JEUDI : La vraie montre en 3D, c'est celle qui se déploie pour ajouter une fonction méta-chronographique à ses qualités horlogères...
Le 11 / 12 / 2014 à 08:41 Par Le sniper de Business Montres - 3594 mots
Les concepts avant-gardistes des indépendants sauvent l'honneur, alors que les grandes marques refusent le moindre risque pour aborder l'année de tous les dangers (2015).
▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ SWATCH : l'art de prendre de la hauteur... ❏❏❏❏ TAG HEUER : quels sont les risques du pari de Jean-Claude …
Les concepts avant-gardistes des indépendants sauvent l'honneur, alors que les grandes marques refusent le moindre risque pour aborder l'année de tous les dangers (2015).
▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures (développements ci-dessous)... ❏❏❏❏ SWATCH : l'art de prendre de la hauteur... ❏❏❏❏ TAG HEUER : quels sont les risques du pari de Jean-Claude Biver ? ❏❏❏❏ ICE-WATCH : une consolidation de confiance dans l'avenir... ❏❏❏❏ SWATCH GROUP : à forcer de cirer des bottes, on finit par les chausser... ❏❏❏❏ MISS FRANCE : pour qui roule la délicieuse Mlle Cerf ? ❏❏❏❏ FRANCK MULLER : supercar pour milliardaires sous le soleil... ❏❏❏❏ BREVA : mais à quoi sert la tour de contrôle qui émerge du cadran ? ❏❏❏❏ LÉGENDES : RJ-Romain Jerome pulvérise le mur... ❏❏❏❏ ROLAND ITEN : 450 000 CHF (375 000 euros) pour une boucle de ceinture sertie, soit 14 années de salaire moyen d'un Français, il fallait oser (ci-dessous)... ❏❏❏❏ WW : re... ❏❏❏❏ ATLANTIC-TAC : Quand les plongeurs de Mussolini font recette, quand valsent les pétales et quand les milliardaires la bouclent (la chronique de l'actualité horlogère comme vous avez toujours rêvé qu'on vous la raconte sans jamais oser le demander)... ▶▶▶ ICE-WATCH
La consolidation stratégiqued'un nouvel outil de conquête... ◉◉◉◉ ALORS QUE BASTOGNE, BERCEAU NATAL de la marque belge Ice-Watch fête le 70e anniversaire de la bataille des Ardennes, avec ce qu'il faut de vétérans, de whisky et de chars d'assaut fraîchement repeints pour célébrer l'événement, Jean-Pierre Lutgen (ci-contre : image Paris-Match) s'offre une structure de holding qui valorise son groupe avec un capital de 106 millions d'euros. L'opération, envisagée depuis plusieurs années, avait été retardée par les procès avec le Swatch Group, qui parasitaient la valorisation de l'entreprise. Toutes les sociétés montées depuis 2007, en Europe et en Asie, au fur et à mesure de la croissance de la marque, sont regroupées au sein de la structure Ice Holding, basée à Bastogne. On réalise désormais à quel point Ice-Watch est la plus belle histoire qui soit jamais arrivée à l'horlogerie belge – et sans doute à toute l'horlogerie de l'Union européenne (hors Suisse), au moins depuis plusieurs décennies – en termes de volumes comme de chiffre d'affaires. Cette agrégation de neuf sociétés (filiales de distribution, de gestion, de production et de logistique) reste la propriété personnelle de Jean-Pierre Lutgen, qui s'offre ainsi la possibilité de faire entrer des partenaires extérieurs ou de prendre des participations extérieures [on se souvient du rachat de la marque Patton par Ice-Watch, à la veille de Baselworld 2014]. De quoi aider au financement des activités actuelles, mais aussi à la réalisation d'autres initiatives extérieures à la montre ou extérieures à la Belgique. ◉◉◉◉ CETTE STABILISATION DE L'ENTREPRISE dans sa région d'origine (deux sites existent déjà Bastogne, pour une quarantaine d'emplois) sera un pivot solide pour achever l'internationalisation de la marque (100 pays concernés pour 9 000 points de vente) et la rationalisation de ses collections (500 références), qui permettront cette année de vendre environ 1,8 millions, pour un chiffre d'affaires estimé à 40 millions d'euros (5 millions de résultat opérationnel). Pour Ice-Watch, cette volonté de transparence sonne la fin de start-up et l'entrée dans le monde des vraies entreprises pérennes, dont la croissance s'impose comme un pôle de regroupement des compétences créatives de tout un marché. Avis aux concurrents ! ▶▶▶ CHAISES MUSICALESTAG Heuer a définitivement tourné la page Babin... ◉◉◉◉ L'« AFFAIRE STÉPHANE LINDER » (CEO démissionnaire éjecté avec « effet immédiat » de la présidence de TAG Heuer) n'aura finalement pas causé beaucoup de troubles chez TAG Heuer. En revanche, TAG Heuer figurent dans le Top 5 des grandes marques suisses, ce départ sonne comme le signal de départ d'une fantastique partie de chaises musicales, qui n'épargnera personne en 2015. La question de l'éviction annoncée de Stéphane Linder ne se posait plus depuis des semaines : seule la date était l'objet de spéculations – les uns estimant que ce serait pour la fin de l'année, avant les salons de janvier, les autres se demandant pourquoi le ménage n'avait pas déjà été fait dès la rentrée. Désormais, les choses sont claires, le vrai patron bien identifié, ses relais désignés (Valérie Servageon et Guy Sémon : Business Montres du 11 décembre) et la stratégie nettement définie. On peut considérer que la « séquence Babin », dont Stéphane Linder était le dernier pion en place, est terminée. On peut désormais en oublier le mariage étonnant, sinon détonnant, de paillettes glamour (les coûteuses stars dont le prestige rejaillissait sur le marque : Brad Pitt, Leonardo DiCaprio, Cameron Diaz ou même Steve McQueen), de vedettes sportives (Tiger Woods, Lewis Hamilton, Maria Sharapova ou même Ayrton Senna) et de maîtres horlogers loupe à l'oeil capables de (re)concevoir une Monaco V4 aussi bien que deux mouvements chronographes et un calibre à ultra-hautes fréquences (au-delà de 1 000 Hz pour le Mikrogirder). On peut en oublier les pièces proposées à 100 000 dollars et les yachts d'hyper-luxe en baie de Monaco. Stéphane Linder comme victime d'un ◉◉◉◉ INTIMEMENT « DÉSOLÉ PAR LA DÉMISSION DE STÉPHANE LINDER », qui l'aura accompagné tout au long d'une « montée en gamme progressive et spectaculaire, tant commercialement qu'en termes de profitabilité et d'image grâce à une innovation sans équivalent en Suisse et une politique commerciale et marketing très agressives », Jean-Christophe Babin – qui entend visiblement défendre son territoire – reconnaît sportivement: « Je souhaite que la nouvelle stratégie mise en place par Jean-Claude Biver et ses nouvelles équipes soit un succès et que, très vite, il dépasse les profits et l'image que j'avais construits, démontrant ainsi que sa stratégie est meilleure. Je le souhaite avant tout pour les centaines de collaborateurs TAG Heuer qui méritent de retrouver la voie du succès et la fierté de construire une marque extraordinaire. Je me console avec Bvlgari Group et Bvlgari Horlogerie qui font une année record. Donc l'horlogerie ne va apparemment pas si mal... » ◉◉◉◉ PLACE, DONC, À UNE NOUVELLE « AUSTÉRITÉ» (moins de glam-chic hollywoodien, davantage de sports populaires comme le foot, une attitude plus mass market, etc.), qu'on pourra juger sur pièces l'année prochaine, non seulement au retour de profits à un niveau plus élevé, mais aussi à la remotivation des équipes et à la sélection d'un nouveau manager. « J'assume pleinement », assure Jean-Claude Biver, qui sait qu'on l'attend au tournant. « Je ne suis pas un président de branche qui inaugure les chrysanthèmes. J'avais la responsabilité de TAG Heuer et de ses résultats avant d'en prendre les commandes : après neuf mois d'apprentissage, mais avec quanrante d'expériences dans l'horlogerie, suis déjà opérationnel et comptable des succès comme des échecs. De toute façon, je ne suis pas seul et je dispose d'un “commando“ très affûté pour m'épauler, au siège comme sur les marchés, où oeuvrent déjà des équipes remarquables. Tout mon travail sera de les motiver, d'orchestrer cette dynamique et de stimuler leurs initiatives sur tous les terrains où nous sommes légitimes, notamment celui des smartwatches. Les talents à révéler ne manquent pas, de même que les compétences encore non reconnues. La formation et la sélection d'une “jeune garde“ TAG Heuer m'attend : j'ai l'âge le souci d'enseigner et de transmettre pour assurer un futur qui me passionne plus que le passé. Les problèmes sont faits pour être résolus ! » ◉◉◉◉ AU PASSAGE, UN COUP DE CHAPEAU ÉMU à tous mes chers confrères, qui savaient tous – du moins, c'est ce qu'ils disent après – qu'on allait couper la tête de Stéphane Linder, mais qui n'en ont évidemment rien dit à leurs lecteurs. il est vrai que nous-mêmes, nous nous étions contentés d'annoncer que des têtes allaient rapidement tomber dans les grandes marques, mais sans donner de précisions tellement l'information était judiciairement sensible [les « démissionnaires » ont l'épiderme délicat]. Et un autre coup de chapeau à tous ceux – par exemple, dans Le Temps – qui affectent de découvrir maintenant les changements stratégiques annoncés par Business Montres avant l'été : quand ils ne reprennent pas in extenso nos propres analyses, on décèle au fil de leurs articles les éléments de langage des opposants internes à Jean-Claude Biver... ▶▶▶ À LA VOLÉE, EN VRAC ET EN BREFUn petit peu de tout sur presque rien (ce ne sont que des montres)... ◉◉◉◉ FRANCK MULLER : inauguration ce week-end, à Dubaï, du nouveau partenariat entre le groupe Franck Muller (sur une initiative de Jean-François Ruchonnet) et la firme automobile W Motors, qui lance son supercar Lykan (ci-dessous), une des voitures les plus puissantes et les plus coûteuses de l'histoire automobile. Difficile d'en savoir plus pour l'instant, mais il est question d'un immense showroom au coeur de Dubaï, avec une boutique de montres Franck Muller et un restaurant étoilé à l'intérieur. Une série limitée de Lykan sera dédiée à la marque de Genthod, dont l'expertise mécanique a été mobilisé pour produire quelques éléments techniques du supercar... ◉◉◉◉ SWATCH : pas officiel, mais confirmé « de source proche du dossier », mise en scène prochaine d'un nouveau super-flagship de la marque à Interlaken, avec la création d'une vingtaine de postes de travail. C'est dire si le groupe y croit ! Il est vrai qu'Interlaken reste une des principales places d'attraction des touristes asiatiques en Suisse... ◉◉◉◉ MISS FRANCE : truster les concours des Miss dans tous les pays du monde est un positionnement original : ces demoiselles sont en tout cas plus agréables à fréquenter que les poneys des concours de polo ou les coiffures bizarres des footballeurs de mode. La chasse aux Miss reste la spécialité de la maison Charriol, qui « outillle » de multiples poignets dans le monde, dont celui de la nouvelle Miss France, la sculpturale Camille Cerf, récemment élue et désormais munie d'une Saint-Tropez pavée diamants (ci-contre), ses dauphines devant se contenter de la Saint-Tropez Flowers. Charriol est ou était déjà partenaire de Miss France 2013, de Miss Thaïlande 2012, de Miss Earth 2011, sans parler des collaborations régulières avec Natalie Glebova (Miss Univers 2005) et des Miss nationales candidates au titre de Miss Monde (Miss Panama 2000, Miss Philippines 2009, Miss Equateur 2011, Miss Thaïlande 2012). Un constant : dommage – pour l'honneur de la tradition française des belles montres – que les Miss France, porteuses d'une certaine idée de l'élégance française, en soient amenées à porter une montre suisse. Y a-t-il encore un horloger français dans l'hexagone ? ◉◉◉◉ SWATCH GROUP : un recrutement très révélateur des dérives de l'information – soyons clairs et parlons plutôt de « communication » – sur l'horlogerie et sur les montres. Après avoir servi pendant des années la soupe au Swatch Group dans les colonnes du Temps, quotidien suisse romand sous perfusion publicitaire [les annonces du Swatch Group assurent l'essentiel des fins de mois], notre ami le journaliste Bastien Büss a tiré les conclusions qui s'imposaient en passant franchement sous le contrôle du Swatch Group, dont il est désormais spokeperson – en bon français, porte-parole officiel. Comme ça, c'est plus clair pour tout le monde ! Voir également, ci-dessous, l'information sur les blogueurs sans scrupules... ◉◉◉◉ BRÉVA : aguichage pré-Genève pour la jeune marque indépendante Breva, qui nous promet pour les salons de janvier une Genie 03 apparemment hérissée d'un surprenant radôme (ci-dessous). On l'espère extensible ou du moins érectile à la demande : serait-ce un hélicoptère, un drone ou une hélice ? Sur le dos du boîtier, une mystérieuse inscription en km/h et en mph : s'agirait-il d'un compteur de vitesse d'un nouveau genre ? Diverses allusions à des records tachymétriques circulent, dont un essai en soufflerie (en haut de la page) : un nouveau chronomètre, mais, dans ce cas, à quoi bon la tourelle côté cadran ? Pas de doute, ce sera un ovni... ◉◉◉◉ MÉDIAS EN LIGNE : la loi existe en France, mais elle n'est appliquée par personne (loi n°2008-3 du 3 janvier 2008 - art. 39) et les autorités se gardent bien d'intervenir dans le débat. Elle concerne la publicité « clandestine » sur les médias en ligne : « Toute publicité, sous quelque forme que ce soit, accessible par un service de communication au public en ligne, doit pouvoir être clairement identifiée comme telle. Elle doit rendre clairement identifiable la personne physique ou morale pour le compte de laquelle elle est réalisée ». Il y aura là de quoi éradiquer du champ français tous les sites – notamment horlogers – qui prétendent faire de l'information sur les montres en démarquant sans subtilité, sinon en copiant-collant les dossiers de presse des marques. Pratique qui évolue en présent en publication par les sites et les blogueurs, sous forme d'articles « personnels » [en réalité rédigés par les services de communication], de publi-éditoriaux pré-payés et dédiés aux marques dont ils reprennent les éléments de langage marketing... ◉◉◉◉ BREITLING : excellent film pour présenter l'histoire de la marque. On pardonnera une ou deux « légèretés » sur le plan historique (l'invention de la règle à calcul circulaire sur une montre ne revient pas à Breitling) tellement c'est bien réalisé, léger et amusant à suivre (ci-dessous : 05:12 mn)... ◉◉◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : idée un peu déroutante à première vue, mais singulièrement bien maîtrisée et finalement très réussie, cette montre « Berlin-DNA » – hommage au Mur de Berlin et, surtout, à sa chute, il y a vingt-cinq ans cette année – imaginée par Manuel Emch pour sa marque (ci-dessous). Le cadran est évidemment pétri de béton détaché de l'ancien vrai mur et il reproduit le tracé de cette frontière de la honte au coeur de la capitale allemande. Il fallait y penser, mais le « Mur » est de toute évidence une légende contemporaine qui méritait un hommage horloger, tellement elle est inscrite dans les mythes de la fin du XXe siècle... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...