@BASELWORLD 2015 #1 : Mais qu'est-ce que Rolex peut bien s'apprêter à nous présenter cette année ?
Tout ceci est non officiel et non autorisé – mais quand même bien intéressant à savoir. Le culte viscéral du secret pratiqué chez Rolex n'empêche pas de pressentir et de comprendre ce qui s'y prépare : c'est ainsi que Business Montres avait bien anticipé, en 2014, le lancement d'une nouvelle collection Cellini ou la nomination de Jean-Frédéric Dufour à la direction de Rolex... ▶▶▶
Tout ceci est non officiel et non autorisé – mais quand même bien intéressant à savoir. Le culte viscéral du secret pratiqué chez Rolex n'empêche pas de pressentir et de comprendre ce qui s'y prépare : c'est ainsi que Business Montres avait bien anticipé, en 2014, le lancement d'une nouvelle collection Cellini ou la nomination de Jean-Frédéric Dufour à la direction de Rolex...
▶▶▶ ROLEX À BASELWORLDUn bracelet composite est-il une révolution marketing ? ◉◉◉◉ COMME CHAQUE ANNÉE, LES SUPPOSITIONS et les divinations extra-lucides vont bon train pour essayer de deviner ce qu'une marque phare comme Rolex pourrait bien lancer à Baselworld. Comme rien de ce qui fait tic-tac ne nous est étranger, cette voyance pré-Bâle est un petit jeu auquel nous nous prêtons volontiers, avec nos lecteurs, pour tenter de comprendre ce que prépare Rolex. C'est ainsi que, pour Baselworld 2014, nus avions plus que correctement anticipé (Business Montres du 21 mars) le lancement d'une nouvelle collection Cellini – celle qui était l'événement Rolex de Baselworld – et la création d'une Daytona sertie de diamants baguette. Et nous avions raison dans notre pronostic, sommes-nous fiers de le souligner ! De même, sans nous prendre pour des rolexologues infaillibles, Business Montres (14 avril) avait pu révéler au monde entier – au grand scandale des médias perroquets qui attendaient le communiqué officiel – la nomination de Jean-Frédéric Dufour à la direction de Rolex... 
◉◉◉◉ C'EST DONC TRÈS LUCIDEMENT, EN ASSUMANT le risque d'être démenti par les faits, que nous anticipons pour cette année une immense nouveauté chez Rolex : une cinquième famille de bracelets. Le précédent lancement dans ce domaine remontait à 1992 (bracelet métallique féminin Pearlmaster), mais il faut remonter à 1956 pour la dernière création d'un bracelet métallique masculin (Président, initialement prévu pour la Day-Date), à 1945 pour le bracelet Jubilé (lancement de la Datejust) ou même dans les années trente pour les premiers bracelet Oyster – nous laissons ici volontairement de côté les bracelets en cuir lancés avec les Cellini en 2014. Quatre familles de bracelets en un peu moins d'un siècle : autant dire que Rolex agit précautionneusement et avec parcimonie pour ce qui concerne les innovations dans le bracelet, même si ces familles sont régulièrement revues, corrigées, améliorées, rallongées, enrichies et équipées de nouveaux fermoirs innovants (trois gammes à ce jour : Oysterclasp, Oysterlock, Crownclasp)... ◉◉◉◉ PRINCIPALE RÉVOLUTION DU BRACELET 2015 : la matière ! Il ne s'agirait pas – conditionnel de précaution – d'un bracelet métallique ou d'un bracelet en cuir, mais d'un bracelet en polymère proche de ce qu'est le sorbothane (polymèreviscoélastique d'uréthane). Ce matériau est une sorte de caoutchouc, qui agglomererait des éléments de silicone et d'autres polymères élastiques. Sa résistance est assez exceptionnelle, puisqu'on en fait des gilets pare-balles aussi bien que des tuiles anéchoïques pour rendre les sous-marins plus furtifs. Ses propriétés amortissantes sont également très intéressantes, de même que son toucher, proche de celui de la chair humaine : il est donc très confortable au porter. Pour caricaturer [et au risque de faire hurler les spécialistes], ce matériau proche du sorbothane serait un bon compromis entre le caoutchouc et la céramique. ◉◉◉◉ ON IMAGINE ÉVIDEMMENT LES TESTS ET LES TORTURES que Rolex a pu et dû faire subir à ce matériau de synthèse pour l'accepter dans ses références. L'idée était d'arriver à une résistance multi-agressions comparable à celle des poignées Pachmayr utilisées sur les armes de poing (pour un grip plus aisé et plus naturel) ou sur les armes d'épaule (plaque couche), qui ont depuis longtemps acclimaté les dérivés du sorbothane, qu'on trouve également sur les poignées des couteaux tactiques de bon niveau. Un contexte martial qui n'a pas dû déplaire à Rolex. L'utilisation de ce nouveau matériau totalement étanche – dont le nom rolexien est ultra-secret jusqu'à Baselworld – peut ouvrir la porte au gainage de certains boîtiers (pour enfin parvenir à ce noir qu'attendent les amateurs), sinon de certaines lunettes pour en renforcer la bonne préhension... ◉◉◉◉ IL Y AURA, BIEN ENTENDU, D'AUTRES NOUVEAUTÉS présentées par Rolex à Baselworld, mais elles relèveront plutôt de la déclinaison de modèles existants ou d'animations des icônes de la maison. Le thème majeur de l'année sera cependant le bracelet. Reste à savoir si une maison leader de sa profession et motrice de toute une branche industrielle peut se reposer sur un nouveau matériau utilisé dans ses bracelets – surtout l'année où les smartwatches, véritable défi sociétal et techno-fonctionnel aux objets de poignet horlogers, envahissent le marché dans des proportions qui asphyxient tout l'écosystème des montres classiques. Un bracelet en caoutchouc [discipline pratiquée par Hublot depuis 1980 !] plus ou moins innovant ne fait pas le printemps et ne constitue pas une avancée marketing mobilisatrice. De même qu'il avait fallu faire appel à un designer extérieur pour finaliser le relance de la collection Cellini (révélation Business Montres du 2 juin 2014), il serait temps, désormais, de mobiliser des énergies créatives extérieures pour permettre à Rolex – marque qui a toujours été à l'avant-garde, mais qui n'est plus que tendanciellement suiviste – de tenir son rang et de mériter sa couronne... 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...