BASELWORLD 2014 #1 : Au secours, les ovnis contre-attaquent ! Thomas Prescher lance un extravagant concept Nemo-submersible !
Le 16 / 02 / 2014 à 16:30 Par Le sniper de Business Montres - 1792 mots
Ancien officier de marine, le maître-horloger Thomas Prescher ne fait que dans la haute couture mécanique pour les dandies horlogers les plus exigeants. C'est pour eux qu'il a créé le premier sous-marin de poignet, dédié au capitaine Nemo, comme il se doit. Jules Verne aurait adoré...
▶▶▶ THOMAS PRESCHERTourbillon double axe, double hélice et triple boîtier pour le premier submersible-bracelet...
Ancien officier de marine, le maître-horloger Thomas Prescher ne fait que dans la haute couture mécanique pour les dandies horlogers les plus exigeants. C'est pour eux qu'il a créé le premier sous-marin de poignet, dédié au capitaine Nemo, comme il se doit. Jules Verne aurait adoré...
▶▶▶ THOMAS PRESCHERTourbillon double axe, double hélice et triple boîtier pour le premier submersible-bracelet... ◉◉◉◉ À défaut d'être le plus bruyant ou le plus médiatique des ténors de la nouvelle génération, Thomas Prescher en est un des plus dérangeants par l'obstination grâce à laquelle il revient inlassablement sur le devant de la scène avec des « ovnis » qui allient mécanique avancée et esthétique décalée. C'est le spécialiste du tourbillon multi-axe, travaillé dans son atelier suisse sans concessions excessives aux ul-tra-technologies d'avant-garde [pour lui, l'avant-garde est dans l'idée, pas dans la machine]. Depuis quelques années, il a ouvert un chantier d'illustration horlogère des multiples héros de Jules Verne, et notamment ceux du Nautilus. C'est donc très logiquement qu'il a dédié au légendaire capitaine Nemo sa nouvelle « montre » – si, si, c'est portable et ça donne l'heure ! – baptisée Nemo Sub I. Un objet du temps à considérer comme une oeuvre d'art, catégorie sculpture de poignet, ou une oeuvre de création à classer parmi les chefs-d'oeuvres des beaux-arts du temps, catégorie montre-bracelet, rayon insolite. ◉◉◉◉ Pour la partie mécanique, on retiendra qu'il s'agit d'un tourbillon automatique bi-axial [une giration co-axiale au mouvement de la montre et une seconde giration à 45° de cet axe, chacune de ces rotations s'effectuant sur son propre axe en 60 secondes]. Complication qui est déjà en soi remarquable, avec une fréquence de 21 000 A/h, avec 40 h de réserve de marche (par rotor semi-cylindrique : ci-dessous) et avec une construction tubulaire particulièrement astucieuse [huit sections pour tout loger, y compris le mécanisme vertical de remontage automatique bi-directionnel]. Pour la mise à l'heure et le remontage, tout se passe de façon classique au « sommet » du boîtier central, qui est large de 20 mm et long de 67 mm. Inutile de préciser qu'on est là dans la quintessence de l'essence même de l'esprit « manufacture », tant pour la conception que pour la réalisation et la fabrication. Thomas Prescher est un créateur de haute couture horlogère, pas un imposteur du prêt-à-porter... ◉◉◉◉ L'affichage du temps qui passe n'est pas moins épatant. Pour les heures, c'est dans le boîtier cylindrique (7 mm de diamètre pour 47 mm de longueur) logé dans le tube de gauche quand on porte la montre : le cylindre intérieur tourne trois fois sur l'lui-même toutes les 12 heures. Pour les minutes, c'est dans le boitier cylindrique logé à droite quand la montre est au poignet : le tube intérieur tourne trois fois sur lui-même toutes les heures. Pour les secondes, il suffit de regarder tourner la double aiguille – façon compas maritime – qui est logé dans le « hublot » latéral du tourbillon. Les hélices qui décorent le fond de ces boîtiers cylindriques annexes ont une vocation purement esthétique et allégorique. ◉◉◉◉ Justement, parlons d'esthétique... Inutile d'insister sur les références steampunk de l'ensemble : Jules Verne, on ne pouvait pas faire autrement ! D'où le mariage des matériaux employés (verre saphir, titane, palladium, alligator pour le bracelet) et d'où les codes rétro-futuristes qui rendent ce tourbillon de style « gyroscopique » proprement fascinant. Rien n'y manque, ni les vis, ni les courbes moelleuses, ni les hublots « industriels », ni les cerclages ou les structures de liaison traitées en or or rose, ni les citations à l'univers des machines du temps de la fascination mécanique. Pour une montre, c'est une montre, mais pour une montre non-conformiste, elle est très disruptive – non sans une évidente harmonie dans la fluidité méchanicienne des lignes et des volumes. ◉◉◉◉ Thomas Prescher, qui est un garçon sérieux, nous promet une livraison en 2015 : on peut lui faire confiance, puisqu'il a déjà tenu parole pour ses précédentes livraisons. De toute manière, ce n'est pas – et de loin ! – une montre de première nécessité, ni de « première monte » : c'est un projet très ambitieux, à considérer comme un jouet de garçon réservé aux amateurs très exigeants, qui pourront quasiment la personnaliser sur mesures. On joue ici dans la division très haut couture de la très haute horlogerie. Ce triple boîtier en verre saphir est probablement un des plus complexes jamais réalisés dans l'horlogerie contemporaine. Cette mécanique tubularo-verticale est une des avancées techniques les plus créatives de ces dernières années. ◉◉◉◉ Si Jules Verne devait repenser son Nautilus, il copierait forcément le submersible-bracelet de Thomas Prescher. Et si son capitaine Nemo devait porter une montre, ce serait forcément ce tourbillon à deux axes logé dans un triple boîtier tubulaire. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il aura jamais que cinq pièces pour cette série ultra-exclusive des Nemo Sub I – qui s'annonce déjà comme une des talking pieces les plus chargées d'émotions et de passions de tout Baselworld [ce sera très difficile de faire mieux et plus fort !]... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...