SOCIFINANCEMENT (accès libre)
Les nouveautés à la mode plongent et replongent dans les sempiternels codes du sport chic
Sur le front du sociofinancement (« crowdfunding » pour les ploucs franglais), l’année s’est terminée sur un record et de faibles performances chez les concurrents. Voici un échantillon des montres encore en compétition pour 2022…
Pour commencer, quelques nouvelles des campagnes signalées auparavant dans nos pages « Sociofinancement » : si la campagne pour le Wristmaster à micro-rotor de Yema a battu le record de l’année (2,4 millions d’euros apportés par 1 400 contributeurs), d’autres projets se débrouillent plutôt bien. Près de 100 000 dollars pour la surprenante « montre de méditation » ovoïde Donha x Coppertist.Wu : c’est mieux que bien (ci-dessous) ! Plus de 250 000 euros pour la montre à phases de lune de la mystérieuse équipe genevoise Mu:n : c’est inattendu pour une campagne Swiss Made à ce niveau de prix ! Déception en revanche pour la Nogentaise proposée par l’équipe française de Invog, qui n’atteint pas les 15 000 euros à quelques jours de la clôture (la faute sans doute à un design « sport chic » tout sauf original). Pour continuer la revue, jetons un œil sur quelques nouvelles campagnes (par ordre alphabétique)…
❑❑❑ BATISCAFO : excellent début de campagne pour la « plongeuse » en bronze Zero47 proposée par l’équipe californienne de Batiscafo (21 000 euros trouvés en quelques heures). Même si la montre (étanche à 200 m) a des faux airs d’une Panerai revue et corrigée par un designer amateurs de formes lourdes, on peut se faire plaisir avec les couleurs des cadrans – le tout pour 2450 honnêtes euros (mouvement automatique japonais)…
❑❑❑ BENCLER : on sera bientôt dans les 50 000 euros de précommandes pour la montre de plongée Rocks Diver de l’équipe italienne de Bencler, étanche à 300 m, riche de différents cadrans de couleur et proposée à 330 euros, ce qui n’est pas si mal pour un boîtier en acier de 39,5 mm avec un mouvement japonais. Comme souvent avec les Italiens, le tout emballé de design, de passion et d’émotion…
❑❑❑ NORTHERN STAR : cette équipe américaine (Floride) a du mal à trouver ses marques, la Northern Star Watch n’a encore convaincu qu’une poignée d’amateurs – en dépit de son boîtier en acier de 42 mm et de son cadran dont le cadran peut s’illuminer grâce aux LED qui s’allument sous les moissanites serties pour imiter une voûte céleste nordique. Une proposition originale…
❑❑❑ UW : ce projet hongkongais de montre Krakener a des couleurs surprenantes pour une montre automatique de plongée – ce qui explique peut-être les 26 000 euros déjà souscrits après quelques heures de campagne. L’équipe, proche des turbulents créatifs de OVD Watches, connaît son affaire, même si la montre n’offre que 100 m d’étanchéité. Excellentes palettes de couleurs, généreuses touches Super-Luminova, couronne à deux heures (c’est plus chic), mouvement automatique japonais et premier prix à 250 euros…
❑❑❑ XENOS : pour avoir placé la barre très haut (60 000 euros attendus), la campagne grecque pour la montre Marathon a démarré plus que calmement, faute sans doute de travail préalable d’une communauté [ce qui est pourtant la clé du succès]. Il faut dire que cette montre, aux codes esthétiques archi-vus, revus et re-revus [boîtier à pans coupés et bracelet intégré, cadran texturé, etc. : suivez mon regard], qu’on nous dit « développés avec des grands experts de l’industrie horlogère », n’a rien d’affriolant avec son mouvement à quartz (Ronda) et sa mise à prix ambitieuse (à partir de 250 euros). À Thessalonique Xenophon Baris a du souci à se faire…
