JEUDI : Comment Apple pourrait prendre les boutiques horlogères à leur propre jeu en créant un réseau de boutiques dédiées à l'Apple Watch...
Et si Apple s'invitait à Baselworld, histoire de chatouiller le menton des marques horlogères qui – chacun le sait bien – n'ont-absolument-pas-peur de l'Apple Watch ? Ce serait une belle opération d'ambush marketing à quelques jours du lancement de cette smartwatch dont toute la planète parlera... ▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures,
Et si Apple s'invitait à Baselworld, histoire de chatouiller le menton des marques horlogères qui – chacun le sait bien – n'ont-absolument-pas-peur de l'Apple Watch ? Ce serait une belle opération d'ambush marketing à quelques jours du lancement de cette smartwatch dont toute la planète parlera...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures,le tout développé après le résumé ci-dessous... ❏❏❏❏ GABRIELLE SUIT LES COMÈTES... ❏❏❏❏ ERIC SAUTE COMME UN CABRI... ❏❏❏❏ MARC PENSE TRÈS FORT À UN CONCEPT COMMERCIAL...❏❏❏❏ GUILLAUME FRANCHIT LA LIGNE... ❏❏❏❏ C'EST LA SAISON DE LA CHASSE À LA CHÈVRE...❏❏❏❏ TIM VA-T-IL S'INVITER À BASELWORLD ? ❏❏❏❏ FRANÇOIS-HENRY BRISE LES CODES... ❏❏❏❏ ANGELA N'EST PAS SURPAYÉE POUR DES PRUNES... ❏❏❏❏ MANU CHASSE LES FRAISES... ❏❏❏❏ LE SWISS MADE EN MOUVEMENT... ❏❏❏❏ LE MYSTÈRE GILDA❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS, QUI ONT PLEIN DE CHOSES À NOUS RACONTER... ❏❏❏❏ 
▶▶▶ LES 7 X 7 DU JEUDIQuelques séquences d'actualité notées à la volée, en bref, en vrac et en toute liberté... ◉◉◉◉ CABRIOLES PUBLICITAIRES (1) : tendance lourde de cette fin janvier pour la communication horlogère, la transgression ! C'est d'autant plus étonnant que ce début d'année témoigne d'un conformisme inquiet et d'une stupéfiante absence de prise de risque côté créativité. Hautlence et son animateur, Guillaume Têtu, nous invitent, dans leur nouvelle campagne (ci-dessus), à franchir les lignes en faisant faire des bonds à Eric Cantona : c'est sans doute l'influence inattendue de l'Année de la Chèvre qui le fait sauter comme un cabri – même si sa mine légèrement renfrognée laisse penser que tout ça ne le fait pas rire du tout ! Beau concept graphique et beau travail sur le bleu, relativement peu utilisé dans l'horlogerie au cours de ces dernières années pour cause d'enchinoisement de la communication : les rayures bleues, en Chine, sont associées à l'uniforme des aliénés dans les asiles... ◉◉◉◉ CABRIOLES PUBLICITAIRES (2) : plus classiquement mais non moins transgressivement, Audemars Piguet nous rappelle que, pour briser les règles, il faut d'abord les maîtriser. La campagne est signée Dan Holdsworth (en haut de la page), qui a décidé de relier les créations de la maison aux rudes paysages de la vallée de Joux. Merci à lui pour cette carte postale qui rompt avec les traditionnels clichés de la vallée dans la neige. On ne peut pas que cette image minérale plutôt inhospitalière soit une chaleureuse invitation à découvrir Audemars Piguet [surtout avec l'acier froid et le cadran blanc de la Royal Oak], mais peut-être que la transgression est aussi celle des codes de la communication horlogère. François-Henry Bennahmias, le CEO de la manufacture, adore cette posture. On se consolera en songeant que c'est, précisément, ce climat et cet environnement impitoyables qui ont permis aux réfugiés qui s'y retrouvaient de développer un savoir-faire et une culture collective des beaux objets du temps... ◉◉◉◉ APPLE WATCH (1) : c'est l'hypothèse qui tue. Si on ne sait toujours pas quand exactement sera lancée la fatale Apple Watch (juste avant Bâle, pendant Bâle, après Bâle, avec une livraison en avril comme confirmé par Tim Cook), on commence à se poser des questions sur la distribution de cette montre. Horlogère ou pas horlogère ? Une rumeur bâloise veut que Apple ait demandé un espace pour exposer à Baselworld 2015, mais que cela aurait été refusé à la marque. Simple rumeur, mais pourquoi pas ? On objectera à raison que le salon professionnel n'est pas du tout dans la culture Apple, qui ne participe jamais aux grands shows électroniques ou téléphones. Maintenant, comme Apple aime saturer l'espace de communication de ses concurrents, on peut imaginer – non sans une certaine perversité de la part des Américains – une forte et spectaculaire présence de la Pomme à Bâle, hors Baselworld, mais dans l'environnement immédiat de la grand-messe horlogère : ne serait-ce pas le moyen de parasiter Baselworld et d'y être au centre de tous les commentaires, sans en être ? ◉◉◉◉ APPLE WATCH (2) : ces questions à propos de Baselworld relancent aussi les interrogations sur le ou les réseaux de distribution de l'Apple Watch. Uniquement dans les Apple Stores ? C'est possible, au moins dans un premier temps, pour bien expliquer la montre et la diffuser auprès des early adopters et des prescripteurs. Apple et Tim Cook misent beaucoup sur la rentabilité de leurs boutiques, toutes idéalement placées dans les grandes métropoles du monde : après tout, ce n'est pas pour rien que ce pôle commercial a été placée sous la direction directe d'Angela Ahrendts (ex-CEO de Burberry) qui est la personne la mieux payée (autour de 75 millions de dollars), mieux que Tim Cook lui-même, au sein du management Apple. Cette commercialisation confiée aux seuls Apple Stores serait évidemment doublée d'une vente en ligne. Hypothèse d'une distribution sélective avec un réseau voisin de ceux des horlogers ? Pas impossible : à Paris, c'est chez Colette que la marque à la pomme a tenu à présenter son Apple Watch, mais ce n'est pas un indicateur stratégique – sinon de la vocation de faire de l'Apple Watch un objet connecté à la mode et un futur fétiche pour les jet-setters. Colette, c'est toujours l'exception qui confirme la règle ! Une sélection de boutiques horlogères multi-marques dans les grandes capitales [type Chronopassion, Westime ou Berger], histoire de confirmer l'ancrage horloger de la marque et son engagement pérenne dans la montre : difficile d'y croire, Apple ne prenant son Apple Watch pour une montre – pas même une « montre de luxe », mais pour une clé de notre univers connecté. À quoi bon partager sa marge avec des spécialistes, même s'ils sont mieux formés pour négocier des produits très chers que les vendeurs des Apple Stores ? ◉◉◉◉ APPLE WATCH (3) : la dernière hypothèse n'est pas plus réjouissante pour la profession horlogère. Il semblerait qu'on ait étudié de très près [où en est le projet ?], chez Apple, la mise en place d'un réseau très exclusif de mini-boutiques Apple uniquement dédiées à l'Apple Watch, dont on se doute bien qu'il ne s'agira pas d'un modèle unique, mais d'une gamme complète allant de l'Apple Watch de prestige (boîtiers en or, sinon en platine, sertis ou non) à l'Apple Watch d'entrée de gamme (fonctions simplifiées et outil connecté pour les nuls). La création d'une telle gamme [Business Montres en parle depuis longtemps, l'idée même d'une montre seule étant stupide] ferait d'Apple, en quantité comme en qualité, un intervenant de premier plan sur le marché de l'horlogerie. Voire même le « premier-horloger-du-monde », en volumes de pièces, sinon en chiffre d'affaires. Ces boutiques Apple Watch – avec un concept de luxe créé par Marc Newson, qui s'y connaît ? – seraient évidemment ouvertes dans les hot spots majeurs du luxe international, l'effet quantité influant nettement la rentabilité au mètre carré. À quand une vitrine Apple Watch place Vendôme ? On y trouve bien un Swatch Store... ◉◉◉◉ NOUVEL AN CHINOIS : c'est dans trois semaines et une bonne vingtaine de maisons horlogères sont sur les dents pour livrer à temps [si ce n'est pas déjà fait] les montres commémoratives de l'année de la Chèvre. Parfait, sauf que les acheteurs chinois – dont on ne répètera jamais assez qu'ils ont changé et que les montres les excitent de moins en moins – ont d'innombrables propositions alternatives aux montres de luxe pour fêter ce Nouvel An. Jing Daily – dont on note le ralentissement évident des articles consacrés aux montres : disette pubicitaire ou désintérêt ? – rappelle plusieurs évidences. D'une part, les Chinois adorent faire leur shopping de Nouvel An hors de Chine : pas facile de les tracer dans les nouvelles destinations du luxe, où leurs achats alimentent ensuite le daigou (marché gris chinois, dont on estime qu'il est la destination de 70 % du globe shopping touristique des produits de luxe) en Chine continentale. D'autre part, la concurrence entre les produits de luxe dédiés à l'Année de la Chèvre est intense : sacs à main, vêtements, spas, alcools, banquets, hôtels, tout le monde est sur les dents pour offrir de nouvelles tentations à la voracité des appétits de luxe chez les Chinois de l'intérieur. Enfin, il faut compter avec l'influence des nouveaux achats en ligne, qui disloquent un peu plus les réseaux traditionnels d'accès au luxe : les Chinois surconsomment sur Internet – et c'est encore moins facile d'anticiper cette demande, dont il est difficile d'imaginer qu'elle peut concerner des montres de luxe... ◉◉◉◉ PAC-MAN, BLINKY, PINKY, INKY ET CLYDE se retrouvent sur un cadran. Pourquoi faire ? Chasser la fraise, parce qu'on est au niveau 2 (Level II) du célèbre jeu d'arcades et que les fraises rendent la partie plus succulente. Vous n'avez rien compris à ce qui précède ? C'est que vous n'êtes pas dans la cible et que vous avez sans doute souffert d'une enfance malheureuse, dans les très lointaines années 1980, quand le plus célèbre des jeux Bandai Toys n'avait pas encore son rond de serviette – pardon, ses figurines pixellisées – au Musée d'art moderne de New York. Trente-cinq ans de succès plus tard, bien plus qu'une génération, RJ-Romain Jerome replace Pac-Man dans ses collections, avec un niveau 2 qui s'exprime dans un boîtier de 40 mm, plus noir que noir, et dans un boîtier de 46 mm (ci-dessous). Nom de la collection : Generational Icons. Univers au sein de la marque : Collaboration. Pas de doute, Manuel Emch connaît bien son affaire. Il ne manque à cette montre-emblème culturel que l'injonction « Insert Coin » et les stridences métalliques de l'environnement sonore initial : pourquoi pas une très exclusive répétition minutes Pac-Man ? 
◉◉◉◉ CHANEL : juste pour le plaisir des yeux, une belle image (en cartouche, en haut de la page : la bague est très discrète !) destinée à illustrer la campagne pour la nouvelle collection de joaillerie accessible « Cosmique » (céramique et motifs iconiques qu'adorait Gabrielle Chanel, comme les étoiles et les comètes : ci-dessous). Pourquoi une gamme accessible ? Parce qu'il faut bien créer un point d'entrée à des collections pensées pour des temps de crise économique : toutes les Chinoises ne sont pas des deuxièmes épouses de néo-milliardaires et toutes les Européennes ne sont pas payées en francs suisses réévalués... 
◉◉◉◉ SWISS MADE : une précision importante à propos de notre article d'hier, sur l'impossibilité réglementaire de proposer des montres connectées Swiss Made s'il s'agit de smartwatches de nouvelle génération (Business Montres du 28 janvier). Les contraintes dimensionnelles imposées par la réglementation de 1971 concernent le mouvement, pas le boîtier... ◉◉◉◉ GILDA FAIT TOURNOYER LES DIAMANTS : il y a dans cette Gilda d'Eberhard une forme de perfection dans le design et d'absolue féminité qui ne laisse aucune femme indifférente. Question de style, sans doute : le blanc animé d'ondulations de la nacre et du cadran, le blanc du bracelet, le blanc des 64 diamants qui font une double ronde tournoyante autour des heures dont les chifres noirs contrastent pour animer l'ensemble (ci-dessous). Question de dimensions, aussi : 38 mm x 32 mm, dans un ovale tendanciellement rond, mais très bien maîtrisé dans ses lignes elliptiques. Question de confiance, enfin : un mouvement à quartz qui n'écaillera pas les ongles lors du remontage, une étanchéité à 50 m qui rend la montre portable au quotidien. Derrière cette diaphane envie de transparence, de pureté et de paradis blanc, un grand mystère : l'énigme que porte en elle toute femme quand elle feint de se dévoiler pour mieux s'affirmer... 
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