SÉANCE DE RATTRAPAGE semaine 26-2024 (accès libre)
La vie des montres tout au long de la semaine sous le regard de « Business Montres »
Pour l’industrie des montres, le premier semestre 2024 se termine dans un état de santé économique chancelant. Le millésime 2024 prend plaisir à chambouler tout le paysage horloger, avec ses guerres, ses crises économiques internationales et ses muaions socioculturelles ! Des bouleversements décisifs sont à l’œuvre. Voici, comme tous les week-ends, tout ce qui a vraiment compté pour la communauté horlogère, au cours de cette semaine, à propos des hommes, des montres et des marques.
▶▶▶ UNE ACTIVISTE PEUT EN CACHER D’AUTRES…
Le diable se cache souvent dans les détails. Prenons l’actuelle campagne de souscription lancée par Code41 pour sa nouvelle montre Unify, lancée pour relancer cette marque indépendante qui avait grandi un peu trop vite, tant en prix qu’en alourdissement de sa structure. La montre est irréprochable sur le plan horloger (« Répérages » Business Montres du 19 juin) : positionnement prix et réussite stylistique sont au rendez-vous (Claudio D’Amore, le créateur de Code41) s’y entend. On reste en revanche dubitatif sur les bons sentiments dégoulinants de wokisme dont est baigné le lancement de la série spéciale « artistique » associée à ce lancement : un poing serré figure sur le cadran de cette montre associée à l’activiste irano-californienne Sharoz Marakechi, qui milite apparemment pour le commerce éthique du cannabis autant que pour les droits de l’homme dans le monde. Elle est même spécialiste du paquet de douze joints pré-roulés [ce n’est pas illégal en Californie] : production locale (Los Angeles), forte puissance en THC (35,4 %), palette aromatique à base de clou de girofle, anis, finale agrumes. Excellent, mais est-ce vraiment la cause « charitable » vantée par Code41, qui entend mettre son design intemporel au service d’« idéaux forts tels que la tolérance, l’égalité et la diversité » (langue de boîte officielle de la marque) ? (Business Montres du 24 juin)
▶▶▶ SANS FILTRE #95…
« Ras-le-poignet des ayatollahs de la mécanique ! » : l’horlogerie semble frappée de terrorisme intellectuel : certains esprits étroits, qui ne jurent plus par les mouvements mécaniques, ont lancé une fatwa contre les technologies alternatives, qui ne manquent pourtant pas de lettres de noblesse et qui pourraient même constituer une planche de salut (Business Montres du 25 juin)
▶▶▶ LE MONOPOLY HORLOGER DE BERNARD ARNAULT…
Ainsi donc, le groupe LVMH, piloté dans ce dossier par Frédéric Arnault, vient de renforcer sa division Montres [donc le pré carré de Frédéric Arnault, et non sa division Montres & Joaillerie, placée sous le contrôle de Stéphane Bianchi] en rachetant la totalité du capital de Swiza, propriétaire de la manufacture suisse L’Épée 1839, unique et dernier fabricant suisse de haute horlogerie de grand volume (horloges créatives de haut de gamme). Une jolie opération dans cette grande partie de Monopoly qui reformate actuellement tout le paysage horloger [voir nos précédentes chroniques à ce sujet] : LVMH met la pain sur une équipe sans équivalent sur le marché (83 personnes, dont une dizaine d’ingénieurs), avec une capacité de production unique en Suisse par son parc machines spécialisé [plus personne ne sait travailler les pièces horlogères de grand volume, mais L’Épée 1839 possède aujourd’hui en propre 52 calibres] et des compétences techniques qui ont permis à L’Épée 1839 de réaliser en private label des pièces pour les plus fameuses manufactures suisses [celles du groupe LVMH, comme Louis Vuitton ou Tiffany & Co, mais aussi MB&F, Fiona Krüger ou The Unnamed Society]. Monopole créatif, savoir-faire technique et carnet de commandes en gestion de file d’attente [faute de pouvoir traiter tous les développements demandés] : L’Épée 1839 était la « cible » idéale pour étoffer la boîte à outils des métiers horlogers déployée pour les marques LVMH, qui vont maintenant pouvoir s’en donner à cœur joie ! (Business Montres du 26 juin)
▶▶▶ LES TENDANCES NE SONT PLUS CE QU’ELLES ÉTAIENT…
En roulant sur le tapis vert de l’horlogerie, les dés de l’histoire effacent les repères, brouillent les cartes et diluent les certitudes les mieux établies. À peine formées, les tendances se déforment jusqu’à devenir informes : bien malin qui peut dire quelle est, cette saison, la couleur horlogère de l’année, puisque le nouveau mauve n’est déjà plus tout-à-fait le nouveau vert, qui n’était plus lui-même le nouveau bordeaux, lequel n’avait pas vraiment eu le temps de s’imposer comme le nouveau bleu qui n’était jamais que le cauchemar d’un ancien noir qui n’avait pas abandonné la partie face à son miroir blanc. E la nave va, comme disait Fellini en 1983 : le cycle haletant de systoles et de diastoles chromatiques qui se jouent maintenant semble de toute façon illuminé de l’intérieur par les nouveaux chevaliers du Lume, qui recréent la lumière de l’intérieur sans se contenter d’en faire vibrer les longueurs d’onde. La vraie couleur, c’est ce qui reste quand on a tout oublié… (Business Montres du 27 juin)
▶▶▶ RÉTROPÉDALAGE PRÉSIDENTIEL…
« Il n’y a pas plus génial commentateur que celui qui se refuse à tout commentaire » : l’horlogerie vient de perdre un de ses plus grands esprits, un des plus affûtés comme un des plus disruptifs de ces dernières décennies. En assemblée générale, Jean-Daniel Pasche, l’ex-président de la FH suisse, vient de procéder officiellement à la passation de pouvoirs à son successeur. Ce qui tendrait à nous prouver qu’il avait encore un certain pouvoir ! En deux décennies, « Business Montres » n’a jamais manqué de rendre hommage à son talent exceptionnel… (Business Montres du 29 juin)
▶▶▶ « INVESTIR DANS LES MONTRES ? »…
Pour ce second épisode de nos entretiens avec Clément Entretemps, on est à présent dans les 22 000 vues en quelques heures sur la chaîne images de ce sympathique youtubeur horloger aux 80 000 abonnés. Cette fois, il voulait tout savoir sur la santé du marché, le primaire comme le secondaire, et sur l’avenir de la spéculation sur les montres. Il a donc posé les questions qui fâchent à Business Montres (Grégory Pons). Un entretien à bâtons rompus qui dure un peu plus de 45 minutes, mais qui s’écoute comme les meilleures « histoires extraordinaires » racontées par Pierre Bellemare à la radio : pour tous les amateurs, beaucoup d’informations inédites dans cet ensemble, des analyses comme les médias perroquets n’osent plus en produire et de l’« intelligence » économique à revendre. Une émission qui en appelle d’autres…
▶▶▶ UNE REDISTRIBUTION DES CARTES POUR WATCHES & WONDERS…
Plus que quelques jours avant une redistribution des cartes qui s’annonce particulièrement stratégique pour la fondation qui gère le salon genevois Watches & Wonders. C’est le 1er juillet que Jean-Frédéric Dufour (Rolex) doit céder à Cyrille Vigneron (Cartier) sa place de président de la WWGF (Watches & Wonders Geneva Foundation) pour en devenir le trésorier. Une passation de pouvoirs qui n’est pas que protocolaire, puisque la WWGF intègre dans son conseil de fondation trois nouveaux membres : le groupe Chanel, le groupe Hermès et le groupe LVMH (représenté par Stéphane Bianchi). Claude Peny, le président de Patek Philippe, reste vice-président de la WWGF, où Cartier et Richemont conservent leur place. Au sein de Waches & Wonders, le rapport de force qui s’équilibrait entre Rolex et Patek Philippe d’un côté, face à Cartier et Richemont de l’autre, se trouve substantiellement modifié au profit d’un « clan genevois » (Rolex et Patek Philippe) que vient renforcer ses nouveaux alliés (Chanel et Hermès), avec LVMH en pivot stratégique : le groupe Richemont se trouve ainsi largement minoritaire. Si la composition de ce nouveau conseil de fondation avait été bien anticipée par Business Montres (voir nos précédentes chroniques), nous avions cependant considéré que Chopard y ferait son entrée en même temps que LVMH : ce n’est sans doute que partie remise… (Business Montres du 27 juin)
▶▶▶ DENIS ASCH ET LES GRANDS FAUVES…
Tantôt horloger (de vocation, de formation et de négociation), tantôt photographe animalier (là où vit la faune sauvage), mais toujours les deux à la fois, avec un œil de photographe sensible au moindre détail quand il s’intéresse à une montre et un esprit d’horloger quand il choisit chaque « composant » de ses compositions photographiques (le sujet, le matériel, la lumière, la vitesse, etc.), Denis Asch (ci-dessus) reste un des personnages les plus singuliers du village horloger. Doublement passionné, il nous livre quelques-uns de ses trésors animaliers dans une exposition à la galerie Patrick Gutknecht de Genève (« Regards », jusqu’au 31 juillet) : un safari en images, qui ne fait que résumer des années de voyage et des journées entières, à l’aube, pour attendre le moment le plus juste et le plus précis pour faire cliqueter ses appareils photo qui tiennent de l’arme lourde plutôt que du smartphone. Témoin, cette famille de guépards surprise pendant une ou deux secondes dans son intimité féline, un matin de savane (ci-dessous) : une image comme on en ramène une seule dans sa vie de photographe tellement chaque détail en est heureux – les couleurs, les regards, le poil duveteux des guépardeaux, la tendresse confiante d’une guéparde, la fraîcheur de l’aube avant les chaleurs de la journée, les fleurs d’après la saison des pluies, l’hymne à la vie sauvage et cette nostalgie de paradis perdu qui nous étreint dans nos certitudes urbaines quand se dévoile une telle scène volée à l’ordre immuable de la nature… Ah, c’est tout de même autre chose que la énième itération d’une trois-aiguilles de style Genta !(Business Montres du 27 juin)
▶▶▶ DES NOUVELLES MONTRES PUISSANCE 1000…
Nos pages « Repérages » viennent de passer le cap (symbolique) des mille nouvelles montres présentées depuis le début de l’année. Un vrai « record du monde » qui n’étonnera que ceux qui ne lisent pas Business Montres, qui publie quasi-quotidiennement une page « Repérages » (les montres qu’on va découvrir en vitrine). Et ceux qui se contentent de la maigre pitance proposée par les médias perroquets – lesquels ne retiennent au mieux que les montres [et encore pas toutes !] des grandes marques qui les subventionnent par leurs publicités. Ces mille nouvelles montres ont été sélectionnées sans considération de marque, de prestige, de style, de prix ou de genre : ces pages « Répérages » sont en accès libre. Maintenant que nous avons viré la bouée des mille nouveautés, cap sur la bouée des deux mille d’ici au 31 décembre ? On prend les paris ? (Business Montres du 24 juin)
▶▶▶ SUR LE BLOC-NOTES DU SNIPER…
Les médias perroquets ne sortent pas grandis de la libération de Julian Assange (Business Montres du 26 juin et Business Montres du 27 juin), le toc des statistiques (Business Montres du 24 juin), Les Ambassadeurs dans la tourmente (Business Montres du 24 juin) et, comme toutes les semaines, nos séquences d’horlo-kouize en plus de nos dessins du jour…
SANS OUBLIER
NOS CHRONIQUES
HABITUELLES…
▶▶▶ REPÉRAGES #151/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Bell & Ross, Chronoswiss, Citizen, Junghans, Memorigin, Oris et REC Watches – Business Montres du 30 juin en accès libre)
▶▶▶ REPÉRAGES #150/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Blancpain, Breguet, Doxa, Linde Werdelin, Louis Érard x Alain Silberstein, Maurice Lacroix et Oris – Business Montres du 28 juin en accès libre)
▶▶▶ REPÉRAGES #149/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Eberhard & Co., Ferragamo, Oris, Ressence, Speake Marin, Venezianico et Zenith – Business Montres du 27 juin en accès libre)
▶▶▶ REPÉRAGES #148/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Bvlgari, Citizen, L. Leroy, Louis Vuitton, Omega x Swatch, Seiko et Speake Marin – Business Montres du 26 juin en accès libre)
▶▶▶ REPÉRAGES #147/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Bvlgari, Citizen, Longines, Nomos Glashütte, Omega x Swatch, Raymond Weil et Seiko – Business Montres du 25 juin en accès libre)
▶▶▶ REPÉRAGES #146/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Bremont, Frederique Constant, IWC, Laurent Ferrier, Longines, Omega x Swatch et Ralf Tech– Business Montres du 24 juin en accès libre)
▶▶▶ REPÉRAGES #139/2024 (accès libre)…
Sept nouvelles montres à la fois, parce que quand on aime on ne compte pas (Breitling, Casio, Frederique Constant, Memorigin, Panerai, Pequignet et Swatch – Business Montres du 17 juin en accès libre)
▶▶▶ PICTOCHRONIQUES #130…
Une brassée d’images alternatives qui nous rappellent les grands épisodes d’une saga médiatique pas comme les autres (Business Montres du 29 juin)
▶▶▶ PICTOCHRONIQUES #129…
Encore une série d’illustrations sérieusement détournées pour illustrer très sérieusement la semaine horlogère, mais sans se prendre au sérieux (Business Montres du 27 juin)
▶▶▶ PICTOCHRONIQUES #128…
De nouvelles pictofictions qui racontent la vie rêvée des marques, des montres et de ceux qui les font pour le meilleur et pour le pire (Business Montres du 25 juin)
▶▶▶ ET TOUJOURS LES MEILLEURS DESSINS DE LA SEMAINE…
Dans votre Quotidien des montres, une imagerie détournée des comics et des pulps de l’âge d’or, avec un commentaire narquois (mais pertinent) de l’actualité pour la communauté des professionnels et tous les amateurs de montres (comme les illustrations de cette page peuvent en témoigner). Ne manquez pas, au quotidien, notre « dessin du jour » et ses explications)…
COORDINATION ÉDITORIALE : JACQUES PONS