LUNDI (accès libre) : Le Sniper joue au cricket, fait du ski, découvre un berceau, repère les nouveaux hippies, commente le chômage technique et adore les histoires d'amour à la chinoise...
Pourquoi l'éco-système connecté chinois sera le biotope idéal pour la carpo-révolution et pourquoi Hublot, qui ne manquait pas de sports de référence, a d'excellentes raisons de miser sur le cricket (sport dont tout le monde se moque en Europe)... ▶▶▶ Cette semaine, le Sniper du lundi a...NOTÉ QUELQUES INFOS à la volée, en vrac, en bref et en …
Pourquoi l'éco-système connecté chinois sera le biotope idéal pour la carpo-révolution et pourquoi Hublot, qui ne manquait pas de sports de référence, a d'excellentes raisons de miser sur le cricket (sport dont tout le monde se moque en Europe)...
▶▶▶ Cette semaine, le Sniper du lundi a...NOTÉ QUELQUES INFOS à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté éditoriale... ◉◉◉◉ HUBLOT SUR UN NOUVEAU TERRAIN SPORTIF : Ricardo Guadalupe (Hublot) ne manquait pas de sport de référence pour porter l'image de sa marque. Entre le football, le basket et la F1 [plus tout le reste], il avait déjà fort à faire. Le voici sur un des sports les plus populaires au monde, sauf sur le continent européen : le cricket ! Sa montre Classic Fusion Chrono Cricket (ci-dessus) est intéressante à décoder sur plusieurs plans : d'abord, le marketing. Ce sport est ultra-puissant sur deux marchés-clés : l'Inde et l'Australie, en plus du Pakistan, de la Nouvelle-Zélande, des Émirats, du Canada, des Etats-Unis ou de l'Afrique du Sud. Il est étonnant que personne n'y ait cru avant Hublot ! Ensuite, le bracelet est triplement surpiqué comme une balle de cricket, couleurs comprises : pas un amateur ne s'y trompera. Enfin, regardez les aiguilles des secondes du chronographe : elles sont en forme de batte ; notez aussi les trois marques en applique à 12 h : ce sont les triples piquets d'un guichet de cricket. L'harmonie des couleurs et de l'or rose est indéniable. Encore une série limitée. Évidemment, puisqu'on trouve sur le fond saphir le logo de l'ICC Cricket World Cup 2015. Emballez, c'est gagné ! 
◉◉◉◉ EN A-T-ON VRAIMENT FINI AVEC LE BLING-BLING ? Pas évident du tout quand on découvre l'esprit de la nouvelle collection Maison Martin Margiella dessinée par John Galliano (ex-Dior). Un luxe pas très porté sur la sobriété (ci-dessus), avec un côté Arcimboldo qui aurait partouzé avec un plateau de fruits de mer. Une « galliânerie » de plus ? Pas sûr : le créateur a un instinct très sûr pour repérer, sinon créer, les tendances à venir. Il pourrait bien avoir senti monter le néo-baroque qui nous guette en réaction au pessimisme grisâtre d'aujourd'hui... 
◉◉◉◉ SI L'ANNÉE DE LA CHÈVRE VOUS FAIT RÊVER... Nous avions manqué la proposition Piaget dans la série des biquettes plus ou moins cornues imaginées en Suisse pour célébrer l'entrée dans l'Année de la Chèvre. Une montre dans la lignée des précédentes pièces zodiacales de la marque, traitée en grisaille émaillée cloisonnée (camaieu de gris obtenu en émail grand feu)... ◉◉◉◉ « IMPOSE TON STYLE SUR LES PISTES » : jolie initiative de Timefy, qui propose des montres normales pour des gens normaux quand ils partent en vacances normales dans des stations de ski normales. « En quête d’action et d’aventures ? Le hors-piste ne te fait pas peur, mais tu as besoin d’être bien équipé ? Les montres actives sont pour toi, les marques Electric, Nixon, LIP, Casio G-shock, Tsovet et Victorinox sauront te guider dans tes aventures en plein air. Tu pars profiter de l’air de la montagnen mais surtout bronzer sur les terrasses à 2 000 m d’altitude, tu veux allier sport et chic ? Tes meilleures amies seront La Clubmaster de Briston, une belle Tiger Head de Kenzo, le nato de Daniel Wellington et les montres Gold de Vuarnet. A 18 h, c’est l’heure de se balader et prendre son vin chaud dans le centre-ville ? Tu veux te démarquer de tous ces manteaux noirs et blancs ? A la recherche d’une montre colorée ou au concept décalé ? Les montres Ziiiro, Wewood, Komono ou Lexon sont faites pour toi. Et pour finir ta journée en beauté, quoi de mieux qu’une soirée entre amis autour d’une raclette party ? Mais attention à l’heure pour être au rendez-vous sur les pistes le lendemain à 9 h. Pour cela, on te propose les montres digitales Junghans, les Mondaines classique ou encore les analogiques Braun qui sauront ajouter la touche design chic à ton look. » 
◉◉◉◉ MONTRES CONNECTÉES (1) : si vous voulez comprendre comment la carpo-révolution (« révolution du poignet ») nous sera imposé par les consommateurs chinois, lisez le dernier article de Marketing Chine sur le suréquipement des consommatrices locales en smartphones : « Une grande histoire d'amour » ! Les Chinoises ne vivent que par leur iPhone, mais il ne faut pas oublier que si Huawei, le troisième constructeur mondial, a écoulé 74 millions d'appareils en 2014, Lenovo, le « régional de l'étape », en a placé de son côté 94 millions (ajoutons-y Xiaomi, nouvel outsider, avec 61 millions). Plus de 500 millions de smartphones en circulation : un écosystème idéal pour y acclimater des smartwatches qui y vivront en symbiose et qui s'imposeront très vite comme aussi indispensables que les smartphones –surtout auprès des femmes. Si 10 % de ces utilisateurs de téléphones intelligents optent pour la montre connectée assortie, c'est 50 millions de nouveaux objets de poignet déjà placés ! Moralité : même si les marchés européens paraissent traîner les pieds en rechignant à adopter ces nouvelles montres intelligentes, c'est sur le continent asiatique que se jouera le basculement définitif du marché entre la montre traditionnelle et la montre connectée. S'il y a une chance de survie pour les opérateurs horlogers classiques (notamment suisses), c'est en proposant des concepts connectés innovants et malins à ces early adopters asiatiques, plus que jamais friands de nouveautés à exhiber... 
◉◉◉◉ MONTRES CONNECTÉES (2) : à suivre de près [c'est pour l'instant non officiel et non autorisé], le projet ultra-secret de mise en place d'une boutique Apple aux Galeries Lafayette. La célèbre coupole de verre (ci-dessus) ferait un extraordinaire berceau pour la future Apple Watch, avec le double atout de s'adresser à un public populaire (ni geek, ni amateur des montres classiques, mais gros consommateur d'applications de vue quotidienne) et aux gros bataillons des touristes asiatiques qui ne manquent jamais de faire le détour par le boulevard Haussmann pour leur global shopping. Ceci pour bien comprendre que la carpo-révolution ne passera pas par les boutiques horlogères spécialisées, ni par les forums horlogers, mais les canaux populaires de diffusion des innovations à forte valeur ajoutée sociale... 
◉◉◉◉ LES BONNES HABITUDES D'ULYSSE NARDIN : chômage technique chez Ulysse Nardin (de 20 % à 60 % du personnel, selon les ateliers) ? Il aurait été anormal qu'il n'en soit pas ainsi : la marque réalise une part très importante de son chiffre d'affaires dans l'espace grand-russe, où les ventes de montres de luxe sont en chute libre, à quelques exceptions près, pour cause de crise en Ukraine et de sanctions économiques internationales contre l'économie russe. Si on ajoute à ce facteur très lourd le renchérissement du franc suisse et l'effondrement du prix du pétrole [adieu, pétro-oligarques aux poignets flamboyants !], la situation devenait ingérable pour Patrick Hoffmann, le directeur général d'Ulysse Nardin. Formé à l'école de Rolf Schnyder (l'ancien propriétaire, qui avait ressuscité la marque), Patrick Hoffmann en applique les meilleures recettes [qui sont très loin d'être celles des autres marques en temps de crise] : lever le pied quand les ventes se contractent et réduire la production pour éviter d'engraisser les stocks, notamment chez les détaillants, pour éviter un pourrissement ultérieur de la marque sur les marchés parallèles. Ralentir la production, c'est aussi éviter de trop fortes tensions de trésorerie, mais c'est forcément faire fonctionner la manufacture au ralenti si on ne peut pas disperser ses équipes techniques. Patrick Hoffmann, qui a piloté le rachat de la marque par le groupe Kering, n'a sans doute pas procédé à ces mesures de réduction de la production sans en référer à son actionnaire, qui l'a donc acceptée. Selon nos sources internes, Ulysse Nardin n'a pas tant souffert que ça de la pause économique prolongée sur le marché russe, principal débouché historique de ses montres : l'année 2014 a été une année « plate », à l'équilibre [à peu près dans les limites de la performance de l'ensemble de la branche], alors qu'on pouvait redouter le pire. L'aide du groupe devrait permettre à la manufacture de se rédéployer sur d'autres marchés en 2015, pour compenser la faiblesse ponctuelle sur le marché russe. On en conclura qu'un vent mauvais souffle fort sur la maison, mais que les murs et la toiture tiennent bon. Pour l'instant... ◉◉◉◉ PEUT-ON VOIR RENAÎTRE UN BEST-SELLER HORLOGER dans une maison comme Gucci, récemment si malmenée sur ses marchés internationaux ? C'est tout l'enjeu de la mission du nouveau patron désigné par l'état-major milanais (chaises musicales : révélation Business Montres du 23 février). Il fallait un vétéran des grandes batailles de l'horlogerie pour remobiliser le dispositif horloger de Gucci et il fallait lui donner les moyens de sa mission : c'est fait et le groupe Kering a frappé fort. Reste maintenant pour ce nouveau patron à prouver qu'il était grand par lui-même, et non parce qu'il pilotait une grande marque... 
◉◉◉◉ L'AIGUILLE DES SECONDES LA PLUS ARTISTIQUE DE L'ANNÉE : ne cherchez pas la marque sur le cadran, vous n'y trouverez que la signature de l'artiste qui a créé le dessin de ce cadran. Les initiés auront reconnu le nom de Hans Erni, qui est un des plus grands artistes suisses encore vivants. Hans Erni va sur ses 106 ans, mais il tenait à nous laisser une montre pas tout-à-fait comme les autres, (facturée 350 euros et distribuée par la maison Bradford). Dommage que le plus reconnu internationalement des artistes suisses n'ait pas eu droit à une montre Swiss Made ou à une montre mécanique. Swiss Design, c'est mince pour un artiste comme Erni... Peu importe, puisque c'est l'aiguille des secondes qu'il faut admirer : elle est, en soi, une partie de l'oeuvre d'art. Son ballet se déploie autour de l'axe de la montre et elle crée une illusion d'énergie qui évoque les rythmes de la vie à travers le temps. C'est la bonne idée de cette montre qui n'aurait sinon pas grand intérêt, sinon pour les collectionneurs suisses d'Hans Erni, dont la signature à la colombe est gravée au dos de la pièce. 40 mm pour le boîtier qui vous posera en ami des arts et des lettres... 
◉◉◉◉ MAIS SI, MAIS SI, C'EST UNE GAMEBOY, mais elle est restylée dans un mode steampunk plutôt amusant (ci-dessus). Le plus amusant, c'est que la créatrice en est une femme, Elise Siegwald, qui travaille à Lyon. Ce n'est pas la première Gameboy à être ainsi retraitée en style pré-industriel, mais c'est une des plus amusantes et une des plus horlogères, puisque de nombreux rouages, des engrenages et des platines ont été intégrés dans cet étrange objet du temps...
◉◉◉◉ NOUVEAUX MÉDIAS OU VIEUX PULP MAGAZINES ? Pas de doute, les images controversées dans le goût Watch Anish (flingues, strings et nouvelle génération horlogère) ne sont finalement qu'une resucée des vieilles images des vieux pulp magazines, avec les mêmes obsessions machistes et les mêmes pulsions de domination et d'humiliation (Business Montres du 22 février). Pas de quoi avoir honte, mais encore faut-il assumer et ne pas se prendre pour un pionnier artistique et désintéressé de la nouvelle communication horlogère. L'autre problème, c'est que la morale collective a changé depuis la fin de l'âge d'or des pulp magazines : les femmes ne se laissent plus piétiner et les hommes ne rêvent plus seulement de les piétiner pour briller en société. Tout ce mâle univers de petites culottes, de flingues et de grosses bagnoles, c'est à la fois trivial et un peu ringard, même si c'est tout juste ripoliné avec un vernis de luxe. Aux marques de savoir si elles veulent être partie prenante de cet imaginaire un peu bas de plafond, aux relents de testostérone un peu rance... ◉◉◉◉ SI VOUS AVEZ MANQUÉ UN ÉPISODE... La semaine dernière, ce serait dommage d'être passé à côté de la superbe nouvelle montre connectée LG (l'amorce de la révolution du design pour les smarwatches : 16 février), du démontage historique fascinant de toute la légende Breguet n° 160, la fameuse montre Marie-Antoinette (18 février), des montres françaises à l'honneur dans notre chronique radio de L'Heure du temps (17 février), de la fin du système Iafriro à Singaour (19 février), du retour des pulp magazines chic sous camouflage numérique (voir ci-dessus : 16 février et 18 février), de l'incroyable histoire du client Vacheron Constantin éconduit dans une boutique de la marque parce qu'il avait le toupet d'avoir fait une bonne affaire (19 février), de la fatwa que pourraient lancer quelques religieux séoudiens contre Omega et le Swatch Group, accusés de blasphémer la Kaaba (19 février) et de nos chroniques habituelles (Atlantic-tac : 20 février ou À découvrir – Les 7 montres de la semaine : 21 février)... ◉◉◉◉ LE RETOUR DES HIPPIES ULTRA-CHICS : le retour de Poiray sur le devant de la scène était une des révélations de notre chronique Atlantic-tac (20 février) pour le site Atlantico. La nouvelle collection Poiray Flower – démarqué avec humour de l'ancien Power Flower des hippies – témoigne du renouveau créatif de cette marque française presque quadra, qui a réussi à maintenir son image intacte à travers ses vicissitudes managériales. Côté horlogerie comme côté joaillerie, Poiray a des nouvelles ambitions dont nous reparlerons cette semaine avec son co-manager venu d'une grande marque suisse. En attendant ce coup de projecteur, contentons-nous de la bague Poiray Flower (ci-dessous), dont les pétales sertis (montés sur des rotules) s'animent avec les mouvements de la main : un concept simple et spectaculaire, très facile à décliner (toutes pierres et toutes fleurs), qui préfigure une collection complète de joaillerie cinétique, précieuse et ludique. Clin d'oeil supplémentaire, que toutes les femmes apprécieront : le fond plat de la bague, qui permet de la poser en équilibre stable sur un bureau, quand on ne veut pas travailler avec, au doigt, un bijou dont les pétales s'ouvrent et se ferment... 
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