LUNDI (accès libre) : Le Sniper confronté à d'étourdissantes parties de chaises musicales et à la mutation profonde du Grand Prix d'Horlogerie de Genève...
Patek Philippe qui fait revivre ses fondateurs, Tiffany & Co qui se relance, Nick Hayek qui appelle les flics, Besançon qui retrouve le goût du temps et Alain Silberstein plus pionnier que jamais : quelques actualités horlogères d'un début de semaine qui se finira en apothéose dans les salles de ventes... ▶▶▶ ces jours-ci, LE SNIPER A...
Patek Philippe qui fait revivre ses fondateurs, Tiffany & Co qui se relance, Nick Hayek qui appelle les flics, Besançon qui retrouve le goût du temps et Alain Silberstein plus pionnier que jamais : quelques actualités horlogères d'un début de semaine qui se finira en apothéose dans les salles de ventes...
▶▶▶ NOTÉ QUELQUES IN–10–CRÉTIONSà la volée, en bref, en vrac et en toute liberté... ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : sachant qu'Aldo Magada entrera officiellement en fonctions chez Zenith le 1er juillet (information inédite de nos révélations Business Montres du 2 mai), on en déduira logiquement que Jean-Frédéric Dufour arrivera officiellement à la même date chez Rolex. Ce qui va probablement calmer les angoisses de son prédécesseur, Gian Riccardo Marini, dont la date de départ ne semblait pas avoir été fixée par Rolex [même si certaines sources internes évoquent la rentrée de septembre pour ce changement de direction].
◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (2) : la nomination – absolument prévisible et même anticipée par Business Montres – d'Aldo Magada chez Zenith a suscité quelques questions sur les compétences d'un ancien Wonder Boy horloger, promis à une belle carrière avant de partir en vrille pour cause de choix malheureux de marques. Il faut en revenir aux premières années de sa carrière. Après des études suisses et américaines, Aldo Magada débarque à vingt-cinq ans au Swatch Group, dont il finira directeur marketing avec la double bénédiction de Nicolas Hayek (Senior), dont il avait la confiance, et de Jean-Claude Biver, qui avait rapidement deviné son haut potentiel. C'est là que les deux hommes apprennent à travailler en commun et en toute confiance. Pensant ne pas pouvoir refuser le pont d'or que lui faisait Gucci, qui avait racheté à Severin Wunderman sa licence horlogère Gucci Timepieces et qui n'arrivait pas à relancer cette activité, Aldo Magada quitte alors Ebel, où il avait transité après son départ du Swatch Group – où il aurait pu rêver de la présidence d'Omega [qui reviendra finalement à Michele Sofisti, autre « Bibi Boy » promis à un bel avenir]. Erreur stratégique que cet échange d'un avenir sans risques contre un plat de lentilles à l'italienne : choix de carrière malheureux, sansctionné par une mésentente avec la direction de Gucci, et décision qui se paiera ultérieurement par des prestations peu convaincantes chez TechnoMarine, chez Reuge ou chez Badollet, avant un rétablissement tenté chez Breitling, à la direction commerciale internationale (ci-dessus). C'est donc un vétéran expérimenté des grandes guerres du luxe horloger qui débarque chez Zenith, avec des compétences tant dans le produit que dans le marketing et la communication. Jean-Claude Biver dit de lui qu'il a « un logiciel horloger dans les tripes » et ce choix entériné par LVMH rassure le nouveau patron du pôle horloger mis en place par Bernard Arnault : « Aldo Magada va pouvoir prouver qu'il est bon – je n'avais pas de doutes là-dessus – et il va pouvoir exprimer le meilleur de sa culture et de sa mémoire horlogère », souligne un Jean-Claude Biver visiblement rassuré par cette passation rapide de pouvoir entre Jean-Frédéric Dufour et un Aldo Magada ultra-motivé... 
◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (3) : on trouvera la preuve qu'Aldo Magada n'a pas démérité et qu'il quitte Breitling au corps défendant de Teddy Schneider dans le fait que le futur ex-directeur commercial de Breitling, fin connaisseur des marchés asiatiques, accompagnera son actionnaire dans sa prochaine tournée en Asie (ci-contre, la nouvelle boutique de Hong Kong). Autre indice amusant : quand Chantal Gaemperle, la DRH du groupe LVMH, a demandé à Jean-Frédéric Dufour, à brûle-pourpoint, qui ce dernier verrait pour le remplacer, le nom d'Aldo Magada – que la DRH ne connaissait pas – a été immédiatement lancé dans la conversation. Avec la bénédiction ultérieure de Jean-Claude Biver, ce n'était plus qu'une question de formalités. Business Montres reviendra ces jours-ci sur ce qu'on peut attendre des nouvelles inflexions stratégiques données par le nouveau CEO de Zenith et des évolutions nécessaires de l'ère post-Dufour (saison 3 de la séquence Zenith-LVMH)... 
◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (4) : à surveiller de près ces jours-ci, la montée en grade de Frédéric Cumenal, l'actuel président de Tiffany & Co (ci-contre). À 54 ans, cet expert (français) du luxe international va disposer des pouvoirs nécessaires à une contre-offensive internationale de sa marque, aujourd'hui numéro deux mondial derrière Cartier, mais devant Bvlgari. De quoi rendre encore plus explosive la guerre qui se dessine entre les « proctériens du luxe » : trois patrons sensiblement du même âge, dotés du même logiciel mental hérité de leurs années chez Procter & Gamble et animés des mêmes ambitions sur le marché de la haute joaillerie dont ils voudraient s'imposer comme le leader (Stanislas de Quercize chez Cartier, Jean-Christophe Babin chez Bvlgari et Frédéric Cuménal chez Tiffany & Co : analyse Business Montres du 25 septembre 2013). On pensait à un quatrième larron – Harry Winston, avec la force de frappe du Swatch Group – pour entrer dans la danse, mais l'apparition décevante de la marque à Baselworld, avec la montée en puissance spectaculaire de Graff, au même endroit, avec la plus fabuleuse collection de pierres précieuses jamais exposée à Baselworld, désigne plutôt Lawrence Graff comme le trouble-fête potentiel. À moins qu'un intervenant extérieur ne vienne doper les ambitions de Chopard... 
◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (5) : tiens, puisqu'on parle de la maison Harry Winston, il semblerait que l'hémorragie de l'encadrement ait commencé ! On ne parle pas des équipes horlogères, dont on retrouve les CV sur les bureaux de direction de tous les concurrents, mais bien de l'état-major. Après huit ans de maison sous plusieurs directions, Guillaume Béteille – qui officiait comme responsable régional des ventes Europe-Afrique-Russie (auparavant : ex-Cartier, ex-Girard-Perregaux) – devient le nouveau vice-président et responsable commercial international de la jeune marque de haute joaillerie connectée Savelli (révélation Business Montres du 5 février dernier). Un poste de fortes responsabilités dans une maison à fort potentiel, qui vient d'ailleurs de lever plusieurs millions pour financer son développement (Business Montres y reviendra ces jours-ci). Où va-t-on si les petites marques créatives se mettent à détourner les cadres supérieurs des grandes manufactures... 
◉◉◉◉ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE (1) : on devrait en savoir un peu plus ces jours-ci sur le nouveau règlement du GPHG 2014, ainsi que sur les nouvelles personnalités qui ont intégré le jury. Logiquement, pour cause de limitation du nombre de ces jurés autour des 25 membres, quelques autres personnalités n'en seront plus : il semblerait ainsi que les deux designers français Philippe Starck et Jean-Michel Wilmotte, aient fait défection, de même que les chanteurs vedettes de l'année dernière – John Mayer, toujours empêtré dans ses affaires de fausses Rolex (Business Montres du 19 mars) ou Herbert Grönemeyer. Dominique Fléchon, l'historien de la Fondation de la Haute horlogerie, n'est plus sur la guest list – ce qui ne fait qu'affaiblir la minorité francophone (France, Suisse) de ce jury, désormais de plus en plus anglo-saxon. Comme Business Montres (28 avril) l'avait révélé, on annonce l'arrivée dans ce jury de Philippe Dufour [on ne présente plus le « trésor vivant » de la vallée de Joux], de l'expert William Rohr (TimeZone), du journaliste japonais Takeshi Matsuyama ou du journaliste chinois Zhixiang Ding (Chronos China). Des professionnels de la distribution devraient les rejoindre (Abdul Hamied Seddiqi et René Beyer). Quelques invités surprise ne sont pas à exclure dans les prochaines semaines... 
◉◉◉◉ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE (2) : côté règlement intérieur, beaucoup d'innovations pour donner à davantage de marques la possibilité de décrocher davantage de récompenses, comme l'avait anticipé Business Montres (15 avril). L'ancien Prix de grande complication a ainsi été « ventilé » en plusieurs prix : montre chronographe, tourbillon, montre calendrier, montre à écouter et Exception mécanique. Soit cinq prix supplémentaires, qui portent à 19 le nombre des lauréats 2014. Il y manque toujours [nous y reviendrons aussi souvent qu'il le faudra, surtout l'année de l'explosion des smartwatches] un prix de la montre électronique et, sans doute, des prix annexes qui ne récompensent pas des montres, des marques ou des hommes, mais des initiatives ou des opérations innovantes au service des montres [on pense ici aux vitrines, aux campagnes de publicité, aux photographies, aux métiers spécialisés de l'amont industriel, etc.]. Pour la direction du GPHG, il s'agissait à la fois de « désengorger » les anciennes catégories, devenues absurdement trop concurrencées [à quoi rimaient les 31 montres inscrites en Grande complication ou les 27 montres inscrites en Innovation pour le GPHG 2013 ?], et d'encourager les marques absentes à tenter leur chance pour des prix inédits : le dépôt des candidatures se fera, comme d'habitude, à la fin juin. Il est prévu, comme en 2013, de ne citer le soir de la remise des prix que la marque gagnante de chaque récompense, sans classement des six montres présélectionnées pour ce prix par le jury. Business Montres publiera ces jours-ci, dès que les détails du réglement intérieur seront connus, son traditionnel « Mode d'emploi du GPHG 2014 »... ◉◉◉◉ PATEK PHILIPPE : pour amorcer la célébration du 175e anniversaire de la manufacture, un détour par les excellentes animations présentées sur le site, avec notamment quelques vidéos dont on regrettera qu'elles ne soient pas sous-titrées en français (ci-dessus et ci-dessous). Une histoire de Patek Philippe, en images et en textes sobres... ◉◉◉◉ SWATCH GROUP : quand on l'embête, Nick Hayek appelle les flics ! Au lieu de se battre sur le terrain, par des innovations créatives et accessibles, face au déferlement prévisible des smartwatches, et au lieu de contrer Apple par une offre concurrentielle attrayante, le patron du Swatch Group préfère s'expliquer dans les prétoires plutôt que dans les vitrines : sa porte-parole confirme une information Business Montres du 27 novembre dernier concernant différentes actions judiciaires entreprises contre Apple pour contester le dépôt de la marque iWatch [et I'm Swatch] sur de nombreux marchés ! Complément d'informations à ce sujet, analyses et mise en perspective : Business Montres du 4 mai... ◉◉◉◉ UN PEU DE TOUT SUR PRESQUE RIEN : chez Audemars Piguet, Pascal Narbeburu avait (en vain) tenté de remplacer Bruno Moutarlier comme directeur industriel. Pour remplacer Pascal Narbeburu, un « collège manufacture » de trois personnes vient d'être nommé, avec le directeur de la production, le directeur qualité et le directeur des achats. Trois pour un ? Une bonne idée pour maintenir les emplois horlogers... ◉◉◉◉ Que se passe-t-il à Besançon pour les 24 Heures du Temps ? Une manifestation sans équivalent à ce jour, avec la mobilisation de toute une ville au service de ses traditions horlogères (voir document ci-dessus) et une série d'événements comme on n'en a encore jamais organisé en France – il y a sera notamment question du Made in France appliqué aux montres... ◉◉◉◉ Quelle est la nouvelle montre de l'ex-président Sarkozy ? Ni une Patek Philippe, ni une Girard-Perregaux, ni une Breitling, ni une Rolex (Business Montres du 3 mai). Alors, une simple montre de jogging ? Pas sûr : faisons confiance à la sagacité de nos lecteurs... ◉◉◉◉ 300 % de souscription (30 000 euros récoltés pour 10 000 euros visés), c'est le bilan très positif de la campagne de financement collaboratif lancé par la toute jeune marque française Charlie Watch : tout juste sortis de leur école commerciale (ESSEC, Paris), les « Pieds-Nickelés » de la nouvelle horlogerie prouvent qu'ils ont tout compris de la micro-économie contemporaine. Il ne leur reste plus qu'à apprendre les lois du métier horloger : on peut leur faire confiance (repérage Business Montres du 5 avril)... ◉◉◉◉ Resilience Watch en souscription sur Indiegogo : la marque de David Rodriguez – symbole personnel d'une résistance à l'adversité (résilience) dont il a fait un concept horloger – se lance dans le financement collaboratif, en espérant le ver 180 000 euros [ce qui est singulièrement ambitieux] pour partager son projet et avancer dans son concept. Bon courage ! ◉◉◉◉ Alain Silberstein, pionnier à l'avant-garde de la création horlogère : un intéressant tourbillon dans le prochain dispersion d'Antiquorum à Genève. Le lot n° 45 (estimé 40 000-60 000 CHF) n'est autre que la toute première montre jamais réalisée dans un bloc de verre saphir : le boîtier de 38 mm ne compte que deux éléments (le boîtier avec son verre intégré et le fond). Datée de 1994, cette montre était un exploit technique réalisé grâce au savoir-faire de la maison Stettler. C'est une des plus belles mises en évidence qui soit d'un mouvement horloger squeletté en toute transparence... 
▶▶▶ COMPILÉ RAPIDEMENTune séance de rattrapage pour ceux qui n'auraient paseu le temps de tout lire la semaine dernière... ◉◉◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : on ne peut pas tous les jours révéler à nos lecteurs le nom du futur directeur de Rolex, mais nos révélations au petit matin de vendredi, concernant le successeur de Jean-Frédéric Dufour chez Zenith ont également fait beaucoup de bruit dans le Landerneau horloger (Business Montres du 2 mai). D'autant que l'article contenait quelques autres révélations au moins aussi 
Ascension : une sculpture mécanique de Bob Potts (exposition à la MAD Gallery de Genève).
D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...