MARDI (accès libre) : Comment Thierry Stern a négocié avec l'Elysée sa non-imposition sur la fortune et comment Rolex équipera en Submariner les super-gendarmes français
Le 31 / 03 / 2014 à 23:01 Par Le sniper de Business Montres - 3154 mots
Non officiels et non autorisés, les derniers échos de Baselworld, ce chaudron où bouillonne une potion magique capable de revigorer, une fois par an, les comptes d'exploitation chancelants, les bilans minables et les actionnaires déprimés...
▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ POBIEDA : victoire ? ❏❏❏❏ ZENITH …
Non officiels et non autorisés, les derniers échos de Baselworld, ce chaudron où bouillonne une potion magique capable de revigorer, une fois par an, les comptes d'exploitation chancelants, les bilans minables et les actionnaires déprimés...
▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, ENQUÊTES,RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...❏❏❏❏ POBIEDA : victoire ? ❏❏❏❏ ZENITH : Guevara ? ❏❏❏❏ PATEK : Philippe ? ❏❏❏❏ VOLTAIRE : Thierry ? ❏❏❏❏ ROLEX : Pandore ? ❏❏❏❏ RICHARD MILLE : Bonneville ? ❏❏❏❏ LONGINES : face ? ❏❏❏❏ HUBLOT : Christ ? ❏❏❏❏ JACOB & CO : carats ? ❏❏❏❏ TAG HEUER : spiraux ? ❏❏❏❏ SHAWISH : la plus somptueuse clé USB de tout Baselworld (ci-dessous). C'est du lourd ! Insiders only ?
▶▶▶ LES IN–10–CRÉTIONS DU JOURNotées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ PATEK PHILIPPE (1) : très stratégiquement lancé quelques jours avant Baselworld, le coup de gueule de Thierry Stern contre le niveau d’imposition « étouffant » de l’impôt sur la fortune à Genève n’était pas un hasard. Pas plus que la menace de quitter le canton de Genève à cause de cette fiscalité n’était une parole en l’air. Certes, l’impôt sur la fortune à Genève est dix fois plus levé que dans le canton de Zoug, refuge de tant de milliardaires, mais ce n’était qu’une préparation d’artillerie en attendant la vraie bombe : une décision qui était liée au résultat des élections municipales en France et que Thierry Stern s’est empressé d’annoncer, lundi matin, à la direction de son équipe lors de la soirée annuelle de Patek Philippe, Clara Platz, à Bâle. Non seulement Thierry Stern a décidé de demander une sorte de « droit d’asile » fiscal à la France, mais cette décision pourrait déclencher une délocalisation de l’état-major de Patek Philippe en France voisine. Selon nos informations, Patek Philippe aurait passé un accord avec l’Etat français pour signer un bail emphytéotique (durée : 99 ans) afin d'occuper et de rendre à sa vocation horlogère le château de Ferney-Voltaire, où le grand Voltaire avait lui-même fondé une manufacture royale en 1770, à portée de carabine de la France, lieu idéal pour pouvoir se réfugierà l'abri en cas de défaveur ou de menace d’embastillement. Explication : en France, non seulement l’outil de travail est exonéré de cet impôt sur la fortune, ce qui n’est pas le cas dans le canton de Genève, mais les œuvres d’art le sont également, ce qui permettrait à la famille Stern de ne pas payer le moindre impôt sur la fortune, ni sur l’entreprise Patek Philippe, ni sur les trésors du Patek Philippe Museum. « Après tout, nous disait Thierry Stern au cours de sa soirée de dimanche soir, la maison Patek Philippe a toujours été à demi-française, puisque Jean-Adrien Philippe, notre fondateur éponyme (ci-dessus), était français et que c’est à Paris qu’il avait rencontré le comte Antoine Norbert de Patek, avec lequel il allait fonder l’entreprise, il y a exactement 175 ans. Une installation en France ne serait qu’un retour dans la mère patrie et ce serait notre cadeau d’anniversaire ». Ce matin, les conditionnels ne sont plus de mise : le basculement à droite du conseil municipal de Ferney-Voltaire ne faisant qu’accélérer le processus... ◉◉◉◉ PATEK PHILIPPE (2) : de source proche du dossier, il semblerait que cette décision de Thierry Stern (ci-contre) ait été négociée, en accord avec son père, au plus haut niveau en France, c’est-à-dire à l’Elysée, avec la bénédiction du président de la République et sous le patronage du ministre Arnaud Montebourg, champion du « Made in France » dont ce devait être le couronnement [il ne semblait apparemment pas mécontent de jouer un tour aux « méchants Suisses » etde démontrer au passage la nullité du ministre de l'Economie Moscovici]. Pour l’Elysée, cette « récupération » française de la plus célèbre marque internationale de haute horlogerie est un signal fort pour le « pacte de responsabilité ». C'est une « prise de guerre » – mais on sait, depuis l'affaire Julien Dray, que le courant passe bien entre les socialistes françaises et Patek Philippe. Pour compléter l’opération Ferney-Voltaire, d’importantes surfaces industrielles ont été dégagées dans le pays de Gex, par le département de l’Ain et par le conseil régional de Rhône-Alpes, pour permettre la mise en place d’une unité de production qui permettrait à la manufacture Patek Philippe d’être considérée comme une entreprise « française » – ces facilités s’accompagnant de multiples primes à l’emploi et d’exonérations fiscales encourageantes. Pas tout-à-fait de quoi apposer une mention « Made in France » à la place du « Swiss Made », mais on murmurait, dans le nouveau stand Patek Philippe de Baselworld, que la marque pourrait lancer, avec la collection de son 175e anniversaire et à cette occasion, une collection « Hommage à l’horlogerie française » inspirée par les montres de poche telles que les produisait Voltaire [on les trouve dans de nombreux musées], mais aussi Breguet, Janvier ou Berthoud… ◉◉◉◉ ROLEX : 111 super-gendarmes du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale, unité spéciale d'intervention française) recevront bientôt une Rolex Submariner gravée au dos de leur nom et de leur numéro de brevet. Pourquoi 111 ? D’une part, parce que le GIGN ne compte que des premiers de la classe gendarmique.D’autre part, parce que Rolex, la marque à la couronne, se considère comme la référence n° 1 de l’horlogerie suisse. Beaucoup de marques suisses (dont Breitling) et françaises (dont Patton, la nouvelle marque du groupe Ice-Watch) étaient en compétition pour cette série spéciale, mais Rolex a emporté la décision haut la main. La question de l’insigne de l’unité d’élite (ci-contre) apposé sur le cadran est encore en discussion, le logo étant déposé et propriété de la République française… ◉◉◉◉ JACOB & CO : qui a cassé l’Astronomia Tourbillon, montre qui devait être la pièce maîtresse (talking piece) et le pivot de la communication Jacob & Co à Baselworld ? Une montre à mouvement rotatif équipée d’un tourbillon bi-axial, d’une terre en 3D et d’une lune sphérique constituée d’un diamant, avec un cadran des heures satellitaire, qui n’a cependant jamais fonctionné plus de quelques heures d’affilée depuis le début du salon. Officiellement, c’est un grand détaillant russe qui l’aurait maladroitement laissé chuter. Pour d’autres, c’est un journaliste qui aurait eu un geste maladroit. Officieusement, ce serait Jacob Arabo (Yakov Arabov) lui-même, dans un mouvement de colère en revenant d’une discrète visite du stand Graff, dont les innombrables diamants à six chiffres – plus de deux milliards de dollars et quelques milliers de carats dans les vitrines – écrasaient de leur éclat sa parure-phare, qui ne pesait guère « que » 580 carats dans sa petite vitrine, mais qui aurait dû être la vedette du salon. Une information évidemment ni autorisée, ni officiellement confirmée… ◉◉◉◉ HUBLOT : négociations ardues entre l’ambassadeur du Brésil en Suisse, invité à visiter le stand Hublot, marque qui sera le prochain chronométreur officiel du Mondial brésilien, et Jean-Claude Biver, le patron du pôle horloger de LVMH. La discussion avait lieu dans le « carnotzet » suisse (petit cave décorée de bois brut) mis au place au second étage du stand Hublot : entre fromage bivérien, viande séchée et vins des terrasses de Lavaux, il s’agissait d’avoir l’accord du Brésil pour accrocher, le temps d’une photo qui ferait le tour du monde, un maxi-ballon de football aux couleurs de Hublot dans la main du fameux Christ rédempteur de Corcovado (ci-dessus). Pas facile à faire accepter aux autorités locales, même à l’occasion d’un Mondial de football. Ne soyez pas étonné si vous entendez parler du soutien de la maison Hublot à plusieurs organisation para-gouvernementales brésiliennes qui portent secours aux déshérités des favellas – dont on retrouvera quelques dizaines d’enfants dans les places réservées par Hublot pendant la compétition : il faut bien se donner bonne conscience… ◉◉◉◉ RICHARD MILLE : la prochaine Richard Mille pourrait bien ne pas être un objet du temps, mais une… moto dont le moteur a été retravaillé et redécoré comme un mouvement de montre. Étonnante inversion des polarités pour une marque qui avait toujours dérivé l’esthétique de ses mouvements mécaniques des moteurs de la compétition automobile : désormais, c'est l'architecture Richard Mille qui inspire les motoristes ! Objectif de cette moto profilée comme un missile : battre le record mondial de vitesse pure sur deux roues, à Bonneville (Etats-Unis), en s’élançant sur les pistes aveuglantes du lac Salé (ci-dessus, le vainqueur du millésime 1907). Même si le moteur surpuissant de cette moto n’est que cosmétiquement et esthétiquement calqué sur celui d’une montre (il faut s’attendre à un « squelettage » du capot de cette moto-fusée), les premiers dessins – encore confidentiels – sont impressionnants… ◉◉◉◉ TAG HEUER : intéressantes conversations entre la direction de TAG Heuer et les représentants biélorusses de la manufacture Luch – par ailleurs propriété du groupe Franck Muller – à propos de… spiraux et de balanciers. Les spiraux achetés en urgence pour pallier la fin des livraisons par Nivarox (Swatch Group) et promis par Seiko ont manifestement du mal à fonctionner correctement dans les nouveaux mouvements « manufacture » de TAG Heuer [ce qui est on ne peut plus normal, ces spiraux ayant été optimisés pour des mouvements Seiko]. TAG Heuer a donc décidé de s’approvisionner dans une manufacture mécanique de l’ex-Union soviétique, qui possède toujours les machines et les équipes capables de produire des spiraux traditionnels (« à l’ancienne »), avec une capacité annuelle de plusieurs centaines de milliers d’échappements. Bien malin qui pourra reconnaître un spiral suisse d’un spiral ex-soviétique ! Tiens, au fait, vous avez remarqué ? Le drapeau biélorusse (ci-dessus) a exactement les mêmes couleurs identitaires que le blason TAG Heuer (en cartouche) : il n'en faut pas plus pour sceller de grandes amitiés... ◉◉◉◉ LONGINES : grosse colère de Nick Hayek (Swatch Group), quand il a découvert que près de 80 % des acheteurs chinois (détaillants et grandes chaînes) attendus par Longines à Baselworld n’avaient pas fait le déplacement sur les rives du Rhin. Il ne s’agit pas d’une nouvelle variante de la grippe asiatique, mais d’une preuve particulière du tact de ces acheteurs : ils ne veulent pas faire perdre la face à leurs interlocuteurs du Swatch Group en venant au rendez-vous pour ne rien commander et, gavés de surstocks, ils ne veulent pas non plu perdre eux-mêmes la face en n’achetant rien à leurs partenaires commerciaux habituels… ◉◉◉◉ ZENITH : en visite à Baselworld samedi dernier, Bernard Arnault, le président du groupe LVMH, a religieusement fait le tour de ses différentes marques du rez-de-chaussée (Hall 1.0 : TAG Heuer, Bvlgari, Hublot, Zenith), mais aussi de l’étage supérieur (Hall 1.1 : Dior et Fendi), mais c’est dans le bureau de Jean-Frédéric Dufour, le président de Zenith, qu’il est tombé en arrêt sur un coffret de trois pièces uniques (en haut de la page) qu’il a immédiatement acheté, à titre personnel, pour l’offrir à son futur musée d’art contemporain du Jardin d’acclimation (Fondation Louis Vuitton pour la création, Paris). Prix du coffret préempté par le premier mécène du luxe : 1,2 millions d’euros. Il s’agit de trois montres « Christophe Colomb » (échappement monté sur gyroscope sous une bulle de verre saphir) dédiées aux « libérateurs » hispano-américains – Simon Bolivar, Pancho Villa (cartouche à côté du titre de la page) et Che Guevara (ci-dessus)– dont la geste symbolique est sculptée, avec un portrait, sur le cadran et au dos de la montre, l’hémisphère sud étant peint sur le bas de la « bulle » de cet organe réglant gyroscopique. À chacun ses métiers d'art... Le premier capitaliste européen rendant hommage à Che Guevara (ci-dessus) : la roue tourne ! D’autant que le « libérateur » Guevara n’a rien « libéré » du tout au cours de sa légendaire existence… Pourquoi pas Hugo Chavez ou Toussaint-Louverture ? ◉◉◉◉ POBIEDA : on sait que, depuis quelques jours, la Crimée « autonome » s’est calée sur le fuseau horaire de Moscou. Comme quoi l’horlogerie est, depuis toujours [voir nos informations ci-dessus à propos de Patek Philippe] un témoin permanent de la géopolitique internationale ! Les récents événements en Ukraine et en Crimée ont réveillé la fierté russe, avec une opinion publique réunie derrière Vladimir Poutine et une fièvre nationaliste captée et détournée par la nouvelle marque horlogère Pobieda [résurrection d’une ancienne manufacture russe de montres populaires]. En russe, Pobieda, c’est la « victoire ». Exemple ci-dessous de communication horlogère sur ce thème ultra-nationaliste, à la limite de la propaganda néo-communiste et, en tout cas, en phase intégrale avec les éléments de langage du Kremlin : « Crimée, 1944-2014 : 70 ans sans fascisme ! »…
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