CHAISES MUSICALES : Le retour de Jean-François Ruchonnet, où et quand on ne l'attendait plus
On le pensait perdu pour l'horlogerie et voué à son projet de monocoque-trimaran révolutionnaire. Pas du tout ! Jean-François Ruchonnet revient sur le devant de la scène horlogère, entre Genève et Monaco, avec des dossiers qui débordent de projets et d'idées nouvelles. Attachez vos ceintures : c'est reparti pour une grande séquence de la saga Ruchonnet... ▶▶▶ FRANCK MULLER WATCHLANDUn électron libre pour le « Master of Complications »... ◉◉◉◉ Dans la …
On le pensait perdu pour l'horlogerie et voué à son projet de monocoque-trimaran révolutionnaire. Pas du tout ! Jean-François Ruchonnet revient sur le devant de la scène horlogère, entre Genève et Monaco, avec des dossiers qui débordent de projets et d'idées nouvelles. Attachez vos ceintures : c'est reparti pour une grande séquence de la saga Ruchonnet...
▶▶▶ FRANCK MULLER WATCHLANDUn électron libre pour le « Master of Complications »... ◉◉◉◉ Dans la famille Ruchonnet, je voudrais... l'aîné ! Lui, c'est Jean-François – à ne pas confondre avec son frère Nicolas, qui rame toujours pour lancer son concept de LOL Watch, ni avec Stéphanie, la soeur, qui met en scène chez RGB les grands événements horlogers. Eux sont restés dans la région de Genève et dans l'horlogerie. Leur aîné avait choisi, en quittant Cabestan, de monter une start-up (UltraLuxum) pour la mise au point d'un voilier révolutionnaire : un monocoque capable de se transformer en trimaran et donc capable de marier confort et vélocité nautique. Aux dernières nouvelles, le projet se redimensionne pour naviguer à flot quelque part entre Monaco et Singapour. ◉◉◉◉ La bonne nouvelle, signalée par le Sniper du vendredi en fin de semaine dernière (Business Montres du 27 septembre), c'est que cette parenthèse nautique se referme pour Jean-François Ruchonnet, avec un retour anticipé en Suisse, en Genève, aux premières loges d'un groupe horloger qui n'avait encore eu de directeur de la création et du développement : Vartan Siemakes (groupe Franck Muller Watchland) s'adjoint donc les capacités d'un agitateur d'idées, formé chez Chopard [où il avait redéveloppé les Happy Diamonds] et qui nous a déjà donné – entre autres créations un peu connues – la Monaco V4 chez TAG Heuer, le double tourbillon satellite chez Breguet, le tourbillon à winch chez Cabestan (ainsi que la première montre Ferrari de haute horlogerie : révélation Business Montres du 5 mai 2010) ou le restylage des collections Marvin (additionnées du partenariat avec un Sébastien Loeb promu depuis chez Richard Mille). On en oublie forcément, comme le formatage des collections Snyper, un chronographe vertical SLR chez TAG Heuer et bien d'autres créations dont il est impossible de parler pour cause de clauses de confidentalité épaisses comme des dictionnaires Larousse... 
◉◉◉◉ Ce qu'il y a de fascinant, avec des électrons libres comme ce « J.-F. », c'est qu'ils ont en général une phénoménale capacité à rebondir [belle résilience professionnelle, personnelle et familiale] et qu'ils ont, comme les chats, plusieurs vies – une seule ne suffisant pas à éponger leur surplus de créativité. Tout ce qu'on peut dire, c'est que la boîte à idées est pleine [plus que jamais : trois ans sans créer de montre, c'est frustrant !] et que le groupe Franck Muller Watchland, qui ne disposait plus de directeur de la création depuis la retraite anticipée du « Master of Complications » [Franck Muller lui-même], s'offre là un renfort de premier plan pour lancer de nouvelles complications mécaniques capables de réveiller le marché. Qu'on lui parle de tourbillon, de chronographe, de balancier ou d'affichage innovant des heures, Jean-François Ruchonnet a quelques lapins à sortir de son chapeau : basé entre Genthod et Monaco, où il est résident [Franck Muller Rockland ?], il animera une cellule de développement produits et d'innovation – disons, pour faire chic, un « laboratoire Recherche & Innovation » auquel Vartan Sirmakes semble avoir donné carte blanche pour relancer la capacité de la marque à produire des montres singulières. ◉◉◉◉ Promis-juré, le Ruchonnet des épisodes précédents (les propos pértemptoires, les Lamborghini, les fiancées incendiaires, les flamboyances de tout golden boy horloger qui se respecte) est passé à la trappe. Le poil a blanchi, le coeur s'est buriné, le profil économique s'est normalisé et les illusions sur les (faux) amis ont laissé la place à un certain réalisme : seule reste poignante l'envie d'en découvre et de refaire ses preuves ! C'est parmi les horlogers, sa communauté naturelle depuis toujours, que « J.-F. » vient éviter – ou bien régler – sa possible crise de milieu de vie. Par ces temps de néo-classicisme paresseux, ses « ovnis » commençaient à nous manquer : ils seront précieux dans les futures batailles de la créativité accessible – celles qui permettront aux montres de résister à la pression des smartwatches et aux mutations sociétales chez les amateurs de luxe... 
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