@BASELWORLD 2015 #15 : Sans attendre l'ouverture du salon, le Franc-tireur y a déjà déniché quelques montres qui sortent de l'ordinaire...
Officiellement, Baselworld n'ouvre ses portes que demain pour les journalistes, et jeudi pour tout le monde, mais ça vaut quand même le coup de se faire parachuter la veille pour préparer le terrain et faire des repérages. Les psittacidés n'ont pas encore envahi la volière, ni pollué les abords : profitons-en ! ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations,
Officiellement, Baselworld n'ouvre ses portes que demain pour les journalistes, et jeudi pour tout le monde, mais ça vaut quand même le coup de se faire parachuter la veille pour préparer le terrain et faire des repérages. Les psittacidés n'ont pas encore envahi la volière, ni pollué les abords : profitons-en !
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures, ❏❏❏❏ QUI A DIT QUE LES HEURES ÉTAIENT LÉGÈRES À PORTER (publicité ci-dessus)...❏❏❏❏ LA TENDANCE À UNE HOUSEOFCARDISATION DE L'HORLOGERIE EN CRISE...❏❏❏❏ HUIT MINUTES AVEC LE PISTOLET SUR LA TEMPE... ❏❏❏❏ LES MULTIPLES COURONNES DE SVEND ANDERSEN...
❏❏❏❏ LA COCCINELLE QUI FAIT DES CAPRICES À PROPOS DE LA DATE... ❏❏❏❏ TIENS, ON VA REPARLER DE ROSWELL... ❏❏❏❏ LE SAMOURAI FAIT DES GRILLADES À UN JET DE FLÈCHES DU HALL 2...❏❏❏❏ CARLOS A L'AIR ET L'ART D'ÉNERVER SES CONCURRENTS...❏❏❏❏ GUILLAUME NOIRCIT LE TABLEAU... ❏❏❏❏ LE SERPENT À PLUMES DONNE L'HEURE DU BOUT DE SA LANGUE FOURCHUE... ❏❏❏❏ DAVID ET DENIS SOUFFLENT DIX BOUGIES (ci-dessous : la nouvelle De Bethune DBS)...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ 
▶▶▶ EN FLÂNANT DANS LES ALLÉES« Travaux en cours, ralentir » : à la veille de l'ouverture, tout le monde est comme toujours en retard...
◉◉◉◉ BELL & ROSS : fini le grand mystère autour de la Bell & Ross BR-X1 en carbone. Elle est partout dans tout Bâle et même à l'aéroport, histoire de mettre les concurrents sous pression (ci-contre et ci-dessous). Apparente composition du matériau de la boîte : du carbone forgé [ce qui est différent de la fibre de carbone classique, celle qui a une apparence de tissage]. L'aspect marbré rend chaque pièce unique : les fibres de carbone sont broyées, puis noyées de façon aléatoire dans une résine thermodurcissable à haut performances. Ce carbone forgé est à la fois résistant et léger. Il est très utilisé par l'industrie aéronautique et aérospatiale : présenté ainsi par Bell & Ross, sans référence au Rafale, on sait donc que la montre dédiée au Rafale ne sera pas cette édition de BR-X1 en carbone forgé. 
◉◉◉◉ REVELATION : ouvert-fermé, compliqué-pas compliqué, coccinelle avec date ou coccinelle sans date. Le Magical Dial inventé par Olivier Leu et Anouk Danthe s'est d'abord contenté de révéler ou d'occulter, en tournant la lunette, ce qu'il pouvait y avoir sous le cadran (procédé de superposition optique). Revelation passe maintenant au dévoilement poétique, avec des cadrans magiques capables de nous raconter une histoire, comme celle de cette coccinelle qui cache ou montre la date sans quitter leur trèfle à quatre feuilles. Il s'agit donc d'un grand pas en avant sur le plan technique, bien au-delà du simple écran optique, avec l'introduction d'éléments tridimensionnels qui nous promettent beaucoup de contes et de légendes au poignet (c'est pour cette raison que nous avons fait de cette First Lady R05 une des vingt montres les plus remarquables de Baselworld (Business Montres du 17 mars)... 
◉◉◉◉ HOUSEOFCARDISATION : retenez bien ce concept-clé des commentaires entre professionnels de la montre, qui ont remarqué que les rapports humains se tendaient dans les entreprises au fur et à mesure que se précisent les dégâts de décroissance et de la décélération des marchés. L'ambiance se houseofcardise (dans l'esprit du célèbre feuilleton américain House of Cards, « château de cartes »), avec un cynisme arriviste érigé en nouvelle morale sociale, une multiplication des coups bas et des ambitions subalternes qui ne prennent plus la précaution de s'enrober de sourires. Houseofcardisation des relations humaines, mais aussi houseofcardisation des relations avec les médias, instrumentalisés dans des coups de billard à plusieurs bandes. Ambiance délétère, donc – avec ce qu'il faut de sourires pour faire bonne figure... 
◉◉◉◉ ANDERSEN GENÈVE : Svend Andersen fête cette année ses trente-cinq ans d'activités dans l'horlogerie indépendante [c'est un des créateurs de l'AHCI, en 1985], mais il compte un peu plus de cinquante années d'horlogerie. On lui doit quelques-unes des montres les plus compliquées de la fin du XXe siècle, dans tous les styles, même s'il s'était une spécialité des montres à heures universelles, inspirées par Louis Cottier (ci-contre, un modèle de la fin des années 1980), qu'il a relancées avant qu'elles ne deviennent des stars de la collection, ainsi que des calendriers perpétuels (certains sans réglage avant l'an 2400, d'autres avec de très complexes calendriers hébraïques). Jamais Svend Andersen n'a été aussi créatif [l'épaisseur de ses dossiers de recherche le prouve] : c'est donc pour prolonger ses travaux et ce patrimoine de travail qu'il a accepté de passer la main à une jeune équipe (emmenée par Pierre-Alexandre Aeschlimann), qui reprend donc la marque Andersen Genève pour en assurer la pérennité. Le voici donc entré dans la légende : son nom est devenu une marque ! Il présente cette année sa cinquième génération de montres à multiples fuseaux horaires (image du boîtier : Business Montres du 17 mars), la Tempus Terrae, un hommage à sa première World Time de 1990 – il y a donc vingt-cinq ans. Une montre développée par la nouvelle équipe horlogère d'Andersen Genève, à la demande de deux collectionneurs [la marque s'installe donc sur le créneau de pièces exclusives, personnalisées réalisées en commandes privées pour les ses clients]. La montre reprend les dessins de Louis Cottier, qui avait doté ses montres de deux couronnes dans les années 1950... ◉◉◉◉ BOMBERG : chez Bomberg, on ne fait jamais rien comme les autres – surtout pas les salons, puisque la marque a acheté sa propre maison, House of Bomberg, à un jet de flèche du Hall 2 de Baselworld, histoire de faire griller quelques saucisses dans le jardin au premier rayon de soleil. 250 mètres de marche à pied pour s'aérer les neurones, c'est le prix à payer pour découvrir la nouvelle collection 2015, dont cette extraordinaire montre Samourai, toujours dans le concept poche-poignet, qui permet d'équiper la tête de la montre d'un bracelet classique ou e l'accrocher (sans bracelet), au bout d'une chaîne, pour la porter dans la poche... 
◉◉◉◉ DE BETHUNE : classée parmi les vingt montre les plus remarquables du salon (Business Montres du 17 mars), la nouvelle De Bethune DBS (ci-dessus, sous le sommaire) est une manière de célébrer les dix ans de ce modèle, créé à l'époque comme « pièce unique » pour Only Watch. David Zanetta a voulu en faire un manifeste de la jeune horlogerie néo-classique, avec un excellent résumé de tout ce qu'il aime dans une montre (les courbes, les lignes, les volumes galbés, les superpositions géométriques, le titane bleui, la réflexion qui accompagne chaque détail du cadran, le non-conformisme d'anses en obus ou en bélière), tandis que Denis Flageollet bourre ce tourbillon 30 secondes de tout ce qu'il estime nécessaire dans un mouvement (haute fréquence calée sur 36 000 A/h, légèreté de la cage – 0,18 g pour le tourbillon silicium-titane de 63 composants – et réserve de marche de cinq jours). Dans toute autre manufacture, on se contenterait de cet exploit, mais De Bethune propose également cette année une DB25 Quetzatcoatl (ci-dessous) dont la virtuosité décorative laisse pantois. Le serpent à plumes traité en 3D est d'une force incroyable malgré ses dimensions : il indique l'heure par sa tête à langue bifide et les minutes par sa queue emplumée... 
◉◉◉◉ SCHWARZ ETIENNE : ce n'est pas exactement la marque dont on parle tous les jours dans Business Montres, mais ce n'est pas par hasard que nous en avons fait une des 20 montres les plus remarquables du millésime 2015 (Business Montres du 17 mars). D'abord, la valeur n'est pas une question de taille et il ne faut pas décourager les minorités visibles. Ensuite, ça fait plusieurs années que nous gardons Schwarz Etienne – maison aujourd'hui pilotée par Mauro Egermini (ex-Dior, ex-Cartier) – dans le radar de veille, parce qu'il paraissait s'y préparer quelque chose. Enfin, parce qu'il s'est enfin passé quelque chose de fort cette année. On découvrira sur le stand (voir nos plans, lien ci-dessus) un beau coffret Ode à la semaine : une montre par jour, dans différentes exécutions, avec des petites complications et des cadrans qui s'habillent de couleurs et pierres différentes, tout au long de la semaine (miniatures astronomiques d'André Martinez). Une bonne idée, symbolique autant que mécanique. Ne pas manquer non plus, chez Schwarz Etienne, un nouveau boîtier dessiné pour loger au mieux un nouveau mouvement, le tout présenté comme un mystérieux dossier confidentiel Roswell : c'est vrai que c'est un peu extraterrestre, tant dans la démarche de communication quand dans la qualité inattendue du design ou dans le concept mécanique [un micro-rotor et quelques innovations ingénieuses], qui renverse la perspective du mouvement (ci-dessous)... 
◉◉◉◉ BRAQUAGE AU BORD DU LAC : ne pas manquer le récit incroyable de Lionel Meylan, le sympathique horloger multi-marques de Vevey (Suisse). Il raconte les huit minutes les plus longues de sa vie (Tribune de Genève), face à des malfrats qui aimaient les Rolex. C'est son deuxième braquage : « Bien sûr que nous avons renforcé les mesures de sécurité depuis ce premier braquage, mais ça ne sert à rien. On met des barrières plus hautes, ils prendront une échelle plus grande (...) J’accuse le laxisme de nos politiciens. Ces gens ne craignent pas de venir nous braquer car les peines qu’ils encourent sont trop légères et nos prisons trop confortables »... 
◉◉◉◉ HAUTLENCE : elle vient d'arriver à Baselword, cette HL Black Ceramic qui ne fera le bonheur que de 88 collectionneurs, qui poseront 42 000 CHF sur la table pour jouer avec (ci-dessus). Ecran 16/9 galbé, céramique noire, DLC noir, nid d'abeille noir, attributs or rose : il n'y manque rien pour en faire une bête de mode [à un détail près : il aurait été logique de dorer les minutes – comme les heures – pour homogénéiser les affichages horaires, alors que ça ne s'imposait pas pour les embiellages du mécanisme rétrograde]... ◉◉◉◉ DE GRISOGONO : pour le plaisir des yeux, la Grappoli Opale de l'année. Le boîtier ne manque pas 
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...