@BASELWORLD 2015 #2 : Le Bâle des maudits (dix montres dont vous allez sans doute entendre parler pour la première et pour la dernière fois)...
Il y a le Bâle des grandes marques et le Bâle des petites marques, mais il y a aussi le Bâle des invisibles – le Bâle des maudits, celui des marques obscures, à peu près inconnues, qui ont certes le droit de vivre, mais dont l'impérieuse nécessité d'une présence sur le marché reste questionnable... ▶▶▶ BASELWORLD, TON UNIVERS IMPITOYABLE...« Rue des boutiques obscures »
Il y a le Bâle des grandes marques et le Bâle des petites marques, mais il y a aussi le Bâle des invisibles – le Bâle des maudits, celui des marques obscures, à peu près inconnues, qui ont certes le droit de vivre, mais dont l'impérieuse nécessité d'une présence sur le marché reste questionnable...
▶▶▶ BASELWORLD, TON UNIVERS IMPITOYABLE...« Rue des boutiques obscures » (titre d'un roman de Patrick Modiano, prix Nobel de littérature 2014)... ◉◉◉◉ ÊTRE OU NE PAS ÊTRE À BÂLE, LÀ N'EST PLUS LA QUESTION : s'il n'y a qu'un salon horloger à pratiquer dans l'année, c'est bien Baselworld. Même ceux qui boudaient ont fini par y revenir. Même les concurrents genevois rêvent d'y retourner et il faut être bien présomptueux pour imaginer qu'on puisse réellement s'en passer, quelle que soit la taille de sa marque. Si quelques dissidents parviennent à survivre dans les coulisses ou les faubourgs des expositions off, c'est souvent à la fois par bravade, mais aussi parce que les espaces à l'intérieur du salon sont chichement comptés ou – pire ! – bizarrement alloués, un lieu mal famé valant ostracisme et déconsidération. ◉◉◉◉ DANS LE GRAND JEU DE BONNETEAU BÂLOIS, tout le monde a ses chances. Ce n'est pas une question de taille : des micro-ateliers de créateurs réussissent à bénéficier, au hasard de leur localisation, une visibilité qui leur garantit un minimum de notoriété. D'autres marques de niche parviennent à se tailler d'enviables parts de marché médiatiques, au détriment de respectables institutions qui en font un caca nerveux. Qui ne se souvient de tel wonder boy de la jeune horlogerie, assis devant un café à la terrasse du Swiss Hotel, manches retroussées, pour bien faire remarquer le prototype qu'il portait au poignet – la première montre de la marque qu'il venait de lancer ? ◉◉◉◉ POURTANT, CERTAINES MARQUES SEMBLENT CONDAMNÉES à une pathétique invisibilité. Aussi Swiss Made soient-elles, comme celles de cette galerie des honneurs [avec deux « n » ou avec deux « r » ?] qui est aussi un cabinet de curiosités. Ces marques n'ont pas n'ont pas spécialement démérité. Leurs managers ne sont pas absolument nuls. Leurs montres ne sont pas particulièrement indignes. Simplement, il leur manque quelque chose d'impalpable, une présence autre qu'ectoplasmique, un style où souffle l'esprit, un zeste d'épices dans un brouet qu'on espèrerait plus personnel. Quand les uns jouent en Champions League et les autres en divisions régionales, ces « invisibles » de l'horlogerie relèvent du match amical entre patronages municipaux. C'est le plus souvent pathétique : en haut de la page, la Silvana baptisée Lady Barrel - en bon français, « Madame Barrique », la grande classe pour cette demoiselle qui ne méritait pas cette association désogligeante ! ◉◉◉◉ ANIMÉS DU DEVOIR SACRÉ D'ENCOURAGER la bio-diversité et avec l'imprescriptible nécessité de respecter le droit de vivre et le droit des marques à disposer d'elles-mêmes, voici quelques hautes figures du Bâle des maudits [sans ordre alphabétique, sans idée de classement entre des équipes aussi disparates]. Profitez-en bien : c'est sans doute la première et la dernière fois que vous entendrez parler de ces montres et de ces maisons – c'est par souci déontologique de ménager leur susceptibilité que nous les avons laissé s'exprimer avec leurs propres mots, dont on appréciera l'intensité dramatique [un réflexe de décence vis-à-vis de certaines situations nous a dissuadés d'indiquer les prix]... 
◉◉◉◉ BERGSTERN Bergstern Sport (ci-dessus) : la marque Bergstern s’adresse aux ambitieux, à ceux qui savent ce qu’ils veulent et se donnent les moyens pour l’obtenir. Un leitmotiv que le chronographe Bergstern Sport incarne à la perfection. Sa fiabilité et son caractère taillé pour relever les défis s'exprime dans chacun de ses détails. Son large boîtier surmonté d’une robuste lunette, dont émanent force et virilité, retient immédiatement l’attention. Le cadran bleu vif souligné d’un décor guilloché n’est pas en reste. Ses généreux index luminescents distillent une lisibilité parfaite, tandis que la trotteuse rouge impose son style puissant. Les aiguilles des compteurs lui font écho, soulignant encore le caractère sportif de ce chronographe à l’esprit de compétition (mouvement quartz, calibre Ronda 5030.D)... 
◉◉◉◉ MAURON MUSY Black Style Armure (ci-dessus) : en véritables agitateurs d’idées, Eric Mauron et Christophe Musy écrivent une page de l’horlogerie alternative du 21e siècle au travers d’un système breveté à étanchéité directe. Anticonformistes portés par un esprit contestataire, les deux comparses libèrent le boîtier de ses joints et autres colles traditionnellement utilisés, pour en garantir l’étanchéité dans sa plus noble expression. Pour faire écho à cette conception de boîte unique en son genre dans laquelle design et fonctionnalité sont indissociables, le garde-temps affirme son caractère novateur par une architecture alambiquée aux lignes aussi puissantes que racées. Sous ce carénage avant-gardiste exécuté de main de maître bat un mouvement automatique certifié COSC, reflet de la passion de la marque pour les belles mécaniques horlogères (mouvement mécanique à remontage automatique Eterna 3909A certifié COSC, 30 rubis, 28'800 alt/h, masse oscillante gravée, réserve de marche de 68 heures)... 
◉◉◉◉ L'DUCHEN Perseides (ci-dessus) : l’océan originel est un élément mythique dans lequel la Terre et l’espace ont été conçus. Façonnés en nacre bleu astral, blanche ou noire, les cadrans des garde-temps Perseides de L’Duchen reflètent ce mystérieux phénomène de pure création. Un indicateur phase de lune et de scintillantes étoiles filantes en volume illuminent ces délicates compositions de leur éclat, que viennent souligner les zircons sertis sur la lunette du boîtier en acier. L’ensemble est animé par un mouvement à quartz et complété par un très élégant bracelet en cuir (mouvement quartz, calibre Ronda 708)... 
◉◉◉◉ KERBEDANZ Celtic Dog (ci-dessus) : réputée pour ses garde-temps d’exception, la marque Kerbedanz porte le nom de son fondateur et président Tigran Kerbedanz, qui signifie étymologiquement leader et précurseur. Deux notions qui s’inscrivent en parfaite cohérence avec l’esprit de la marque : leader dans son attachement aux valeurs de bienfacture, précurseur dans son concept. En créant des pièces uniques ou en séries très limitées, Kerbedanz emprunte des chemins inexplorés dans l’horlogerie traditionnelle, ceux des symbolismes de tous ordres. En témoigne le modèle Celtic Dog, inspiré d’une figure animale symbolique liée à la lune, incarnant chez les Celtes tantôt le chasseur, le guerrier ou le messager de l’au-delà. Livré avec la montre à tourbillon, un livre sur les légendes et symboles entourant les chiens celtiques perpétue la transmission de cette mémoire. Edition limitée à 41 pièces numérotées (mouvement mécanique à remontage manuel, calibre tourbillon KRB-01, 27 rubis, 28'800 alt/h (4 Hz), double barillet, réserve de marche de 120 heures, architecture de l’arrière du mouvement gravée aux couleurs de Kerbedanz)... 
◉◉◉◉ NOBEL Nobel Master (ci-dessus) : sous des lignes classiques, la collection Nobel Master cache un trésor de détails savamment orchestrés. Le centre du cadran est parcouru de décorations graphiques jouant de très élégants contrastes avec le pourtour tout en rondeur, dont se détachent de scintillants diamants sertis dans le prolongement des index. A midi, le cadran s’ouvre pour laisser entrevoir un pan du mouvement automatique, lequel se dévoile entièrement par le fond saphir. Cette fine mécanique révèle alors toute sa beauté et ses secrets, égrenant un temps empreint de sophistication masculine. Raffinée, la montre coiffe sa carrure en acier d’une lunette couleur or jaune, tandis qu’un bracelet en cuir vient parachever l’ensemble (mouvement mécanique à remontage automatique, calibre ETA 2824, 25 rubis)... 
◉◉◉◉ MATTHIA'S & CLAIRE Etrusca (ci-dessus) : Matthia’s & Claire présente Etrusca et démontre une nouvelle fois son talent d’horloger et de joaillier. Le modèle en or jaune serti vient donc étoffer la collection de bijoux déjà existante. Mais il fait aussi référence à une période historique que l’on a appris à connaître justement au travers de son travail d’orfèvrerie : la civilisation des Etrusques. La marque tessinoise reproduit ici leur technique de granulation : déposer sur la surface à décorer de milliers de granules d’or minuscules et les fixer sur le bijou par une soudure sans en altérer la finesse. La lunette et les mailles du bracelet font montre de ce savoir-faire du VIIe siècle avant J.C. décliné en garde-temps (mouvement quartz, ETA)... 
◉◉◉◉ SILVANA Lady Barrel (ci-dessus) : près d’un siècle après avoir lancé ses premiers modèles dame, la marque Silvana réitère aujourd’hui son vibrant hommage à la féminité. Avec la nouvelle collection Lady Barrel, véritable hymne à la beauté, la montre devient bijou, épousant le poignet en douceur pour faire corps avec lui. Au travers de cette collection, Silvana revisite la forme tonneau pour atteindre l’équilibre parfait entre une douceur angulaire associée à des courbes étirées sur lesquelles viennent scintiller 42 diamants. Du très élégant cadran coquille d’œuf se détachent, selon les exécutions, des chiffres romains ou arabes mêlés à de petits diamants blancs pour la touche d’éternité. Enfin, un bracelet en satin rouge cinabre ou PVD rose vient parachever l’ensemble, dans une harmonie parfaite insufflant à la montre son caractère unique (mouvement quartz Ronda 762)... 
◉◉◉◉ ALBERT RIELE Première (ci-dessus) : incarnation de l’esthétisme et de la créativité de la marque suisse Albert Riele, ce chronographe scelle le lancement de sa ligne phare : Premiere. Son design repose sur des lignes classiques, que viennent souligner un foule de détails savamment orchestrés pour lui insuffler une touche contemporaine. Ainsi, d’élégants contrastes se dessinent sur le cadran argenté, dont se détachent des compteurs noirs mats, auxquels fait écho le réhaut parcouru d’une échelle de date. Résolument graphiques, les aiguilles à l’architecture robuste offrent une lisibilité optimale, y compris dans la nuit, grâce à un revêtement luminescent, dont se drapent également les index. L’ensemble est rythmé par un mouvement à quartz, le calibre Ronda 5040.F, tandis que la montre est proposée avec deux types de bracelet – cuir ou acier (mouvement quartz, calibre Ronda 5040.F)... 
◉◉◉◉ DWISS Jet setter Sport (ci-dessus): déjà distinguée pour ses designs inventifs, la jeune marque Dwiss présente sa dernière création inaugurant de nouveaux codes : Jet Setter Sport. Façonné en titane, son boîtier répond à une construction brevetée aussi complexe qu’innovante, avec des cornes ouvertes offrant de saisissants effets de perspective, tandis que la lunette arbore de très dynamiques inserts en caoutchouc noir. Furieusement moderne et sportif, ce garde-temps impose un style puissant, que vient souligner le cadran noir à la lisibilité parfaite, portée par le chemin de fer jouant la carte d’une graduation rouge et blanche. L’ensemble est rythmé par un mouvement automatique distillant une précision toute helvétique (mouvement mécanique à remontage automatique, calibre ETA 2824-2)... 
◉◉◉◉ OKLETEY Merry Go Round (ci-dessus) : nouvelle venue dans le monde de l’horlogerie, Okletey marque d’emblée un grand coup avec la présentation de Merry Go Round, un tourbillon volant esthétiquement très réussi. La montre joue en effet habilement avec les formes, les matériaux et les nuances. Rectangulaire, la boîte en acier recouvert de PVD noir accueille un cadran en argent, composé d’un cercle central guilloché de manière originale, entouré d’une structure squelettée à la façon d’une toile d’airaignée. Placé en majesté à 6h, le tourbillon complète l’ensemble. A noter encore, toujours sur le cadran, la présence de l’indicateur de réserve de marche à 9h et d’une ouverture à 11h laissant apparaître le différentiel (mouvement mécanique à remontage manuel, tourbillon volant 1 minute, 27 rubis, 21 600 alt/h, réserve de marche jusqu’à 100 heures)... ◉◉◉◉ ET MAINTENANT, SI ON PASSAIT AUX CHOSES SÉRIEUSES ? Baselworld, c'est dans moins de deux semaines et on peut déjà prévoir qu'il va s'en passer, des choses et qu'il faudra bien attacher sa ceinture ! 
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