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BREITLING : Bidonnée, cette histoire de sauvetage en Alaska ?

C'est beau, la communication d'entreprise ! On y transforme les citrouilles en carrosses et les vessies en lanternes. En Alaska, personne ne se souvient de ce chasseur arraché à la mort grâce à sa Breitling Emergency. Mais les médias perroquets embrayent sans hésiter sur la communication de la marque... ••• Même les grizzlis auraient tendance à en rigoler ! Mais on ne sait pas si c'est du chasseur, des relations publiques Breitling ou de ceux …


C'est beau, la communication d'entreprise ! On y transforme les citrouilles en carrosses et les vessies en lanternes.

En Alaska, personne ne se souvient de ce chasseur arraché à la mort grâce à sa Breitling Emergency. Mais les médias perroquets embrayent sans hésiter sur la communication de la marque...

••• Même les grizzlis auraient tendance à en rigoler ! Mais on ne sait pas si c'est du chasseur, des relations publiques Breitling ou de ceux qui adorent les contes de fées horlogers. En tout cas, les équipes de SAR ["Search and Rescue"] d'Alaska devraient prendre des vitamines pour activer les neurones, parce qu'ils ont totalement négligé, sinon oublié de noter le moindre incident à propos de la belle histoire que nous racontent les relations publiques de Breitling, aux Etats-Unis... ••• Version officielle sans la langue de bois corporate : cet été, vers le 15 août, un chasseur local de grizzlis, Mark Spencer (ci-dessous, avec sa montre), aurait déclenché la balise de sa Breitling Emergency au cours d'une partie de chasse qui aurait mal tourné [rappelons que cette Breitling est un instrument de navigation de poignet, qui permet à un pilote d'émettre un signal de détresse capté et aussitôt localisé par les services d'urgence]. Il se serait alors trouvé, en danger de mort, à 190 km au nord d'Anchorage, sur les bords de la rivière Susitna. Luttant pendant quarante huit heures pour survivre, alors que l'antenne de son Emergency diffusait sur la fréquence internationale de détresse aéronautique (121,5 MHz) un message d'urgence. Une équipe de sauvetage aurait été en mesure de capter son signal de détresse, de localiser le chasseur, de le secourir en hélicoptère et de l'arracher à la mort : "C'est le genre de service client qui fait la réputation de Breitling", précise Thierry Prissert, président de Breitling aux Etats-Unis – un pays qui a toujours adoré le storytelling des agences de communication (source originale de l'info : Breitling USA, que nous remercions pour les images de cette page)...

••• Héroïque, magnifique et beau comme de l'antique, sauf que, du côté de l'Alaska, personne ne souvient de cette épopée estivale. Bien sûr, c'était le mois d'août, les longues soirées arrosées, les moustiques déchaînés, les grizzlis énervés la nuit au fond des bois et les services d'urgence débordés. Normalement, le déclenchement d'une balise de détresse laisse des traces. L'envoi sur site d'une patrouille SAR mobilise des tonnes de paperasse administrative. Le 14 août, on découvre ainsi qu'on a arrêté un pêcheur qui n'avait pas de permis de pêche : c'est qu'on note tout, dans les moindres détails, sur les "mains courantes" des SAR. Tout, sauf cette mission au secours de Mark Spencer vers le 15 août : dans le 49e Etat de l'Union, où on est plutôt solidaire face à une nature impitoyablement hostile, on peut donc déclencher une balise de détresse sans inquiéter personne. On peut doncprocéder à une opération SAR sans le moindre compte-rendu. Etrange, non ? En tout cas, la presse locale en fait des gorges chaudes (source : Alaska Dispatch)... ••• Heureusement, l'Alaska, c'est très loin de l'Europe, où on ne compte plus le nombre de médias perroquets qui ont repris plus ou moins in extenso la communication de Breitling et de ses gourous californiens de la communication. L'Alaska, c'est même loin des Etats-Unis, où le magazine iW a relayé sans sourciller l'histoire racontée par Breitling. Pourtant, à la lecture de la presse locale, le doute est permis. Breitling Suisse doit s'en expliquer, sous peine de ridiculer sa fidèle garde rapprochée de perroquets. Business Montres se fera évidemment un plaisir de publier tout ce qui pourra disculper Breitling de ce qu'on pourrait aujourd'hui – et jusqu'à plus ample informé – qualifier de bidonnage médiatique. Péché mortel ou péché véniel d'exagération journaliste : à suivre...

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