LIBERTÉ DE LA PRESSE : Une journée de silence pour défendre le droit à la liberté d'expression des journalistes
Le 08 / 01 / 2015 à 05:00 Par Le sniper de Business Montres - 716 mots
Même si nous n'avons guère d'illusions sur la portée du « deuil national » décrété en France, ni sur la pertinence globale des analyses qui concernent l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo, à Paris, nous nous associerons aujourd'hui à l'émotion générale et au recueillement de cette journée.
Nous étions loin de partager ou d'approuver les choix éditoriaux – trop souvent à sens unique – de ce magazine satirique, même si nous pouvions admirer l'immense talent de ses dessinateurs. En revanche, nous ne pouvions que les défendre dans leur volonté d'insolence et de non-conformisme, c'est-à-dire dans …
Même si nous n'avons guère d'illusions sur la portée du « deuil national » décrété en France, ni sur la pertinence globale des analyses qui concernent l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo, à Paris, nous nous associerons aujourd'hui à l'émotion générale et au recueillement de cette journée.
Nous étions loin de partager ou d'approuver les choix éditoriaux – trop souvent à sens unique – de ce magazine satirique, même si nous pouvions admirer l'immense talent de ses dessinateurs. En revanche, nous ne pouvions que les défendre dans leur volonté d'insolence et de non-conformisme, c'est-à-dire dans leur illustration permanente de la liberté d'expression et dans leurs efforts pour maintenir un espace de critique radicale loin de toutes les pressions de la morale ordinaire et du prêt-à-penser.
Au-delà de la douleur des familles de ces journalistes et des policiers tombés sous les balles des terroristes, nous voulons nous associer – ne serait-ce que par décence et pour ne pas parler de petites montres quand passe le grand souffle de l'histoire– à l'esprit de non-alignement (voire de provocation) qui animait Charlie Hebdo et qui reste plus quejamais nécessaire dans l'espace médiatique européen. Nous ne publierons donc rien aujourd'hui.
L'engrenage de la censure voulue par l'ordre moral n'est pas anodin : on tente de museler des espaces rédactionnels, puis on tente de faire taire les journalistes en justice ou dans la vie, et, enfin, on décide de les allumer au fusil d'assaut. Ce qui est vrai pour les humoristes Charlie Hebdo l'est aussi pour Business Montres & Joaillerie : parce que ce que nous écrivons dérange, parce que nos analyses empêchent les uns ou les autres de penser en rond, parce que nous refusons de nous aligner et de céder aux pressions des puissances et des parrains de l'industrie horlogère, nous sommes en permanence dans le collimateur.
Ne soyons pas hypocrites ! Les tentatives pour nous réduire au silence ne se comptent plus – de la cyber-attaque sournoise à la réclamation devant les tribunaux de centaines de milliers de francs ou d'euros pour le contenu d'articles estimés gênants pour la considération de tel ou tel. On peut tuer avec des balles. On peut aussi tuer avec des avocats...
C'est à ce titre que nous nous sentons solidaires de ceux qui sont militairement attaqués et assassinés, ici et maintenant, dans une France dont ils niaient d'ailleurs, par aveuglement idéologique, qu'elle était dans une situation de pré-guerre civile. Peu importe : respect à leur mémoire et hommage à leurs talents, avec beaucoup de compassion pour les responsables de leur sécurité frappés dans la même opération. Profitons de cette pause pour réfléchir à la liberté d'expression des journalistes, dans tous les domaines, même et surtout si on n'est pas d'accord avec eux.
C'est précisément en période de crise qu'une industrie comme celle de la montre a un besoin vitale d'espaces rédactionnels indépendants et non alignés, 0 % publicité et 100% liberté...
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