RÉTRONOSTALGIE (archives en accès libre)
CENSURE : Cachez ces deux seins que YouTube ne saurait voir
Qui ne veut pas prendre sa douche avec les trois copines de Louis Pion ? Par un. Malencontreux hasard, « on » nous avait supprimé nos accès à notre chaîne « Business Montres Vision » sur RuTube – ceci après la fermeture post-hacking de notre canal « Business Montres Vision » sur YouTube. Par un miraculeux hasard, l’accès à RuTube a été rétabli. Que de pépites à revoir et que d’enseignements à tirer sur les évolutions de la communication horlogère…

Business Montres Vision sur RuTube, c’était l’expression libre de ce que YouTube pouvait supprimer unilatéralement, généralement après quelques cyberattaques ciblées contre notre chaîne images [cyberattaques dont nous avons pu établir qu’elles provenaient de manœuvres initiés par des grands groupes horlogers : suivez mon regard !]. On ne va pas pleurer sur le lait renversé, d’autant que même RuTube s’est mis un jour à nous censurer sans raison bien définie. Par un miraculeux hasard, l’accès à RuTube a été récemment rétabli : cherchez l’erreur…
Retrouver cette chaîne images Business Montres Vision sur RuTube, c’est d’abord une excellente occasion de revisionner quelque pépites oubliées de la communication horlogère – celle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, d’un temps où la liberté créative savait pousser très loin les frontières du bon goût et même de la common decency. Il est incroyable de constater la consternante régression créative opérée au cours de ces six ou sept dernières années : pas étonnant que les montres se vendent moins, maintenant que les pisse-vinaigre ont fait une OPA politiquement correcte et singulièrement wokiste sur la communication horlogère. Il suffira pour s’en convaincre de revoir sur Business Montres Vision (version RuTube) les pubs Breil, Fastrack ou Voilà, sinon celles de plus grandes marques qui osaient pimenter leurs messages [au passage : que de marques oubliées et disparues corps et biens en quelques dizaines de mois !]…
• Un seul exemple totalement dépassionné : la communauté horlogère (au sens large) oserait-elle, aujourd’hui, ce Gen’vois Staïle de l’excellent laurent Nicolet, qui avait enchanté le SIHH en 2013 et dont nous avions fait, l’espace d’un printemps, l’hymne officiel de l’horlogerie (ci-dessous : décodage Business Montres du 21 décembre 2012) ? Poser la question, c’est malheureusement y répondre…
Avant la pandémie, c’était visiblement dans un autre temps, une autre dimension ! À la fin des années 2010, on s’amusait encore de tout. C’est fini ! Disparues, les interventions intempestives de l’excellent Gilbert Vacheron, dont personne n’a pu oublier les fracassantes prises de position dans d’improbables journaux télévisées : huit ans plus tard, qui oserait ? Gérard Depardieu en chasse pour Cvstos, avec le recul, c’est magistral : on préfère ne pas imager le chœur des vestales effarouchées si Cvstos s’amusait aujourd’hui à cette transgression…
Toujours à titre d’exemple, et dans un contexte cette fois totalement décomplexé, histoire de mieux situer les nouvelles frontières du wokisme horloger, voici une publicité de la maison parisienne Louis Pion. Elle a été diffusée en 2000 et validée par les autorités de l'audiovisuel français : à l’époque, elle n'avait choqué personne sur les télévisions grand public. Apparemment, YouTube en fait tout un drame (republication d'un article de mai 2015)...
• Douche : YouTube censure Louis Pion ! La publicité Louis Pion (premier distributeur français de montres, avec 18 % du marché) n’avait posé aucun problème lors de sa diffusion sur les télévisions français en 2000. Les autorités de régulation de l’audiovisuel, tout comme celles de la publicité, n’avaient rien trouvé à redire à un clip devenu légendaire et entré dans l’histoire comme un des plus sexys jamais osé par une marque horlogère. C’est ce que n’a pas compris YouTube, qui a décelé dans cette nudité publicitaire (« Habillez-vous d’une montre ») un contenu à caractère sexuel – ce qui lui a valu une interdiction sur la chaîne images Business Montres Vision, où elle comptait déjà plus de 6 300 « vues »... Comme cette vidéo appartient à l’histoire des montres et qu’il n’est pas question de se laisser censurer par les nouveaux calotins, qui préfèrent cacher les seins qu’ils ne sauraient voir [et ceux de la dame se tiennent bien], Business Montres Vision a réactivé son canal de liberté d’expression, où la vidéo est désormais à l’abri des censeurs [l’écran d’accueil en russe vous demande seulement si vous êtes âgé de plus de 18 ans : si c’est le cas, cliquez pour revoir cette publicité rafraîchissante]...
• Faux : même sur RuTube, cette publicité officiellement accepté dans l’espace audiovisuel public, a été finalement censurée...
Moralité : le narratif sur les montres n’est plus ce qu’il était ! On s’ennuie avec ces packshots produits qui se contentent d’animations graphiques [on fait tourner la montre, on l’habille de fonds chromatiques mouvants] sans jamais oser aborder le fond des choses et le tropisme culturel qui donne envie d’acheter une montre, qu’on prenne la place du nageur confronté aux requins des lignes de nage voisines (TAG Heuer), des montres du Jura suisse (Richard Mille) ou qu’on réfléchisse aux montres qu’on léguera à ses enfants (Patek Philippe). On s’ennuie à mourir avec ces formats de trente secondes qui ne disent rien parce que les marques semblent n’avoir plus rien à dire. On s’ennuie jusqu’à la nausée avec ces messages lissés jusqu’au vide et usés jusqu’à la corde. Au fait, le prétexte du film Louis Pion ci-dessus était juste les traces de bronzage. On vous laisse réfléchir là-dessus…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS