture De Grisogono. Il s'agissait pour le fisc belge de passer l'éponge sur des fraudes fiscales et financières qui avoisineraient 2 à 3 milliards d'euros et dont on a retrouvé des ramifications jusqu'à Genève et Dubai. Il s'agit du plus important arrangement « entre amis » de l'histoire fiscale belge...
 
◉◉ ANTIQUORUM : Combien vaut la signature de l’ex-colonel Kadhafi sur le cadran d’une Rolex ? Sans le petit paraphe rouge au centre du cadran, cette Rolex Daytona en acier datée de 1978 vaudrait dans les 30 000-40 000 euros. Avec cette signature, attribuée à l’ancien « guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste », la cote explose et va chercher dans les 150 000 euros, voire beaucoup plus. Ne cherchez pas l’erreur : il s’agit d’une montre rare, peut-être même d’une pièce unique, vendue à la fin des années soixante-dix à la Libye par la maison londonienne Asprey, sans doute pour servir de cadeau officiel de la Jamahiriya à ses invités (ci-dessous). Mouammar Kadhafi se contentait d’une simple Rolex Datejust en or. Ce chronographe relativement discret (37 mm) est en parfait état, ce qui permet de penser qu’il a été offert à un dignitaire étranger, qui s’est empressé de ne jamais la porter. Longtemps méprisées dans les vitrines Rolex, les Daytona sont aujourd’hui devenues un des modèles les plus recherchés par les collectionneurs du monde entier, en Europe comme en Asie ou aux Etats-Unis. C’est la première Rolex portant cette signature libyenne à passer sous le marteau (vente Antiquorum, 12 mai, à Genève)...
 
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