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CHOC G.P.T (accès libre)
Les grands prix Titanic de ce premier semestre 2024

En parallèle aux grands prix d’horlogerie bien propres sur eux, voici un podium dissident de grands prix horlogers que personne ne viendra réclamer. Pour être le meilleur, il suffit d’être le pire : la compétition est féroce dans les états-majors horlogers…


Qu’on se le dise : en dépit de ce qu’on pourrait croire, tous les perroquets des médias ne sont pas des perroquets médiatiques ! Certains donnent le change parce qu’ils sont obligés de l’être : sous leur plumage perroquisant, se cache une âme de résistant, sinon de combattant de l’ombre. C’est justement dans l’ombre qu’ils constituent un jury secret qui réserve les pointes acérées de ses flèches acides aux impostures de ce cette horlogerie qu’ils aiment souvent bien plus que ceux qui en ont officiellement la charge…

Et moi, et moi, et moi ? Nous avons trop vu la frustration des grands managers qui ne sont pas appelés sur scène lors du GPHG (Grand prix d’horlogerie de Genève) pour ne pas leur tendre une main secourable. Nous avons trop perçu la pointe de jalousie qui leur perçait les entrailles en voyant leurs copains brandir le trophée du GPHG pour ne pas offrir à tous les recalés de l’officialité un nouveau concept semestriel de prix horlogers : les Titanic ! Dans le cadre d’un nouveau « Choc G.P.T. », ces prix Titanic seront réservés aux moins brillants des états-majors horlogers, aux managers les moins performants de la saison et aux CEO les plus calamiteux du moment, sinon aux créateurs des concepts les plus foireux du paysage horloger. Pour départager tout ce beau monde en fonction de ses immenses démérites, différentes catégories de prix sont prévues, dans différents métaux et matériaux – le tout selon le bon vouloir de notre jury très démocratique, qui préfère pour l’instant le confort de l’anonymat pour exprimer ses opinions majoritaires…

▶▶▶ TITANIC D’OR (premier semestre 2024)…

••• CATHERINE RÉNIER / JAEGER-LECOULTRE (à l’unanimité) : elle aura réussi à faire plonger une maison aussi solide que Jaeger-LeCoultre [elle y aura perdu plusieurs centaines de millions, tout en gagnant les remerciements des marques qui ont mis la main sur ses parts de marché]. Elle s’apprête à présent à prendre les commandes de Van Cleef & Arpels, ce qui nous promet une possible sortie de route et la fin d’un âge d’or décennal.

▶▶▶ TITANIC D’ARGENT (premier semestre 2024)…

••• LIONEL A MARCA / BREGUET (à la quasi-unanimité) : personne ne comprend pourquoi il est maintenu à la direction de Breguet alors qu’il y a pratiquement tout raté [y compris le bicentenaire de la mort de Breguet, « oublié » par la marque qui l’a passé par pertes et profits] et alors qu’il a réussi à faire perdre à Breguet non seulement son rang prestigieux, mais aussi des centaines de millions [on parle de pertes égales au chiffre d’affaires]. Sans parler de la confiance envolée des amateurs et des collectionneurs : Breguet, c’est la marque à revendre en priorité…

▶▶▶ TITANIC DE BRONZE (premier semestre 2024)…

••• JEFFREY BOYER / GROUPE FOSSIL (à la presque-unanimité) : quand on touche le fond, il faut creuser ! Ce doit être une spécialité texane et le CEO du groupe Fossil, qui a perdu un peu moins de 50 % de sa valeur boursière en un an [99 % au cours des cinq dernières années, ce n'est pas anecdotique], fait ce qu’il peut ! Quand l’action de l’horlogerie Fossil valait 130 dollars, tous les espoirs étaient permis, mais l’accumulation des fautes stratégiques majeures (l’état-major n’a rien compris à la montre connectée), des investissements hasardeux et de l’arrogance managériale a tout gâché. Miracle : l’action vient de repasser de moins de un dollar à un dollar et quarante cents ! Un vrai « pas de géant » qui s’explique par les rumeurs de rachat de l’ensemble Fossil par un groupe industriel indien (info ou intox : Business Montres du 14 juin, dessin en bas de la page ?)…

▶▶▶ TITANIC DE PLOMB (prix d’encouragement)…

••• ALAIN DELAMURAZ / JAQUET DROZ (avec les félicitations du jury) : ah, qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous ! C'est le délice du service minimum, qui laisse le temps de boire des coups avec les potes et de s'éterniser à table. Une petite pièce unique par ci, une commande spéciale par là, des micro-séries sporadiques et des métiers d’art pour masquer de tragiques lacunes créatives : rien qui puisse permettre de faire prendre le moindre risque à une ex-grande maison, dotée d’une belle manufacture, qui a pris le parti de sortir lentement de l’histoire et de l’imaginaire horloger contemporain ! Jaquet Droz s’efface discrètement de la mémoire des collectionneurs : la marque a dû racheter sa propre pièce unique « Rolling Stones » à Only Watch – à la moitié de la valeur annoncée des pièces de série !

Pour le prochain semestre, en plus de l’or, de l’argent, du bronze et du plomb, on vous promet même un exceptionnel Titanic de diamant, Summa cum Laude (« Avec les plus grands honneurs »), puisqu’il s’agira de récompenser une indéboulonnable sommité du management horloger pour l’ensemble de son œuvre. Bien entendu, nos abonnés et nos lecteurs peuvent nous faire part de leurs suggestions pour ces prochains « Choc G.P.T. » semestriels...


COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS



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