LUNDI : Le Sniper a découvert qu'il suffisait de 700 CHF pour faire de la Suisse le dernier « village helvète » à résister aux Stormtroopers de l'empire californien...
Le 06 / 04 / 2015 à 09:41 Par Le sniper de Business Montres - 3662 mots
Faut-il lancer une souscription fédérale pour payer les 700 CHF qui bloqueront l'entrée de l'Apple Watch sur le marché suisse pendant au moins dix ans ? Apple perdant la face au pays des belles montres : un message fort et un petit plaisir qui ne se refuse pas...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ
Faut-il lancer une souscription fédérale pour payer les 700 CHF qui bloqueront l'entrée de l'Apple Watch sur le marché suisse pendant au moins dix ans ? Apple perdant la face au pays des belles montres : un message fort et un petit plaisir qui ne se refuse pas...
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (sujets développées après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures,❏❏❏❏ DRÔLE DE MANIF À HONG KONG (ci-dessus) : selon Le Quotidien du Peuple, il s'agit « de manifestants dont le slogan "Aimer la patrie, utiliser des produits Made in China" proteste contre les revendeurs de produits hors-taxes » (sous-entendu : contre ces ploucs de Chine intérieure qui viennent faire leur shopping à Hong Kong)...❏❏❏❏ 700 CHF LE DROIT DE BLOQUER LES CALIFORNIENS EN SUISSE...❏❏❏❏LE SINGAPOURIEN QUI AIMAIT LES POMMES N'A RIEN D'UN TROLL... ❏❏❏❏ LA SUISSE SERA-T-ELLE LE DERNIER VILLAGE GAULOIS HELVÈTE FACE À APPLE ?❏❏❏❏ RICHARD AURA SA VITRINE EN PRINCIPAUTÉ...❏❏❏❏ LES ALCOOLS DE LUXE (LOCAUX) SONT REPARTIS À LA HAUSSE EN CHINE...❏❏❏❏ COCO BOY OU COCO GIRL ?❏❏❏❏ DROIT DE RÉ>PONS #7 : L'ACTUALITÉ DES MONTRES EN VIDÉO... ❏❏❏❏ MADE IN CHINA WITH PRIDE (ci-dessous : le réveil chinois des montres « métiers d'art »)...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏▶▶▶Cette semaine, le Sniper du lundi a...DÉCOUVERT QUE 700 CHFsuffisaient à bloquer toute offensivede la future Apple Watch en Suisse... ◉◉◉◉C'EST UN DOCUMENT OFFICIEL DE L'IPI suisse, l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle, qui nous l'apprend dans ses informations sur le droit des marques : « En Suisse, vous pouvez protéger votre marque pendant 10 ans. Il vous en coûtera 550 CHF pour trois classes de produits et/ou de services. Si votre marque est effectivement enregistrée, elle sera protégée à partir de la date de dépôt de votre demande d’enregistrement. La protection peut être prolongée indéfiniment de 10 ans en 10 ans. Il vous en coûtera à chaque fois 700 CHF » (document ci-dessus). Sans revenir sur les détails de cette prohibition de toute Apple Watch sur le marché suisse (voir nos révélations du 2 avril et notre analyse du 4 avril), ce détail de 700 CHF éclaire le débat. D'autant que celui dont la marque est déjà protégée reste prioritaire pour en prolonger indéfiniment la protection. Autant dire que le génial Singapourien William Leong a tous les atouts en main pour continuer à s'opposer – s'il le souhaite – au camouflet que constituerait, pour l'industrie horlogère suisse, un triomphe de l'Apple Watch dans les Apple Stores les plus proches des Watch Valleys. Tous les médias qui annoncent, un peu partout à travers le monde, qu'Apple pourra donc vendre son Apple Watch en Suisse à partir du mois de décembre se mettent donc le doigt dans l'oeil...◉◉◉◉BERCEAU DES PLUS BELLES MONTRES DU MONDE, la Suisse a donc tout les atouts pour résister longtemps, sur son territoire, au tsunami annoncé des smartwatches californiennes. C'est déjà ça. Du moins jusqu'à notre ami William Leong succombe à la tentation du tsunami de billets verts qu'il peut exiger des nababs de Cupertino. À moins que, cédant au côté obscur de la Force, les Californiens ne tentent de passer en force [en tout cas, pas avant une décision des douanes suisses] en argumentant autour du fait que leur Apple Watch n'est pas une « montre » (au sens usuel de la classe 14), mais un simple terminal de poignet électronique multi-fonctionnek (qui releverait donc de la classe 9). Rappelons que l'enjeu commercial n'est pas celui des milliers de Suisses qui seront ainsi privés d'Apple Watch [ils pourront toujours s'approvisionner en France ou en Allemagne], mais celui des centaine de milliers de touristes chinois qui transitent par la Suisse pour y faire leurs emplettes horlogères : avec la détaxe, même en tenant compte du renchérissement du franc suisse, ils paieraient leur Apple Wach infiniment moins cher qu'en Chine – et on sait à quel point les Chinois(es) sont des toxicomanes de l'écosystème Apple... ◉◉◉◉QUELQUES CONFRÈRES RONCHONS–et peut-être un peu jaloux – m'ont fait observer qu'ils « le connaissaient déjà » ce problème pour Apple en Suisse, Jean-Claude Biver y ayant fait une vague allusion à l'occasion d'interviews publiées pendant Baselworld. Effectivement, c'est ce genre d'allusion au fait qu'Apple pourrait ne pas pouvoir promouvoir son Apple Watch en Suisse qui m'avait intrigué. Dans ce cas, chers et délicieux confrères, pourquoi n'avoir pas publié l'information, qu'il suffisait de faire confirmer par l'Institut fédéral de la propriété intellectuelle [notre extrait du registre était bien daté du 2 avril, histoire d'écarter toute déviation vers un possible poisson d'avril] ? De même, les réactions outrées des Apple Addicts à la pensée qu'un « troll » puisse déclencher une telle « hystérie » (Patently Apple) en dit long sur la gêne qui s'est emparée des milieux concernés chez Apple, où on se refuse toujours au moindre commentaire (image ci-dessus : remerciements à Style UK). Merci d'ailleurs à Patently Apple d'avoir traduit en anglais notre interview à la RTS, mais il faudrait admettre que déposer la marque « Apple » et un logo à la pomme, dans la catégorie montres, en 1985, n'est pas exactement une démarche de troll : nous avons rappelé (Business Montres du 4 avril) que, à cette date, Apple n'avait pas encore lancé son Macintosh Plus et que Steve Jobs s'était fait virer de ce qui n'était toujours qu'une start-up informatique plutôt mal en point !◉◉◉◉EN ATTENDANT, LE BUZZ NUMÉRIQUE AUTOUR DE NOS RÉVÉLATIONS fait le tour du monde, en Europe (Russie comprise) comme en Asie (Chine, Japon, Inde) ou en Amérique du Sud, mais toujours très peu aux Etats-Unis – où on a manifestement du mal à admettre qu'une firme californienne n'est pas partout chez elle, et surtout pas forcément en Suisse [pas de quoi mettre en cause, comme le font certains sites, le côté « mauvais joueurs » des horlogers suisses, qui ne sont pour rien dans cette escarmouche retardatrice, sympathique mais pas vraiment décisive]. On en est aujourd'hui au-delà du millier de reprises par autant de sites, mais le plus surprenant reste le silence assourdissant des sites horlogers, apparemment médusés ou pas vraiment intéressés – sans doute les perroquets attendent-ils un communiqué de presse officiel. ◉◉◉◉NOTRE PROPOSITION AU MONDE HORLOGER TIENT TOUJOURS : il faudrait que chaque marque suisse souscrive un ou deux francs suisses symboliques pour s'acquitter, solidairement avec William Leong, des 700 CHF du renouvellement de la protection sur le territoire suisse du nom de marque « Apple » et du logo à la pomme. Histoire de faire de la Suisse le dernier « village gaulois helvète » de cette planète à résister à l'envahisseur californien. Astérix chez les Helvètes, c'est jouable !▶▶▶Cette semaine, le Sniper du lundi a...REPÉRÉ QUELQUES INFOSnotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...◉◉◉◉MADE IN CHINA WITH PRIDE : les Chinois sont vraiment des gens épatants. Le réveil de leurs marques horlogères l'est tout autant. Les marques suisses avaient tendance à oublier que les « métiers d'art » font partie de la vie quotidienne des Chinois depuis près de quatre millénaires – contre quatre cents ans pour l'horlogerie suisse. De plus, ces « métiers d'art » chinois n'ont jamais été abandonnés et le pays regorge d'écoles et de virtuoses capables de traduire sur un cadran horloger des oeuvres d'une dextérité inouïe, qu'il s'agit d'émaillage, de micro-sculptures, de peinture miniature ou même de broderie. Le tout à des prix qui elèvent un zéro à ceux des marques suisses qui ont tenté de s'imposer sur ce créneau. Plusieurs marques chinoises spécialisées sur ce segment de la décoration horlogère avaient fait cette année le déplacement à Baselworld : Business Montres a déjà longuement parlé de Zhang Dao ou de Koncise, mais pas encore de Celadon[pardon : Maison Celadon, ils apprennent vite les ruses du storytelling, ces artisans chinois !], qui donne à la fois dans dans les cadrans brodés selon la technique de Suzhou (ci-dessus et ci-dessous) et dans le néo-classique rigoureux (ci-contre), avec des factures qui vont faire souffler un vent de panique chez les artisans suisses spécialisés. « Fièrement réalisé en Chine » (Made in China with Pride), nous prévient une gravure sur le fond du boîtier, qui permet de découvrir un mouvement mécanique chinois plutôt soigné (rubis chatonnés), qu'on peut qualifier de « manufacture » (Beijing). Le goût immémorial des Chinois pour la décoration + leur passion des montres + leur nationalisme foncier = un bel avenir pour ces marques, dont l'arrivée en Europe est imminente... ◉◉◉◉RICHARD MILLE : Monaco comptera bientôt une nouvelle boutique de montres. Richard Mille devrait y ouvrir sa vitrine dès le prochain Grand Prix (en partenariat avec Roger Arbibe, une légende de l'horlogerie costazuréenne)...◉◉◉◉CHANEL: la future BoyFriend (lancée en juin) sera-t-elle une bombe ou un pétard mouillé ? Pour commencer, son nom est ambivalent : s'agit-il de la montre du boy-friend (celle qu'on lui pique quand on veut une montre de garçon ?) ou de la montre qu'on offrira au boy-friend (celle dont il pourrait rêver ?). La marque a déjà un sac Boy [référence à l'histoire personnelle de Mlle Chanel], qui donne dans le style sabretache, mais qui n'a rien de masculin – même si les filles le qualifie volontiers de BoyFriend. Chanel a voulu que cette montre soit rectangulaire, dans l'esprit du plan de la place Vendôme (ci-contre), comme la montre Première de la marque : le retour à la montre de forme est une tendance de ces deux ou trois prochaines années. Premier bon point ! Le second serait cette ambiguïté initiale, comme s'il s'agissait de laisser le marché décider seul du « genre » de la montre : la montre – qu'on peut classer dans la famille générique des « Tank » façon Cartier – ne déparera aucun poignet masculin, grâce à des proportions très habilement dessinées et des détails de finitions ou de cadrans encore mystérieux. Tout dépendra donc du lancement : reste à savoir si Chanel, dont l'identité est ontologiquement féminine, a une crédibilité persuasive pour lancer une montre masculine qui ne soit pas immédiatement préemptée et détournée [donc dénaturée] par une demande féminine attisée par la promotion basée sur des codes masculins... C'est compliqué, le marketing horloger !◉◉◉◉LA LUTTE ANTIC-CORRUPTION EN CHINE : l'alcool blanc de céréales baijiu (sorgho, riz, maïs, etc.), d'autant plus redoutable qu'il faut le boire cul-sec, était une des cibles de la lutte anti-corruption lancée par l'équipe de Xi Jinping. Du fait de sa valeur élevée (tant monétairement que symboliquement), on en offrait trop – notamment de la marque Moutai [très lié à l'épopée maoïste] ou les riches alcools Gujing gongjiu – comme cadeau de corruption. Les ventes se sont effondrées en 2013, mais elles sont reparties à la hausse en 2014, alors même que le mesures anti-corruption et les interdictions d'acheter du baijiu comme cadeau ont été renforcées. Explication : d'une part, les Chinois aiment trop ça pour y renoncer facilement (demande d'auto-gratification), mais, d'autre part, des marques comme Moutai ont adapté leur marketing, comme nous le raconte Jing Daily. Ce qui devrait intéresser les marques de luxe européennes. Les marques les moins chères ont surperformé par rapport aux plus chères, toujours en baisse : la baisse des prix est donc une parade tactique efficace. On a supprimé les emballages cadeau : les bouteilles qui en sont dépourvues se sont beaucoup mieux vendues. On a ciblé les jeunes de la classe moyenne (à travers les réseaux sociaux), et non plus les oligarques : les valeurs de la nouvelle génération des amateurs de luxe ont changé ! Des stratégies à méditer...◉◉◉◉DROIT DE RÉ>PONS #7: une intervention vidéo (en deux séquences : première partie et seconde partie) pour faire le point sur la situation de l'horlogerie après Baselworld et avant l'irruption massive des montres connectées sur le marché. Ce qui risque de se passer, les conséquences de cet afflux massif de nouveaux objets de poignet et les voies d'une réponse horlogère qui soit offensive et non plus uniquement dans le déni de réalité ou l'illusion conservatrice (ci-dessous : le volet 1)...D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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