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EFFICACITÉ PUBLICITAIRE : Médusés par le poids de l'annonceur LVMH, les médias français se taisent devant un scandale raciste qui enflamme le web... hors de France !

Si vous êtes patron, essayez donc de déclarer à votre employé africain : « Les Noirs sont des esclaves qui bouffent de la merde à même le sol ». En France, on imagine le scandale. Sauf que le groupe LVMH a bien muselé la presse... ▶▶▶ LOUIS VUITTONUn scandale international qui ne trouve pas le moindre écho dans des médias français


Si vous êtes patron, essayez donc de déclarer à votre employé africain : « Les Noirs sont des esclaves qui bouffent de la merde à même le sol ». En France, on imagine le scandale. Sauf que le groupe LVMH a bien muselé la presse...

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 LOUIS VUITTON
Un scandale international qui ne trouve pas
le moindre écho dans des médias français
tétanisés par le poids publicitaire du groupe LVMH... 
 
◉◉ LVMH, EN FRANCE, C'EST UNE SOIXANTAINE DE MARQUES toutes plus portées sur la publicité les unes que les autres. Normal, le luxe repose sur ce fragile capital que sont l'image et la réputation. Capital qu'il convient de protéger à tout prix, ce qui n'est guère difficile face à des médias sous perfusion publicitaire à qui on « conseille » de ne pas en faire trop quand des questions gênantes se posent. On vient de vivre une stupéfiante vérification in vivo de ce rapport de forces qui gangrène la liberté d'informer...
 
◉◉ SOIT UN CAS TRÈS ORDINAIRE DE RACISME DANS L'ENTREPRISE. À Londres, un crétin bombardé manager d'une boutique Louis Vuitton (groupe LVMH) se permet de déclarer à un de ses employés africains : « Les Noirs sont des esclaves qui bouffent de la merde à même le sol » ! Les propos ont été enregistrés. L'intéressé – qui semble ne pas en être à son premier « exploit » dans ce domaine – ne les nie pas, même s'il affirme aujourd'hui que c'était pour plaisanter. Louis Vuitton admet que des propos racistes ont été tenus, mais que tout est mis en oeuvre pour éviter de pareilles situations, en arguant d'une charte éthique et d'une tolérance zéro pour ces questions. Le crétin raciste a été viré. Un procès intenté par l'employé choqué est en cours. Les communautés noires du monde entier sont en émoi.
 
◉◉ INTÉRESSONS-NOUS, DANS UN MOTEUR DE RECHERCHES, à l'occurence anglophone « Louis Vuitton London Racism » : immédiatement, des dizaines de pages s'affichent. Les plus anciennes remontent à cinq jours, les plus récentes à ces dernières heures. On trouve sur ces trois mots des milliers d'articles qui font référence à cet incident raciste. C'est curieux, parce que, quand on tape, en français, « Louis Vuitton Londres racisme », on ne trouve qu'une poignée d'occurences (moins d'une dizaine), généralement sur des sites africains ou concernant l'Afrique (exemple : Direct CD, en RDC). Cette asymétrie de 1 à 1 000 est stupéfiante. Y aurait-il une omerta concernant Louis Vuitton ? Apparemment, le groupe français de luxe a bien fait le ménage – y compris chez les associations communautaires noires, ordinairement promptes à réagir dans ce domaine. La domestication fonctionne parfaitement : on ne doit pas faire de peine à Bernard Arnault...
 
◉◉ C'EST D'AUTANT PLUS ÉPATANT QUE LA PLUPART des grands sites anglophones, y compris ceux qui disposent de relais en France (comme le Huffington Post, représenté en France par la journaliste Anne Sinclair, ou Fashionista), ont largement couvert l'incident. Ce silence français est d'autant plus assourdissant quand on a en mémoire la couverture que les mêmes médias français avaient accordé aux propos tout aussi imbéciles d'un membre de la famille Guerlain, qui n'a plus le moindre rapport avec le groupe LVMH (racheteur de la marque Guerlain), quand il avait fait un jeu de mot stupide sur l'expression « travailler comme un Nègre ». Là, pour ce qui concerne l'affaire londonienne de Louis Vuitton, rien de rien n'a transpiré : l'opinion française n'a pas le droit de savoir, ni de douter de l'intégrité éthique de Louis Vuitton. Les médias – totalement accros à la manne publicitaire du premier annonceur de France – ont donc préféré tourner pudiquement les yeux et illustrer, une fois de plus, le concept d'« indignation sélective » qui les disqualifie déjà trop aux yeux de l'opinion...
 
◉◉ BIEN ENTENDU, LES PROPOS RACISTES D'UN ABRUTI promu cadre par Louis Vuitton ne permettent pas de porter la moindre accusation de racisme contre la marque, qui se trouve éclaboussée malgré elle et prise en otage dans une polémique sociétale qui la dépasse. Le problème se situe ailleurs : pourquoi la presse française n'a-t-elle pas relayé cette information pourtant croustillante ? Poser la question, c'est y répondre : parce que cette presse n'est pas libre de ses choix et qu'elle est sous influence – l'influence d'un de ses principaux annonceurs, en situation quasi-monopolistique (disons oligopolistique très fermée) sur le secteur de l'art de vivre et du luxe. Pour de nombreux médias, de droite ou de gauche, y compris les plus vifs à s'enflammer au moindre soupçon de possibilité d'un éventuel sous-entendu inconsciemment raciste, mieux vaut avaler un couleuvre éthique que perdre un aussi puissant annonceur. C'est navrant, mais c'est ainsi : pour paraphraser Pierre Desproges, aujourd'hui, on n'a pas à tolérer le moindre dérapage raciste, sauf quand il s'agit du groupe LVMH...
 
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