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LUNDI (accès libre) : Le Sniper entre le rire du Père Fouettard, le coup du Père François et l'arrivée du Père Noël

Dernière ligne droite avant Noël, alors que les vacances horlogères ont assoupi les machines dans les watch valleys : la moulinette à rumeurs n'en fonctionne pas moins à plein régime, alors que se profile une bataille du côté des marques de joaillerie, terrain où le Swatch Group vient de terrasser Tiffany & Co...  ▶▶▶ ces jours-ci,LE SNIPER A...  


Dernière ligne droite avant Noël, alors que les vacances horlogères ont assoupi les machines dans les watch valleys : la moulinette à rumeurs n'en fonctionne pas moins à plein régime, alors que se profile une bataille du côté des marques de joaillerie, terrain où le Swatch Group vient de terrasser Tiffany & Co...

 
 ces jours-ci,
LE SNIPER A... 
 
 
 
 DÉCOUVERT
qu'on a fait à Richard Mille le coup du père François...
◉◉ Pour avoir été le premier à annoncer [sans sans de bonnes raisons], puis à désannoncer [toujours avec de bonnes raisons, mais sans la moindre confirmation officielle], les négociations très poussées entre le groupe Kering de François-Henri Pinault et Richard Mille, Business Montres a suivi de près tout le dossier, dans lequel il ne manquait qu'un élément-clé : qui avait décidé de renoncer à cet achat au sein du groupe Kering, où François-Henri Pinault semblait très chaud. Certes, il y avait quelques raisons objectives de rester prudent face à cette perspective de rachat, mais c'est l'intervention personnelle de François Pinault qui a fait pencher la balance du côté du refus : un survol rapide des éléments du dossier a convaincu le fondateur du groupe de la disproportion entre les actifs réellement achetables et le prix exigé pour l'ensemble. La mariée était belle, mais elle a paru trop évanescente à François Pinault, qui n'a pas la passion de son fils pour les montres. Peu importe, d'ailleurs, puisque il semblerait que Richard Mille ait repris les négociationsavec d'autres racheteurs potentiels – cette fois sans attaches horlogères précises...
 
 
 
 DISCERNÉ
dans les vallées un délit de « sale gueule » anti-chinois...
◉◉ L'ère (insupportable) du soupçon, c'est quand on soupçonne ceux qui ont des têtes de suspects. En d'autres termes, c'est le délit de faciès, qui consiste à prêter aux « méchants » supposés de méchantes intentions, uniquement parce qu'ils ont une réputation de méchants potentiels. L'actualité pressante de la watch valley, c'est aujourd'hui la reprise des licenciements dans certaines manufactures des grandes groupes. Des délestages de personnels qui s'opèrent en douce, pincée par pincée, semaine après semaine, comme le confirme le syndicat Unia : par petits paquets réguliers, on peut se passer d'une négociation collective et on n'attire pas l'attention ! Au lieu de s'intéresser à cette évolution de l'emploi, la presse locale préfère s'inquiète de ce qui pourrait, éventuellement, se passer demain chez Corum – où il ne s'est toujours rien passé côté licenciements. On se souvient que la manufacture indépendante Corum avait été rachetée au printemps dernier – et donc sauvée du désastre – par le groupe industriel et commercial chinois Haidian, déjà propriétaire de la manufacture Eterna (révélation Business Montres du 24 avril 2013). Comme ces actionnaires sont chinois, et uniquement parce qu'ils sont chinois [donc fourbes, cruels, voleurs et tricheurs comme dans les bandes dessinées : rayez les mentions inutiles], on les imagine préparant en douce le rapatriement de Corum en Chine, où ils cuisineraient des montres Corum Made in China, et planifier la liquidation des activités de la marque dans le canton de Neuchâtel. Que s'est-il donc passé pour alimenter de telles rumeurs et alarmer ainsi des journalistes qui préfèrent visiblement passer à la loupe la paille dans l'oeil des investisseurs chinois plutôt que la poutre dans l'oeil des grandes puissances locales ? Antonio Calce, le président de Corum, a beau affirmer, sans crainte d'être démenti, qu'il n'a licencié personne, ni aucun plan social en vue, on ne le croit pas vraiment. Si ce n'est pas lui, c'est donc son frère chinois, comme dans Le loup et l'agneau de La Fontaine ! Il est vrai que les Chinois d'Haidian, qui ont totalement échoué – quand on se trompe de stratégie, c'est inévitable – dans leur relance de la manufacture Eterna, one partent pas avec un préjugé favorable. Le fond de l'affaire, c'est tout simplement qu'Antonio Calce s'est remis à plein temps sur ses dossiers de CEO. Depuis près de trois ans, il passait l'essentiel de son temps à chercher des repreneurs capables de garantir la survie d'Eterna et d'en préserver les emplois autant que l'outil de travail. Depuis six mois, il tente de définir un nouveau modus vivendi avec ses nouveaux actionnaires, mission d'autant moins évidente qu'elle est compliquée par une barrière ethno-culturelle évidente et par un fossé dans les pratiques professionnelles : personne chez Haidian n'a l'expérience de la gestion d'une marque de luxe. De retour à 100 % sur le pilotage de Corum, Antonio Calce (ci-dessous) a maintenant pour objectif de mettre en forme sa vision pour le développement de Corum dans les années à venir. Ce faisant, il a repéré, ici et là, dans certains de ses services, des surcapacités et des sous-performances. Reformater son dispositif pour adapter ses ressources à son activité est un acte naturel de management, chez Corum comme chez les grandes marques qui y procèdent subrepticement, pour les Chinois comme pour les Suisses...
 
 
 
 PRÉPARÉ
une rapide séance de rattrapage pour les distraits...
Des informations, des analyses, des commentaires et des indiscrétions qui n'ont été publiées qu'ici, et nulle part, en exclusivité, en priorité ou en toute liberté. La semaine dernière, pour ceux qui auraient manqué un épisode, il ne fallait surtout pas passer à côté...
◉◉ DES PERSONNALITÉS DE L'ANNÉE 2013 : dix personnalités qui ont marqué l'année horlogère, avec le choix final de Business Montres (20 décembre) pour désigner l'auteur d'un triomphe économique incontestable...
◉◉ DE LA REPRISE EN MAIN DE LA MANUFACTURE L.LEROY : Miguel Rodriguez, l'actionnaire (et propriétaire du groupe Festina) sonne la fin de la récréation et Gérald Roden confie à l'équipe Olivier Müller-Karsten Frassdorf le soin de relancer une marque qui se cherche depuis dix ans des raisons d'exister (Business Montres du 18 décembre)...
◉◉ DE LA MONTRE LA PLUS RAPIDE DU MONDE : mais c'est uniquement en plongée et elle est quand même très encombrante en plus d'être uniquement vendue en double sous peine de tourner en rond (accès libre : Rock'N'Horl)...
◉◉ DES SEPT PREMIÈRES MONTRES DE L'HIVER : dans nos pages « En vitrine », un coup de projecteur sur les nouveautés de Cartier, Corum, DeWitt, Hublot, Longines, Panerai et Swatch (Business Montres du 20 décembre)...
◉◉ DE LA CHRONIQUE « ATLANTIC-TAC » : c'est l'actualité des montres comme vous avez toujours rêvé qu'on vous la raconte sans jamais oser le demande. Au programme : « Le swing de l’araignée brésilienne, l’apesanteur en transparence et le petit coussin qui regarde passer la Lune, mais aussi le perroquet nourri aux pétales de rose, la céramique dopée aux micro-arcs électriques et le plastique qui rend les robots paresseux » (accès libre : Business Montres du 20 décembre)...
◉◉ ET DE TOUTES LES DÉCOUVERTES DE LA SEMAINE : la nouvelle Swatch Sistem51 (Le Sniper du lundi), la plongeuse la moins identifiable du marché (Business Montres du 17 décembre), la nouvelle 1588 à plaque d'immatriculation de Julien Coudray (Business Montres du 18 décembre), la montre-araignée du boxeur chouchou d'Hublot (Le Sniper du lundi), la fausse publicité Aubade pour la vraie Polio Watch de Marc Alfieri (Le Zapping du mercredi), le marketing d'embuscade pré-olympique de Nike (Business Montres du 16 décembre), l'embrouille Chanel contre Cartier sur Madison Avenue, à New York (Les SMS du mardi), les chevaux maladroits et la Grande muraille ratée du zodiaque Jaquet Droz (Business Montres du 18 décembre), etc...
 
 
 
 AIMÉ
les heures bleues réservées aux Ambassadeurs...
◉◉ Récompensée par une Aiguille d'or (récompense surpême) au récent Grand Prix d'Horlogerie de Genève, la montre Echappement Constant LM de Girard-Perregaux (« LM » pour Luigi Macaluso, le précédent propriétaire de la manufacture, qui avait été l'instigateur de ce développement technique, en 2008) est une révolution dans les beaux-arts mécaniques du temps. Le coeur de la montre ne bat plus au rythme du fameux tic-tac (principe de l'ancre suisse), mais il trouve une remarquable stabilité dans l'instabilité (alternance compression/flexion) d'une lame en silicium qui a une épaisseur six fois moindre que celle d'un cheveu. Peu d'énergie dépensée pour flamber cette lame, mais aussi peu pour relancer le balancier : c'est le principe révolutionnaire d'un échappement à force vraiment constante dans ses performances – un rêve pour tous les horlogers méchaniciens depuis le XVIIIe siècle. Preuve de cette faible consommation d'énergie : les 168 heures de réserve de marche (pas loin d'une semaine). C'est cette montre Echappement constant, par ailleurs remarquablement architecturée (voir le verso, ci-contre) que Les Ambassadeurs (leader suisse de la distribution dans la haute horlogerie) ont choisi pour célébrer leur cinquantième anniversaire : cette pièce unique est décoré d'un compteur des heures cerclé de bleu, couleur rappelée par l'aiguille centrale des secondes et soulignée par le bleu du silicium de l'échappement à force constante. Le fond est gravé des dates 1964-2014 et du pictogramme de l'anniversaire, ainsi que du rappel de la pièce unique (mentions qu'on retrouve sur la plaque gravée du coffret de la montre). Esthétiquement, c'est très réussi...
 
 
 
 REPÉRÉ
chez Hanhart la fin de partie pour Jan Edöcs...
◉◉ Une nouvelle séquence pour nos chaises musicales : en poste comme CEO intérimaire à la manufacture Hanhart, dont il était consultant pour le Consalve Group qu'il dirige, Jan Edöcs (ex-Milus) a remis en forme une marque déstabilisée par le départ de l'équipe précédente, dont Thomas Morf (ex-Carl F. Bucherer) était responsable. L'actionnaire d'Hanhart renonce à l'assistance de Jan Edöcs, qui était épaulé par Rocherich Hess (ex-Montblanc). Ensemble, avec une participation épique et inattendue à Baselworld, ils avaient enrayé l'hémorragie financière d'une marque structurellement déficitaire depuis des années. Leur mission de « nettoyage » est terminée. En 2014, toutes les activités (notamment suisses) seront rapatriées en Allemagne, à Gütenbach (en Forêt-Noire, berceau historique de la marque), les grands projets comme le mouvement manufacture ou la ligne HDSpro (acier 100 fois plus résistant aux rayures) étant provisoirement gelés. Il semblerait également qu'un changement d'actionnaire se prépare, le groupe Gaydoul (actuel propriétaire, à hauteur de 80 %, apparemment démotivé pour son engagement dans certaines marques de luxe) pouvant passer la main au groupe DKSH, déjà propriétaire de Maurice Lacroix et d'autres entreprises horlogères : la rumeur – non confirmée – a été lancée par le magazine alémanique Bilanz et reprise dans la Sonntagszeitung, mais il est également question  de nouveaux actionnaires, notamment allemands, qui agiraient par « patriotisme économique ». Entre Hanhart et les Allemands, l'histoire d'amour est aussi ancienne que la passion germanique pour les montres militaires, mais le chronographe d'aviation Hanhart était quand même la montre préférée de Steve McQueen [mais oui, le Steve de Rolex et de TAG Heuer]. La preuve ci-dessous...
 
 
 
 NOTÉ
quelques in-10-crétions à la volée, en vrac et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : remue-ménage au sommet pour la manufacture Antoine Martin, nouvelle maison fondée par le créateur horloger Martin Braun. Bruno Jufer (ci-contre), qui en était le dynamique CEO depuis 2010 [et qui a fortement contribué à la crédibilisation de la marque], quitte l'entreprise. Martin Braun – qui n'a pourtant rien d'un aigle du management – reprend lui-même les fonctions de CEO. Rendez-vous à Baselwold pour découvrir de nouvelles merveilles mécaniques – au moins celles qui étaient dans les tuyaux...
 
◉◉ CHAISES MUSICALES (rappel) : bien suivre l'atterrissage d'Alexandre David (ex-MB&F, ex-Ikepod) chez Linde Werdelin, dont il dirigera les opérations commerciales en Europe (Business Montres du 19 décembre). De même, ne pas perdre des yeux l'arrivée chez L.Leroy de deux personnalités de la haute mécanique – Olivier Muller (ex-Laurent Ferrier) et le constructeur Karsten Frassdorf (ex-Heritage Watch Manufactory), lequel devrait d'ailleurs regarder de plus près ce qui se passe chez MHVJ, le bras armé du groupe Festina dans la haute horlogerie (Business Montres du 18 décembre). Guillaume Tripet, qui gérait le développement de L.Leroy, quittera l'entreprise dans les premières semaines de l'année, dès que l'équipe qui oeuvrait dans l'atelier de Besançon sera rapatriée en vallée de Joux. Enfin, garder dans le radar Aurel Bacs, qui quitte ces jours-ci la direction du département Montres de Christie's : c'était notre homme de l'année 2013 (Business Montres du 20 décembre)...
 
◉◉ RUMEURS & MURMURES : on parle beaucoup, dans la communauté bancaire, de la revente de quelques maisons joaillières de renommée international. La joaillerie est un terrain de manoeuvres que Business Montres considère comme le prochain champ de bataille des groupes : c'est pourquoi les rumeurs concernant Chopard [vente très improbable dans la configuration actuelle de la famille], Damiani [probabilités plus fortes de cession à un nouveau pack d'actionnaires, mais sans doute pas aux actuels géants du luxe dont on voit la main partout], H. Stern ou Buccellati [deux maisons indépendantes éventuellement rachetables] ne sont pas indifférentes. Même si elles sont loin d'être crédibles. De même, si les Qataris persistent dans leur reculade actuelle par rapport aux industries du luxe, le retour sur le marché de Tiffany & Co – dont ils sont l'actionnaire de référence, à hauteur d'environ 15 % – pourrait exciter de nouveaux appétits, mais sans intéresser les groupes de luxe, déjà bien équipés dans ce domaine (hormis sans doute Kering)...
 
◉◉ SWATCH : on en revient encore à cette histoire de rotor semi-transparent, idée de Vianney Halter cédée aux Swatch Group, mais revendiquée en antériorité historique par Pierre Koukjian, le fondateur des montres deLaCour (Business Montres du 17 décembre). En fait, un brevet de 1929 devrait les départager : il a été déposé à Genève sous le n° 143443 par René Philippe Jaccard, qui a conçu une « pièce d'horlogerie dont le remontage s'effectue automatiquement » [rappelons que, à cette date-là, Rolex dispose déjà de montres automatiques à rotor central, mais les brevets Rolex pour cette invention ne semblent pas exister]. Le dispositif Jaccard consiste à aménager un... « couloir circulaire » tout autour de l'intérieur du boîtier pour y faire circuler, à 360°, sur des roulements à billes, une masse de remontage qui porte un bras relié au barillet (illustration ci-dessous retrouvée dans le n° 47, daté de l'an 2000, de l'excellente revue de l'Association française des amateurs d'horlogerie ancienne). Le centre de la montre est ainsi dégagé : une fois de plus, les anciens avaient déjà trouvé des solutions à nos problèmes contemporains...
 
 
◉◉ CORUM : ouverture prochaine, à Paris, dans le quartier très horloger de la rue Pierre-Ier de Serbie (pas très loin de Dubail et d'Arije), d'une boutique Corum qui a été confiée à une équipe de Kronometry1999 (Walter Ronchetti). Ce sera la première boutique parisienne de Corum : un indice de l'optimisme commercial de son actuelle direction et de la confiance de ses réseaux (voir nos informations ci-dessus).
 
◉◉ RALPH LAUREN : retour au réalisme avec les nouvelles versions de la Stirrup (montre-étrier), qui n'est plus facturée que 1 700 euros (ci-contre : version de base en acier, sachant qu'il existe aussi des versions en or plus ou moins serties).
 
◉◉ SWATCH GROUP : La Cour d’arbitrage néerlandaise NAI (Netherlands Arbitration Institute) a rendu son jugement dans le litige opposant Swatch Group à Tiffany & Co, après la rupture du contrat de licence signé en 2007 par Nicolas Hayek et dénoncé par son fils en 2011. Cet arrêt condamne Tiffany & Co à payer 402 millions de francs suisses de dommages et intérêts au Swatch Group, tout en déboutant Tiffany & Co de sa contre-plainte et contre le Swatch Group en mars 2012, quatre mois après le dépôt de la plainte du Swatch Group contre Tiffany & Co, qui réclamait par cette contre-plainte 542 millions de francs suisses au groupe suisse. Une victoire juridique incontestable pour le groupe, même si Nick Hayek chiffrait initialement son préjudice à 3,8 milliards de francs suisses. Tout en plombant les comptes de Tiffany & Co (qui n'avaient pas besoin de ce boulet), ces 402 millions compensent à peu près le montant des 450 millions de dollars dépensés par le Swatch Group pour racheter (hors endettement) la marque Harry Winston, sur laquelle reposent désormais les espoirs de Nick Hayek pour contrer Cartier ou Bvlgari – ce qui était l'objectif stratégique initialement assigné à la licence Tiffany & Co. Tiens, au fait, cette victoire judiciaire est un nouveau bon point à attribuer à Nayla Hayek (qui gérait cette licence Tiffany & Co : boutique ci-dessous) pour justifier encore mieux sa nomination par les « personnalités de l'année 2013 » (Business Montres du 20 décembre)...
 
 
◉◉ MORITZ GROSSMANN : installée à Glashütte, au coeur de la Saxe horlogère, la manufacture Moritz Grossmann porte les espoirs d'une nouvelle horlogerie saxonne, moins prisonnière de ses codes mais tout aussi innovante (« Un sacré coup de jeune à Glashütte » : Business Montres du 2 octobre 2010). Le tourbillon Benu témoigne de cette volonté d'avancer sans forcément remettre ses pas dans ceux des générations précédentes : il s'agit d'un tourbillon volant de 16 mm de diamètre, qui fait sa révolution en trois minutes [ce qui n'est pas très courant et qui indique que le mouvement n'a pas été acheté « sur étagère »], mais il exprime le temps dans une logique de régulateur pas vraiment néo-classique avec un double compteur (heures à droite, secondes à gauche et minutes au centre), avec un secteur gradué qui précise, au centre de la montre, les minutes qui ne seraient pas décomptées par la minuterie circulaire (pour cause d'ouverture du tourbillon). On y lit donc parfaitement les minutes entre 25 et 35, avec un équilibrage très esthétique du cadran. Le mouvement manufacture est équipé d'un dispositif de blocage du balancier pour une mise à l'heure ultra-précise, à la seconde près [les Allemands sont très friands de ce genre de raffinement], avec un poussoir latéral pour relancer la marche du mouvement...
 
 
◉◉ MARQUES : « Comment provoquer le désir pour les marques quand il n'y a plus d'envie ? », surtout avec des consommateurs qui ont perdu leur pouvoir d'achat au moment même où ils gagnaient du pouvoir sur les marques. Bonne question que se pose Olivier Saguez (Saguez & Partners) dans Admirable Design : « La chute du pouvoir d’achat a laissé la place à la baisse du vouloir d’achat. Désormais, l’acte d’usage prime sur l’acte d’acquisition, dont l’objectif était de posséder. En passant de l’un à l’autre, le consommateur d’aujourd’hui fait preuve de plus de discernement et de pragmatisme. Très vigilant sur ce qui lui est strictement utile et sur le juste prix, il est moins captif vis-à-vis des marques. Il tempère ses ardeurs mais ne renonce pas. Son comportement s’adapte au contexte économique : plus malin, il reprend la main pour développer des modes de consommation innovants. (...) Paradoxalement, à des attentes très fonctionnelles comme le prix ou l’immédiateté, auxquelles répondent les nouvelles technologies, s’ajoute un désir de rêve et d’évasion. Si une partie de leur vie se passe sur le web et les réseaux, de nouveaux modes de vie comme le nomadisme et l’économie collaborative ont modifié en profondeur leur comportement de consommation vers une tendance de fond qui accorde de plus en plus d’importance à la relation humaine et à l’usage »...
 
◉◉ PRÉVISIONS 2014 : si vous aimez vous offrir un grand frisson, amusez-vous à découvrir les dix prédictions « scandaleuses » – ou, du moins, politiquement incorrectes – de Steen Jakobsen, l'économiste en chef de la Saxo Bank (condensé vidéo ci-dessous). L'homme a parfois fait mouche, sinon souvent, dans le passé. Peu importe d'ailleurs ses qualités de cartomancien puisque, comme il l'explique lui-même, « les prévisions sont surtout faites pour faire réfléchir » – l'exactitude de leur réalisation devient donc secondaire. Dans son programme 2014 : une sévère taxation des patrimoines en Europe [que d'émotions pour les collectionneurs de montres !], un triomphe des partis populistes aux prochaines élections européennes [de quoi augmenter encore le marasme politico-économique des institutions européennes], l'explosion de la bulle boursière néo-technologique, qui condamne les ambitions d'Amazon ou de Twitter, un effacement de la dette publique par la Banque du Japon, ce qui pourrait relancer l'inflation pour le yen [gros souci pour les investisseurs, mais aussi pour le marché local du luxe], une phase critique de déflation pour l'économie américaine [ce qui renchérirait au-delà du supportable le prix local des montres suisses – exactement comme pendant la crise du quartz, voici près de quarante ans], la récession qui frappe l'Allemagne, ce qui torpillerait tout espoir de relance en Europe (avec un effondrement du CAC 40 français) ou l'écroulement des monnaies des pays émergents comme le Brésil, l'Inde, la Turquie ou l'Afrique du Sud [adieu, veau, vache, cochon pour les « colosses aux pieds d'argile » qui portaient les derniers espoirs des marques de luxe]...
 
 
 
 
 
 
 IN MEMORIAM
Dominique Tadion nous a quittés...
 La responsable de la communication de la FHH (Fondation de la haute horlogerie) nous a brutalement quittés à la fin de la semaine dernière, pendant son sommeil. Elle n'avait pas encore cinquante-cinq ans. Longtemps responsable de la communication de Rolex, maison où elle était entrée très jeune, en sortant de l'université, et où elle avait passé une vingtaine d'années, elle avait renoncé à ses fonctions peu après le limogeage de Patrick Heiniger, dont elle se sentait très proche et qu'elle aura protégé jusqu'à la fin. Passée ensuite par la manufacture Roger Dubuis, elle s'était récemment passionnée, au sein de FHH, pour la culture horlogère et pour la transmission de ce patrimoine séculaire : une seconde vie commençait pour elle. C'était un caractère entier et décidé [dans sa vie familiale et dans ses affections comme dans sa vie professionnelle]. C'était surtout une personne d'une immense qualité en même temps qu'une femme d'une exigence morale totale, ce qui la faisait s'engager sans arrière-pensées et en toute loyauté. Elle nous manquera beaucoup et nous pensons tout particulièrement, en cette veille de fêtes, à ses chers enfants, qui étaient l'étoile polaire de son existence, et à tous les amis qui la pleurent. Adieu, Dominique...
 
 
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