GPHG 2014 #2 : Beaucoup plus de montres, plein de nouvelles marques, des prix à profusion et des jurés qu'il faut savoir apprivoiser...
Quand la moitié des jurés n'ont pas une connaissance approfondie de la moitié des montres, ni des marques en compétition, à quoi bon se contenter d'un dossier de presse pour tenter de convaincre les jurés et viser la présélection ? Surtout quand on a 84 concurrents en face de soi... ▶▶▶ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE 2014 240 montres et 84 marques sur la ligne de départ, que certains …
Quand la moitié des jurés n'ont pas une connaissance approfondie de la moitié des montres, ni des marques en compétition, à quoi bon se contenter d'un dossier de presse pour tenter de convaincre les jurés et viser la présélection ? Surtout quand on a 84 concurrents en face de soi...
▶▶▶ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE 2014 240 montres et 84 marques sur la ligne de départ, que certains ont bêtement confondu avec un simple rendez-vous de relations publiques.. ◉◉◉◉ AVANT DE SE LIVRER À UNE ANALYSE APPROFONDIE des 240 montres en compétition cette année [un record dans l'histoire du Grand Prix d'Horlogerie de Genève], analyse qui viendra ces jours-ci, quelques remarques sur le cadre général de ce GPHG, qui se présente avec un nouveau réglement [meilleur semble-t-il que celui de 2013, lequel était déjà amélioré par rapport à ceux des années précédentes], un nouveau jury et beaucoup de nouveaux prix à distribuer (voir notre analyse des nouvelles récompenses : Business Montres du 10 mai dernier) – nous verrons ces jours-ci comment les marques ont réagi à ces propositions de prix. ◉◉◉◉ QUELQUES MOTS SUR LE JURY POUR COMMENCER. Sans compter Michele Sofisti, juré « dormant » admis comme lauréat de l'Aiguille d'or 2013, on compte 23 membres sous la présidence d'Aurel Bacs, avec l'assistance des commissaires Patrick König et Ludwig Oëchslin. C'est la première fois que le jury compte autant de membres. Sur ces 23 personnes, on relève la présence de 11 journalistes (48 %) : c'est nettement moins qu'au cours des années précédentes et on ne peut que s'en féliciter tellement il y en avait trop lors des éditions précédentes [on avait dépassé les deux tiers du jury] – mais c'est encore trop. Sur ces jurés journalistes, on ne compte que trois nouvelles têtes (William Rohr, de TimeZone, Takeshi Matsuyama, de Men's EX Japan, et Zhixiang Ding, de Chronos China) – ce qui est insuffisant – et deux représentants des médias numériques (William Rohr et Benjamin Clymer) – ce qui est encore plus insuffisant compte tenu de la place prise par Internet dans la communication des montres. ◉◉◉◉ LA VRAIE NOUVEAUTÉ, DANS CE JURY RENOUVELLÉ (huit nouvelles têtes, soit 35 % de l'effectif : nous y reviendrons), c'est l'entrée en puissance – du moins, le retour sur scène – des détaillants, avec René Beyer (Zurich), Abdul Hamid Sediqqi (Dubai) et Michael Tay (Singapour). De quoi renforcer l'expertise du jury. Côté horlogers purs, saluons l'arrivée de Philippe Dufour et, côté collectionneurs, celle de notre ami John Goldberger. On remarque tout de suite que le jury 2014 compte beaucoup plus de « pointures » horlogères et de connaisseurs que les assemblées précédentes, mais que cette homogénéité horlogère n'est qu'apparente : moins de la moitié des membres du jury ont une vision réellement globale de l'industrie (un regard à 360°), soit parce qu'ils ne connaissent pas les marques qu'ils ne distribuent pas, soit parce qu'ils sont un peu extérieurs au réacteur nucléaire de l'industrie. C'est beaucoup et il faudra en tenir compte dans l'évaluation de leurs choix – d'autant que plus d'un tiers d'entre eux [les huit nouvelles têtes] n'ont pas l'habitude des délibérations de ce jury et de ses procédures de décision. On ajoutera à cette remarque le fait que la majorité de ce jury est anglophone [22 % d'entre eux ne parlant pas du tout le français], ce qui change la perception que les uns ou les autres ont des « marques de proximité » dans l'aire culturelle romande. ◉◉◉◉ UN MAUVAIS POINT AUX MARQUES QUI ONT DÉCIDÉ DE S'INSCRIRE en se contentant d'un copié-collé du dossier de presse pour toute description de leur montre : ce n'est pas la fonction du dossier de presse et il est assez présomptueux d'imaginer que tous les jurés connaissent les subtilités des montres en présence. S'il fallait faire un résumé simplificateur à outrance, disons que la moitié des jurés ne connaissent pas la moitié des 240 montres en compétition et cette moitié n'aura pour se décider et faire sa présélection (6 montres par catégorie de prix) que le copié-collé du dossier de presse – qui est généralement médiocre. Autant dire qu'on prend le départ d'un marathon avec des talons hauts : ça ne se termine généralement pas bien ! Et on ne parle pas ici des images qui accompagnent les montres, elles-mêmes généralement tout aussi médiocres. Nous reviendrons dans les articles suivants sur les erreurs de castings de certaines montres dans les catégories choisies par les marques [il est encore temps de changer compte tenu du contexte concurrentiel – voir la vague d'inscriptions sur le site du GPHG]... ◉◉◉◉ LA VRAIE BONNE NOUVELLE DE L'ANNÉE, CE SONT LES 240 MONTRES inscrites [un record], en particulier celles des marques nouvelles venues, et tout spécialement celles du Swatch Group qu'il convient de féliciter pour cette démarche (Jaquet Droz, Blancpain, Tissot, Breguet, notamment). Notons aussi le maintien de H. Moser & Cie, l'arrivée de Moritz Grossmann ou de Chronoswiss et le plaisir de voir Claude Meylan entrer dans la compétition. D'authentiques inconnus dans la liste des nouvelles marques, comme les Chinois de Ciga (très design) et d'Emile Chouriet, sans parler de l'étrange Smart Tourbillon de Luxius Suisse ou de l'inconnu (pas tant que ça) Roshan Martin – deux maisons dont on espère que les montres dépasseront, à l'automne, le stade de l'image de synthèse ou du prototype... ◉◉◉◉ À SUIVRE, AVEC LE DÉCODAGE, PRIX PAR PRIX, des tendances pour les marques inscrites et une première évaluation/anticipation de leurs chances pour figurer dans la présélection, compte tenu de ce qu'on peut savoir des concurrents et des dispositions mentales des membres du jury... 
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