@BASELWORLD 2015 #10 (accès libre) : Tant de crânes dans l'offre horlogère, mais si peu d'idées nouvelles à deux jours de l'ouverture du Bullshit Castle bâlois...
Le 16 / 03 / 2015 à 04:02 Par Le sniper de Business Montres - 4113 mots
Habituellement de service le lundi, le Sniper cède la place au Franc-tireur de Baselworld pour patrouiller dans les allées à la recherche du temps perdu et des montres gagnantes : aujourd'hui, accès libre, comme tous les lundis...
❏❏❏❏ FIONA ILLUMINE LA MORT À BÂLE (ci-dessus)...
❏❏❏❏ QUATRE RECORDS DU MONDE POUR BRM... ❏❏❏❏ LA PREMIÈRE MONTRE LÉGÈRE DÉDIÉE …
Habituellement de service le lundi, le Sniper cède la place au Franc-tireur de Baselworld pour patrouiller dans les allées à la recherche du temps perdu et des montres gagnantes : aujourd'hui, accès libre, comme tous les lundis...
❏❏❏❏ FIONA ILLUMINE LA MORT À BÂLE (ci-dessus)...❏❏❏❏ QUATRE RECORDS DU MONDE POUR BRM... ❏❏❏❏ LA PREMIÈRE MONTRE LÉGÈRE DÉDIÉE À L'UNIVERS DU POIDS LOURD...❏❏❏❏ CEDRIC A TROUVÉ UNE CARTE VERTE AVEC UNE (BONNE) ÉTOILE...❏❏❏❏ FAWAZ PREND UN MALIN PLAISIR DE NOUS TIRER LA LANGUE...❏❏❏❏ LE COUP IMPARABLE DE L'INCONNU CONNU QUI VOUS TEND LA MAIN...❏❏❏❏ LE MÉCHANT NICK CONTRE LE GENTIL LUDO ? PAS SI SIMPLE... ❏❏❏❏ OLIVIER REVIENT À SES PREMIÈRES AMOURS... ❏❏❏❏ PATRIC VEUT FAIRE BONNE IMPRESSION...❏❏❏❏ LA PLONGEUSE DES VIEUX MARINS FRANÇAIS SE TROMPE DE SOIRÉE DE LANCEMENT...❏❏❏❏LA TRITON PLUS CHÈRE QU'UNE SUBMARINER...❏❏❏❏LES MILLIARDAIRES COMMUNISTES CHINOIS N'ONT PLUS LE DROIT DE SE FAIRE PLAISIR... ❏❏❏ LE TEASER PAS TRÈS TEASER DE LA PROCHAINE BELL & ROSS BR-X1 (ci-dessous)...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏▶▶▶ BASELWORLD, J-3Les dernières nouvelles en provenance de Bâle et de toute la planète horlogère...◉◉◉◉VOUS LA CONNAISSEZ TOUS, LA BLAGUEde l'inconnu connu, qui vous salue avant que vous n'ayez pu le reconnaître et qui vous quitte alors que vous ne l'avez toujours pas reconnu. C'est le sketch quotidien dans les salons horlogers. Pour vous préparer mentalement à l'épreuve, une séquence avec le comédien Noël-Noël : désolé, impossible de retrouver le nom du film (appel aux lecteurs)... ◉◉◉◉APPAREMMENT, LE TORCHON BRÛLE ENTRE HARRY WINSTON et l'équipe de Ludovic Ballouard, l'horloger indépendant qui avait créé et lancé l'Opus 13, en 2013, quelques semaines avant le rachat de Harry Winston par le Swatch Group (explication Business Montres du 14 janvier 2013). La montre de Ludovic Ballouard avait bien été présentée à Baselworld 2013, mais dans une confusion totale et l'annulation de la plupart des rendez-vous avec les journalistes. À l'époque, le Swatch Group semblait décidé à vouloir renoncer à la série des Opus. Il n'y a d'ailleurs pas eu de lancement d'Opus en 2014 et il n'y en aura sans doute pas en 2015 : Business Montres (13 mars) estimait récemment qu'une Opus 14 – confiée bien avant l'Opus 13 à une équipe de constructeurs indépendants qui a déjà opéré pour le groupe Richemont (source interne, merci Johnny) – était susceptible d'être lancée d'ici à la fin de l'année. Depuis 2013, si Ludovic Ballouard a pu mener à bien la mise au point finale de son ultra-compliquée Opus 13 [la montre aux 70 aiguilles et aux 242 rubis !], ce n'est pas avec la collaboration active de la direction swatchienne de la maison Harry Winston. Au contraire ! ◉◉◉◉HARRY WINSTON ET LE POT DE TERRE BALLOUARD (2): à croire même que tout a été fait pour décourager Ludovic Ballouard. De source Breguet, on apprend ainsi que deux montres Opus 14 ont été soumises à des tests maison qui ne se seraient évidemment pas bien terminés : pas très étonnant, d'ailleurs, les Opus n'ayant jamais été mises au point que longtemps après leur mise sur le marché, les clients servent de banc d'essai SAV [quand ils étaient livrés, parfois cinq, sept ou neuf ans après leur commande]. C'est même cette fiabilité sporadique et aléatoire qui a nourri la légende Opus ! Il est probable que le Swatch Group, dont le sérieux industriel est indiscutable, ne pouvait plus se permettre de telles fantaisies. Donc, aux dernières nouvelles, Le Swatch Group ne veut plus financer la fin des travaux de mise au point [les derniers 100 mètres, comme disent les horlogers] et entend récupérer tous les plans techniques et tous les composants déjà livrés pour assembler les montres dans les ateliers Blancpain – une procédure déjà utilisée pour les séries finales de l'Opus 12, qui n'a toujours pas été livrée, mais qui devrait l'être avant la fin de l'année (informations Business Montres du 13 mars). David contre Goliath, le petit artisan contre le géant industriel, le méchant Nick contre le gentil Ludo : chacun peut y aller de son cliché concernant ce qui pourrait apparaître comme un abus de position dominante...◉◉◉◉LE POT DE FER HARRY WINSTON (3): la question est cependant plus complexe. Il est évident que Ludovic Ballouard, qui avait accepté et signé les termes du contrat proposé initialement par Harry Winston (avant le rachat par le Swatch Group), a un retard de livraison conséquent, ses pièces n'étant encore pas exactement réglées et totalement fiabilisées – du moins d'un point de vue industriel à la Swatch Group, qui n'a guère la culture d'une haute horlogerie créative mais d'humeur volontiers vagabonde pour ce qui concerne les normes d'une grande série. Il est tout aussi évident que le Swatch Group, qui a le droit de son côté et qui a la puissance de feu pour réduire en poussière un artisan indépendant, ne fait rien pour aider l'équipe de l'Opus 13, mais fait tout pour en récupérer les recherches, les études et les prototypes déjà réalisés. Peut-on vraiment en vouloir à Harry Winston de ne plus tolérer les fantastiques dérives des Opus précédentes [cette impatience ne serait-elle qu'un manque de culture concernant l'horlogerie non conformiste] ? Peut-on vraiment reprocher à Ludovic Ballouard d'avoir sous-estimé les temps de développement d'une montre aussi compliquée [aurait-il eu les yeux plus gros que le ventre] ? Le génie n'excuse pas tout, pas plus que le fait du prince...◉◉◉◉MAIS QUELLE EST LA MARQUE qui n'est pas Patton (groupe Ice-Watch) et qui s'intéresse, dans un contexte militarisé, aux cigares du général Patton ? ◉◉◉◉BELL & ROSS (1) : vu le teaser ci-dessus (sous le sommaire), on peut attendre à une version en carbone (pas forcément en fibres de carbone) du chronographe Bell & Ross BR-X1 lancée l'année dernière. C'est probablement le teaser le moins aguichant de ces dernières semaines, puisqu'on donne le modèle et le matériau de l'année. Plus intéressant : sachant que Bell & Ross prévoit aussi l'édition spéciale d'une montre dédiée au Rafale (Business Montres du 13 mars) et que 30 % de la cellule de cet avion est réalisée en matériaux de synthèse (dont les fibres de carbone pour le dessus et le dessous du fuselage, ainsi que les ailes et l'emballage du cockpit), on peut se demander si la montre Rafale ne sera cette BR-X1, auquel cas il lui faudrait un bracelet en kevlar, matériau composite utilisé pour le nez et l'arrière du fuselage du Rafale. À suivre... ◉◉◉◉BRM : la manufacture française de Bernard Richards fête cette année ses dix ans de présence à Baselworld. Avec un thème dominant ces dernières années : la légèreté [valeur préférable quand on fait dans les grands volumes au poignet]. Quatre records du monde pour commencer (image ci-dessus) et pour bien marquer son territoire : de gauche à droite, la V6-44-MK, montre automatique de 44 mm la plus légère du monde (41,8 g) ; la RG-46, montre sportive de 46 mm la plus légère du monde (44,1 g) ; la MK-44, chronographe de 44 mm le plus léger du monde (48,8 g) ; la R50-RK, la réserve de marche automatique la plus légère du monde (65,8 g). Rien de ce qui est mécanique n'étant étranger à BRM, la manufacture vient même de dédier une collection de montres au fameux moteur V8 des camions Scania (voir la vidéo horlo-camionneuse) : c'est sans doute la première fois qu'une montre est ainsi associée à un poids lourd. Paradoxe puissant pour une marque qui se pique autant de légèreté...◉◉◉◉FIONA KRUGER : descendue à Baselworld en guerillera de la flibuste marketing [c'est-à-dire sans présence officielle, ni stand personnel], la belle Fiona n'est pas venue les mains vides. Sa nouvelle montre Celebration Skull reprend son thème favori (le crâne des anciennes vanités horlogères : découverte Business Montres du 4 avril 2014), mais cette fois dans une interprétation mexicaine à la Dia de Los Muertos. C'est au moins la quatrième montre de l'année sur ce thème (voir également De Grisogono, ci-dessous, RJ-Romain Jerome, qui va en faire une sorte de collection à part, et Bomberg, qui puise à la même source d'inspiration, dans la poche comme au poignet), et on en oublie, de moins haut lignage. Avec Fiona Kruger, c'est toute la montre qui défend la cause Skull (en haut de la page et ci-contre), de jour comme de nuit, dans le dessin du boîtier comme dans le squelettage du mouvement et dans le choix des laques rehaussées de SuperLumiNova. L'édition est limitée à 24 pièces : dommage que le prix soit aussi élevé (autour des 30 000 CHF – mais les vaniteux en quête de vanités de manquent pas sur cette planète)... ◉◉◉◉DE GRISOGONO : tiens, puisqu'on reparle de Skull, profitons de Baselworld pour revoir, chez De Grisogono, cet extraordinaire Crazy Skull, qui est une des montres les plus démentes de ces dernières années, par ses dimensions superlatives [finalement pas si décalées que ça au délicat poignet de la délicieuse Karlie Kloss, ci-contre], par la démesure munificente de son sertissage de haute joaillerie, par son ingéniosité mécanique [c'est quand même une montre à double fuseau horaire qui dispose d'un mécanisme secret de langue tirée – complication horlogère totalement inédite] et par l'impertinence vertigineuse des 66 saphirs roses de cette langue sertie qui jaillit d'un dentier en diamants baguette. C'est du Fawaz plus espiègle que jamais et du Gruosi plus créatif que jamais, donc du De Grisogono plus irrévérencieux et plus précieux que jamais. On attend avec impatience les déclinaisons dans d'autres couleurs de pierres, mais il faudra quand même que la Fédération horlogère embauche un psy pour nous expliquer ce qui motive cette persistance de la mode Skull dans l'offre horlogère : ça dure quand même depuis six ans (repérage Business Montres du 20 septembre 2009)...◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (1) : suite de la reprise en main du pôle horloger de LVMH par Jean-Claude Biver et sa dream team. Cédric Laroche sera le prochain directeur de Zenith pour l'Amérique du Nord : entré chez Zenith en 2012, cet ancien de Frederique Constant et des montres FP Journe était auparavant responsable de la marque pour l'Europe du Nord (ce qui veut dire, chez Zenith, toute la Scandinavie, le Benelux et la France)...◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (2) : après avoir parcouru le monde pour Bovet, Baume & Mercier ou Versace, Patrice Bernheim (un quart de siècle dans l'horlogerie) prend la direction commerciale du pôle luxe de l'imprimerie Sro Kundig (Versoix), avec l'intention d'y développer les activités en direction de l'horlogerie (des médias comme GMT, Revolution ou L'Indicateur de l'horlogerie sont déjà imprimés là) et des fournisseurs de la branche. Pour l'anecdote : Patric Bernheim est aussi l'inventeur du jeu horloger Questo Time (un Trivial Pursuit pour les passionnés de montres), qu'on devrait peut-être relancer pour les longues soirées de calme plat qui s'annoncent sur les marchés... ◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (3) : Olivier Chlous (ex-TechnoMarine, ex-Aquanautic) réintègre la nouvelle équipe de Franck Dubarry, pour la nouvelle marque qu'il lance à Baselworld sur le nouveau créneau d'un luxe au poignet créatif et accessible (révélation Business Montres du 15 mars). ◉◉◉◉ZRC : la marque ne sera pas à Baselworld, mais elle a l'immense bonne idée d'organiser le lancement de sa nouvelle collection, à Paris, la veille de l'ouverture de Bâle, alors que tous les journalistes horlogers qui comptent un peu sont déjà soit partis à Bâle, soit dans les starting blocks pour y partir. Si c'est du frenchambush marketing, on reste sceptique sur l'efficacité ! Nouvelle marque de montres ? Pas tout-à-fait ! On ne connaissait ZRC (Zuccolo Rochet, à Chavanod, près d'Annecy) que pour ses bracelets, les collections de montres inlassablement relancées n'ayant jamais été vraiment convaincantes. Cette fois, pour 2015, on change d'échelle et de style, avec la relance d'une ZRC Grands fonds 300 m, réédition aussi fidèle que possible à la ZRC Marine nationale (livrée aux marins français en 1963) : c'est l'année des rééditions de marques et de modèles historiques (analyse Business Montres du 8 mars sur l'« horlogerie des nécromanciens ». Coïncidence dans l'air du temps et convergence stylistique apparemment fortuite : la marque Triton – autre fournisseur de la Marine nationale française – se relance également cette année, exactement avec le même concept de couronne protégée par le bracelet de la montre, la Triton le plaçant à 12 h et la ZRC à 6 h. Le storytelling de la nouvelle ZRC se limite à l'évocation de la montre de 1963, qui était à l'époque une des cinq pionnières mondiales à la profondeur de 300 m. La réédition est soignée, en mode Swiss Made (mouvement ETA 2824) et avec un boîtier de 40,5 mm (au lieu de 36 mm), mais en conservant la couronne (redessinée) à 6 h. L'étanchéité a été améliorée au niveau de cette couronne, avec une système qui semble intelligent d'élimination du sel sous la lunette. Les lignes du boîtier sont teintées d'esprit vintage, la glace légèrement bombée et la table plate du boîtier accentuant le côté rétro : il est évident que cette Grands fonds sera plus à l'aise dans un cadre urbain que dans une palanquée. Dommage que le prix moyen soit annoncé autour des 3 000 euros : c'est à la fois un peu élevé pour une montre coup de coeur et un peu léger pour un objet statutaire - d'autant que la ZRC initiale de 1963 est loin d'avoir la cote de la Triton originale, celle qui se vendait dans les années 1960 plus cher qu'une Rolex Submariner (ci-dessous : un catalogue de l'époque)...◉◉◉◉PENDANT CE TEMPS, EN CHINE, on rigole moins que jamais avec les signes extérieurs d'opulence. La session de l'Assemblée nationale populaire (ANP) vient de s'achever, mais les élus ont soigneusement veillé à respecter, dans leur accoutrement, les directives du Parti communiste (tendance Xi Jinping), qui leur enjoignent de se méfier des « valeurs universelles de l'Ouest » (document n° 9 du Comité central, confirmé par le document n° 30) tout en veillant à se garder des « Quatre décadences » (comprenez le formalisme, la bureaucratie, l'hédonisme et l'extravagance. On aura compris que les deux derniers points condamnent définitivement (pour au moins encore huit ans) le port des montres suisses considérées comme des offenses à la frugalité néo-prolétarienne en vogue dans les milieux dirigeants. Dans un pays où la transgression des directives du Parti peut mériter la peine de mort (4 000 exécutions capitales par an), on ne badine pas avec des symboles d'une richesse qui serait soupçonnable – n'oublions cependant pas que 203 des 5 191 représentants du peuple rassemblés par ce plénum sont... milliardaires (les 18 plus riches accumulant un patrimoine équivalent au PIB de l'Autriche) ! Donc, profil bas pour les riches, qu'ils soient industriels, sportifs ou comédiens, comme Jackie Chan. Même chinois, les alcools de luxe ont disparu, de même que les fleurs, alors que les banquets étaient interdits. Pas étonnant que le marché chinois des produits de luxe se contracte comme un peau de chagrin (source : Want China Times), avec de nombreuses fermetures de boutiques, qui ne sont plus que des vitrines (la statistique de ces fermetures est devenue confidentielle chez Richemont), des chaises musicales à répétition (Deng Wanying, le patron de Kering pour l'Asie-Pacifique, vient ainsi de sauter) et un transfert massif à l'étranger des achats de produits de luxe. D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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