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LUNDI : Un Grand Prix de Genève de plus en plus indépendant, et de moins en moins genevois !

Tout fout le camp : même Nick Hayek (Swatch Group) commence à admettre qu'il y a un problème avec les cadeaux de corruption et les montres de luxe en Chine. C'est dire à quel point le problème est devenu sensible ! Ne manquez pas non plus notre information sur  « Messieurs les Anglais, pleurez les premiers » (merci Patek Philippe)...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ AU …


Tout fout le camp : même Nick Hayek (Swatch Group) commence à admettre qu'il y a un problème avec les cadeaux de corruption et les montres de luxe en Chine. C'est dire à quel point le problème est devenu sensible ! Ne manquez pas non plus notre information sur  « Messieurs les Anglais, pleurez les premiers » (merci Patek Philippe)...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ LOUIS PION : pour une brique, t'as plus qu'à t'inscrire au grand jeu-concours... ❏❏❏❏ PENDULE DE MARINE : la fameuse pendule Huygens sera bientôt visible à Genève, au musée Patek Philippe... ❏❏❏❏ VERRE SOLAIRE : pourvu qu'il soit vide, ce verre peut vous servir de cadran solaire pour connaître l'heure, été comme hiver... ❏❏❏❏ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE : le triomphe d'une certaine horlogerie indépendante, qui met à la diète les grandes marques et les groupes de luxe (sauf pour l'Aiguille d'or)... ❏❏❏❏ GPHG (2) : quelques suggestions pour l'édition 2014 (nouveaux prix, nouveau réglement, nouvelles procédures)... ❏❏❏❏ MONTRES DE CORRUPTION : c'est bon, le Swatch Group admet enfin qu'il y a un problème avec les montres de luxe sur le marché chinois... ❏❏❏❏ ICE-WATCH : la marque belge qui n'en finit plus de gagner des parts de marché sur le marché de l'horlogerie accessible en couleur et en silicone lance sa propre gamme de tablettes numériques avec ses codes... ❏❏❏❏ IN CASE OF EMERGENCY : ICE pour les initiales comprises par tous les Anglo-Saxons, mais pas pour Ice-Watch, qui va pourtant lancer une collection de smartphones sous cette griffe légèrement confusante dans certains pays... ❏❏❏❏ CARTIER : la panthère est de retour pour Noël, mais la neige a étouffé sa créativité... ❏❏❏❏ NIGÉRIA : qui aurait imaginer de tels écrins de luxe au pays des ravisseurs qui exigent des rançons aussi pharamineuses, mais c'est peut-être pour acheter des montres ? ❏❏❏❏ SAMSUNG : le géant de l'électronique connectée affiche clairement ses ambitions macro-horlogères dans ses publicités, qui ciblent la clientèle des montres suisses... ❏❏❏❏ WATCHES & WONDERS : un nouveau clou planté sur le – futur ? – cercueil du SIHH de Genève...
 
 
 
 GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE (1)
Les géants du luxe horloger à la portion congrue...
◉◉ Il ne faisait pas bon être une marque genevoise pour le dernier Grand Prix d'Horlogerie de Genève, dont la treizième édition aurait mérité d'être rebaptisée Grand Prix d'Horlogerie Indépendante Romand tellement les marques intégrées dans les groupes de luxe ont été réduites à la portion congrue (5 prix sur les 15 décernés, soit 30 % des récompenses : heureusement que Girard-Perregaux a sauvé l'honneur pour le groupe Kering !) et tellement les marques purement genevoises ont eu du mal à tirer leur épingle du jeu (3 prix sur 15, soit 20 % des lauriers). Un vraie sacre pour les marques indépendantes, pour les vrais artisans et pour les jeunes créateurs, qui ont raflé 10 prix sur les quinze distribués. L'internationalisation du Grand Prix se confirme, avec des lauréats allemand, autrichien, français (plusieurs), belge, ou finlandais. Bref, mieux valait être une « petite maison » venue d'ailleurs plutôt qu'une des grandes marques qui trustaient voici quelques années les éditions d'un Grand Prix dont tout le monde admet à présent qu'il est désormais 100 % honnête et indépendant de toutes ces manipulations qui ont expliqué bien des prix à répétition et des « petits arrangements entre amis » de la première décennie...
◉◉ Business Montres n'a pas à rougir de son pronostic, posé dès mercredi (Business Montres du 13 novembre) en toute indépendance et sans le moindre délit d'initié, à partir de notre seule connaissance des jurés et de leur sélection. Business Montres s'est fourvoyé sur la Grande complication (qui va à A. Lange & Söhne) et pour la Joaillerie (Chopard avait bien caché son jeu), mais pas sur la Complication dame (bien attribuée à Van Cleef & Arpels), sur le prix Revival (qui récompense Tudor), sur le prix Révélation (le jury a compris l'intérêt d'une Ressence Scaphandrier pourtant capricieuse), sur le prix de l'Innovation (qui ne pouvait convenir cette année qu'à Vianney Halter), pour les Métiers d'Art (Chanel était bien dans notre podium final : en cartouche en haut de la page) et sur la Complication homme ou la Petite Aiguille (Habring2 et Romain Gauthier sont bien mentionnés). L'essentiel y était, même si l'Aiguille d'or qui revient à Girard-Perregaux (ci-dessus) était inattendue ! Nos regrets : pas de récompense pour Bell & Ross, ni pour Baume & Mercier, qui auraient mérité une distinction cette année. Le bonnet d'âne revient cette année à Hublot, dont les montres ont été affectées de pannes diverses qui leur ont fait perdre tout intérêt aux yeux de jurés pas forcément rodés à l'imprévisibilité des concept watches [mais apparemment sensibles au charme de Philippe Dufour]...
 
 
 
 
 GPHG (2)
Ce qui peut encore s'améliorer en 2014...
◉◉ Manifestement, l'augmentation du nombre des prix a été favorable à la dynamique du Grand Prix en soi, et au déroulement de la soirée : on doit pouvoir encore compléter le dispositif avec une petite poignée de nouveaux prix, dans l'esprit de ceux qui ont été inaugurés en 2013 (Revival et Révélation) et qui devraient être reconduits en 2014 : suivant la qualité des nouveautés 2014, dont nous aurons un aperçu dès le printemps, on peut imaginer des prix encore plus thématiques (tourbillon, montre sonore, GMT, chronographe, etc.) ou plus généraux : références iconiques (depuis plus de 40 ans), défense et illustration du patrimoine mécanique, mécénat culturel, photographie horlogère, communication, etc.). Pourquoi ne pas imaginer un retour au Prix de la montre électronique ou au Prix du meilleur design horloger ? Pourquoi ne pas transformer la « Petite Aiguille » [quel vocable dévalorisant !] en « Aiguille d'argent », ce qui libèrerait de la place pour une « Aiguille de bronze » (montre à moins de 1 500 francs suisses ? Une adaptation du réglement intérieur est de toute façon en cours pour s'adapter aux évolutions de l'offre et de la demande.
◉◉ Il est évidemment souhaitable de voir revenir vers le Grand Prix quelques marques qui l'ont déserté ou qui n'ont jamais osé s'y risquer : les mutations de ces dernières années (consistance de la sélection, composition du jury, transparence des procédures de décision, internationalisation accrue) ne peuvent qu'inciter à un réexamen des positions passées et à une dissipation des malentendus entre les marques et la direction du GPHG, qui reste un prix où 100 % des gagnants ont tenté leur chance, mais où on peut tirer son épingle du jeu en respectant la règle du jeu (voir notre mode d'emploi : Business Montres du 29 mai 2013). La grande réforme – hélas, pas forcément à l'ordre du jour, quoiqu'elle soit facilement réalisable – reste la réforme du mode de sélection des montres : comme cela a souvent été analysé ici, le seul message fort serait de permettre aux professionnels de la montre – tous les professionnels, sans exception, ni exclusive – de se réapproprier le GPHG, en créant un jury de sélection de plusieurs centaines de membres, qui décideraient eux-mêmes, avec leur oeil et leur expertise de professionnels, du choix des montres à soumettre à un jury final de décision (attribution des prix), dont la composition est aujourd'hui bien cadrée [pourvu qu'on en assure le renouvellement et le ressourcement permanent, par quart ou par cinquième tous les ans]. Dans l'idéal, le concept actuel de soumission directe par les marques d'un dossier de candidature limite la représentativité finale du palmarès : peut-être faudrait-il et suffirait-il de renforcer, sinon de valoriser le droit actuel de saisine du jury, déjà autorisé à récompenser des montres non officiellement présentées par les marques...
 
 
 
 
 PENDULE HUYGENS
Messieurs les Anglais, pleurez les premiers...
◉◉ Alors que la vente Auktionen Dr. Crott du week-end dernier a pu décevoir beaucoup d'amateurs par ses contrastes [beaucoup d'invendus et beaucoup de prix médiocres, en dépit du succès de quelques lots], la pendule Huygens (Business Montres du 8 novembre 2013 et Business Montres du 22 novembre 2009) a pu tirer son épingle de ce jeu compliqué grâce à la clairvoyance du Patek Philippe Museum, convaincu par les arguments « historiques » de Philip Poniz, l'expert qui a ausculté cette « pendule de marine » pionnière, destinée à réécrire demain l'histoire de la chronométrie de marine. 580 000 euros sous le marteau, plus les frais [addition finale autour de 700 000 euros], c'est une belle somme, mais cela reste raisonnable pour une pièce d'un tel intérêt historique, bien sourcée quoique non signée [on peut toujours se demander à quel sommet on serait parvenu dans une vente à Genève]. Rappelons que ce pendule de 27 cm de haut était passée inaperçue lors de la dispersion par Sotheby's des collections du Time Museum de Rockford (Illinois), en juin 2002 : elle avait alors été attribuée à l'horloger français Henri Sully (1680-1728), mais l'expert Jean-Claude Sabrier se doutait de quelque chose et, avec une idée derrière la tête, il n'avait déboursé que 26 888 dollars, frais compris, pour se la faire adjuger. Soit 25 fois moins cher que l'enchère finale de 2013 : bravo à Jean-Claude Sabrier pour son flair, à Osvaldo Patrizzi pour son opiniâtreté [cette pendule devait être la pièce maîtresse d'une vente Antiquorum, annulée pour cause de putsch nippo-américain] et à Philip Poniz pour la sûreté de ses sources documentaires et pour son enquête quasiment policière qui a permis de « tracer » la réalisation de cette pièce dans les archives Hugens, d'en établir l'histoire [encore controversée] et de prouver de façon convaincante son authenticité de première « pendule de marine » digne de ce nom...
◉◉◉ Lot n° 357 de la vente, ce Balancier Marin Parfait (en français dans le texte : ci-dessus et ci-dessous) sera donc bientôt exposé dans les vitrines du musée Patek Philippe de Genève, où les explications pédagogiques de son mouvement et de son originalité seront nécessaires tellement la mécanique est subtile en plus d'être bien cachée. De l'opinion même des spécialistes, cette pendule – dont les secrets ont été parfaitement dévoilés et révélés par le « Sherlock Holmes horloger » Philip Poniz – est à l'horlogerie européenne [et, soyons un peu chauvins, française, puisque Christian Huygens a beaucoup travaillé en France, jusqu'à la Révocation de l'Edit de Nantes !] ce que la montre H4 est à l'horlogerie britannique, sauf que le Balancier Marin Parfait de M. Huygens a près de 60 ans d'avance sur la Sea Watch de John Harrison, qui reprend d'ailleurs certains de ses principes mécaniques : Messieurs les Anglais, pleurez les premiers !
 
 
 
 
 LOUIS PION
Un chèque de 1 500 euros par jour...
◉◉ Le nouveau concours Louis Pion est clair et net : 1 500 euros par gagnant quotidien [une « brique » de vieux francs], c'est du jamais vu dans un univers horloger encore peu habitué à ces techniques de hard-selling, très efficaces sur le public populaire ciblé par Louis Pion, créateur et prescripteur de tendances (170 boutiques dans toute la France, où c'est le premier réseau pour les montres-accessoires de mode). Cette opération vise à promouvoir le nouveau site web de l’enseigne Louis Pion (premier site de e-commerce multimarques horloger). Site qui propose également un blog amusant : BlablaTime. Pour participer au jeu concours et tenter de remporter un chèque de 1500 euros par jour, il suffit d'acheter une montre Louis Pion en boutique ou sur le nouveau site marchand et de s’inscrire en ligne pour participer au tirage au sort quotidien. Rien de tel que du cash pour appâter les clients...
 
 
 
 NIGÉRIA, TERRE DE MISSION
Ces millions de clients richissimes qu'on néglige...
◉◉ Alors que le Nigéria s'installe dans l'actualité occidentale avec plusieurs histoires d'otages et de rançons pharamineuses, on a du mal à imaginer que ce pays de 170 millions [dont quelques dizaines de milliers d'Ultra High Net Worth Individual – UHNWI, dont le nombre est estimé à 1,7 million de personnes dépensant plus d'un million de dollars de leur revenu annuel] est déjà un marché horloger décisif pour la reconquête du marché africain. Ne pas oublier que le Nigéria compte déjà deux boutiques monomarques Rolex, même si on estime que ces boutiques ne vendent que 1 % ou 2 % des Rolex portées ou achetées par des Nigérians ! Ne pas perdre de vue l'indice de densité des jets privés possédés par l'élite nigériane ! Aderemi Adjidahun (ci-contre), le président de Hole19 Groupe et des boutiques spécialisées Zakaa, a bien compris l'univers mental de ces nouveaux consommateurs de luxe nigérians et leur besoin d'être rassurés, tout comme leur volonté de ne pas passer par les habituels « revendeurs en chambre » [champions du parallèle, qui représente 80 % des achats horlogers au Nigéria] : d'où le concept Zakaa (Zhadie Alake Karale Aderemi Ajidahun, nom de sa fille cadette) et son environnement de luxe pour distribuer des grandes marques suisses et européennes (ci-dessous) – les boutiques sont généralement installées dans des hôtels de luxe, bien sécurisés et elles se prêtent à des événements locaux et à une communication très ciblée. On trouvera la liste des marques distribuées dans le réseau Zakaa dans le dernier numéro d'Europa Star. On connaît beaucoup de « grands » détaillants horlogers européens, installés dans les plus belles capitales du luxe, qui aimeraient pouvoir présenter leurs « grandes » marques dans un tel écrin de luxe ! L'Afrique reste plus que jamais une terre de mission pour les horlogers suisses, qui s'aveuglent sur le mirifique marché sud-américain alors que le développement économique du continent noir a généré, du sud du Sahara au Cap de Bonne-Espérance, une classe moyenne qui équivaut à celle de nombreux marchés européens [on vient de parler du Nigéria, mais il faut songer à l'Angola, au Mozambique, à l'Afrique du Sud, à la Côte-d'Ivoire, au Gabon, etc., en fait partout où il y a des ressources locales abondantes et recherchées]...
 
 
 
 
 ICE-PHONE MOBILE & TABLETS
En cas d'urgence, ne vous trompez pas de numéro...
◉◉ Une petite révolution se prépare du côté des montres accessibles, avec le lancement par Jean-Pierre Lutgen, le créateur d'Ice-Watch [une marque qui n'a pas fini de caracoler en tête de son segment de marché], d'une ligne de téléphones mobiles « habillés » dans le style Ice-Watch, mais aussi de tablettes numériques dans le même goût. « Coming soon », affiche en page d'accueil la nouvelle page Ice-Phone, qui annonce la couleur. On note également l'apparition du logo Ice-Phone sur la page d'accueil de Mobicaze (filiale de CG Mobile), partenaire de nombreuses références (Guess, Ferrari, Karl Lagerfeld, BMW, Vespa, etc.) pour concevoir des accessoires téléphoniques griffés comme des articles de mode et les boutiques multi-marques qui vont avec (ci-dessous). Ice-Watch avait déjà développé une ligne de de téléphones rétro (un combiné classique à greffer sur un iPhone), mais on a pu découvrir ce que seront les futures tablettes au récent salon Mapic de Cannes (image ci-contre : remerciements à La Libre Belgique) : le marketing du licencié sera strictement calqué sur celui des montres, avec les mêmes codes, mais au sein de circuits de distribution plus développés (boutiques de téléphonie, magasins informatiques, travel retail) et de boutiques Mobicaze, le tout dans 70 pays. Ces tablettes et ces téléphones devraient arriver sur le marché au printemps.
 
 
◉◉◉ Donc, pour découvrir ces tablettes, rendez-vous à Baselworld, où Ice-Watch a obtenu un espace de référence dans le Hall 1.2, juste derrière l'îlot Festina et à côté de Casio. De quoi animer ce secteur de Baselworld, qui était si mal éclairé et si tristement déserté en 2013, première année de cette extension qui fait l'agrafage avec l'ex-Hall 3, au-dessus du passage des tramways...
◉◉Petits problèmes avec cette arrivée d'Ice-Watch sur un marché qui s'annonce très disputé. D'une part, il existe déjà des tablettes Ice-Smart sur le marché : pas facile pour le consommateur de s'y retrouver ! D'autre part, dans l'univers téléphone, le concept de « ICE » est de plus en plus réservé à l'identification des numéros à appeler « In Case of Emergency » (ICE) : dans le carnet d'adresses de nombreux smartphones, on peut identifier à l'adresse ICE les numéros d'urgence, les numéros personnels des personnes à prévenir et les données biomédicales utiles en cas de premiers secours. Le concept n'est pas encore très développé en Europe de l'Ouest, mais son usage s'intensifie dans la sphère anglo-saxonne...
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ DIAMANT ORANGE : on en sait aujourd'hui un peu plus sur l'identité (masquée) de l'acheteur du fameux diamant orange, récemment adjugé par Christie's Genève pour 36 millions de dollars. Manque de chance, on ne peut pas encore raconter les détails de l'opération. L'acheteur est – de façon inattendue – un grand ami des montres, joaillier de métier mais amateur de raretés horlogères, bien connu à Genève, qui doit aujourd'hui être un des plus grands collectionneurs mondiaux (sinon le plus grand) d'une célèbre marque suisse. On ne sait pas encore comment sera baptisé ce diamant, parti aujourd'hui pour l'Orient compliqué...
 
◉◉ LAURENT FERRIER : alors que Genève s'interroge sur le devenir d'une marque secouée cet été par le limogeage à effet immédiat de son CEO, un intéressant reportage du blog Hodinkee (Benjamin Clymer, qui était de passage à Genève pour la réunion du jury du Grand Prix de Genève) nous promène dans les ateliers de la micro-manufacture de Vernier, où les horlogers s'affairent visiblement sur le montage des tourbillons, des micro-rotors et des Travelers (double fuseau horaire) découvertes à Baselworld. On compte désormais 16 personnes dans la maison [dont le déménagement est toujours prévu pour Plan-les-Ouates, en 2014]. De quoi rassurer les détaillants, qui ne sont livrés qu'au compte-gouttes et qui sont toujours à la recherche de pièces pour leurs clients...
 
◉◉ SMARTPHONE : à propos de de la non-dangerosité des « montres intelligentes » pour l'horlogerie suisse, la plus belle fable qui explique les déclarations lénifiantes des responsables des marques est l'argument du simple « gadget pour les geeks », incapable de séduire les amateurs de montres. Argument qui néglige, d'un part, le fait que la bataille se joue pour la conquête territoriale du poignet par une nouvelle génération d'objets connectés et qui, d'autre part, ne tient aucun compte d'une volonté de puissance des marques lancées sur le marché de ces smartwatches. Samsung, géant de l'électronique qui a dégainé le premier sur ce marché, a lancé une campagne de publicité multi-supports qui vise clairement tous les possesseurs de montres, avec un astucieux système d'essai virtuel de la montre Galaxy Gear, à son propre poignet, par réalité augmentée (image ci-dessous) : on comprend tout de suite que l'ambition de Samsung est bien de se poser en nouvelle référence horlogère [et non plus électronique], avec l'argument du style de vie (« Design Your Life ») et du nouveau chic horloger – ce qui explique aussi les publicités achetées dans des médias spécialisés comme La Revue des Montres (Business Montres du 8 novembre)...
 
 
◉◉ MONTRES DE CORRUPTION : Business Montres se sent moins seul ! Alors que nous avons été – et nous restons à ce jour ! – le seul média horloger à tirer la sonnette d'alarme, voici plus d'un an, à propos de la chasse aux « montres de corruption » dans la Chine de XI Jinping, Nick Hayek (Swatch Group) vient d'admettre, dans une interview au Finanz und Wirtschaft alémanique, que les montres de luxe souffraient des mesures de lutte contre la corruption : « Clairement, la dynamique de croissance sur le segment supérieur en Chine a diminué ». Un son de cloche qui est nouveau dans un groupe qui niait tout changement dans la dynamique de ces dernières années. Sous-entendu : ça ne va plus très fort pour Omega en Chine ! Ce qui n'empêche pas le patron du Swatch Group de rester optimiste pour l'année prochaine, puisqu'il annonce toujours une croissance à deux chiffres pour l'ensemble de ses marques en 2014 : le nouveau refrain, c'est maintenant « Tout ira bien, Madame la Marquise »...
 
◉◉◉◉ CHRONIQUE JUDICIAIRE : selon la presse belge, Bernard Arnault – le co-propriétaire du groupe LVMH – serait visé par une enquête pénale pour « l'augmentation de capital de 2,9 milliards d'euros au sein de son entreprise belge Pilinvest » et pour une une « possible fraude à la domiciliation ». ◉◉◉◉ Côté groupe Richemont, c'est Van Cleef & Arpels qui a été mis en examen pour « contrefaçon », pour répondre à la plainte d'un négociant en joaillerie, François Le Goarant de Tromelin, pour une histoire un peu compliquée de droits sur le dessin d'une bague sertie. Van Cleef & Arpels dénonce évidemment le « caractère infondé » de la plainte et « conteste fermement les accusations (...) pour de prétendus faits de contrefaçon sur d'anciens modèles de bijoux ». ◉◉◉◉ En Pologne, c'est le ministre des Transports, Slowomir Nowak [qui était considéré comme un futur possible Premier ministre], et qui était en même temps amateur de Hublot et d'Ulysse Nardin, qui a été obligé de démissionner parce qu'il avait oublié de déclarer une montre à 6 600 dollars, ce qui est une infraction à la loi polonaise – laquelle, si elle était appliquée en France, entraînerait une démission immédiate de la moitié du gouvernement de François Hollande ! ◉◉◉◉ Côté Kering (ex-PPR), Gucci a perdu l'exclusivité de sa marque et de son logo GG (double G, ci-contre) sur le marché britannique, en classe 3, 14, 18 et 25. Il semblerait que Gucci ait oublié de renouveler le dépôt de son trésor identitaire...
 
◉◉ WATCHES & WONDERS : le prochain salonWatches & Wonders (sorte de SIHH Hong Kong, dotn ce sera le seconde édition) est agendé pour la semaine du 19 au 23 janvier 2015. C'est un clou de plus sur le – futur ? – cercueil du SIHH de Genève, déjà privé d'une majorité de visiteurs américains et vidé de sa substance [pour l'édition 2014] par l'organisation de Watches & Wonders fin septembre. En attendant l'organisation d'un SIHH américain et à force de rétrécir le format de l'édition genevoise, elle va finir par se trouver réduite à un salon purement européen et d'événement tout au mieux continental (avec quelques Russes pour pimenter l'opération)...
 
 
◉◉ iPHONES RECYCLÉS : vous ne savez pas quoi faire de vos vieux iPhones ? Ça tombe bien : leur recyclage est la spécialité de LCD Cycle, qui a commencé par les réparer avant de les recomposer en horloges (ci-dessus), en encadrements ou en tables basses, jusqu'à en faire une entreprise à part, Twice Used, lancée sur Kickstarter...
 
◉◉ VERRE SOLAIRE : repéré au Musée international d'horlogerie de La Chaux-de-Fonds, un amusant verre-cadran solaire, qui permet de connaître l'heure, été comme hiver [voir le manuel d'instruction], pourvu que le verre (25 cl) soit vide et qu'il y ait un peu de soleil. Les heures locales sont précisées pour les villes de Bâle, Zurich, La Chaux-de-Fonds, Berne, Neuchâtel, Lucerne, Lausanne, Genève, Locarno ou Londres. Le prix est lui aussi amusant : 39 francs suisses (disponible à la boutique spécialisée dans les cadrans solaires de Bâle (Sonnenuhrladen : Rebgasse 41, 4058 Basel). Il est possible de personnaliser les gravures de ce verre-cadran solaire...
 
◉◉ MANUEL DE SURVIE : comment survivre comme PME dans l’industrie du luxe (le rôle du design, de la technologie et de l’innovation, les majors, les niches) ? Pierre Nobs, le fondateur de Ventura, interviendra dans une conférence-table ronde, à l'ambassade de Suisse à Paris, le 28 novembre prochain (12 h 30). Un créateur horloger original dans un cadre original. Pour les néophytes, Ventura est devenue la première « manufacture électronique » horlogère en Suisse en 1999 ; en 2000, elle a introduit la première montre digitale automatique. En 2009, elle a développé une nouvelle génération de montres hybrides mécaniques-électroniques, brevetées « MGS », emportant plusieurs prix internationaux d’innovation et de design..
 
◉◉ CARTIER : la panthère est de retour pour Noël. Elle revit cet hiver grâce au talent de Bibo Bergeron, le dessinateur et réalisateur du film Un Monstre à Paris. C'est un Paris féérique sous la neige, avec des intérieurs cossus et une panthère plus adorable que jamais, des montres et des bijoux dans leur écrin rouge et des sapins de Noël qu'on imagine faits pour des familles heureuses. On reste cependant à la limite du cliché nunuche, sans vrai storytelling autre qu'allusif et une fausse naïveté qui cache (bien) une panne de créativité évidente. On l'aura compris : ce conte de Noël est loin d'avoir la puissance de L'Odyssée de Cartier...
 
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