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AU CULOT (accès libre) ! Les 7 ruses imparables pour frimer face à un vendeur de montres, en privé ou dans une boutique d'horlogerie...

Toute relation marchande est un bras de fer entre deux volontés opposées : la confrontation à un vendeur de montres – qu’il soit professionnel ou amateur – relève de la même logique combattante. Comment tirer son épingle du jeu face au plus rusé des vendeurs de montres ?  ▶▶▶ FANZINESLes références qui épatent...◉◉◉◉ Un minimum de culture s'impose pour espérer faire bonne figure, et …


Toute relation marchande est un bras de fer entre deux volontés opposées : la confrontation à un vendeur de montres – qu’il soit professionnel ou amateur – relève de la même logique combattante. Comment tirer son épingle du jeu face au plus rusé des vendeurs de montres ?

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▶ FANZINES
Les références qui épatent...
◉◉ Un minimum de culture s'impose pour espérer faire bonne figure, et même plus si affinités : impossible de frimer sans un minimum de vernis culturel horloger. Même en couche ultra-mince, ce vernis est indispensable, le reste qu'une question de savoir-faire. Lisez donc un peu pour imprégner de quelques mots-clés et acquérir quelques vagues notions d'horlogerie. Sachant que c'est comme la confiture : moins il y en a, plus on doit l'étaler. Il faut donc choisir avec soin ses références. Tant qu'à citer l'opinion d'un magazine, préférez Watch Around – ça épate toujours et ça fait culturé !  – plutôt que Paris-Match. Evitez de citer Pif le Chien parmi vos récentes lectures : Revolution est déjà ringardisé – surtout depuis que le groupe Edipresse a essayé de le lancer avec un indéniable accent suisse. On peut mentionner La Revue des Montres, ce qui prouvera la solidité basique de connaissances éprouvées mensuellement. C'est toujours bon de laisser entendre qu'on a potassé les traités horlogers des grands maîtres du XVIIIe siècle – précision pour les lecteurs pressés: ne pas oublier de mentionner Breguet, Berthoud et Janvier, ça fait toujours son petit effet ! Il est sans doute plus prudent de s'en tenir à La montre : Principes et méthodes de fabrication, de George Daniels : ça impressionne d'autant plus que ceux qui l'ont lu ne vendent généralement pas de montres. « Comme le disait Jean-Daniel Pasche dans son dernier éditorial... » n'est pas un synonyme de crédibilité, mais faire du name dropping intelligent peut s'avérer payant On marque des points  en laissant tomber : « Aurel Bacs me disait avant-hier... » ou « Arnaud Tellier m'assure que... » ! Pour gagner de la face, rient de tel que « Ricardo m'a juré que » : vous parlez de Richard Mille, bien sûr, quelle question ! Une référence à manier avec précaution : « Je l'ai lu dans Business Montres ». C'est une arme à double tranchant : il est de bon ton et légèrement snob de dénigrer la première source d'informations horlogères que tout le monde consulte à son petit déjeuner, mais cette feuille de choux numérique a son fan-club [l'abonnement annuel – ou mieux : biennal – reste un signe extérieur de richesses culturelles en milieu horloger]. Et c'est la lecture favorite de tous les journalistes horlogers [si, si, on a les noms !]...
 
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▶ BASHING
Les raseurs qui abusent...
◉◉ Comment, vous ne connaissez pas les trois T ? Pour prouver à quel point vous êtes un initié en plus d'être un aficionado auquel « on ne la fait pas », cognez sur les punching balls de service et dites tout haut ce que tous les professionnels pensent tout bas. Nous parlons ici des trois T qui alourdissent et parasitent les grands débats dans l'horlogerie. Ces trois T sont les Tartuffe, les Trissotin et les Torquemada. Nous ne vous dirons pas qui c'est, mais il y a même des « experts » – auto-référencés comme tels, bien sûr – qui cumulent les trois T ! Eux savent tout d'avance, mais on ne retient jamais ce qu'ils disent. Ils ont l'art de coloniser tous les espaces disponibles, mais on cherche chez eux en vain l'ombre d'une trace de pensée originale. Ils peuvent polluer l'environnement horloger par leurs écrits, mais aussi par leurs images [sur les réseaux sociaux] et tout simplement par leur suffisante bêtise. Tartuffe : ce sont les hypocrites, toujours prêts à penser comme le troupeau, avec le troupeau et en même temps que le troupeau – histoire de ne faire de peine à aucun de ces puissants dont ils nettoient les bottes avec un inépuisable ardeur salivaire. Trissotin : ils savent tout mieux que personne, plus que personne et comme personne, mais on ne retient jamais ce qu'ils disent tellement c'est peu signifiant et peu consistant. Torquemada : ceux-là ont l'art de juger de façon tranchée là où les professionnels hésitent et de condamner sans rien comprendre – mais uniquement quand ils ne prennent aucun risque de clash. Ne craignez rien : personne ne les défendra et vous passerez pour un esprit supérieur, qui sait prendre de la hauteur face aux contingences de ce monde. Vous y gagnerez un prestige qui vous avantagera dans la suite de la négociation...
 
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▶ SIDÉRATION
Les questions qui calment...
◉◉Puisqu'il faut prendre tout de suite le dessus dans cette partie de catch que constitue toute transaction horlogère, en boutique comme en privé, autant assommer d'emblée le vendeur avec quelques questions qui vous feront passer pour un expert. Si on veut vous en traîner sur le terrain mouvant des complications mécaniques, où il est si facile de la ramener sans vraie consistance dans le propos, lancez donc : « Et la cage du tourbillon, elle pèse combien ? » : la pression changera de camp ! Vous êtes parfaitement légitime pour demander  « 280° ou 320° l'amplitude du balancier ? » : après, on vous parlera d'autre chose. Plus facile : « 4 Hz ou 5 hz, la fréquence ? » – avec une variante comme « 28 800 ou à 21 600, ce mouvement ? », chacun devant comprendre que vous parlez en alternances à l'heure. Si le vendeur croit que vous lui parler du prix, mettez-le minable ! Quand on vous parle de la réserve de marche, quelle que soit la durée, faites la moue en laissant entendre que vous pensiez trouver mieux sous le cadran. C'est le moment de parler des records du monde comme les 1 000 heures de la Rebellion ou les 50 jours de la Ferrari Hublot : si c'est le vendeur qui tente de reprendre la main à ce sujet, demandez-lui donc si c'est bien 1 000 heures à la bonne amplitude et en totale isochronie. Là encore, ça refroidira son moteur. Si vous avez le moindre doute sur la montre que vous négociez, lancez en toute innocence : « Vous avez le bulletin Witschi pour ce mouvement ? » Même moue dubitative à propos du certificat COSC qu'on ne manquera pas de mettre en avant : « J'aurais préféré un bulletin d'observatoire ! » fait toujours de l'effet. Si vous cherchez la petite bête, voyez du côté du bracelet en baby, l'autre nom de l'alligator [seuls les ploucs parlent de « croco »] : « Elles sont vraiment petites, ces écailles carrées : vos tanneurs feraient-ils leur marché dans des fermes pour alligators nains ? ».
 
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▶ ACCENT TONIQUE
Les noms qui consonnent...
◉◉ C'est fichu d'avance si vous commencez par désigner la montre « Paneré » en vitrine ou si vous réclamez la dernière « Yéguère-LeCoulletre » [vous ne serez pardonné que si vous êtes vêtu en Tyrolien, avec culotte de peau et chapeau à plumet] – vous ne vouliez essayer qu'une « Panéraille » [plus personne ne mentionne l'Officine avant le nom] ou une « Jégère-LeCoutre » (sans le L). Même réaction du vendeur si vous lui parlez d'une « Longinesse » ou d'une  « Blonkepaïne » – prononciation recommandée sur les forums américains pour Blancpain, c'est vous dire s'ils sont pointus ! Considérez bien que le même vendeur ne connaîtra ni « Vacheron Constantine » [sauf s'il est pied-noir et nostalgique], ni « Frederique Constantin », ni surtout « Vacherin Constanton » [ne riez pas, tous les vendeurs de montres ont dû y faire face]. Persuadez-vous que « Philippe Patek » n'a jamais existé [Patek Philippe, c'étaient M. le comte de Patek et M. Adrien Philippe]. Préférez le « Corom » au « Coroume » et, même si vous êtes du Midi, ne vous étendez pas sur le « Jaquet Drozze » [sans Z, c'est plus typique]. C'est plus compliqué avec TAG Heuer, à prononcer comme « Tague Oeillère » et qu'on évitera de déformer en « Tague Oyère » [bien noter au passage que T.A.G. est l'acronyme de Techniques d'Avant-garde]. Allez savoir pourquoi on dit « Tague », alors qu'il faut dire « Hi double vé cé » pour IWC, acronyme de International Watch Company. Ou « Ème Bé ènnde Effe » pour MB&F, acronyme de Maximilian Büsser and Friends. Amusez-vous bien avec « Belle ènnde Ross » pour Bell & Ross. Si vous n'êtes pas combier de la vallée [de Joux], évitez le  « Odémar » pour Audemars Piguet.  « Catiyé » pour Cartier n'est délicieux que dans la bouche d'une jolie Japonaise, et  « Lolex » dans celle d'une Chinoise. Une touche de préciosité dans le « Spike Marin », et non pas « Marine » auquel tient notre ami Peter Speake-Marin. Pour faire chic, rien ne vaut le « Breuguet » [pas de Braiguet chez nous, Monsieur, mais on tolèrera  « Bréguette » si vus êtes russe, parce que c'est devenu un nom propre !] ou le « Vane Clèfe » plutôt que le « Vane Clife ». Si vous parlez de Glashütte Original, n'oubliez pas de vous la jouer pro en « GlaceHuteu Origuinal ». Ça devient plus subtil avec « Brailletling » – et non « Brètling » pour Breitling, voire terriblement snob avec « A. Lanngué hount Zoneu » pour A. Lange & Söhne. La marque est morte avant qu'on ait pu trancher entre  « Iképode » et  « Ayekipode » : dommage, c'était un bon marqueur culturel... 
 
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▶  BIG DATA
Les références qui assomment...
◉◉ Si vous avez un tant soit peu la mémoire des chiffres, au lieu d'apprendre à retenir vos mots de passe Internet et vos multiples codes PIN, essayons donc de potasser les particularités de la « 5512 » par rapport à la « 5513 », avec une ou deux incidentes complices sur la « 5510 » comparée à la « 6200 ». Inutile de préciser que vous aviez reconnu quelques-unes des premières montres de James Bond, des Rolex évidemment. Maintenant, plus trapu : évoquez la « 2499 » [prononcez nonante-neuf, ça fait plus suisse], mais en précisant « slash 100 » pour « /100 », histoire de désigner la quatrième série de ce chronographe quantième perpétuel – what else qu'une Patek Philippe ? Quand on vous parle Speedmaster, répondez « 321 » comme indépassable référence et lâchez-vous sur les atouts de la « pré-Moon » sans masquer votre tendresse pour la « Darth Vador ». C'est plus subtil avec la RM 078 04 de Richard Mille : « Oh, pardon, j'oubliais qu'elle n'est pas encore sortie et qu'elle ne sera présentée qu'au SIHH 2017 » – c'est que Ricardo vous l'a déjà montrée. Quand à  « Jean-Claude » [vous en connaissez beaucoup, à part lui ?], vous étiez justement avec lui ce week-end pour un pince-fesses Ferrari – « Comment, vous n'y étiez pas . ». Pour ce qui est de la « Graves » [Patek Philippe, cela va de soi], vous savez qui l'a achetée, mais vous seriez obligé de tuer celui à qui vous le répéteriez tellement vous avez juré de garder le secret.? Bien sûr, vous savez que la référence 130 de Patek Philippe a fait quatre millions de francs suisses « prix marteau chez Aurel » (Bacs, évidemment, grand benêt !) : normal, vous avez attentivement lu Business Montres !
 
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▶ DIALECTIQUE-TAC
Les débats qui désespèrent...
◉◉ Courage, fuyez comme la peste les discussions interminables, impossibles à trancher et de toute façon incompréhensibles qui agitent régulièrement la communauté horlogère ! À moins d'être un insupportables trolls de l'horlogerie ou un détenteur du « Triple T » (voir ci-dessous), vous n'impressionnerez personne en expliquant ce qui fait la différence entre un tourbillon et un carrousel : comme toujours, la définition académique (celle du Berner, de plus en plis vieilli) ne satisfait personne et, comme personne n'y comprend rien, c'est la bouteille à l'encre [si vous y tenez vraiment, une seule référence fiable et définitive : l'article de Joseph Flores à télécharger ici]. Ne vous embarquez pas dans une oiseuse polémique sur les avantages du SuperLumiNova sur le tritium, et vice-versa, avec une pincée de radium si vous n'avez votre dose annuelle de milliGy. Evitez de vous épancher en vous penchant sur les avantages supposés de la résonance : on en discute depuis près de quatre siècles. Autre conversation sans issue, celle qui s'engage sur les qualités respectives d'un « tracteur » industriel produit par ETA et d'un clone ETA à peu près identique produit par une manufacture de mouvements concurrente. Ne cherchez jamais à savoir où situer le curseur pour des finitions en mode anglage main ou en mode anglage machine : vous n'en digèrerez pas les copeaux. Vous ne pourrez pas mieux vous en tirer en démarrant un chat sur le thème poisseux « Qu'est-ce qu'une manufacture ? » : là, vous êtes mort d'avance et toute votre opération frime va se dissoudre dans des méandres improbables et des considérations oiseuses. Reprenez l'avantage en évitant les bévues qui vous feraient de vous un troll méprisable... 
 
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▶ CASH CASH 
Les devises qui tuent...
◉◉ Finalement, il faut quand même payer, en admettant que les ruses ci-dessus auront produit leurs effets et que vous aurez pu négocier à la baisse – juste pour le fun – le prix de vente initial. Avant de payer, vous avez de toute façon fait allusion au fait que le vendeur est surstocké, donc qu'il peut se lâcher pour soulager sa trésorerie, d'autant que Seddiqi, à Dubaï, ou Marcus, à Londres, vous font déjà un bon moins 20 %. Même si vous avez des prix chez Laurent Picciotto (Chronopassion), vous ne lui en demandez pas, parce que c'est un ami. Au vendeur privé que vous avez ébloui par votre maîtrise des beaux-arts de la montre, vous avez lâché que vous aviez vu la même, nettement moins chère, chez Antiquorum, mais que Bob Maron – le watch dealer d'Hollywood – vous l'a soufflée sous le nez. Dur, dur, de vivre en jet setter de la montre ! C'est le moment de persister dans la frime : « Aujourd'hui, il ne me reste pas assez de dollars. Je peux vous payer en francs suisses ? ». Pour du no limit absolu, c'est la carte QNB Private World Elite MasterCard : personne ne la connaît, mais elle pèse lourd. Si vous sortez une autre carte de crédit, elle doit être noire [c'est la Centurion d'American Express, dont vous ne parlerez que comme de la « Black Card » : ne seriez-vous pas Tintin au pays de l'or noir ?], mais la JP Morgan Palladium (dorée) n'est pas trop mal non plus. La Stratus Rewards Visa, c'est nettement moins chic. Evitez la carte verte de la Migros, même si vous êtes suisse. Et le plastique jaune de La Poste si vous êtes français... 
 
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