L'ÉTÉ DES MONTRES #4 : Ceux qui inventent l'avenir, ceux qui tentent de le comprendre et ceux qui remâchent les recettes du passé...
Après la carpo-révolution, la digito-révolution : au poignet ou au doigt, les nouveaux objets connectés nous libèrent de l'usage intensif et systématique d'un smartphone devenu prothèse numérique indispensable à la survie en zone urbaine 2.0. Libération qui est déjà un immense progrès... ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & …
Après la carpo-révolution, la digito-révolution : au poignet ou au doigt, les nouveaux objets connectés nous libèrent de l'usage intensif et systématique d'un smartphone devenu prothèse numérique indispensable à la survie en zone urbaine 2.0. Libération qui est déjà un immense progrès...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ QUAND LA BIJOUTERIE FRICOTE AVEC LA TECHNOLOGIE (ci-dessus)... ❏❏❏❏ LE REMUE-MÉNINGES QUI REND PLUS INTELLIGENT SUR LE TEMPS... ❏❏❏❏ RAYNALD EST UN GRAND COQUET... ❏❏❏❏ CALAMITY JACQUES EST DE RETOUR... ❏❏❏❏ ZENITH AVAIT GRILLÉ LA POLITESSE À PATEK PHILIPPE... ❏❏❏❏ ROLAND SAVAIT TOUT MIEUX QUE TOUT LE MONDE... ❏❏❏❏ LA MONTRE CANADIENNE QUI FAIT REPOUSSER LES FORÊTS... ❏❏❏❏ QUEL MARCHÉ HORLOGER A CONNU 457 % DE CROISSANCE TRIMESTRIELLE ?❏❏❏❏ IL EST VRAIMENT TRÈS GRAVE, CET YVAN (ci-dessous : un nouveau tourbillon Artya)...
❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ 
▶▶▶ L'ÉTÉ DES MONTRESUne brassée d'informations horlogères, cueillies à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ C'EST ZENITH QUI A INVENTÉ LE CONCEPT, et c'est apparemment Patek Philippe qui l'a copié. En exhumant la vidéo d'une publicité télévisée de Zenith datée de 1996 (notre chaîne images Business Montres Vision et ci-dessous), Business Montres (26 juillet) faisait confiance à la sagacité de ses lecteurs pour déterminer de Zenith ou de Patek Philippe – avait été précurseur pour lancer une campagne patrimoniale : pas de différence de nature entre « L'héritage » mis en scène par Zenith et le concept « Générations » qui est le pivot de la communication Patek Philippe depuis 1996. Selon les informations recueillies, Zenith aurait lancé sa campagne avant que Patek Philippe ne dévoile la sienne [laissons de côté la question de l'inspiration de l'une par l'autre], mais Zenith n'aurait pas insisté après l'initiative de Patek Philippe, en se contentant de reprendre en presse écrite les visuels du concept « L'héritage » et de ne plus diffuser la vidéo que chez ses détaillants. Soumission étonnante de la part d'une marque, impossible et impensable aujourd'hui, mais Zenith avait à l'époque une direction marketing qui n'était sans doute pas de nature à comprendre tous ces enjeux. De source interne, il semblerait aussi que Zenith ait été à court de cash pour s'offrir les écrans télé qui auraient permis de diffuser ce film autrement que de façon confidentielle. Donc, rendons à Zenith ce qui lui revient – mais continuons de nous interroger sur le destin croisé de ces deux manufactures au cours de ces deux décennies [où en est aujourd'hui Zenith et où en est Patek Philippe ? Poser la question, c'est comprendre les vertus de l'intelligence managériale, de la persévérance identitaire et de la continuité stratégique à la tête d'une marque !]... ◉◉◉◉ MINE DE RIEN, L'APPLE WATCH A PERMIS au marché mondial des montres connectées de croître de 457 % au cours des douze derniers mois [dans l'hypothèse d'une mise sur le marché de 4 millions d'Apple Watch au dernier trimestre, soit 75 % du marché des smartwatches : StrategyAnalytics]. Le grand perdant sur ce segment reste Samsung, qui n'a mis « que » 400 000 montres sur le marché au cours de la même période. Que de maisons suisses se contenteraient d'être ainsi « perdantes »... 
◉◉◉◉ ET VOICI LE TEMPS DE LA BIJOUTERIE CONNECTÉE : si les joailliers se sentaient vaguement protégés du tsunami annoncé par la carpo-révolution, ils auraient tort de se sentir crisis proof. Le concept Ringly nous annonce une autre révolution : celle de la parure féminine connectée. En liaison avec un smartphone, la bague vous avertit de ce qui se passe dans votre univers (alertes, notifications, etc.). Le téléphone reste donc dans le sac à main, la bague signalant discrètement (choix de vibrations) l'activation de telle ou telle application sélectionnée (images en haut de la page et ci-dessus). Cinq couleurs à choisir, une communication aussi intelligente que les bagues (vidéo Business Montres Vision ci-dessous) et d'immenses ambitions sur le marché de la smart jewelry et de la digito-révolution (la révolution du doigt : un concept qui démange !). Un enseignement à garder en mémoire, parce qu'il concerne aussi le marché de la montre : ces objets wearables de doigt ou de poignet [bagues ou montres] sont des avancées culturelles dans la mesure où ils nous libèrent de la nécessité de vivre avec un téléphone portable à la main. Dans la vidéo, la dame ne sort son smartphone de son sac à main que lorsqu'elle est informée qu'il s'y passe quelque chose. Ce qui est un progrès immense par rapport à notre esclavage actuel ! ◉◉◉◉ QUE SAVEZ-VOUS DU MARCHÉ JAPONAIS de la montre d'occasion ou de seconde main ? Un excellent article trouvé sur A Blog to Watch permet d'y voir un peu plus clair. 1) C'est un immense marché : 33 % des ventes de montres sur eBay se font au Japon (qui se place derrière les États-Unis, 40 %), mais loin devant le Royaume-Uni, troisième avec 10 %)... 2) C'est un marché de luxe de masse, qui privilégie toujours la qualité sur le prix... 3) C'est donc un marché avec lequel il faut compter... 
◉◉◉◉ LA VRAIE QUESTION À PROPOS DE ROLEX, dans la nouvelle affaire Séguéla, c'est de savoir si l'actuelle direction de la marque va faire ou dire quelque chose. Résumons les faits : Jacques Séguéla, l'homme de la « Rolex à 50 ans » (ci-contre), a encore frappé et proféré quelques énormités (Business Montres du 27 juillet) au sujet de Rolex, en racontant comment il voulait poser une horloge de la marque sur sa pierre tombale ! Du grand Calamity Jacques... Il y a six ans, Business Montres (16 février 2009) avait été le premier média horloger à tirer la sonnette d'alarme sur les dangers sociétaux que pouvait représenter cette « prise en otage » de Rolex dans un débat politique franco-français pimenté par la « connerie » de Jacques Séguéla. Ni Rolex France, ni Rolex Genève n'avaient jugé utile de se manifester : la marque a, depuis, pas mal souffert du discrédit de cette affaire. Récemment, dans un cas similaire, Rolex Italie a stoppé net toute dérive par une lettre ouverte très sèche au gouvernement italien (révélation Business Montres du 6 mai 2015). Aujourd'hui, alors que l'infâme Séguéla vient encore raconter n'importe quoi à la télévision, on attend une réaction de l'état-major suisse, ou, du moins, de la direction française. Ne serait-ce qu'un commentaire ironique... 
◉◉◉◉ ÇA DOIT ÊTRE UN VRAI BONHEUR D'ALLER DANS LE MUR, en klaxonnant à tout va, tellement certains dirigeants d'entreprise semblent y prendre un plaisir non dissimulé. Notamment dans l'industrie horlogère et les industries connexes. Prenons l'exemple de Roland Ray, le sympathique patron du groupe de presse Promoédition (ci-contre). Comme il sait toujours tout mieux que tout le monde, impossible de lui faire admettre que le modèle économique tout-à-la-pub de la presse magazine était condamné par l'évolution du marché et des techniques d'information (production et diffusion). Impossible de le persuader que la « révolution des contenus » allait tout bouleverser de son mini-groupe de presse, en ne lui laissant que ses yeux pour pleurer. Nous avions pu constater la même cécité court-termiste chez Edipresse, où quelques dizaines de millions ont été atomisés en projets chimériques qui choisissaient systématiquement les mauvaises options en misant sur les mauvaises cases. Roland Ray savait et il n'avait pas le moindre intention de faire évoluer son pôle horloger (L'année horlogère, Le Journal suisse d'horlogerie, Heure Suisse), en préférant vendre ses magazines à des annonceurs de plus en plus hypothétiques plutôt qu'à des lecteurs devenus symétriquement de plus en plus rares. De déconnades en rodomontades, le réel a fini par se venger : on parle d'un trou qui dépasse allègrement et très largement le million de francs [on serait plus proche du million et demi en comptant tous les impayés, notamment les salaires et les piges], les juges commerciaux de Genève lui ayant accordé un sursis concordataire jusqu'en novembre. Roland Ray savait, mais il admet, un peu tard, être victime de la « chute des recettes publicitaires et de l’arrivée du digital » – apparemment imprévisibles pour lui. Comme on ne voit pas pourquoi son secteur de presse irait mieux dans les trois mois qui viennent, autant dire que ces titres horlogers sont au tapis, sans doute définitivement. La consolidation des médias horlogers est en cours : comme le disait M. Fernand dans Les Tontons flingueurs, « À la retraite de Russie, c'est les mecs qu'étaient à la traîne qu'ont été repassés » (dialogue de Michel Audiard)... 
◉◉◉◉ LES MONTRES EN BOIS SONT À LA MODE : le segment de la ligno-horlogerie commence à être très encombré. Au moins une dizaine de marques s'y bousculent, avec des propositions à peu près identiques [il suffit de varier les essences d'arbres] et des arguments écologiques pas toujours convaincants. Konifer Watch nous arrive du Canada, comme l'indique la feuille d'érable sur le cadran, qui est évidemment en bois, mais les boîtiers tentent de sortir du style rond-trois aiguilles, comme l'Adirondack ci-contre (160 dollars, mouvement électronique japonais). Un des principaux atouts de ces montres reste leur légèreté (45 g pour cette Adirondack) alliée à une personnalisation « naturelle » due aux variations du grain de chaque lot de bois utilisé. En mariant les essences, on parvient à des montres composites amusantes (ébène, acajou, déuoia, etc.). Pour chaque montre vendue, Konifer Watch affirme replanter un arbre. Véritables mystiques du bois, les créateurs de la marque proposent également des lunettes solaires à montures en bois, ainsi que des ceintures en bois de santal odoriférant (la souplesse est assurée par des maillons comparables à ceux d'un bracelet métallique de montre). ◉◉◉◉ ACHETER UNE PANERAI EN LIGNE, C'EST POSSIBLE, mais uniquement sur le territoire américain (cliquez ici pour y avoir accès). 33 références de montres y sont proposées, avec de nombreuses variantes pour les bracelets (tous ceux qu'on ne trouve jamais en boutique). Livraisons gratuites et remboursement garanti si la montre est retournée dans les trente jours. Pas sûr que les détaillants de la marque apprécient, mais c'est un investissement sur l'avenir d'autant plus intéressant que l'ergonomie du site a été parfaitement bien pensée. Ce qui n'était pas du tout le cas de Breitling, dont la e-boutique américaine méritait un carton rouge tellement l'initiative était foireuse : relire à ce sujet la chronique de Kyle Stults (Perpetuelle), qui flingue littéralement, mais de façon très convaincante et très argumentée cette boutique en ligne (ci-dessous). Entre Breitling et Internet, ça n'a jamais été la grande histoire d'amour... 
◉◉◉◉ LE VICE-PRÉSIDENT D'OMEGA EST UN GRAND COQUET : dauphin potentiel de Stephen Urqhart, Raynald Aeschlimann est aussi le chouchou de ces dames au sein du Swatch Group. Il est vrai qu'il ne manque pas de prestance, au point parfois d'en rajouter en confiant ses recettes de beauté au blog Bien fait pour ma gueule. Un reportage en direct de sa salle de bain : Fabulous face Cleanser d'Aesop pour rester impeccable au bras de Cindy Crawford ; Soin global revitalisant Anti-Age de Sisleÿum for men, dont il nous confie qu'il « adore son cocktail d’ingrédients actifs qui en font exactement ce dont j’ai besoin, une crème aux multiples actions: hydratante, raffermissante, revitalisante, anti-fatigue et … correctrice de rides » [il sait qu'il faut être très patient au sein du Swatch Group, où les managers vieillissent très longtemps] ; Gris Montaigne de Christian Dior comme parfum d'été (« un parfum contrasté entre les fruits noirs et rouges et les mousses de chêne. Le retour aux chypres, famille de parfums légendaires, qui m’ont accompagnés longtemps dans Terre d’Hermès »). Une vraie encyclopédie marketing, ce directeur des ventes d'Omega, en même qu'une vraie gravure de mode (ci-dessous). Même Florence Jacquinot n'aurait pas fait mieux... À notre connaissance, c'est la première fois qu'un vice-CEO horloger révèle ainsi le contenu de son beauty case : inutile de dire que l'article a été très commenté à la cantine du Swatch Group, mais aussi à l'étage de l'état-major, à Bienne... 
◉◉◉◉ L'INTELLIGENCE DU TEMPS : une nouvelle playlist sur Business Montres Vision, notre chaîne images qui va vers ses trois millions de « vues » (abonnement recommandé pour ne rien manquer de ce qui compte dans l'actualité audio-visuelle des montres). Vrai remue-méninges, L'Intelligence du Temps reprend les grandes conférences et les meilleurs documentaires qui s'intéressent à la question du temps (dans toutes les disciplines, de la physique à la métaphysique) et au domaine de la mesure des heures. On y retrouvera notamment des interventions d'Étienne Klein, le physicien de l'espace-temps qui vous donne l'impression de mieux comprendre le monde (ci-dessous). Une playlist qui vous rend plus intelligent... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...