JEUDI : Vous avez le choix entre l'affichage des phases de Saturne (avec les anneaux) et l'affichage des heures et des minutes sur deux cadrans, mais avec une seule aiguille !
Le 25 / 06 / 2015 à 04:14 Par Le sniper de Business Montres - 3789 mots
Les virtuoses de la créativité horlogère sont des gens épatants, capables de replacer midi à quatorze heures ou de décrocher la Lune pour s'accrocher aux anneaux de Saturne. Même Paris Hilton est en adoration devant ces montres créatives !
▶▶▶EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures
Les virtuoses de la créativité horlogère sont des gens épatants, capables de replacer midi à quatorze heures ou de décrocher la Lune pour s'accrocher aux anneaux de Saturne. Même Paris Hilton est en adoration devant ces montres créatives !
▶▶▶EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ SHENZHEN EN FLAGRANT DÉLIT DE CRÉATIVITÉ (ci-dessus)...❏❏❏❏ LES CHAISES MUSICALES DU JEUDI... ❏❏❏❏ DES HEURES SYNCHRONISÉES À LA MINUTE...❏❏❏❏ PARIS SE PÂME POUR LES HEURES FLUIDES... ❏❏❏❏ LES POMMES QUI POUSSAIENT SUR LES BRANCHES BASSES... ❏❏❏❏ IL FAUT MONTER PLUS HAUT POUR LES NOUVELLES RÉCOLTES...❏❏❏❏ LE GRAND BÊTA QU'ON AVAIT OUBLIÉ...❏❏❏❏ TOM TRAVAILLE À LA CHAÎNE... ❏❏❏❏ KARSTEN EN MÉDITATION SÉCULAIRE... ❏❏❏❏ QUAND LA WATCH EST MOINS TRAQUÉE QUE LE POD... ❏❏❏❏ ERIC, LE NOUVEAU SEIGNEUR DES ANNEAUX...❏❏❏❏ JOHN & GREG INVESTISSENT À BEVERLY HILLS (ci-dessous)... ❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ ▶▶▶ LES 7 x 7 DU JEUDIL'actualité des montres et des marques, notée à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ (édito) LA PARABOLE DES POMMIERS (1) : on comprend un peu mieux l'actuelle situation de l'horlogerie quand on réalise que, tous comptes faits, les marques de montres ne sont à peu près pour rien dans l'extraordinaire embellie qu'elles ont connu au cours de ces quinze dernières années – trois lustres des vaches grasses, de rêves ambitieux et des profits colossaux. Ce n'est pas le marketing des marques qui a reformaté un nouveau marché mondial : c'est l'augmentation générale des richesses et l'apparition de nouvelles fortunes, avides de consommer des biens de luxe et d'exhiber leurs richesses, qui a multiplié par cinq la taille du gâteau et donc, mécaniquement, la taille des parts de chacun. Ce n'est généralement pas la communication des marques qui a suscité ce besoin compulsif d'acheter toujours plus de montres : cette demande latente préexistait sur les marchés émergents et elle a plutôt surpris les marques par son intensité. Il a fallu de toute urgence redimensionner l'appareil de production et apprendre à gérer la pénurie en jouant sur un registre d'outils très limités – à commencer par la hausse des prix. Dans le verger fertile où se sont abattues les marques de montres, tous les fruits s'accrochaient sur les branches basses : les branches des pommiers étaient à portée de main, sans même lever la tête. Un aveugle aurait pu les cueillir tellement elles poussaient drues et serrées. C'était la terre promise, celle où coule le lait et le miel. La magie de ces premières récoltes a précipité vers ce fabuleux verger tous les bras disponibles, pour le pire (le plus fréquent) comme pour le meilleur. Ça, c'était la décennie 2005-2015, avec une accélération fantastique à partir de 2009-2010, quand la crise bancaire – qui avait épargné la Chine, encore peu connectée à la planète financière – a polarisé autour de l'Asie chinoise une demande attisée par les cadeaux de corruption et la croyance naïve à la valeur intemporelle de la « monnaie parallèle » constituée par les montres. Les arbres chinois avaient les branches les plus basses et les pommiers les plus productifs : en 2010-2012, près de trois montres sur quatre produites en Suisse étaient achetées par des amateurs chinois... ◉◉◉◉ LES BRANCHES HAUTES DES NOUVEAUX POMMIERS (2) : après les branches basses, il a bien fallu récolter – plus difficilement – les pommes qui poussaient sur les branches plus hautes, de plus en plus hautes et de moins en moins chargées de fruits. Des arbres qui ont fini par ressembler aux vieux pommiers des vieux vergers européens : peu de fruits, difficiles à récolter, mais délicieux. Nous en sommes là. Ceux qui s'étaient équipés pour une récolte mécanique accélérée se trouvent pris au dépourvu : ils n'ont plus guère de quoi s'occuper. Ceux qui s'étaient goinfrés de fruits frais et qui ont ensuite, par voracité et par avidité, dévoré des fruits trop verts, doivent maintenir les digérer – encore heureux qu'ils n'aient pas la colique. Ceux qui n'avaient pas pu entrer à temps dans le verger voient soudain des places se libérer : la faim leur fait repérer des pommiers relativement épargnés par les sauterelles et dont les feuillages cachent encore d'excellentes variétés de pommes à l'ancienne. Les années de cueillette en chantonnant sont terminées et les vaches maigres ont remplacé les veaux gras dans les pâturages sous les pommiers : chaque fruit se récolte au prix d'efforts supplémentaires, dans les branches hautes [on vérifiera au passage que les pommiers ne poussent pas jusqu'au ciel, comme on le pensait naïvement en avalant tout ce qui traînait sur les branches basses]. Les jolis tracteurs mécaniques qui devaient faire des merveilles de productivité rouillent sur le parking des manufactures qui avaient succombé au mirage collectif de la verticalisation : aujourd'hui, l'horlogerie redevient un métier d'artisan et le luxe une exigence identitaire interne plutôt qu'une poudre aux yeux ostentatoire. Il est juste temps de se retrousser les manches et de réapprendre à faire son métier : imaginer de nouvelles belles montres, les fabriquer avec patience et partir les vendre un peu partout dans le monde, comme on l'a toujours fait en Suisse depuis quatre siècles... ◉◉◉◉ ET SI L'APPLE WATCH N'INTÉRESSAIT PAS GRAND-MONDE ? : À la veille de son entrée sur le marché suisse (c'est pour demain), la Watch d'Apple suscite quelques interrogations des experts. Les recherches Google (tableau Google Trends ci-dessus) tendrait à prouver qu'elle ne suscite pas tant que cela la curiosité des internautes : la courbe d'intérêt pour la Watch – qui ne s'en vend pas moins à des millions d'exemplaires ! – serait même inférieure à celle de l'iPad ou de l'iPod dans un passé récent. La faiblesse des recherches Google pour la Watch serait même inférieure aux recherches sur l'iPod, qui est tout sauf un produit d'avant-garde à forte intensité addictive. Bizarre... Érosion de la curiosité pour un produit surexposé sur tous les médias ou manque d'intérêt pour la montre connectée en général ? Tiens, à propos de l'Apple Watch, ne manquez pas cette inquiétude des horlogers mécaniques chinois de la Beijing Watch Factory (700 personnes), qui se demande s'ils ne vont pas être les premières victimes des pommes croquées par les Chinois (source : Red Luxury)... ◉◉◉◉ PUISQUE TOM FORD LE FAIT... Vous ne pensiez tout de même pas que Tom Ford allait porter son Apple Watch comme les quatre millions de pékins qui en ont déjà commandé une ? Pas question, pour cet iconique modeux, de surcharger son délicat poignet d'un tel boîtier. Il a donc choisi de faire monter son Apple Watch en montre de poche, avec une chaîne pour la glisser dans le gousset de son gilet. Ce qui est, après tout, une belle idée, à laquelle Apple n'avait semble-t-il pas songé. Deux commentaires : 1) la montre de poche traditionnelle (non connectée) n'a pas dit son dernier mot et elle pourrait même retrouver une nouvelle popularité quand les poignets sont occupées par une smartwatch... 2) cette « Apple Pocket Watch » rend encore plus forte et fashionable la proposition optionnelle d'une marque suisse comme Bomberg, qui permet d'opter, avec le même boîtier, entre une montre à porter au poignet et une montre à porter dans la poche, au bout de sa chaîne. Ce Tom Ford, quel innovateur social et quel lanceur de tendances ! ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES : une nouvelle directrice de la communication chez Chaumet, où Anne-line Roccati (ex-journaliste du Monde, ex-consultante LVMH) vient de remplacer Nathalie Morin (ex-Ferragamo). ◉ Aymeric Mantoux, rédacteur en chef de L'Optimum, très impliqué dans les interventions horlogères au sein du groupe Jalou (La Revue des Montres), quitte le groupe qui se restucture après son récent accident industriel (révélation Business Montres du 5 février dernier). Ce n'est pas officiel, mais on devrait le retrouver bientôt dans des eaux encore plus proches de l'horlogerie franco-suisse... ◉◉◉◉ CIGA DESIGN, RETENEZ BIEN CE NOM ! : Pas très connue en Europe, en dehors d'un étroit cercle d'initiés qui se piquent de design horloger, la maison Ciga Design est une des meilleurs illustrations ce que l'horlogerie chinoise peut produire quand elle libère sa créativité au lieu de pomper celle des autres. La marque est fièrement ancrée dans le réseau horloger de Shenzhen, terreau fertile qui permet de tout avoir sous la main – y compris, semble-t-il, d'excellents designers avec de belles idées. Cette montre mono-aiguille (ci-contre et en haut de la page) a tout même été distinguée par un Red Dot Design Award, Best of the Best 2013 (excusez du peu) et elle devrait bientôt tenter sa chance sur les marchés européens. En quoi est-elle originale, au-delà d'un style dépouillé aussi percutant que scandinave ? Regardez bien attentivement le cadran de cette Ciga Design. Pour les minutes, la tête rouge de la mono-aiguille fait son travail autour du cadran : classique ! Pour les heures, c'est plus subtil : l'autre extrémité de la mono-aiguille (touche de bleu) précise l'heure, mais sur un disque tournant intérieur dont les évolutions au fil des heures accompagnent l'aiguille des minutes, avec laquelle le disque est synchronisé. C'est l'heure qui suit la minute, et non l'inverse : une révolution copernicienne dans le design et même dans la philosophie de notre perception du temps. Un Carpe Diem qui se jouerait à la minute près, et non au jour ou à l'heure près... ◉◉◉◉ MIEUX QU'UNE LUNE, SATURNE ET SES ANNEAUX ? L'horlogerie astronomique nous réserve encore quelques surprises. Le grand jeu planétaire s'est banalisé. La Lune, tout le monde l'a tenté. Mars ? Cyrus nous avait offert une sphère martienne de toute beauté. Saturne et ses anneaux en trois D, c'est une révolution tentée par Cabestan (commande spéciale pour un client du Proche-Orient, comme en témoigne les chiffres arabes des rouleaux qui indiquent l'heure, ainsi que le nom du client à la place du nom de la marque). C'est une Cabestan à part entière, fusée, chaîne et tourbillon vertical, sauf que la montre affiche les... phases de Saturne : une révolution complète tous les dix jours et 47 heures, soit neuf mini-évolutions toutes les douze heures (source et remerciements pour les images : Deployant). La planète est en jaspe du Kalahari et les anneaux en agate. Sans prendre de risques, on va une fois de plus parler de « première dans l'horlogerie mécanique » : une bonne idée pour la marque, dont le nouvel actionnaire, Lionel Bétoux, a immédiatement réagi à la demande de son client, pour lequel l'horloger de référence de Cabestan, le mythique Eric Coudray, a immédiatement mis au point cet épatant quantième saturnien... ◉◉◉◉ LE GRAND BÊTA QUE TOUT LE MONDE AVAIT OUBLIÉ : pas loin d'une dizaine de montres équipées de mouvements Bêta-21, l'ancêtre préhistorique des mouvements à quartz suisses, sont arrivées sur le marché des enchères au cours de ces derniers mois. Pas toujours en trouvant preneur : les amateurs n'ont pas encore bien compris l'intérêt historique de ces mouvements et des montres qui en sont équipés. Un article d'Hodinkee revient sur ce mouvement électronique légendaire, qui a équipé des Patek Philippe aussi bien des Rolex, des Omega, des IWC ou des Piaget [à l'époque, les marques suisses mutualisaient volontiers leurs innovations technologiques]. C'est également une bonne occasion pour redécouvrir le design massif des montres de l'époque – et, par contraste, l'intelligence avant-gardiste du boîtier Rolex qui deviendra celui de l'Oysterquartz avant d'inspirer la Royal Oak d'Audemars Piguet, l'Ingénieur d'IWC ou l'Overseas de Vacheron Constantin... ◉◉◉◉ À TOUTE VITESSE : des infos présentées rapidement, parce qu'elles se comprennent d'elles-mêmes et qu'elles n'appelent pas de commentaires particuliers. Ce qui ne veut pas dire qu'elles ne sont pas chargées de significations intéressantes à décoder... ◉ LEROY (image ci-contre) : rencontre historique entre Karsten Frassdorf, l'horloger qui a remis la marque Leroy sur ses rails mécaniques, et la montre Leroy 01, qui est restée pendant près d'un siècle la « montre-la-plus-compliquée-du-monde » (en fait du début du XXe siècle au Calibre 89 de Patek Philippe). À quand une souscription nationale pour faire fonctionner à nouveau cette Leroy 01, gloire de l'horlogerie mécanique française, toujours en attente de restauration au musée du Temps de Besançon ? ◉ CHRISTIE'S : intéressante synthèse de John Reardon, directeur international des montres pour la maison d'enchères, qui nous explique les cinq bonnes raisons de collectionner des Patek Philippe. Basique, mais efficace – de qui relancer les ventes de la boutique Christie's Watch Shop (ventes privées en direct)... ◉ ICE-WATCH : au programme de Jean-Pierre Lutgen, pour lequel la Chine vient d'accepter l'enregistrement de sa marque, l'ouverture d'une dizaine de Ice-Stores et de 210 points de vente, en partenariat avec le groupe chinois Caseu International. Merci qui ? Merci Sa Majesté, le roi Philippe (Belgique) ayant profité de sa visite officielle en Chine pour stimuler le zèle des autorités locales, accélérer les formalités d'enregistrement et lutter contre les contrefacteurs [la marque n'était pas protégée en Chine]... ◉ DISQUE SOLAIRE DU WILTSHIRE : exposition publique pour la première fois, à l'occasion du solstice d'été, du disque solaire en or retrouvé dans un tumulus néolitique, à Monkton Farleigh (non loin de Stonehenge). Il est daté de l'Âge du Bronze et il aurait été réalisé en 2400 avant notre ère (image en cartouche, en haut de la page). Six disques comparables ont été rerouvés en Grande-Bretagne : ils témoignent de l'ancienneté du culte solaire européen. ◉ WESTIME (LOS ANGELES) : la nouvelle adresse horlogère de la famille Simonian (Greg et son père, John, légende vivante de la distribution internationale) est désormais à Beverly Hills, sur Rodeo Drive, un des spots commerciaux les plus chauds de la planète. Superbe bâtiment de briques rouges, vitrines high-tech en rotation permanente, 200 mètres carrés d'exposition pour 40 marques (dont quelques nouvelles venues comme Bvlgari, Carl F. Bucherer, Omega ou Ulysse Nardin), décoration soignée dans les tons blanc et crème. La famille Simonian en est maintenant à quatre boutiques Westime en Californie (Bverly Hills, La Jolla, Malibu, West Hollywood) en plus d'un certain nombre de boutiques monomarques (Richard Mille, Hublot, Audemars Piguet)... ◉ HYT : Paris Hilton aime les montres hydromécaniques de HYT, comme elle vient de le faire savoir sur sa page Instagram (ci-dessous). Même Vincent Perriard – qui n'est pourtant pas à un coup marketing près – n'en est pas revenu, d'autant qu'il n'est pour rien dans ce coup de coeur de la blonde la plus évaporée du paysage jet-setteur... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...