ROCK’N’HORL 2018 (accès libre)
Décidément, Teodoro est un fabuleux client des horlogers suisses
Ah, ne parlez pas de Teodoro à nos amis des grandes marques : ils auront des sanglots dans la voix en évoquant ce grand contributeur aux exportations horlogères de l’industrie suisse !
Teodoro Nguema Obiang Mangue a tout du héros de téléréalité contemporaine : quand il flambe, il flambe ! Quand il invite ses copains à voyager, c’est dans son Boeing 717 privé, en quelque sorte sa « voiture de fonction ». Au fait, disons qu’il voyage plus volontiers avec des copines dotées de ce charme slave qui se tarifie sans douceur sous toutes les latitudes. Quand Teodoro est en déplacement, il paie ses menus plaisirs avec des montagnes de cash. Ses fêtes sont fastueusement dépensières et marquées par un instinct très sûr du bling-bling et d’un mauvais goût qui va au-delà du kitsch dont les milliardaires ont toujours fait preuve. Pour ce qui est de ses montres, c’est du lourd, du très lourd. Normal : Teodoro est le fils de l’autocrate qui dirige [certains diront « qui pille »] la Guinée équatoriale, cet immense pays de l’Ouest africain dont Teodoro est aussi le vice-président. On a accusé ce pauvre Teodoro d’à peu près tous les vices qu’on connaît aux dirigeants prévaricateurs : « blanchiment d’abus de biens sociaux », « détournement de fonds publics », « abus de confiance » et « corruption » – les juges français de l’affaire dite des « biens acquis » ayant même eu l’impudence de le condamner à trois ans de prison et 30 millions d’euros d’amende…
Personne n’a donc été surpris d’apprendre que les douaniers de l’aéroport brésilien de Viracopos, près de Sao Paulo, ont trouvé à peu près 16,5 millions de dollars dans deux des innombrables valises Louis Vuitton que transportait les onze personnes qui accompagnaient Teodoro dans son Boeing privé pour une virée au Brésil. Rien qu’en montres, il y en avait pour 15 millions de dollars, mais en douze montres : rien n’est trop beau pour frimer aux yeux de la jet-set brésilienne ! Teodoro, qui bénéficie d’une protection diplomatique internationale, est un vrai ami de l’horlogerie suisse : il lui faut bien une grande valise Louis Vuitton à son chiffre pour ne pas risquer de carpo-pénurie sous les tropiques. C’est Le Pays, le courageux quotidien burkinabé, qui nous raconte cette savoureuse histoire sur cet élégant vice-président, si soucieux de carpo-élégance dans ses déplacements. En Suisse, qui osera jeter la pierre à ce brave Teodoro, grand contributeur aux fameuses « exportations horlogères » ?