L'OR SE BARRE : Après Blake, est-ce que Phelps risque de perdre ses médailles, et pourquoi ?
Le 21 / 08 / 2012 à 10:17 Par Le sniper de Business Montres - 988 mots
Faut-il jeter le baigneur avec l'eau du bain ? Après Yohan Blake, menacé des foudres de l'autorité olympique, c'est à Michael Phelps qu'on pourrait retirer ses six médailles londoniennes...
Mais qui peut bien dénoncer au CIO (Comité international olympique) les athlètes qui contreviennent aux règles du sponsoring sportif pendant les Jeux ?
••• Richard Mille ayant avoué, on sait désormais que la montre portée par Yohan Blake dans la finale du 100 m était une Richard Mille. Ce qui pourrait être une contravention …
Faut-il jeter le baigneur avec l'eau du bain ? Après Yohan Blake, menacé des foudres de l'autorité olympique, c'est à Michael Phelps qu'on pourrait retirer ses six médailles londoniennes...
Mais qui peut bien dénoncer au CIO (Comité international olympique) les athlètes qui contreviennent aux règles du sponsoring sportif pendant les Jeux ?
••• Richard Mille ayant avoué, on sait désormais que la montre portée par Yohan Blake dans la finale du 100 m était une Richard Mille. Ce qui pourrait être une contravention aux règlements olympiques concernant le sponsoring sportif pendant les Jeux. Quelle autre marque qu'Omega aurait pu se sentir lésée par la promotion de cette montre en finale ? Sauf que Yohan Blake a porté son tourbillon ultra-léger sans jamais en avouer la marque : encore un coup de ces satanés journalistes ! La question reste posée : un champion peut-il simplement porter une autre montre qu'une Omega dans un stade olympique sans aussitôt enfreindre le réglement et se voir rappelé à l'ordre par Omega ?
••• La question est loin d'être tranchée par le CIO : concernant Yohan Blake, l'enquête suit son cours, mais la sanction la plus élevée pourrait être sa disqualification et, donc, le retrait de sa médaille d'argent. Sur les dérives extrémistes (voir totalitaires) des sponsors aux Jeux de Londres, on pourra relire nos éditoriaux précédents : "Aux armes, Aoûtiens" (9 août) ou "Franchement, à part Omega, qui avait intérêt à cafter Richard Mille ?" (9 août), ainsi que "Omega a presque fait le ménage dans le 200 m" (10 août)...
••• L'affaire rebondit à présent avec les photos – supposée "volées" – de Michael Phelps posant pour Louis Vuitton. Pendant la période des jeux Olympiques, c'était interdit par la charte olympique concernant le sponsoring. Précisément, les images ont fait le tour du monde dès le 13 août [la date légale aurait été le 16], alors que Michael Phelps – par ailleurs "ambassadeur" Omega – venait à peine de suspendre à son cou sa vingtième médaille olympique, entrant ainsi dans l'histoire des Jeux. Comme l'écrivait Business Montres le 15 août, en faisant barboter le vingtuple médaillé en slip dans une baignoire, "Louis Vuitton a grillé la politesse à Omega" en décrédibilisant d'avance toute communication horlogère autour du nageur.
••• Il semblerait qu'une enquête soit en cours au sein du CIO à propos de cette infraction : Michael Phelps y risquerait la disqualification et la perte de six médailles (quatre d'or et deux d'argent) – ce qui fait cher la baignade avec Louis Vuitton. On ne peut que reposer la question : à part Omega, quel autre sponsor olympique aurait pu prendre ombrage de cette trempette ultra-médiatisée de Michael Phelps pendant la durée officielle des Jeux ? À part Omega, quelle autre marque pourrait se sentir lésée par cette promotion internationale de Michael Phelps par Louis Vuitton ? À part Omega, quel autre horloger aurait pu souffrir d'une aussi géniale opération d'ambush marketing ? Sachant que, bien entendu, ces photos ont été "volées" et que Louis Vuitton n'y est pour rien – tout le monde l'aura compris !
••• La réponse va de soi, et elle est d'autant plus inquiétante que Michael Phelps a été beaucoup plus loin que Yohan Blake dans l'art de tourner les règles olympiques. Autant le sprinter jamaïcain n'avait fait aucun commentaire personnel, ni mis aucune ostentation dans le fait de se présenter avec sa montre en finale [portée en public bien avant la finale], autant la campagne Louis Vuitton avec Michael Phelps était massive, mondiale et appuyée. Elle concernait ouvertement le champion olympique en tant que nageur [voir ses lunettes de piscine et son maillot de bain] et elle était signée par un concurrent quasi-direct d'Omega sur le terrain horloger [même si les montres Louis Vuitton constituent un phénomène à part sur le marché horloger]...
••• La suite au prochain numéro : il serait impensable que deux des athlètes les plus médiatisés de ces Jeux soient si sévèrement sanctionnés qu'ils en perdent leurs médailles, mais il serait impensable – du point de vue des sponsors, et du CIO qui a besoin de ces sponsors pour financer les Jeux – que les contrevenants surpris par la "patrouille" [qui a signalé leur cas au CIO ?] ne soient pas réprimandés : l'impunité ouvrirait la porte à toutes les dérives dans l'ambush marketing pour les prochains Jeux brésiliens.
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