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2004-2019 (accès libre)
Il y a quinze ans naissait « Business Montres & Joaillerie »

Premier numéro le 5 octobre 2004 de la niouvelle « Lettre internationale des marchés horlogers » : une édition bimensuelle de 8 pages (papier) qui était déjà le premier média horloger sans publicité que seuls ses lecteurs pouvaient acheter. C’est toujours le cas : notre « médiafacture » reste la seule au monde à oser se fier à la seule confiance de ses lecteurs…


« Je prends le risque » : ce sont les premiers mots de notre premier éditorial du 5 octobre 2004. « Risque » d’éditer une newsletter exclusivement consacrée à l’horlogerie et à la joaillerie. « Risque » de lancer une lettre en marge de la communication trop formatée des groupes et de la langue de bois des marques. « Risque » de donner dans cette lettre des indiscrétions et des nouvelles qui dérangent – « Elles déplairont aux uns ou elles contrarieront les autres. C’est la rançon de l’indépendance ». « Risque » de publier une newsletter personnelle en français, deux fois par mois, sans recours à la publicité, ni partenariat capitaliste, pour « tous ceux qui ressentent le besoin d’une information indépendante qui les aide à anticiper en toute pertinence ». Conclusion de cet éditorial : « Que ceux qui m’aiment me suivent. L’aventure ne fait que commencer »…

Quinze ans plus tard, si c’était à refaire, nous le referions et nous reprendrions les mêmes risques. Non seulement parce que ces besoins d’une information indépendante au service de tous les professionnels restent les mêmes, s’ils ne sont pas plus pressants, mais surtout parce que l’aventure a été passionnante et qu’elle a prouvé qu’il y avait de la place pour un autre regard sur l’horlogerie, quoique celle-ci est profondément changé en trois lustres de combats éditoriaux incessants. À l’époque, les esprits chagrins et les ravis de la crèche m’avaient prédit non seulement un arrêt au bout de quelques semaines faute d’informations intéressantes [pouvoir parler tous les quinze jours de montres, quelle chimère !], mais également une fâcherie généralisée avec tous mes contacts horlogers – ce qui n’a pas été le cas : les vrais amis aiment qu’on leur dise la vérité.

On ne va pas refaire l’histoire de ces quinze années, riches en révélations [impossible de toutes les citer], en analyses prémonitoires et, parfois, mais rarement, en léger plantages et en dérapages. Que de premières éditoriales tentées alors par Business Montres, comme le premier classement des marques en fonction de leur chiffre d’affaires et de leur volume de production ! Que de scoops sur les arrivées et les départs des uns et des autres dans les manufactures ! Que de sonnettes d’alarme tirées pour prévenir des évolutions prévisibles d’un monde en pleine mutation : nous aurons ainsi été ceux qui ont annoncé les premiers [dans l’incrédulité générale et dans un grand moment de solitude médiatique] la grave crise horlogère de 2008-2009, les changements profonds de la Chine et de la lutte contre les montres de corruption à l’arrivée de Xi Jinping ou, plus récemment, le danger presque mortel que les montres connectées faisaient peser sur l’industrie horlogère suisse. Ceci sans oublier notre campagne contre les « reptiles de la honte » [désormais bannis des bracelets de montres par la Californie] ou nos avertissements répétés contre le recours aberrant aux « influenceurs » pour la communication des marques…

On reste frappé, à la lecture du premier numéro de cette newsletter d’un type nouveau, par la permanence des problèmes qui se posaient et qui se posent toujours, comme le Swiss Made et ses labels ou l’arrivée sur le marché des tourbillons chinois à moins de 400 euros [pour l’anecdote, tout le monde avait cru alors à un bidonnage de notre part : la suite a démontré qu’on aurait dû se faire du souci]. Face à la pérennité des questions qui se posent, on reste également frappé par le fantastique renouvellement des personnes : la quasi-totalité de ceux qui faisaient alors l’actualité des montres ont disparu du champ horloger – à quelques exceptions près, dont, bien entendu, Jean-Claude Biver, qui venait d’arriver chez Hublot et dont on découvrira ici que nous avions raison de croire à son ambition de « doubler les ventes et le chiffre d’affaires en huit ans » [il a fait beaucoup mieux que ça !]. Pour le clin d’œil, nous avons ajouté quelques commentaires de l’époque sur le lancement de Business Montres (c’était dans notre numéro 2 : ci-dessous)…

La ligne éditoriale n’a pas varié en quinze ans : l’ambition de notre médiafacture – le mot dit la chose –est toujours de rechercher et de mettre l’information la plus intelligible et la plus utile possible à la disposition de tous les professionnels. Le concept sans l’habituel tout-à-l’égo publicitaire est resté le même. La périodicité a forcément évolué : Business Montres & Joaillerie est à présent le « quotidien de l’horlogerie », le seul qui soit indépendant de toute publicité et de tous les groupes de pression. Du fait de l’élargissement de notre lectorat et de la disparition des frais de routage postaux, le prix des abonnements a pu être diminué des deux-tiers : 462 euros faisaient à l’époque 770 francs suisses, ce ne représente plus à présent que 250 francs suisses. Comme on disait il y a un demi-siècle : ce n’est qu’un début, le combat continue – ceci dit, il est temps de vous abonner si vous ne l'êtes pas…


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