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LUNDI (accès libre) : Le Sniper a senti un vent d'énergies nouvelles se lever à l'approche de Baselworld

La citation du jour : « Si j'avais demandé aux gens ce qu'ils voulaient, ils m'auraient réclamé des chevaux plus rapides » : c'est Henri Ford – le magnat américain de l'automobile – qui nous renforce dans l'idée qu'il faut tout changer pour que rien ne change, et non le contraire...  ▶▶▶ ces jours-ci,LE SNIPER A...   


La citation du jour : « Si j'avais demandé aux gens ce qu'ils voulaient, ils m'auraient réclamé des chevaux plus rapides » : c'est Henri Ford – le magnat américain de l'automobile – qui nous renforce dans l'idée qu'il faut tout changer pour que rien ne change, et non le contraire...

 
 ces jours-ci,
LE SNIPER A...   
 
 
 NOTÉ QUELQUES 20–DISCRÉTIONS
à la volée, en vrac et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES : deux petits tours d'un an, et puis s'en va !  Glen Senk, le CEO de David Yurman, tire sa révérence et retourne vers l'univers de la mode après un parcours horloger qui n'aura convaincu personne. Apparemment, ses préparatifs d'une mise sur le marché de la marque n'ont pas plus convaincu la communauté financière. La famille Yurman reprend la main, avec David Yurman lui-même comme CEO au moins provisoire...
 
◉◉ IANOUKOVITCH (CHAISES MUSICALES ?) : scènes classiques de découverte du « palais » du dictateur chassé par les citoyens révoltés. Les images de son Barnum privé tournent en boucle. Pour l'instant, on n'a pas encore découvert le stock des montres de luxe amassées par le président Viktor Ianoukovitch, qui en était pourtant friand [depuis des années, c'était même un des meilleurs clients des multiples parallélistes qui sévissaient sur le marché ukrainien] : on se contentera des lapins et des faisans de son parc, ainsi que de son mobilier Louis XV séoudien. Pour une fois qu'on ne relie pas systématiquement montres de luxe et dictateur corrompu jusqu'à la moelle...
 
◉◉ RICHARD MILLE : inutile de revenir sur l'abus des « métiers d'art » dans les collections présentées par la plupart des marques pendant la Wonder Week genevoise. On a même parfois dépassé l'overdose tellement l'accumulation des nouveaux métiers décoratifs sur une seule montre peut pousser à l'écoeurement plus qu'à l'émerveillement ! En revanche, on n'avait pas forcément tout repéré dans cette fièvre néo-artistique. Ainsi, la Richard RM51-01, « Tigre et dragon », dédiée à Michelle Yeoh pour célébrer très précisément... l'« Année de la femme »  : ce qui est déjà très audacieux ! Très impressionnante dans sa version sobre (ci-contre et détail en haut de la page), ce concentré de symboles chinois – tigre courage guerrier et dragon prospérité – est carrément désopilante en version Disneyland, revêtue en outre d'un sertissage luxuriant (ci-dessus : remerciements Watch Anish). Une version absente des dossiers de presse, on se demande bien pourquoi ! Il y a quelques semaines, Business Montres redoutait la disneylandisation de l'offre dans la haute horlogerie décorative : était-ce si mal anticipé ?
 
◉◉ ÉCRIRE LE TEMPS : la main qui écrit l'heure et les minutes à l'instant présent, c'est une invention mécanique qui remonte à l'automate Jaquet Droz du XVIIIe siècle, même s'il est possible de trouver des allusion plus anciennes à des automates de ce genre. Récemment encore, la maison Jaquet Droz – modèle XXIe siècle – nous avait gratifié d'une Time Writing Machine d'allure très contemporaine (Business Montres Vision). En revanche, la main (mécanique à moteur électronique) qui écrit les heures, minute par minute, en les effaçant au fur et à mesure, et qui ne s'arrête que quand le marqueur est épuisé, c'est une invention de la Plot Clock (vidéo ci-dessous) :
 
 
◉◉ PATEK PHILIPPE : ouverture prochaine de la nouvelle boutique de la manufacture à Londres, au 16 Old Bond Street, à quelques mètres de la boutique actuelle. Les 110 mètres carrés de la nouvelle boutique (ci-dessous) ont été cédés à Patek Philippe [ce sera une des trois boutiques au monde dont la marque sera propriétaire, avec Paris et Genève] par la chaîne multi-marques Watches of Switzerland, moyennant une douzaine de millions d'euros – ce qui reste loin de 45 millions dépensés par le Swatch Group pour se loger décemment dans le coeur de Milan (révélation Business Montres du 21 février)... 
 
 
◉◉ HISTOIRE HORLOGÈRE : un quart de siècle avant le lancement du mouvement El Primero de Zenith et un quart de siècle avant le Calibre 11 de Dubois Dépraz (emboîté la même année chez Heuer ou Breitling), Omega testait un chronographe automatique précurseur, développé par la manufacture Lémania (ci-dessous). C'est le premier chronographe mécanique à remontage automatique attesté... Business Montres (23 février) raconte toute l'histoire et pourquoi Omega a eu peur des réactions de ses clients à ce chronographe à masse oscillante, qui reprenait le principe d'un rotor à butées déjà imaginé au XVIIIe siècle...
 
 
◉◉ ZANIS & CO : 70 mini-diamants en liberté qui semblent flotter sous le cadran (dans un bain de silicone) et, dans une « bulle » fixée à 6 h, un fragment de (vraie) Lune et un fragment de (vrai) Mars. Puisque la mode de ce début 2014 est aux montres « astronomisantes », la maison Zanis & Co (Etats-Unis) réussit la Terre, la Lune et Mars sur dans une même nouvelle montre Nuvati (ci-dessous) : un siècle après Einstein, de quoi réconcilier de façon concrète et au poignet, l'espace et le temps (série limitée)...
 
 
◉◉ FLAGCITY : paradis ou enfer marketing ? Mieux qu'un joli magasin, une vraie ville ? INfluencia nous prévient : « Après le flagship store pour une marque, bienvenue dans la “flagcity“ ! L’une est opérationnelle, l’autre verra le jour en 2016. Les deux sont aux États-Unis et posent les premières pierres de la ville entièrement “brandée“. La cité comme point de contact ». Explication et analyse : « Imaginez passer un week-end en famille, en amoureux ou entre amis dans une ville qui serait entièrement aux couleurs d'une marque ! Certains parleraient sûrement d'utopie. Mais comme l'utopie est souvent la réalité de demain, les groupes Urban Outfitters et ATX Brands ont décidé de griller deux ou trois étapes en concevant les premières villes 100 % brandées. Dans une société ultra connectée qui a profondément modifié les règles de concubinage au sein du couple marques-consommateurs, les uns comme les autres ne jurent plus que par le participatif et l’expérience. Cette nouvelle donne historique redéfinit la notion de territoire et son appartenance. Pour interpeller, séduire et fidéliser, les marques ont déjà investi de nouveaux terrains de jeu marketing, comme par exemple l’espace. Les frontières classiques d’expression périclitent, les marques s’émancipent d’une tutelle tacite devenue obsolète : désormais, elles érigent même des villes qui leur sont entièrement dédiées comme point de contact. Que ce soit en rachetant une ville fantôme au Texas près d’Austin ou bien en construisant une cité de toutes pièces sur 2 hectares dans la banlieue de Philadelphie, la chaîne de restauration Bikinis Sports Bar and Grill et le pape de la fringue urbaine hipster et rétro Urban Outfitters pourraient faire jurisprudence. Et si demain Nike transformait son concept du Niketown en une véritable ville pourvue de toutes les infrastructures nécessaires ? Et si les marques passaient du flagship au flagcity ? »...
 
◉◉ CHANEL : Chanel aime les tourbillons volants. Au point d'en semer, sous forme de camélia, sur sa Première ou, sous forme d'étoile, sur une J12 qui ser lancée à Baselworld [une grosse commande passée à l'atelier Renaud Papi, APRP, chez Audemars Piguet]. La version très sertie de la Premiere lancée en 2013 [celle qui avait été récompensée comme Montre Dame au Grand Prix d'Horlogerie de Genève] était généreusement sertie de diamants baguette et ceinturée de rubis autour de son cadran noir : elle revient en cadran blanc sur bracelet blanc, toujours avec ses aiguilles serties et toujours ceinturée de rubis baguette (ci-contre). La nouveauté forte de l'année reste cependant la J12, équipée du même tourbillon volant : une édition limitée (5 pièces) au seertissage magnifique, puisqu'il mêle un cadran serti de diamants baguette  disposés en soleil [quelle virtuosité !], cerclé de diamants et pavé de brillants, avec une étoile sertie pour décorer et animer le tourbillon volant [c'est curieux de cacher ce tourbillon sous une étoile : généralement, le raffinement du tourbillon « volant » sert à supprimer le pont supérieur qui cale ce tourbillon pour mettre en valeur sa cage], bracelet, boîtier et couronne sertie, le tout sur or blanc, y compris pour la lunette (mouvement mécanique à remontage manuel). Le tout en serti invisible : là encore, quelle virtuosité ! On cherchera en vain dans cette montre la céramique emblématique de la J12, qui semble désormais assez grande pour sortir toute seule, sans son uniforme habituel...
 
 
◉◉ CARTIER (1) : c'est seulement une... Histoire de boîte rouge. « Depuis cent soixante ans, Cartier a traversé les époques, les modes et les styles. Rythmé par les étapes de la conception d’un bijou de haute joaillerie, ce documentaire raconte la fabuleuse histoire de la maison Cartier, en marge d’une grande exposition sur le joaillier au Grand Palais, à Paris. Raconter cent soixante ans de création dans l’écrin du joaillier Cartier, c'est aussi traverser les grandes et petites heures de l’histoire de France. Adoubé aussi bien par le général de Gaulle que par Lady Gaga, admiré pour son classicisme (le design du bâton du maréchal Foch) ou ses innovations (la parure serpent de l'actrice mexicaine María Félix), Cartier a traversé les époques, les modes et les styles. Rythmé par les étapes de la conception d’un bijou de haute joaillerie, le film offre de riches archives inédites, issues notamment du patrimoine iconographique de Cartier, ainsi que de nombreux témoignages et interviews de personnalités ». Une vidéo de 52 mn diffusée sur Arte à ne pas manquer [en accompagnement de la visite de l'exposition Cartier au Grand Palais de Paris]...
 
 
◉◉ CARTIER (2) : « Un savoir faire horloger qui s'exprime dans les moindres détails » (Business Montres du 22 février). Un coup de projecteur sur l'ensemble des métiers mobilisés par Cartier au service de ses collections horlogères. De la fabrication des composants du mouvement à la décoration finale des cadrans et de la réalisation des aiguilles au sertissage des boîtiers : un monde d'infinies attentions au moindre détail...
 
 
◉◉ HORLOGE ATOMIQUE : en annonçant la précision à la seconde tous les 300 millions d'années de l'horloge atomique Pharao, logée sous le module-laboratoire de la station spatiale internationale (Business Montres du 21 février), il ne s'agissait de souligner la performance horlogère, mais l'étrangeté de l'arrimage externe de cet objet du temps qu'on imagine hyper-précieux. Pour ce qui est l'hyper-précision, on en est plutôt à la précision d'une seconde tous les cinq milliards d'années, avec le projet d'horloge au strontium – et non plus au césium – du laboratoire JILA de l'université de Boulder (Colorado), animé par Jun Ye (Ye Group). Pour comprendre quelque chose aux horloges atomiques, une vidéo pédagogique qui n'est pas une histoire belge, mais un production de l'Observatoire royal de Belgique : 
 
 
◉◉ DUBEY & SCHALDENBRAND : c'était bien le moins d'attendre de la famille Gil – sertisseurs en famille à La Chaux-de-Fonds et nouveaux propriétaires de Dubey & Schaldenbrand – un sertissage qui sorte un peu de l'ordinaire. La nouvelle montre Coeur blanc s'impose cependant par l'exceptionnelle qualité de la réalisation, avec un flot de diamants baguette retaillés en serti invisible pour épouser le dessin concentrique du cadran et la moindre courbe du boîtier ou même de la couronne (boîtier : 400 diamants pour environ 12,67 carats ; cadran : 255 diamants baguette pour environ 8,10 carats). Mouvement mécanique à tourbillon rarement utilisé dans les watch valleys suisses...
 
 
◉◉ EPOS : à découvrir à Baselworld, une montre mécanique 3419 (base Unitas) joliment troussée [on se demande quand même si la fenêtre ouverte sur l'échappement de l'Unitas se justifiait, le ssuelettage n'ayant rien d'excitant] et surtout transformable en montre de poche pour peu qu'on dispose de la chaîne. Il n'y en aura que 222, dans différents finitions de cadran, mais chacune prouvera qu'on peut faire preuve d'imagination à tous les niveaux de prix pourvu qu'on tente de proposer des montres qui ne se vautrent pas dans le mainstream... 
 
 
◉◉ LA CITATION DU JOUR : juste pour illustrer la dernière phrase de l'information Epos ci-dessus, une phrase de Henry Ford Senior (ci-dessous avec sa femme, Clara, dans sa première Ford, datée de 1896. « Si j'avais demandé aux gens ce qu'ils voulaient, ils m'auraient réclamé des chevaux plus rapides ». Une citation dédiée à tous ceux qui considèrent qu'il ne faut surtout jamais rien changer de peur que ça change tout...
 
 
◉◉ MONTEBOURG : « Je vais aller les voir, les Suisses, moi, à La Chaux-de-Fonds ! »... Envolée lyrique du ministre socialiste Arnaud Montebourg (portefeuille du « Redressement productif »), l'autre soir sur RTL, pour évoquer la votation positive de l'initiative UDC. Le ministre annonçait quasiment que les frontaliers allaient être chassés de leurs emplois dans la confédération... Chiche ! Qu'il fasse le déplacement à La Chaux-de-Fonds : les frontaliers auront beaucoup de choses à lui dire sur la précarité de leur situation... en France !
 
◉◉ BULGARI : partiellement dévoilée dans notre chronique Atlantic-tac (21 février 2014), la nouvelle Diva de Bvlgari change de tenue comme de robe de soirée, comme cette parure d'or rose (ci-dessous) et d'émeraude (cartouche en haut de la page)...
 
 
◉◉ DIAMANTS : sont-ils vraiment éternels ?  Les lois de la thermodynamique nous disent le contraire ! Leur éternité n'est qu'une question de... vitesse : pressons-nous donc d'en profiter... Rappel amusant du site La Main invisible, sous le titre « Les diamants ne sont pas éternels »  : « Le diamant est un cristal composé d'atomes de carbones. Pour en générer un seul, il faut réunir des conditions élevées de températures et de pressions et plus le carbone y passe de temps et plus le cristal croît. Cependant, le carbone diamant n'est pas la seule forme sous laquelle se présente cet élément sur Terre. En fait il existe plusieurs variétés, dites allotropiques, du carbone. Parmi elles, on trouve le graphite, qui est l'une des plus communes. Pourtant, cette forme particulière du carbone, présente la particularité chimique de ne pas être stable dans les conditions normales de pression et de température : on dit alors qu'elle est métastable. Autrement dit, elle se transforme. Et pas en n'importe quoi. Pour reprendre les mots du chimiste français Lavoisier, “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme“. Dans notre cas, il transmute en carbone graphite [celui des mines de crayon !]. Beaucoup moins glamour. En thermodynamique, on dit que l'équilibre chimique qui existe entre les deux allotropes est déplacé vers le carbone graphite. Or, quand la thermodynamique affirme quelque chose, elle ne se trompe jamais. Alors comment expliquer que nos chers diamants ne se transforment pas soudainement en vulgaires morceaux de charbon ? Et bien, il existe encore une barrière à franchir, la cinétique. Je m'explique : chaque réaction chimique dans l'univers se produit à une certaine vitesse. Certaines se produisent très rapidement - une combustion par exemple - tandis que d'autres sont très lentes. La transformation du carbone diamant en carbone graphite fait partie de la deuxième catégorie. On peut même dire qu'elle est infiniment lente, tant et si bien que la mutation du diamant en graphite n'est pas visible même à l'échelle de plusieurs millénaires. On parle alors de blocage cinétique. Finalement, mesdames, vous pouvez vous rendormir tranquilles. Ce message n'était qu'une fausse alerte »...
 
◉◉ GTO : la nouvelle marque lancée par Sandra Freyburger-Martial (ex-créatrice de la marque Offshore Limited : chaises musicales Business Montres du 24 juillet) est l'acronyme de Genova Tecnica Orologi (GTO), qui était celui de la petite boutique horlogère de la famille de Philippe Gaso, actuel propriétaire de la nouvelle marque. C'était au début du XXe siècle, à Gênes. Tradition horlogère prolongée côté mécanique dans la spécialisation actuelle de Flip Elec ( Flip Technology Group), l'entreprise lyonnaise d'instrumentation de précision pour l'automobile, dont Philippe Gaso est le PDG. Comme il est également pilote automobile de compétition [on l'a vu piloter sur de prestigieux circuits, où il court toujours), il voulait des collections de montres marquées par l'automobile. Les amateurs ne seront pas déçus par les cinq premières collections, positionnées autour de 350-400 euros, avec pour argument une qualité de finitions inhabituelle dans cette horlogerie « style de vie », où il faut prendre des allures de mode tout en sacrifiant aux codes de l'univers de référence considéré. Moyennant quoi on aura des aiguilles ajourées comme des palonniers, de la fibre de carbone, des compteurs en tableau de bord, des poussoirs éloxés ou profilés comme des patins de freins et des boîtiers rustiques qui ne sauraient tomber au-dessous des 48 mm, mais qui n'ont pas peur des 50 mm (Warm Up ci-contre) ou des 55 mm, comme le chronographe Pit Lane ci-dessous en version argentée [toute ressemblance avec Diesel n'est sans doute pas tout-à-fait fortuite, mais l'étanchéité est chez GTO de 10 TAM, avec un montage du boîtier plus complexe et des bracelets surpiqués]. On découvrira touts ces montres à Baselworld...
 
 
◉◉ SNOBISME HORLOGER : six leçons d'hyper-snobisme horloger et une leçon d'anti-snobisme pour ne pas mourir « watch idiot savant » et pour apprendre à se méfier des  « dîners de cons » (Business Montres du 23 février). Une émission pleine de révélations sur les coulisses des snobismes horlogers. À suivre en rediffusion sur BFM Business (ci-dessous : la chronique est à suivre pendant la première heure de l'émission)...
 
 
 
 
 POUSSÉ UN SOUPIR
de soulagement en découvrant la nouvelle Samsung...
◉◉◉◉ Encore un instant de répit avant la grande « bataille du poignet » : la nouvelle smartwatch de Samsung (Gear 2) sera aussi moche et aussi nulle que la précédente. Il serait donc étonnant qu'elle provoque un tsunami commercial. le design est proche de la première version (plutôt réussi pour un gadget électronique à vocation horlogère). Seul le logiciel d'exploitation (Tize, en open source) améliore sensiblement la montre en réduisant sa consommation et donc en prolongeant al durée d'efficacité de la batterie. Une troisième version, moins riche en fonctions annexes (le capteur d'images est supprimé) accompagne ce lancement « à la japonaise » – c'est-à-dire trop foisonnant sur le plan marketing pour que l'offre soit clairement lisible...
◉◉◉◉ Félicitons-nous du fait que les géants de l'électronique n'aient – pour l'instant – toujours rien compris à la montre en soi [il leur manque quatre siècles de culture horlogère] et encore moins capté, à ce jour, l'essence de la future demande en nouvelles « montres » connectées, dont la principale caractéristique devra être de ressembler à des... montres et d'intégrer des fonctions qui ne se limitent pas à dupliquer les écrans de smartphones (qui restent autrement plus pratiques). par bonheur, les designers des actuelles smartwatches sont horlogèrement incultes – ils appartiennent probablement à la Génération Y de non-porteurs de montres – et ils n'arrivent pas à intégrer le concept d'une montre-bracelet qui ne soit pas un simple bracelet-montre. Le temps que ça monte à leur cerveau, offrons-nous encore quelques moments de bonheur avec nos montres traditionnelles. La carpo-révolution n'en sera déclenchée qu'un peu plus tard : c'est vraiment l'arrivée d'Apple et de son hypothétique iWatch qui a toutes les chances de repolariser ce marché, d'abord en intégrant les données non téléphoniques de cette demande, ensuite en imposant à ce marché des codes de rupture – qui ne seraient d'ailleurs qu'un retour à des codes horlogers plus traditionnels...
◉◉◉◉ Au passage, on regardera de plus près le système d'exploitation Tizen de cette nouvelle Samsung : il a des chances de devenir un des grands standards du marché et, surtout, il a l'avantage d'être plus ou moins en open source, ce qui dispense de verser des droits et d'être immédiatement disponible – sans dépendance excessive vis-à-vis des géants de l'électronique...
 
 
 
 DÉCELÉ UN SOUFFLE
d'énergies nouvelles à trois semaines de Bâle...
◉◉◉◉ 2014 a commencé comme 2009, dans une ambiance très maussade. 2009, souvenez-vous, une crise brutale que l’établissement horloger niait, des banques en détresse et un mois de janvier horloger désespérant : SIHH en berne, Wonder week genevoise sauvée de la désespérance par un chaleureux salon indépendant, détaillants et commandes en berne, torpillage en direct, une demi-heure après l'ouverture du SIHH, du paquebot Ralph Lauren pourtant lancé sous les acclamations des officiels de la montre. Ensuite, Bâle avait été moins désastreux... 
◉◉◉◉ 2014, c’était parti pour un mauvais remake : un début d’année désespérant, avec une Wonder Week genevoise sans dynamique, un SIHH sans enthousiasme et des grandes marques globalement dénuées de toute envie de faire des vagues ou de prendre des risques.Bref, une entrée en matières assez médiocre pour 2014.
 
◉◉◉◉ Au contraire, passé janvier, on sent frémir quelque chose de plus conquérant à l’approche de Baselworld. Comme si tout le monde était à présent convaincu de la nécessité de se retrousser les manches et comme si toute la communauté horlogère avait retrouvé l’envie de se battre. Les professionnels ont la niaque ! Les plus faibles se battront pour ne pas mourir. Les plus forts pour préserver leurs avantages acquis. Les grands voudront protéger leurs positions dominantes. Les petits veulent imposer leur créativité débordante sans se laisser intimider…
 
◉◉◉◉ À quatre semaines de Baselworld, les langues se délient sur les nouveautés et les tendances. On voit se dessiner le visage d’une horlogerie plus déterminée. On va commencer à rebattre les cartes pour affronter la crise qui s’annonce comme une commotion probablement plus systémique que strictement économique. Déjà, il y aura cette année un peu plus de marques au rendez-vous de Bâle : certaines reviennent alors qu’elles boudaient, d’autres ont rétabli une situation précaire, certains prendront le risque d’une première exposition (dont GTO : voir nos informations ci-dessus). Beaucoup de marques [comme Ice-Swiss, exilé au fond du fond du Hall 2, qui rejoint le Hall 1] auront changé de halle, sinon de stand – à commencer par la plus prestigieuse des maisons, Patek Philippe qui polarisera toutes les attentions avec son nouveau « palais ». On remarque aussi le recentrage du groupe Movado sur ses marques de mode dans le Hall 1.0 : Ebel et Concord sont passées sous le radar. Même sur les marges de Baselworld, dans les hôtels des environs, on se prépare à un Balseworld de combat...
 
◉◉◉◉ À travers les fuites et les révélations sur les nouveautés qui seront dévoilées pendant le salon, on voit se multiplier les montres un peu plus fortes que les autres, dans le genre classique, dans le goût traditionnel ou dans les franges de la disruption chère à la nouvelle génération. Le temps des concepts watches est loin d’être révolu : il suffit de voir ce que préparent – dans des tonalités très différentes – un Thomas Prescher, un Maximilian Büsser ou un Christophe Claret, pour ne citer qu’eux. Sans parler de quelques bonnes surprises, tout aussi conceptuelles, chez Jacob & Co aussi bien que chez De Bethune, et ainsi de suite. Dans un goût plus classique et moins inhabituel, il ne faudra pas manquer ce qui sera présenté chez Hublot, chez Rolex, chez Girard-Perregaux, chez Boucheron, chez Tudor, chez Bell & Ross ou chez Bvlgari. Des grandes marques qui sont désormais conscientes de leurs responsabilités et qui se sont bien reprises en main. On en oublie – mais Business Montres en publiera bon nombre d'ici là...
 
 
◉◉◉◉ On vérifiera à Baselworld la solidité de la signature suisse : Ice-Swatch présentera sa nouvelle marque Ice-Swiss et Fossil ses nouvelles collections Swiss Made, de même que Armani et quelques autres. C’est en Suisse que ça se passe ! Ne perdez pas de vue les manufactures de mouvements mécaniques, ou même électroniques : l’offre commence à se diversifier hors du Swatch Group et du catalogue ETA, auprès de fournisseurs qui ont rivalisé de prouesses industrielles pour créer des alternatives crédibles à la pénurie pilotée par le Swatch Group. Enfin, on reparlera d’électronique, et même de quartz : la bonne réponse au défi des smartwatches, dont il faudra bien accepter la concurrence, n’est pas dans une hyper-mécanique qui fait grimper les prix, mais dans l’imagination de nouvelles solutions électroniques (édito dans Business Montres du 21 février). Quartz pas mort, qu’on se le dise.
 
◉◉◉◉ C’est pour ça qu’il faut se réjouir de voir arriver Baselworld, dans un peu plus de trois semaines : dispositions de combat pour tout le monde, casque sur la tête, n’oubliez pas votre gilet pare-balles et en avant !
G.P.
 
 
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