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IN MEMORIAM : Dominique Loiseau nous a quittés

Dominique Loiseau, un des maîtres-horlogers les plus inventifs de la fin du XXe siècle, vient de nous quitter. Même si ses apports à l'horlogerie mécanique sont encore trop peu méconnus, ce créateur (français !) de grandes complications aura joué un rôle moteur dans la renaissance des beaux-arts de la montre. C'était un « trésor vivant », qui aura réussi à vivre jusqu'à son dernier souffle sa passion créative pour les montres.  ▶▶▶ DOMINIQUE LOISEAUL'horlogerie mécanique …


Dominique Loiseau, un des maîtres-horlogers les plus inventifs de la fin du XXe siècle, vient de nous quitter. Même si ses apports à l'horlogerie mécanique sont encore trop peu méconnus, ce créateur (français !) de grandes complications aura joué un rôle moteur dans la renaissance des beaux-arts de la montre. C'était un « trésor vivant », qui aura réussi à vivre jusqu'à son dernier souffle sa passion créative pour les montres.

 
 DOMINIQUE LOISEAU
L'horlogerie mécanique perd un grand monsieur...
 
◉◉ Quoique physiquement malade depuis plusieurs années, Dominique Loiseau n'en refusait pas moins  avec obstination de raccrocher sa loupe et de quitter son établi. Les montres étaient toute la vie de ce gamin de Boulogne-Billancours, où il était né en 1949 avant de tomber, après une jeunesse agitée à étudier la philosophie dans le Nanterre d'avant mai 1968, dans la marmite de potion magique horlogère qui allait donner sens et force à toute sa vie. Passé par les bancs horlogers d'Anet, comme quelques stars de l'horlogerie contemporaine, puis par la rude école de la restauration [cette voie royale des créateurs qui apprennent d'abord à re-penser comme leurs maîtres], il avait été un des artisans de la renaissance des montres mécaniques, avec des pièces uniques mémorables comme la Rose des temps, des montres de poche inouies (la grande sonnerie Renaissance, le tourbillon Capriccio), comme la mystérieusement disparue « Albatros bissextile », construite pour proposer quatre ans de réserve de marche (on a fêté en 2012 les trente ans de cette montre qu'on aimerait bien retrouver : Business Montres du 6 janvier), des séries pionnières comme les montres des sables (Omega) ou l'incroyable Blancpain 1735, qui est longtemps resté la montre-bracelet la plus compliquée du monde (en bas de la page). On l'a également connu responsable de l'atelier de restauration du Musée d'horlogerie de La Chaux-de-Fonds, puis chargé, à titre personnel, de restaurer quelques chefs-d'oeuvre parmi les automates historiques de Pierre Jaquet Droz...
 
 
◉◉ Une soixantaine dépassée ne devait pas le dissuader de lancer sa propre marque, sous ses couleurs (Dominique Loiseau) en créant une montre-bracelet automatique réversible, considérée comme une des trois plus compliquées du monde (une hyper-complication huit fois brevetée qui avait une des meilleures bonnes surprises des salons 2012 : ci-dessus et ci-dessous). Mieux : non content de développer sa marque, Dominique Loiseau travaillait également pour lancer MNS, la nouvelle marque de Daniel Montandon (Business Montres du 29 août 2012). Encore mieux : Dominique Loiseau s'était rapproché en 2012 de la manufacture Girard-Perregaux pour la création de nouvelles grands complications (révélation Business Montres du 12 janvier 2012). Pour mieux connaître son oeuvre, on pourra se reporter à nos reportages précédents, quand nous avions repéré son retour sur le devant de la scène, par exemple « Le retour des paléo-manufactures : Y a-t-il une survie horlogère en dehors des commandes numériques ? » (Business Montres du 29 août 2011). Voir également notre analyse sur « L'arrivée des non-marques qui ciblent des non-clients en faisant du non-marketing » (Business Montres du 27 novembre 2012).
 
 
◉◉ Depuis cet été, la santé de Dominique Loiseau chancelait un peu plus, mais il bouillait d'impatience en se rétablissant pour revenir au plus vite à son établi et à ses outils. La maladie a eu raison de lui, mais sa disparition va sans doute nous permettre de mieux évaluer son importance et son apport à l'art horloger. Dominique Loiseau était un visionnaire inspiré par son approche à la fois culturelle et révolutionnaire de la complication mécanique. Son génie nous manquera, tout comme ses sourires. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses enfants.
 
 
 
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