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WONDER WEEK 2013 #4 : Aujourd'hui, le SIHH, mais le GTE fait de la résistance

Excellente tenue du GTE dès l'ouverture : sympathiquement hétéroclite, mais beaucoup plus qualitatif que prévu, riche de nombreuses montres encore jamais vues et fort du moral retrouvé des détaillants, le salon indépendant de Genève a trouvé cette année le ton juste et prouvé sa légitimité aux frontières du SIHH... Mais, ce dimanche, il n'y avait pas que le GTE à ouvrir ses portes...   ◀▶ AU SOMMAIRE DE CET ÉPISODE 4 DE LA WONDER WEEK


Excellente tenue du GTE dès l'ouverture : sympathiquement hétéroclite, mais beaucoup plus qualitatif que prévu, riche de nombreuses montres encore jamais vues et fort du moral retrouvé des détaillants, le salon indépendant de Genève a trouvé cette année le ton juste et prouvé sa légitimité aux frontières du SIHH... Mais, ce dimanche, il n'y avait pas que le GTE à ouvrir ses portes... 

 
◀▶ AU SOMMAIRE DE CET ÉPISODE 4 DE LA WONDER WEEK
Des infos développées après la lipdub Hublot (ci-dessous)...
❏❏❏❏ QUATUOR : Roger Dubuis se met en quatre pour explorer de nouveaux temps...
❏❏❏❏ LIBDUB : le mystère des haricots à oeil noir dans les boutiques Hublot...
❏❏❏❏ ANNUEL : Le Captain ne touchera à sa Zenith qu'une fois par an...
❏❏❏❏ LUNE : un concentré pionnier de complications innovantes chez De Bethune...
❏❏❏❏ CÉRAMIQUE : les nouvelles Classic Fusion de Hublot vont encore faire un malheur...
❏❏❏❏ STYLE : une nouvelle touche chromatique contemporaine de Heritage Watch Manufactory...
❏❏❏❏ BLEU : pour ses dix ans, Vogard ose enfin la couleur...
❏❏❏❏ DESIGN : c'est quand même quelque chose, les montres des Urban Adventurers...
❏❏❏❏ INDISCRÉTIONS : notées à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité (etc.)...
 
◀▶ HUBLOT
Une extra-plate pleine de piquant...
❏❏❏❏ LVMH a regroupé ses forces à l'hôtel Kempinski, sur les bords du lac, où Hublot faisait hier soir beaucoup de bruit pour fêter la pluie, la neige, les vagues sur le lac et l'amitié retrouvée des copains venus du monde entier. Si vous voulez savoir comment on s'amuse chez Hublot, découvrez donc l'animation de la lipdub de Noël ci-dessus (un remix des Black Eyes Peas, avec tournage en live dans les boutiques Hublot). Au Kempinski, l'animateur assurait un tempo d'enfer, ce qui donnait un bon prétexte pour jeter un oeil – à titre préventif ! – sur les "marmottes" de montres qui ne seront dévoilées qu'aujourd'hui et pour y découvrir quelques pépites. On ne parlera pas ici des pépites ultra-serties qui feront fureur sur les marchés proche-orientaux [c'est bizarre, celles-là ne font jamais l'objet d'un dossier de presse : pourquoi ?], mais d'une collection comme les nouvelles Classic Fusion en céramique noire, avec mouvement Classico squeletté (ci-dessous). Cette collection ultra-plate figure parmi les plus intéressants lancements de 2012, mais le millésime 2013 est plus qu'intéressante : après le Kong Gold et le titane de l'année dernière (45 mm), une céramique noire polie et satinée, équipée du nouveau mouvement Classico ("manufacture") dont le squelettage est traité dans un goût contemporain. Dans cette même collection (sans image disponible, hélas), on remarque aussi une remarquable déclinaison en or rose, cadran blanc (non squeletté), sur cuir, de toute beauté, ainsi qu'une Classic Fusion à bracelet métallique qui pourrait bien devenir l'Oyster de Hublot...
❏❏❏❏ En revanche, on reste un peu dubitatif devant les nouvelles Big Bang Ferrari Carbon Red Magic (en haut de page), qui ont l'avantage d'être entièrement in-house (réalisées à 100 % dans les ateliers Hublot), qu'on parle du mouvement Unico ou du boîtier en fibre de carbone fabriqué chez Profusion (groupe Hublot). Le verre saphir teinté dans la masse est une avancée originale dans le domaine de la mise en couleurs des glaces de montres. À propos de Profusion, ne manquez pas notre reportage, dans quelques jours, au coeur de l'atelier secret où Hublot usine ses composants d'habillage en fibre de carbone...
 
 
 
 
◀▶ ROGER DUBUIS
Une valse à quatre temps
❏❏❏❏ Une petite incursion du côté du SIHH, où sera dévoilé ce matin cette montre Quatuor qui a déjà fait beaucoup parler et qui sera – en plus de la décoration du stand – un des grands sujets de conversation du salon. Quatre balanciers inclinés à 45° forment quatre pôles qui fonctionnent par paire [avec cinq différentiels pour qu'ils accordent leurs violons]. Soit, si on veut bien compter, 4 x 4 Hz et donc un échappement à 16 Hz. On entend déjà brailler les puristes et les intégristes, mais ne tranchons pas tout de suite la question en tentant de comprendre comment et pourquoi le mouvement Quatuor de cette Excalibur est, pour la manufacture Roger Dubuis, l'aboutissement logique d'une démarche entamée avec le double tourbillon : au moins, avec quatre balanciers inclinés à 45°, il y en a toujours un dans une position optimale. La grande double aiguille à gauche est celle de la réserve de marche. On vous en dira plus demain sur le calibre qu'on découvre au dos de cette montre [dévoilée par Business Montres dès le 6 décembre dernier, par la faute involontaire d'un confrère espagnol]...
 
 
 
 
◀▶ HERITAGE WATCH MANUFACTORY 
Le cinquième tour sera-t-il le bon ?
❏❏❏❏ Que manque-t-il à une jeune marque prometteuse comme Heritage Watch Manufactory ? Tout simplement des montres. Il suffirait pour cela de sauter le pas et de se lancer dans la production des montres présentées cette année au GTE – qui ne sera jamais que le cinquième salon horloger (deux Baselworld et trois GTE) tenu par la marque depuis trois ans. Les détaillants sont l'arme au pied, les journalistes chauffés à blanc et les fournisseurs mobilisés. Apparemment, ce n'est même pas un problème de lignes de crédit. Juste une question de volonté – et c'est d'autant moins explicable qu'on a pu découvrir entre les mains de Karsten Frasdorf et de Didier Decker une Magnus contemporaine absolument superbe, par son style aux chiffres bleus (ci-dessous et en cartouche dans le haut de la page) et par sa mécanique d'une qualité exceptionnelle. Un bon mouvement, Messieurs de chez HWM, le marché a besoin de vous...
 
 
 
 
◀▶ VOGARD
Le premier coup de bleu depuis 10 ans...
❏❏❏❏ Pourquoi cette Datezoner n'est-elle pas une "GMT" (montre à fuseaux horaires) comme les autres ? Elle vient d'être lancée au GTE pour fêter le dixième anniversaire de la marque Vogard, qui poursuit obstinément son chemin horloger sur les voies (encombrées) des montres professionnelles dédiées aux professionnels des voyageurs et aux corsaires des fuseaux horaires. Vogard a été la première marque à permettre de changer de fuseau horaire en actionnant la lunette. Les précédentes Datezoner étaient les premières montres à afficher tous les codes IATA en les associant à un fuseau horaire. Cette Datezoner est la première marque à permettre de changer la (grande) date par la couronne, en fonction du fuseau horaire choisi (ci-dessous). Elle propose ainsi trois complications : le multi-fuseau horaire, le chronographe et la grande date liée aux fuseaux horaires, avec une indication jour/nuit [cette concentration de complications utiles aux voyageurs est également une première horlogère]. Série anniversaire limitée à 24 pièces, astucieusement numérotée - 12 à + 12, avec une superbe couleur bleue pour la lunette [on retrouve d'ailleurs des touches de couleur plus nombreuses – lunettes, cadrans et bracelets – dans les collections 2013 de la marque]...
 
 
 
 
◀▶ ZENITH 
Un quantième annuel réservé aux boutiques...
❏❏❏❏ Toujours au Kempinski, où il ne faut pas manquer Chaumet (nouveau venu cette année), Zenith a dévoilé à ses retailers un calendrier annuel Captain restylé, en collaboration entre le Musée nternational d’horlogerie (MIH) et la Manufacture Zenith. Il associe la précision du calibre chron El Primero à une complication aussi utile qu’innovante : le quantième annuel. Son concepteur n’est autre que le conservateur du MIH de La Chaux-de-Fonds, Ludwig Oechslin. Il a conçu un calendrier annuel affichant jour de la semaine, quantième et mois : un seul réglage annuel, avec une lisibilité optimale grâce à l'affichage assuré par trois disques concentriques. Le disque extérieur indique le quantième, celui du milieu le mois, tandis que le disque intérieur affiche le jour de la semaine. Mécanisme simple et complexe à la fois : pour les mois de 31 jours, le disque du quantième fait avancer le disque des mois ; pour les mois de 30 jours, c’est le disque des mois qui fait « sauter » le 31. Seul le passage de février à mars demande un réglage manuel. D’une conception astucieuse et épurée, cette complication ne comporte que neuf éléments mobiles [cette simplicité est la philosophie mécanique de Ludwig Oechslin], quand la plupart des calendriers en nécessitent trente ou quarante... 
 
 
 
 
 
◀▶ DE BETHUNE
Seconde morte + tourbillon + QP +Lune...
❏❏❏❏ L'offre De Bethune 2013 est aussi consistante qu'excitante. Si on doit absolument en retenir la magistrale DB 28 Skybridge déjà présentée ici (Business Montres du 19 janvier), il ne faut surtout pas laisser de côté la DB 28 tourbillon (30 secondes), quantième perpétuel, phases de lune et seconde morte : sous réserve d'inventaire, c'est la première fois qu'on associe toutes ses complications dans une montre mécanique très typée De Bethune, par son cadran, mais surtout par son mouvement calé sur 36 000 A/h : pour le plaisir des yeux, cette image du mouvement réjouira les amateurs. Double roue d'échappement et double ancre de la seconde morte, avec une indication insolite, qui s'ajoute aux complications précédentes : l'âge de la Lune qui est une Lune de grande précision, qui n'atteindra un jour de décalage qu'après une dizaine de siècles...
 
 
 
 
◀▶ RATEL
L'apparition d'un Urban Adventurer...
❏❏❏❏ C'est bizarre comme certaines marques provoquent une idée de déjà vu alors qu'elles débarquent à peine sur le marché. Question de design sans doute : la marque le qualifie de "très abouti", mais on peut l'estimer plus compilatif que créatif : rien n'y manque de tous les détails dont abuse la nouvelles génération – et c'est sans doute cette accumulation redondante qui génère un léger malaise. Les vis, les angles, les contre-angles, les méplats, les échancrures, les couleurs, les chiffres romains, les chiffres arabes, les fioritures logotypées, la bavarde littérature épigraphique (Cyril Ratel, Automatic, Vallée de Joux, "Squelette", Manufactured, Swiss Made, Genève sur quelques millimètres carrés, sans compter les chiffres, il faut vouloir !) : en langue de bois, ça donne "des boîtes absolument fascinantes, un design très abouti, une qualité de pointe et une ambition de perfection clairement affichée". Les nouveaux Urban Adventurers de Ratel (marque dont nous ferons la référence #12/Génération 2013) n'ont pas froid aux yeux, même s'ils s'annoncent conscients de leur "position de challenger dans la jungle horlogère". La maison [qu'on nous dit "entamer une carrière prometteuse"] s'affirme créée en 2004, mais on peut imaginer que, depuis neuf ans, ses ailes de géant l'ont empêché de connaître le succès qu'elle mérite – en dépit de son "goût très sûr pour l'esthétisme". Chacun se fera une idée de ce "design architectonique" avec l'Urban Skeleton (ci-dessous), avec cette ultime citation de Cyril Ratel : « Nos montres doivent respirer l’ouverture sur le monde, dire : allez votre chemin sans préjugés et donnez une chance à chacune et à chacun. Nous sommes une jeune entreprise, animée par la passion, et nous nous efforçons de donner le meilleur de nous-mêmes, à tous les niveaux. Ainsi, nous proposons nos créations en des exécutions accessibles qui s’adressent à ceux qui veulent se démarquer et faire partie de notre histoire »...
 
 
 
 
◀▶ INDISCRÉTIONS
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
❏❏❏❏ GTE : si vous n'avez pas le temps d'y passer, vous allez manquer beaucoup de merveilles mécaniques, comme nous le rappelle notre ami Don Corson (PuristsPro), dont le compte-rendu en images est le meilleur et le plus complet à ce jour : avec un guide pareil, impossible de passer à côté de l'essentiel... ❏❏❏❏ DE BETHUNE : garée devant l'hôtel des Bergues, où De Bethune tient salon, une Mercedes 300 SLR s'attire tous les regards et toute l'attention des appareils photos. C'est le bolide vintage (carosserie aluminium, chassis tubulaire, moteur d'époque) reconstruit – dans ses moindres composants – par David Zanetta, le responsable de la création et créateur de la marque De Bethune. Il n'y a jamais eu que onze voitures de cette série construites par Mercedes et elles ont à peu près tout gagné à leur époque [le "R" de SLR indique leur vocation sportive sur les circuits]. Toutes les survivantes sont entrées au musée Mercedes, mais celle-là restera entre des mains privées – comme ça, pour le plaisir d'un gros ronronnement du moteur et pour l'admiration de l'oeil qui caresse des lignes d'une fluidité comme on en a perdu le secret depuis l'âge d'or mécaniques des années 1950... ❏❏❏❏ ROGER DUBUIS : dans la course aux stands les plus extravagants du SIHH, on trouvera cette année, comme toujours, le concept mis en scène par IWC, mais c'est peut-être l'aigle d'or de Roger Dubuis qui fera le plus parler de lui (avec les idées d'affichage développées par Xavier Dietlin pour Cartier). Reste à expliquer le lien entre cet aigle et les Excalibur de l'année : simple question de storytelling !
 
 
 
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