LUNDI (accès libre) : Le Sniper prêt à la nouvelle guerre des super-complications mécaniques, que Vacheron Constantin va rallumer au 260e jour de l'année 2015 pour fêter ses 260 ans...
C'est troublant : on constate que le lancement des montres les plus compliquées de l'histoire des objets du temps mécaniques accompagne ou précède généralement les périodes de crise pour l'industrie des montres. À méditer... ▶▶▶ Cette semaine, le Sniper du lundi a...REPÉRÉ QUELQUES INFOSnotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...
C'est troublant : on constate que le lancement des montres les plus compliquées de l'histoire des objets du temps mécaniques accompagne ou précède généralement les périodes de crise pour l'industrie des montres. À méditer...
▶▶▶ Cette semaine, le Sniper du lundi a...REPÉRÉ QUELQUES INFOSnotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ RÉTRO-TEASER #4 : Rétro-Teaser, c'est l’éditorial du lundi qui se propose de vous apprendre à regarder derrière pour essayer de comprendre ce qui va se passer devant… En vérité, c'est le grand calme plat dans l'actualité des montres, toutes les manufactures étant désorganisées par les jours fériés et les ponts du mois de mai. Business Montres vous a néanmoins proposé quelques séquences de bullshitologie (voir notre retour sur informations en bas de la page), une découverte des "licencements de croissance" (on réduit le personne quand ça va bien) chez Bvlgari et quelques belles tranches de rigolade avec les statistiques horlogères. Pour la semaine qui vient, ne pas manquer le lancement de la Boyfriend chez Chanel, le salon EPHJ à Genève et l'exposition sur les 30 ans des horlogers indépendants à La Chaux-de-Fonds. Avec une question lancinante : l'horlogerie a-t-elle encore besoin de créateurs indépendants ? On vous laisse réfléchir là-dessus. À la semaine prochaine… 
◉◉◉◉ L'OISEAU CHANTEUR DES FASTES BABYLONIENS : étonnante création de Frères Rochat, la maison qui a repris les traditions (automates et oiseaux chanteurs) des fameux Frères Rochat, dont les précieuses boîtes animées ont fait le tour du monde au XIXe siècle. Baptisée Saqr (le dieu faucon), cette version « babylonienne » (ci-dessus et en haut de la page pour le mouvement) est une pièce unique dont les différents détails s'inspirent de l'architecture mésopotamienne, comme les plans inclinés des zigourats (structures hélicoïdales dans le style de la Tour de Babel) ou les jardins suspendus de Babylone (évoqués par le mouvement en pesanteur dans la transparence de l'écrin. 288 diamants (au totale : 22 carats) pour le sertissage des piliers-spirales et une arabesque d'or pour figurer le nid de l'oiseau chanteur (trois mélodies en 12 demi-tons, dont une dérive de la 40e symphonie de Mozart). Un objet du temps à la fois contemporain et classique, dans la grande tradition des chefs-d'oeuvre de l'émaillerie-joaillerie genevoise... 
◉◉◉◉ UNE GROSSE OPÉRATION EN PRÉPARATION CHEZ VACHERON CONSTANTIN (1), qui ne nous annonce rien de moins, pour la prochaine rentrée, que la montre (de poche) la plus compliquée du monde. La seule image de l'échappement (ci-contre et ci-dessous) est magnifique et nous promet beaucoup de plaisir, sur plusieurs axes, avec une concentration de complications mécaniques dont certaines n'auraient encore jamais été vues dans le champ horloger. Le sérieux de la maison permet de penser qu'il ne s'agit pas d'un simple effet d'annonce. Il s'agit d'une commande spéciale, qui aura réclamé huit années de développement à une équipe spécialisée de trois horlogers, assistés par le département des commandes particulières de la manufacture (Atelier Cabinotier). Annonce prévue pour septembre prochain, à l'occasion des festivités du 260e anniversaire de la maison [le 17 septembre étant le 260e jour de l'année, on peut s'attendre à ce que l'intégralité de la pièce soit dévoilée ce jour-là], mais on en aura forcément beaucoup reparlé d'ici là... 
◉◉◉◉ VACHERON CONSTANTIN DANS L'HYPER-COMPLICATION (2) : bien entendu, la manufacture n'en est pas à son premier coup d'essai en matière d'ultra-complications. On se souvient de montres « Packard » (du nom de son commanditaire, en 1918 : cinq complications), « Boisrouvray » (neuf complications, 1928), « Fouad » (roi d'Egypte, neuf complications, 1929) ou « Farouk » (fils du roi d'Egypte précédent, 14 complications, 1934 : ci-dessous). À ce jour, la montre (de poche) la plus compliquée du monde reste la Calibre 89, lancée en 1989 pour les 150 ans de la manufacture Patek Philippe. Elle avait réclamé neuf ans de développement et de mise au point, sans moyens numériques, mais elle n'affiche pas moins de 33 complications, avec un mouvement de 1728 pièces frappé du Poinçon de Genève (24 aiguilles ; diamètre : 88,2 mm, épaisseur : 41 mm ; poids total : 1 100g). La deuxième montre dans l'échelle du record des complications est une autre Patek Philippe, la « Graves » (commandée par le milliardaire américain Henry Graves en 1925 et livrée huit ans plus tard), avec ses 24 complications : c'est aussi la montre la plus chère jamais vendue aux enchères [24 millions de dollars chez Sotheby's, en novembre 2014 – il semblerait que l'enchérisseur final ne soit pas le musée Patek Philippe]. Pour mériter le titre de « montre-la-plus-compliquée-du-monde », c'est le record à battre et on peut considérer qu'il est dans les capacités créatives et techniques de Vacheron Constantin. Il faut s'attendre à de sérieuses controverses sur la définition de ces « complications mécaniques », acceptées par certains puristes, mais rejetées par d'autres intégristes [exemple : le thermomètre Réaumur, complication horlogère ou non ?]. D'autant qu'on risque de reparler de la Calibre 89 dans l'actualité de la fin 2015, si la maison Sotheby's réussit l'exploit de remettre en vente une des deux montres [la série en comptait quatre] encore en mains privées et jamais repassées aux enchères depuis 1989... 
◉◉◉◉ RÉFLEXION AU PASSAGE SUR LES MONTRES ULTRA-COMPLIQUÉES (3) : y aurait-il un rapport entre les années de crise ou de pré-crise horlogère (1918, 1928, 1929, 1933, 1934, voir ci-dessus) et la création de montres qui surenchérissent dans la complication mécanique ? Est-ce une simple coïncidence si la « Graves » est revenue sur le marché en 2014 et si la nouvelle hyper-complication Vacheron Constantin est annoncée pour 2015, années de décroissance tendancielle pour les montres ? En tout cas, on ne peut que se féliciter de voir les über-riches d'aujourd'hui s'intéresser, comme les über-riches d'hier, à l'über-mécanique horlogère... ◉◉◉◉ POUR MÉMOIRE, LE RECORD DU MONDE POUR UNE MONTRE-BRACELET ULTRA-COMPLIQUÉE reste établi par l'Aeternitas Mega 4 de Franck Muller, avec ses 36 complications « visibles et invisibles » (Business Montres du 12 novembre 2009), cette ultra-complication de poignet étant immédiatement talonnée par l'Hybris Mechanica de Jaeger-LeCoultre. Deux jouets de milliardaires déjà livrés à plusieurs exemplaires... ◉◉◉◉ PUISQU'ON PARLE DE GRANDES COMPLICATIONS, et qu'on a parlé d'automates genevois un peu plus haut, un objet du temps exceptionnel arrive sur le marché ces jours-ci. On ne parle pas de l'extraordinaire collection d'automates dispersés par Sotheby's, à New York, le 11 juin prochain (voir notre chronique Osvaldo en liberté du 14 avril et la vidéo Business Montres Vision ci-dessus), mais de la pendule impériale chinoise (période Qianlong) qui sera adjugée le 20 juin chez Auctionata (ci-dessous) Elle avait été acquise par un collectionneur européen en Chine, au début du XXe siècle et elle est entrée ensuite dans différentes collections (dont celle de l'ancien Time Museum), mais celle-ci est d'autant plus rare qu'elle n'avait pas été produite en Europe, mais en Chine, dans ces ateliers de Guandong (Canton) qui réalisaient des pendules « à l'européenne », souvent sous la direction d'horlogers européens, mais avec des motifs décoratifs et des sujets typiquement chinois. Très bien documentée, cette rare pendule – qui devrait largement dépasser le million d'euros annoncé (il est fort probable qu'on sera plus proche des trois à quatre millions) – reprend le thème des Huit immortels sur le mont Penglai. Elle a été récemment restaurée dans différents ateliers suisses : à chaque heure ou à la demande, au rythme d'une mélodie (10 timbres), la cascade se met à couler, les Immortels bougent leurs membres et le décor s'anime du côté de la pagode et du symbole yin-yang... 
◉◉◉◉ UNE FIN DE PARTIE DIFFICILE POUR SLYDE : les agonies des marques indépendantes sont rarement une partie de plaisir. Chez Slyde (fin de partie annoncée par Business Montres le 12 mai dernier), les derniers salaires n'ont pas été payés – alors que le personnel a travaillé jusqu'au dernier jour – et les actionnaires se déchirent pour « remettre au pot » une dernière fois. Contrairement à ce que nous laissions entendre [et à ce que laissait entendre un des principaux actionnaires], les brevets d'animations digito-mécaniques qui fondaient le concept de la marque n'ont pas été revendus à qui que ce soit, ni Samsung [qui est plutôt en train de licencier ses équipes du département montres connectées], ni un autre opérateur de connexion horlogère. Ces développements logiciels n'étaient d'ailleurs pas sous Android, mais sous Tizen, ce qui rend leur exploitation ultérieure plus difficile. Estimation de la perte sèche pour l'actionnaire non horloger (qui a eu un comportement plutôt digne) : au moins deux millions d'euros – et autant pour les autres associés... 
◉◉◉◉ L'APPEL DU 18 JUIN EN VERSION BELL & ROSS : Carlos Rosillo et Bruno Belamich, les co-fondateurs de Bell & Ross, font un grand clin d'oeil à l'histoire en inaugurant leur nouvelle boutique de Londres un 18 juin, date et lieu symboliques s'il en est pour des Français – puisqu'il y a tout juste 75 ans (1940), le général De Gaulle lançait à Londres son fameux Appel du 18 juin. Cette première boutique londonienne est située dans Burlington Arcade, au coeur d'une zone spécialisée dans les montres de collection, avec quelques-unes des plus belles devantures du monde pour ce qui est des Rolex ou des Omega vintage. Churchill-De Gaulle : deux cocardes d'actualité pour cette ouverture, alors que Bell & Ross parraine l'exposition Churchill aux Invalides, à Paris (manifestation organisée pour le cinquantième anniversaire de la mort du Premier ministre britannique. Les deux patrons de Bell & Ross devraient profiter de leur séjour londonien pour visiter – timing parfait – la War Room d'où Winston Churchill a dirigé, pendant toute la guerre, la reconquête de l'Europe. De quoi renforcer l'ancrage « historique » de la marque dans le paysage militaro-horloger. 
◉◉◉◉ BIZARRE, CETTE INDULGENCE PASSIONNÉE DES SOCIALISTES FRANÇAIS POUR LE GROUPE LVMH : non seulement la mairie de Paris (Anne Hidalgo) n'a pas de mots trop doux pour le groupe de luxe, tout comme elle n'a rien trouvé à redire à l'implantation au Bois de Boulogne de la Fondation Louis Vuitton ou à la rénovation de la Samaritaine (encouragée par elle), mais le gouvernement ne lève même pas un seul sourcil quand Bernard Arnault met la main sur un quotidien populaire [donc électoralement stratégique] de grande diffusion comme Le Parisien. Y aurait-il des promesses de bienveillance éditoriale à la clé ? Oubliées, les tirades contre les « riches » qui étaient les ennemis du président de la République ! Explication possible : des dossiers comme celui de la Samaritaine ou du classement de nouveaux quartiers de Paris en « zones touristiques » – donc commercialement actives le dimanche – sont ultra-sensibles pour le groupe de Bernard Arnault (ci-contre, avec François Hollande et Anne Hidalgo), puisqu'ils conditionnent le développement commercial du groupe dans la capitale. La France entrera bientôt en campagne présidentielle – un sport politique qui réclame de très importants moyens financiers : l'Elysée vaut bien quelques poignées de main avec l'homme le plus riche d'Europe. Une simple décision municipale – orchestrée par Anne Hidalgo – peut valoir des centaines de millions d'euros de profits commerciaux pour LVMH : de quoi stimuler les imaginations pour faciliter les futures campagnes électorales des caciques socialistes. Des enjeux qui peuvent expliquer que l'équipe socialiste au pouvoir à Paris préfère se fâcher avec ses alliés écologistes plutôt que de renoncer à cette ouverture du dimanche... ◉◉◉◉ DES RAYONS X TRANSTEMPORELS QUI RENDENT VISIBLE L'INVISIBLE : exposées à la MAD Gallery de Genève (le laboratoire mécanico-artistique animé par MB&F et les « Friends » de Maximilian Büsser), les oeuvres visuelles de Nick Veasy sont des images radiographiques très sophistiquées [on vous épargne les considérations techniques, mais ce n'est pas évident] et très (re)travaillées qui nous renvoient à notre propre regard sur la réalité. Ci-dessous : une machine à écrire mécanique standard, dans toute la transparence de sa quintessentialité (ces oeuvres sont à vendre). Le caché devient visible, la structure se dévoile et la logique interne transparaît. C'est de la métaphotographie artistique en même temps qu'une redécouverte inattendue d'objets du quotidien (une ampoule, une moto, une voiture, un Superman, etc.) qu'on ne connaissait pas si bien qu'on le pensait. C'est aussi un travail sur le temps : on est dans l'instantané de l'oeil qui voit tout en une fraction de seconde, mais qui comprend dans le même temps l'essence – inaltérable par le temps – d'un objet. Le rayon X comme nouvelle forme de complication pour les objets du temps ? 
▶▶▶ Cette semaine, le Sniper du lundi a...COMPILÉ QUELQUES BELLES EXCLUSIVITÉSpubliées la semaine dernière par Business Montres... ◉◉◉◉ UN RÉSUMÉ DE QUELQUES-UNES DES INFORMATIONS publiées ici en exclusivité, en priorité et en toute indépendance. Celles qu'il ne fallait pas manquer la semaine dernière : une actualité horlogère commentée en mode 100 % liberté grâce à 0 % publicité et 0 % de propositions commerciales obliques. ◉ Les licenciements de croissance imaginés par Bvlgari, parce que c'est quand tout va bien qu'on peut réorganiser son appareil de production (révélation Business Montres du 28 mai)... ◉ Les premières pages de notre précis de bullshitologie, pour essayer d'y voir plus clair entre toutes les énormités proférées par le marketing des marques (Business Montres du 28 mai) et les absurdités répandues par les bonimenteurs qui racontent l'histoire des montres (première partie : Business Montres du 30 mai ; seconde partie : Business Montres du 31 mai)... ◉ La nouvelle pièce unique Roger Dubuis, ou comment concilier l'hommage à son propre patrimoine,le culte de la montre sur-mesures, la mise en valeur d'un héritage et la passion de la restauration (Business Montres du 26 mai)... ◉ Les questions sur la légitimité de Panerai, face aux marques qui reprennent le design et les codes des premières montres de plongée italiennes – des Rolex vendues sous label Panerai – et les réponses qu'on peut apporter sur le vrai territoire d'expression de Panerai (Business Montres du 27 mai)... ◉ Le nouveau concept de retail De Bon Ton (Russie) : de quoi relancer les ventes sur un marché qui se réveille (Business Montres du 26 mai et Business Montres du 27 mai)... ◉ Nos chroniques habituelles et exclusives : l'actualité des montres comme vous avez toujours rêvé qu'on vous la raconte avec Atlantic-tac (29 mai), l'actualité des vitrines et des marques, en version originale, avec À découvrir (30 mai), notre chronique radio L'heure du temps (27 mai) sur France Bleu Besançon et toujours – parce que c'est important pour l'avenir – notre chronique « Droit de Ré>Pons #8 » sur ce qui se passe à Hong Kong (à visionner sur notre chaîne images Business Montres Vision)... ◉ Et toutes les informations qui font le sel des conversations entre initiés – mais que les autres médias horlogers ne vous décodent pas et ne vous racontent pas, sinon avec beaucoup de retard : les chaises musicales à Genève et dans les vallées (29 mai), les premiers licenciements post-chinois chez Corum (26 mai), les 116 % d'augmentation des exportations de montres suisses vers une Grèce en faillite (29 mai), le nouveau portail horloger Watchoogle (27 mai et 29 mai), les confrères qui réinventent l'histoire horlogère et qui reprennent avec retard les révélations de Business Montres (26 mai), la fameuse Cazzomir Panerai au poignet de Franco Cologni (27 mai et 29 mai), la montre Richard Mille à 770 000 euros de Rafael Nadal (29 mai), l'inefficacité opérationnelle de la baisse des taxes-poudre aux yeux annoncée par le gouvernement chinois (26 mai), la vérité historique sur les cadrans California, qui remontent au XVIIIe siècle (29 mai), les montres connectées qui ne sont pas des montres pour les douaniers (27 mai), Globus (Suisse) qui préfère Ice-Watch à Swatch (29 mai), l'Australie comme nouvelle nation horlogère, où une dizaine de nouvelles marques ont vu le jour (27 mai) et la guerre ouverte entre Bell & Ross et Breitling (29 mai). Sur ce, regardez bien la pendule ci-dessous et interrogez-vous sur le ré-encodage des codes horaires qu'elle propose. C'est l'heure qui est affichée par les heures, définies par un simple angle géométrique, sans chiffre, ni lettre. Un code mathématique abstrait, relativement complexe, mais néanmoins compris et admis par tous les peuples de toutes les cultures de cette planète. Ça fait réfléchir, non ? 
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