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LE ZAPPING DU MERCREDI (accès libre)
Bastien s’est fait avoir, Bernard sait y faire, Alex a bien fait et Jean-Pierre fait des siennes

Mais on va aussi vous donner des nouvelles d’Henri, de Ricardo, d’Anita, de Carlo et des nouvelles égéries de l’horlogerie. Sans parler de notre nouveau Thermomontres exclusif, première prise de température de la plus brûlante des actualités horlogères, dont nous verrons bien si la prise a été frontale, buccale ou rectale…


BERNARD, LE BON SAMARITAIN 

DE LA NOUVELLE SAMARITAINE, 

A EU LE BON RÉFLEXE (éditorial)

Une fois l’Europe déconfinée et la pandémie éteinte, les ex-flacons « Guerlain » de gel hydroalcoolique [ceux qui ont été fabriqués dans les ateliers de la marque de parfumerie] seront probablement des collectors pour les amateurs de Shalimar. En reconvertissant dans l’urgence les sites de production de la parfumerie LVMH en usines anti-Covid-19, Bernard Arnault savait parfaitement ce qu’il faisait : une opération civique à forte valeur ajoutée relationnelle [aucun gain d’images n’est négligeable dans une industrie aussi émotionnelle que la mode] – non sans donner un bon coup de main, très utile et très efficace, à des pouvoirs publics à peu près submergés par l’impréparation de leur administration à cette crise sanitaire. Décidément, le propriétaire du groupe LVMH – qui est aussi à peu de choses près, un des trois hommes les plus « riches » du monde – a la bonne vista pour ces opérations sociétales qu’on peut mettre en scène médiatiquement pour en tirer des avantages annexes…

Vista sociétale et néanmoins marchande qu’il nous prouve une fois de plus [même si ce n’est ni officiel ni autorisé] avec son initiative charitable autour de la Samaritaine, cet ancien grand magasin parisien situé sur les bords de la Seine, au cœur de Paris, dont il a fait un luxueux caravansérail pour mieux extorquer leurs derniers euros aux riches touristes chinois en visite dans la capitale. Hôtels de prestige, restaurants étoilés ou boutiques de luxe : rien ne manquait dans la nouvelle Samaritaine pas encore officiellement inaugurée – sauf les clients ! La pandémie coronavirale a brutalement asséché les flux touristiques asiatiques et le confinement a fermé restaurants et boutiques. Que faire des chambres des palaces ainsi vidées de tout client et de de toute utilité dans un Paris tétanisé par le confinement ? Bernard Arnault a fait étudier par son état-major le moyen de réaffecter ces chambres – avec un mobilier beaucoup plus simple et nettement plus fonctionnel – en hôpital-relais et en poste avancé de quarantaine pour les agents contaminés de la Police nationale. À portée d’arbalète de la Préfecture de police, on voit à quel point l’opération est ciblée ! Les lits médicalisés ainsi mis à la disposition des hôpitaux de Paris soulageront ces derniers et libèreront des places pour les Parisiens, alors que l’épidémie ne semble pas encore avoir atteint le fameux « pic » qu’on nous promet toujours pour… la semaine prochaine ! Il paraît que Bernard Arnault a offert sur sa cassette personnelle les appareils respiratoires de réanimation nécessaires [certains diront qu’il ne manque pas d’air !]. Disons que, dans les années à venir, il n’aurait pas trop à craindre du côté des contraventions : Bernard, le nouvel ami de la force publique…

Dans les Évangiles, la bonne Samaritaine puise de l’eau dans son puits pour étancher la soif du Christ, qui en profite pour nous délivrer un message très contemporain sur le « vivre ensemble » et le féminisme. De quoi tripler ou même quadrupler la mise charitable de LVMH en opération citoyenne, responsable et très politiquement correcte ! Dans la nouvelle parabole reconditionnée par LVMH, on préfère ne pas chercher à savoir qui est le nouveau Christ de la nouvelle Samaritaine. On vous laisse réfléchir là-dessus…

LES NEUF BONNES, MOINS BONNES

ET AUTRES NOUVELLES DU JOUR,

EN VRAC, EN BREF ET EN TOUTE LIBERTÉ

❑❑❑❑ LA BANDE-SON DU JOUR : un cri d’encouragement alors que tout le monde commence à se poser des questions sur la productivité des équipes horlogères après quelques semaines de télétravail ! Aujourd’hui, c’est le fameux Le travail, c’est la santé du regretté Henri Salvador qui s’impose. Ça date de 1965, mais c’est toujours aussi tonique et on ne peut plus d’actualité : « Maint'nant dans le plus p'tit village / Les gens travaill'nt comm' des sauvages / Pour se payer tout le confort / Quand ils en ont ben ils sont morts ! ». Avec ce couplet moins connu, mais encore plus utile à fredonner par les temps de confinement que nous vivons : « Hommes d'affaire et meneurs de foules / Travaillent à en perdre la boule / Et meurent d'une maladie de cœur / C'est très rare chez les pétanqueurs ! ». Rappelons que Business Montres a décidé de créer une play-list optimiste et nostalgique pour aider tout le monde à se déconfiner mentalement…

❑❑❑❑ LES CHAISES MUSICALES DU JOUR : notre cher ami Bastien Büss, porte-parole du Swatch Group et Zéro d’Or de la saison pour ses prestations de communication (Business Montres du 12 mars), s’apprête à passer la main après six années de bons et très dévoués services. Il devrait être remplacé par un autre ex-journaliste, Karl Heinz Nuber, un watch veteran qui dirigeait jusqu’ici le magazine Tourbillon (Suisse alémanique), fondé par lui voici une quinzaine d’années. Connu pour ses talents rédactionnels autant que pour la solidité de son éthique professionnelle, Karl Heinz Nuber a séduit la direction du Swatch Group par ses capacités relationnelles qui lui assurent une très envié réseau au sein de la communauté des journalistes de la montre. Autant dire un auxiliaire précieux pour le Swatch Group, toujours en déficit de ce côté-là…

❑❑❑❑ L’HUMOUR NOIR DU JOUR : il fallait bien que quelqu’un s’y mette, et on ne pouvait pas en attendre moins d’un homme comme Jean-Pierre Lutgen, le toujours impertinent patron d’Ice-Watch. Il nous annonce pour septembre son « travail de mémoire » [dans tous les sens du terme] : une collection « C » dont le motif est plutôt explicite (ci-dessous) à défaut d’être clairement explicité. Trois versions différentes sont annoncées. Avec un C comme culot, un C comme corona ou un C comme connerie ? Mais ce n’est peut-être pas très… C-rieux de lancer une telle collection quand on sait ce qui se trame dans les coulisses autour d’Ice-Watch (voir notre rumeur ci-dessous) !

❑❑❑❑ LE CONFINÉ DU JOUR : la montre, c’est ce qui reste quand on a tout oublié ! Fini le temps du bling-bling, des night-clubs caraïbes, des escorteuses sculptées à l’hélium et des usual suspects latino-narco-rastaquouères qui étaient les meilleurs clients de la manufacture Hublot. Ricardo Guadalupe a profité du confinement pour entamer une cure ostentatoire d’austérité statutaire et de frugalité personnelle. Il a balayé le vieux monde d’un revers de main [non sans garder au poignet sa montre Hublot] et il a renoncé à Satan, à ses pompes [la preuve par l’image] et à ses œuvres…

❑❑❑❑ L’INDISCRÉTION DU JOUR : coucou, le revoilà ! Suite aux rumeurs insistantes de « braquages » imaginés fin août contre les marques horlogères réunies par les Geneva Watch Days de la fin août [rumeurs confirmées aux organisateurs par les polices française, genevoise et albanaise], c’est la société de services Comya qui a été retenue pour assurer la sécurité globale de l’événement. Relativement nouvelle sur ce marché très verrouillé en Suisse, Comya est « une entreprise avec une expertise dans les domaines de l’Intelligence économique, de l’Influence, de la diplomatie des affaires, du management des risques, de la gestion de crise et du cyber & tech » – auto-affirmation qui sent de très loin la bonne vieille barbouzerie. Ce qui n’a rien de vraiment étonnant, puisque le créateur-animateur de Comya n’est autre que le désormais fameux Alexandre Benalla, le « héros » de la non moins célèbre « affaire Benalla ». C’est apparemment la ville de Genève, notamment Pierre Maudet, qui a tout fait auprès du comité des exposants pour que Comya remporte ce marché : on pourra vérifier fin août si « Alex » porte toujours sa Garmin fétiche…

❑❑❑❑ LA MONTRE DU JOUR : pour marquer sa solidarité avec son personnel en Grande Chine (filiale, boutiques et détaillants), Vacheron Constantin a commandé à l’émailleuse Anita Porchet deux éditions spéciales de vingt montres « Année du pangolin » (vingt en or rose, vingt en or gris), dans l’esprit des pièces annuelles dédiées au zodiaque chinois et qui ont connu l’immense succès commercial que l’on connaît. Cette montre « Année du pangolin » – réalisée selon toutes les règles locales du Feng Shui – inaugure un nouveau cycle de douze années consacrées à la gastronomie ésotérique des Chinois (chauve-souris, lombric, civette, salamandre, etc.).

❑❑❑❑ L’INNOVATION DU JOUR : après son traditionnel Baromontres du mois [à paraître demain pour la météo horlogère particulièrement cyclonique du mois de mars], la médiafacture Business Montres lance aujourd’hui son Thermomontres pour évaluer les courbes de température de l’horlogerie internationale. Stay tuned for more, comme disent nos blogueuses préférées. Impossible de savoir avant la publication de la première feuille de mesures si la prise de température a été frontale, buccale ou rectale…

❑❑❑❑ LA RUMEUR DU JOUR : ce n’est qu’une rumeur, à prendre avec des pincettes, mais plusieurs sources concordantes dans la direction élargie du Swatch Group nous confirment ces pourparlers, qui pourraient aboutir en janvier prochain, lors du prochain Time to move zurichois. Carlo Giordanetti, le directeur artistique de la marque Swatch, aurait pris contact avec Jean-Pierre Lutgen, le créateur de la maison Ice-Watch, pour développer en commun une ligne de montres plus « culturelles » centrées sur les héros légendaires de la bande dessinée – comme Tintin ou Blake et Mortimer dont le groupe Ice-Watch a bloqué les droits. La joint-venture qui se dessine ne porterait commercialement ni le nom de Swatch, ni le nom d’Ice-Watch, mais les montres seraient fabriquées en Suisse (donc avec le label Swiss Made) dans les usines du Swatch Group, qui ont désespérément besoin de volumes pour maintenir leur capacité de production. Elles seraient ensuite distribuées parallèlement dans les boutiques Swatch comme dans le réseau des boutiques et des points de vente Ice-Watch – deux « filières » qui semblent complémentaires, les faiblesses de l’un coïncidant avec les forces de l’autre. Un label -ombrelle « Ligne Claire » aurait été déposé et protégé dans de nombreuses catégories de produits et d’objets dérivés. Il s’agirait en fait d’enrichir l’offre purement horlogère de ces deux marques avec différentes séries de goodies et de collectors dédiés à l’univers des héros de la bande dessinée : on sait que les amateurs de BD sont au moins aussi fétichistes que les amateurs de montres ! On ne peut pas s’empêcher de penser que cette première joint-venture pourrait déboucher, dans les années à venir, sur une fusion beaucoup élaborée et fonctionnelle des deux marques, Ice-Watch regagnant ainsi le « bercail » originel des montres de mode multicolores, segment créé de toutes pièces par les premières Swatch de Nicolas Hayek, vers 1982-1983. On vous tient au courant à propos de cette OPA amicale tentée par Nick Hayek, mais les cabinets d’avocats – ceux de Jean-Pierre Lutgen et la Legal Team du Swatch Group – sont en plein déconfinement à ce sujet…

❑❑❑❑ LE DESSIN DU JOUR : « Recrutées pour combattre la crise du déconfinement coronaviral, les nouvelles égéries de l’horlogerie avaient un programme de rentrée particulièrement chargé » (séquence « Sérieux, s’abstenir » : Business Montres du mars). Des infirmières plutôt que des starlettes et des professeurs de médecine plutôt que des rappeurs : le visage de l’horlogerie avait profondément changé en deux mois de confinement sanitaire, mais on avait gardé les bonnes habitudes…

❑❑❑❑ À NOS LECTEURS

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