IN MEMORIAM : Raymond Weil, une des figures les plus respectées du monde horloger, vient de nous quitter
Fondateur de la marque qui porte son nom, Raymond Weil nous a quittés après une vie consacrée aux belles montres genevoises, qu'il a su promouvoir dans le monde entier. Saluons la mémoire d'un pionnier qui avait su positionner sa maison à l'orée du luxe horloger, avec un original ancrage musical... ▶▶▶ RAYMOND WEILUn magicien des marchés au service des montres suisses... ◉◉◉◉ Raymond Weil avait 88 ans, ce qui fait qu'il aura passé plus …
Fondateur de la marque qui porte son nom, Raymond Weil nous a quittés après une vie consacrée aux belles montres genevoises, qu'il a su promouvoir dans le monde entier. Saluons la mémoire d'un pionnier qui avait su positionner sa maison à l'orée du luxe horloger, avec un original ancrage musical...
▶▶▶ RAYMOND WEILUn magicien des marchés au service des montres suisses... ◉◉◉◉ Raymond Weil avait 88 ans, ce qui fait qu'il aura passé plus de 65 ans au service des montres. Il n'avait passé la main qu'il y a quelques mois à son gendre, Olivier Berheim, qui dirigeait depuis 1996 l'entreprise fondée par son beau-père en 1976, et à ses petits-fils, eux aussi aux commandes depuis quelques années. Raymond Weil était une des légendes de la montre, où il avait fait ses premières armes en 1949, à l'âge de 23 ans. Il aura tout connu, de l'âge d'or des montres mécaniques dans les années 1950 à leur quasi-disparition à la fin des années 1970, avant leur renaissance dans les années 1990. Alors que s'amorçait la grande « crise du quartz » du tournant de la fin des années 1970 et du début des années 1980, ce vétéran des grandes batailles horlogères, passé par les plus grandes marques, n'en avait pas moins créé la marque Raymond Weil en 1976, avec un positionnement intelligent aux frontières du luxe horloger traditionnel, mais à des prix plus accessibles : il connaissait trop bien les marchés pour n'avoir pas compris, à l'époque, que le facteur prix était tout aussi critique, sinon plus, que le facteur technologique [faute de l'avoir compris, l'horlogerie suisse allait faire naufrage aux Etats-Unis, puis dans le monde entier, au cours des années suivantes]. ◉◉◉◉ Ancien président du Comité des exposants à Baselworld, Raymond Weil avait – avec son équipe, dont la regrettée Simone Bédat – un « oeil » et une vision très particulière de l'horlogerie, du côté des produits comme du côté des détaillants, avec lesquels il avait su tisser un réseau international de complicités. Le succès commercial initial de la marque Raymond Weil tenait à cette nouvelle dimension internationale des montres suisses : un bon prix pour le bon produit vendu au bon endroit – une recette que les nouvelles générations horlogères devraient à présent méditer, toutes marques comprises. Raymond Weil aura ensuite la bonne idée de confier les rênes de la communication de sa marque à son gendre, Olivier Bernheim, qui « inventera » un marketing musical très original dans l'horlogerie, avant de prendre les rênes d'une entreprise dont pratiquement toutes les collections reprennent cette inspiration musicale (Fidelio, Traviata, Othello, Parsifal, Don Giovanni, etc.). Raymond Weil sera jusqu'au bout resté attentif à l'évolution de sa marque. Un grand monsieur nous quitte à présent : son expérience des crises et des triomphes, mais aussi l'acuité de son regard et sa bonhomie manqueront à toute la profession. Ayons un dernière pensée pour lui et pensons aussi à sa famille... ▶▶▶ « J'ai toujours aimé la montre »... ◉◉◉◉ Une interview datée de 2011, dans laquelle Raymond Weil nous dit tout...
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