JEUX AOÛT-LYMPIQUES : Omega a (presque) fait le ménage dans le 200 m
Le 10 / 08 / 2012 à 07:29 Par Le sniper de Business Montres - 974 mots
Blake sans sa Richard Mille : la pression d'Omega a été efficace !
Enfin, pas tout-à-fait, puisque Warren Weir, médaille de bronze sur 200 m et troisième Jamaïcain sur le podium, portait lui aussi une montre qui n'était pas Omega. Un pied-de-nez à Jacques Rogge, le président du CIO, qui ne veut pas faire entrer Usain Bolt dans la légende ?
••• Les coulisses horlogères de ces jeux Olympiques s'avèrent passionnantes à explorer ! Quoique tente Omega, il y a toujours une montre …
Blake sans sa Richard Mille : la pression d'Omega a été efficace !
Enfin, pas tout-à-fait, puisque Warren Weir, médaille de bronze sur 200 m et troisième Jamaïcain sur le podium, portait lui aussi une montre qui n'était pas Omega. Un pied-de-nez à Jacques Rogge, le président du CIO, qui ne veut pas faire entrer Usain Bolt dans la légende ?
••• Les coulisses horlogères de ces jeux Olympiques s'avèrent passionnantes à explorer ! Quoique tente Omega, il y a toujours une montre "non officielle et non autorisée" dans le champ... On avait ces jours-ci la menace d'une disqualification de Yohan Blake, "mis en examen" par le CIO pour avoir éventuellement [le tout au conditionnel] violé les réglements internes du Comité international olympique (CIO), notamment sa fatidique Charte olympique (article 40) et les diverses dispositions du Code officiel concernant la promotion sur les réseaux sociaux. Tout en admettant la validité et la légalité de ces règles, acceptées et signées par les athlètes, Business Montres n'en conteste pas moins la légitimité : voir nos multiples articles à ce sujet, dont "0 part Omega, qui avait intérêt à cafter Richard Mille ?" (Business Montres du 9 août)...
••• En pleine tempête médiatique autour de la disqualification possible de Yohan Blake et la perte de sa médaille d'argent, hier soir, tout le monde avait les yeux fixés sur la piste du 200 m masculin. Apparemment, Yohan Blake ne portait pas sa Richard Mille pour la finale : pas question de prendre un risque avec sa seconde médaille d'argent. En revanche, Warren Weir, le troisième compère jamaïcain du podium, s'est offert une petite provocation en courant avec une montre "technique" qui était tout sauf une Omega – une montre à cardiofréquencemètre assez courante dans les vestiaires d'athlétisme. A quand une "mise en examen" de Weir pour contravention aux règles olympiques ?
••• Enjeu de cette ostentation horlogère devant les caméras : le droit pour les athlètes de porter la montre de leur choix en compétition, qu'elle soit ou non technique. Il s'agit, bien évidemment, d'une montre qui ne serait à la marque du sponsor officiel des Jeux (Omega). Terrain de manoeuvres annexe à ce débat : le droit pour les médias de parler des montres portées par les athlètes, y compris dans un contexte olympique apparemment verrouillé par les dispositifs qui accordent une exclusivité [ingérable, absurde et anti-professionnelle] au "chronométreur officiel".
••• On aura noté, dans l'horizon de cette "affaire Blake", un curieuse intervention de Jacques Rogge, le président du CIO, concernant Usain Bolt, collectionneur de médailles d'or [premier athlète à en avoir décroché sur 100 m et 200 m dans des Jeux successifs], mais, selon lui, pas encore "entré dans la légende" et tout juste passé au "stade d'icône" (Le Figaro). Un inexplicable parti-pris anti-jamaïcain de la part des autorités olympiques, dont on espère que ce n'est pas un réglement de comptes oblique et sournois entre Omega (sponsor olympique) et Hublot (sponsor d'Usain Bolt). On ne savait pas qu'il existait une "charte olympique" pour définir qui a ou n'a pas le droit de devenir une "légende" ou une "icône", ainsi que pour définir les statuts précis de ces qualificatifs. Depuis quand le CIO est-il compétent pour ce genre d'exercice ? On y reconnaît son caporalisme (aussi familier qu'insupportable), mais désormais obsolète avec les interventions désordonnées des amateurs sur les réseaux sociaux : c'est le public qui décide de faire d'un champion une icône, pas la bureaucratie olympique !
••• De toute façon, c'est déjà trop tard pour l'"affaire Blake", entré dans le buzz média-olympique pour n'en plus sortir avant un bon moment. Cette montre Richard Mille – au-delà du problème de son prix, des sanctions contre Blake ou de son port en finale – est désormais virale (voir le blog Perpetuelle). Excellente pub détournée pour Richard Mille, de même que la double médaille d'or d'Usain Bolt est une excellente opération promotionnelle pour Jean-Claude Biver. On est maintenant curieux de connaître la marque de la montre du facétieux Warren Weir, qui n'avait évidemment pas besoin de cette montre pour courir sa finale et qui s'est donc offert un pied-de-nez rigolard aux fonctionnaires de l'olympisme...