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MARDI : Au moins 10 millions de francs pour la boucle de ceinture la plus démente de l'histoire de l'humanité et déjà 50 millions de francs qui ont changé de poche à coups de marteau...

Suite, mais pas fin des enchères horlogères de Genève : Christie's s'en tire très honorablement avec 15,4 millions de francs suisses et à peine 5 % de lots invendus. Magnifique et inespéré, mais c'est exactement la moitié de ce qu'a engrangé Aurel Bacs chez Phillips !   ▶▶▶ ROLAND ITENLa boucle de ceinture la plus démente de l'histoire européenne


Suite, mais pas fin des enchères horlogères de Genève : Christie's s'en tire très honorablement avec 15,4 millions de francs suisses et à peine 5 % de lots invendus. Magnifique et inespéré, mais c'est exactement la moitié de ce qu'a engrangé Aurel Bacs chez Phillips !

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   ROLAND ITEN
La boucle de ceinture la plus démente
de l'histoire européenne
vous attend chez Christie's
(prévoyez 10 millions de CHF pour les frais)...
 
Roland-ITEN_R60_MECH_OPEN_hr◉◉ C'EST BIEN L'OBJET LE PLUS GLORIEUSEMENT PRÉCIEUX, le plus fantastiquement inutile – donc le plus parfaitement luxueux, au sens veblenien du terme – et l'objet le plus ultimement snob jamais conçu dans l'histoire européenne des beaux-arts de la mini-mécanique d'apparat : même les concepteurs suisses des automates siffleurs qu'adoraient les empereurs de Chine n'auraient pas osé imaginer une simple boucle de ceinture articulée autour du Diablo, un diamant de 60,66 carats d'une lumineuse couleur cognac ambré – une pierre de la région de Golconde (Inde), là où on a trouvé les gemmes les plus magnifiquement lumineuses de toute l'histoire de la joaillerie. Ce Diablo de type IIa VS2 a été récemment acquis par Claude Sfeir, expert joaillier de réputation mondiale et puissant collectionneur de montres [il vient de faire des étincelles, sinon de tirer un vrai feu d'artifice lors des enchères horlogères genevoises de ce week-end]. Son idée a été de faire de ce diamant exceptionnel non pas le coeur tout aussi exceptionnel d'une rivière de diamants ou la pièce maîtresse d'une tiare, mais l'argument central d'une boucle de ceinture, développée avec Roland Iten, le spécialiste des boucles mécaniques pour happy few amateurs d'horlogerie – qui en aiment le cliquetis moelleux et l'ergonomie discrète d'après banquet. Les « rouages » de cette boucle dessinée comme une montre glissent et opèrent sans friction. Une micro-mécanique unique pour un diamant unique : Claude Sfeir (qui est aussi membre du jury du Grand Prix d'Horlogerie de Genève) et Roland Iten (dans le rôle du professeur Nimbus ou de Géo Trouvetout) étaient faits pour se rencontrer...
 
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◉◉ LA BOUCLE R60 QUI EST NÉE DE LEUR COOPÉRATION est, bien entendu, une pièce Swiss Made unique, qui aura réclamé dix-huit mois de travail et mobilisé plusieurs ateliers de micro-mécanique en Suisse. La difficulté principale était de parvenir à sertir une pierre de cette dimension (39,28 x 29,13 x 7,05 mm), en toute sécurité, sur un châssis en or rose qui n'alourdisse ni la boucle (laquelle pèse déjà 146 g avec ses 109 composants), ni la pierre, avec une précision de travail comparable à celle d'un mouvement horloger. Le résultat final (ci-dessus et ci-dessous) est tout simplement hors normes, inclassable et presque impossible à évaluer : ce n'est de toute façon pas une pièce commerciale et elle ne sera proposée aux collectionneur (investisseurs ?) que dans le cadre des « ventes privées » que pratique discrètement Christie's avec ses meilleurs clients. Confidentiellement, on peut vous donner le prix à partir duquel on commence la discussion : jamais au-dessous de dix millions de dollars, avec une estimation finale entre dix et douze millions de ces billets verts. Faisons confiance aux talents d'un négociateur comme Claude Sfeir pour éponger au mieux le futur acheteur. Si vous ne pouvez pas voir cette boucle endiablée à Genève, une sorte de tournée triomphale internationale est prévue, avec une mise en scène à Londres, à New York, à Tokyo, à Abou Dabi, à Hong Kong et à Shanghai, tous ces terrains de chasse que fréquentent le gibier milliardaire qu'on peut appâter avec ce genre de pièce. Au-delà de cette limite, le ticket de l'éthique ordinaire et du sens commun n'est plus valable : la boucle R60 Diablo explose les frontières de l'ostentation nombriliste et enflamme un fabuleux nouveau bûcher des vanités ! Milliardaires de tous les pays, unissez-vous pour que Claude Sfeir trouve encore plein de Diablo pour vous boucler l'estomac...
 
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 CLOCKS EN STOCK
C'est donc si grave,
ce qui se passe en ce moment
avec les distributeurs de Hong Kong ?
 
 
◉◉CETTE AFFAIRE DE HONG KONG EST AU COEUR de notre chronique « Droit de Ré>Pons » (ci-dessus : séquence #8), avec un important développement de notre analyse ce week-end (Business Montres du 8 mai). Bonne nouvelle : les médias perroquets ont commencé à comprendre qu'il y avait le feu à Hong Kong : Le Temps (Suisse) découvre ainsi, trois semaines après Business Montres (mais sans citer notre travail, en ligne dès le 24 avril), que « la chute des ventes de montres suisses affole Hongkong » – mais sans nous expliquer que les distributeurs qui se plaignent vendent un tiers de la production des montres suisses et sans nous expliquer qu'ils agissent probablement en concertation avec le pouvoir central de Beijing, qui veut reprendre en main toute la filière commerciale horlogère. Ou, du moins, la confier à des amis sûrs, ceux qui ont signé cette lettre et qui sont la fine fleur de ces milliardaires qui ont fait allégeance au Parti communiste chinois : voir nos analyses Business Montres du 29 avril [qui n'ont toujours suscité la moindre émotion en Suisse].
 
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◉◉ PARCE QUE L'ENJEU HONGKONGAIS N'EST PAS DANS LES RABAIS que la Fédération des distributeurs de montres de Hong Kong veulent extorquer aux marques suisses, mais dans la mutation en cours du marché horloger dans toute la Grande Chine. Que ceux qui ont gagné des fortunes colossales au cours de ces dernières années, dans le commerce officiel des montres suisses, au point d'accumuler un an de stocks, autant que dans la distribution de ces montres sur les marchés parallèles de la région [qui peut penser que les 7 millions de montres suisses achetées tous les ans par ces réseaux sont vendues aux 7 millions d'habitants de Hong Kong ?], soient inquiets à la pensée de gagner un peu moins d'argent dans cette « crise profonde » [quel vilain mot, banni du mainstream médiatique horloger !], c'est une chose. Que leur fausse lettre ouverte s'inscrire dans une manoeuvre politique plus générale pour servir les intérêts économiques du pouvoir central de Beijing, c'est autre chose. Et ça change la perspective de notre regard sur ce dossier. L'affolement face à l'effondrement des ventes à Hong Kong n'est peut-être que le prétexte à une reprise en main plus générale de l'économie chinoise, confiée par la direction du Parti communiste à des « amis » sûrs, qui sauront graisser les pattes qu'il faut quand il le faudra. L'argent n'ira pas dans les mêmes poches ! Dans ce schéma stratégique, l'horlogerie suisse n'est qu'un instrument : les consommateurs chinois continueront à acheter beaucoup de montres, mais plus dans les mêmes circuits [dans les futures zones franches pré-chinoises ou en Chine même, sinon à l'étranger], ni aux mêmes prix, ni sans doute aux mêmes marques.
 
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◉◉ ON AURA COMPRIS QU'IL SUFFIT D'UN INFIME RENFORCEMENT des contrôles douaniers aux frontières, aujourd'hui très laxistes quand il s'agit d'importations « personnelles » de montres théoriquement soumises à taxation, pour bouleverser tous les flux commerciaux actuels : dans la plupart des pays touristiques fréquentés par les globe shoppers chinois, la consommation des montres n'est soutenue que par ces achats hors taxes. Leur réorientation vers des zones franches en Chine (assortie d'un contrôle plus strict des importations parallèles) porterait un coup terrible à l'actuel écosystème horlogère. Or, implicitement, les distributeurs de Hong Kong en appellent à l'intervention de Beijing dans leur différend avec les marques suisses. Est-ce réellement fortuit au moment où le Premier ministre chinois, Li Kequiang, a décidé de mobiliser les services de l'Etat pour « promouvoir le marché national des biens de consommation » et demander des « mesures spécifiques pour créer un environnement juste pour les importations et les exportations » ? Dans la rigide langue de bois des bureaucrates communistes (voir notre analyse Business Montres du 29 avril), c'est l'annonce d'un virage stratégique et d'une nouvelle ligne économique. Sur le grand échiquier géo-économique mondial, les grandes manoeuvres ont déjà commencé : dommage que le premier pion à être avancé et sacrifié d'avance soit le cavalier de l'horlogerie suisse ! Ceux qui connaissent le jeu de go comprendront encore mieux cette manipulation oblique... 
 
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 LES 7 x 7 DU MARDI
Une sélection d'informations notées
à la volée, en vrac, en bref
et toujours en toute liberté... 
 
◉◉ RÉTRO-TEASER : cette semaine, pour cause d'enchères et de présence dans les salles de vente pendant tout le week-end, pas de chronique Rétro-Teaser (le décodage de l'actualité traitée la semaine passée pour mettre en perspective l'actualité de la semaine à venir). Pour les enchères, voyez les différents épisodes de nos pages @Enchères 2015. Pour un commentaire vidéo, voyez le Droit de Ré>Pons #8 ci-dessus... 
 
◉◉ LE RAT HORLOGER DE LA SEMAINE : il s'agit d'une « souris de Sibérie », un automate mécanique [la souris court partout, dès qu'on la remonte, en tournant la tête pour lever le nez et renifler] attribué à Henri Maillardet et daté de 1810, en or, avec un émaillage qui imite le pelage et un sertissage de perles baroques enrichi de rubis pour yeux. 5,5 cm de long avec 12,5 cm de queue, pour une estimation autour de 290 000-430 000 CHF (vente Sotheby's du 8 juillet prochain, à Londres : ci-dessous)...
 
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◉◉ CHAISES MUSICALES (1) : rien ne va plus chez Eterna (marque et manufacture de mouvements, propriété du groupe China Haidian, également propriétaire de Corum), où Bruno Jufer,qui avait pris la vice-présidence de l'ensemble au début de l'année dernière (révélation Business Montres du 17 janvier 2014) vient de donner sa démission. Il est remplacé par Robert Dreyfuss, l'ancien propriétaire du groupe familial (marques suisses Rotary et Dreifuss & Co) racheté par le groupe China Haidian au printemps 2014. Rebaptisé CityChamp Watch & Jewelery, le groupe China Haidian a décidément des problèmes avec ses marques suisses, pour lesquelles ses investissements ne tarderont plus à approcher la centaine de millions de francs – pour un résultat encore improbable. Pour autant qu'on puisse le déduire des discussions avec les uns et les autres [pas de communication officielle sur ce sujet], CityChamp a l'intention de repositionner tout son dispositif – Eterna, Rotary et sans doute Corum – sur un segment nettement plus proche de l'entrée de gamme que de la haute horlogerie. Dommage, on avait recommencé à croire à l'avenir d'Eterna, Bruno Jufer ayant fait un excellent travail de remise en état de la maison et de sa manufacture...
 
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◉◉ CHAISES MUSICALES (2) + FIN DE PARTIE : c'est terminé pour Slyde, la marque mécanico-numérique imaginée et lancée par Jorg Hysek (révélation Business Montres du 17 janvier 2011). Le concept initial était génial : Jorg Hysek osait recréer, au poignet, une « montre de haute horlogerie pour la génération iPad » – c'est-à-dire une montre à écran tactile (technologiquement très avancée) pour afficher sur le cadran de multiples affichages de montres mécaniques virtuelles, complications comprises, travaillées comme des mécaniques de haute horlogerie. C"était la naissance d'une nouvelle « horlogerie virtuelle » et d'une app-horlogerie plutôt révolutionnaire, d'ailleurs imaginée par Business Montres dès le 11 mai 2009. Lors du lancement des premières collections Slyde, personne ne parlait évidemment d'une quelconque Apple Watch. Le problème n'était d'ailleurs pas dans le produit [positionné à un niveau de prix beaucoup trop élevé, 5 000 CHF, pour trouver les volumes qui auraient permis à la marque de vivre], mais dans son management et dans sa communication. Côté management, le retrait de Jorg Hysek – remplacé un temps par le tourbillonnant Thierry Nataf (révélation Business Montres du 20 septembre 2012), qui repartira quelques semaines plus tard (révélation Business Montres du 7 janvier 2013) – n'aura pas arrangé les choses, la marque finissant par chercher si désespérément de nouveaux investisseurs que les financeurs potentiels partaient en courant...
 
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◉◉ SLYDE (2) : pathétiquement tombée de Charybde en Scylla au cours de ces dernières semaines, la marque était dès lors vouée à partir droit dans le décor. On tire aujourd'hui le rideau, faute de perspectives crédibles. À qui la faute ? Sans doute pas aux équipiers qui sont restés à bord du navire jusqu'au bout : beau dévouement ! Sans doute plutôt à un concept de marque qui n'avait pas su, ni voulu, ni finalement pu évoluer. Sans montre connectée, la partie aurait peut-être été jouable [pas sûr], mais à condition de ne pas prétendre jouer dans la cour de la haute horlogerie pour une montre à quartz approximativement suisse. Seuls quelques mini-oligarques ukrainiens et de capricieux geeks un peu plus fortunés que les autres ont pu s'offrir les 300 ou 400 montres vendues en quatre ans : dans dix ans, ce seront des collectors pré-connectique de poignet. Avec l'apparition des montres connectées et face à l'écrasante puissance de l'Apple Watch, l'équation devenait impossible à résoudre : soit Slyde se mettait sur le marché des géants de l'électronique, en divisant son prix par 10, avec pour seul argument son maigre « design de haute mécanique » [pour une poignée d'aficionados] ; soit Slyde évoluait en atelier de design d'application, sur le terrain de la création numérique de super-images de super-mécaniques pour les super-smartwatches. Pas facile ! Dur de devenir une pure app quand on s'est rêvé en grand horloger ! Faute de ventes et faute d'investisseurs kamakazes, il devenait impossible de faire évoluer le produitÀ trop cultiver l'irréalisme, on se prend le réel de plein fouet : faute de n'avoir choisi ni l'une, ni l'autre de ces pistes divergentes, le réel s'est imposé quand la trésorerie s'est trouvée définitivement asséchée. Fin de partie définitive pour Slyde, avec neuf personnes sur le carreau, à la veille d'une des pires crises horlogères jamais constatées depuis un siècle...
 
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◉◉ CHRISTIE'S (1) : la vente Christie's du lundi 11 mai (15,4 millions de CHF) a largement confirmé les tendances à la bipolarisation observée la veille avec les prestations d'Antiquorum (6,5 millions) et de Phillips-Bacs & Russo (29,6 millions) – voir nos analyses du 11 mai, du 10 mai et du 9 mai. D'une part, il s'est créé deux marchés : la vente aux enchères classique et la nouvelle vente-événement [Business Montres reviendra ultérieurement, après la vente Sotheby's, sur cette évolution décisive]. D'autre part, le marché est bien présent : il répond positivement aux belles pièces, même s'il est dans une mutation profonde qui le fait évoluer d'un marché de vendeurs à un marché d'acheteurs. Dans ce contexte très VICA (volatilité-incertitude-complexité-ambiguïté), Christie's tire avec brio son épingle du jeu et limite la casse face au tsunami Aurels Bacs, le marteau le plus magique de la décennie 2010 – et sans doute de la suivante : on le voit pas, aujourd'hui, qui pourrait contester sa suzeraineté sur le marché des plus belles montres. Pour cette vente genevoise, Thomas Perazzi (qui dirige le département horloger en Suisse) avait soigné son catalogue avec quelques raretés : il a réussi la vente de sa Patek Philippe réf. 2499, l'inusable star des enchères, avec 650 000 CHF pour son lot n° 308 (ci-contre) – mieux adjugée que la même référence chez Antiquorum (471 000 CHF) ou même chez Phillips-Bacs & Russo (533 000 CHF, mais pas tant que ça en considérant que cette pièce de 1980 était quasiment neuve et parfaitement environnée de tus les documents d'origine nécessaires. Du coup, chacun n'a pas s'empêcher de penser qu'une telle réf. 2499 aurait décroché le million avec Aurel Bacs, devenu synonyme d'un nouvel art de créer assez d'émotions sous le marteau pour emballer les enchères. Même réflexion un peu acide, mais inévitable, pour les 845 000 CHF réalisés par la Patek Philippe Nautilus (lot n° 312, ci-dessous, qui était notre coup de coeur du catalogue Christie's) : une montre exceptionnelle, probablement unique et réalisée sur commande, qui avait été estimée 200 000-400 000 CHF, mais qui était en droit d'atteindre le million sous un autre marteau...
 
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◉◉ CHRISTIE'S (2) : autre indice probant du retour des vrais amateurs sur le marché, au grand dam des marchands qui en assuraient jusqu'ici l'animation, le succès inattendu de certains lots, comme le chronographe Rolex réf. 2508 de 1938 (lot n° 153 : ci-dessous) : l'estimation poussait la montre à 30 000-50 000 CHF, ce qui aurait été suffisant pour un marchand. L'état de conservation exceptionnel de cette Rolex en acier lui a permis d'atteindre 341 000 CHF, ce qui est un vrai prix d'amateur sensible à à l'argument fresh to the market, à son style militaire, à son aspect quasiment neuf (cadran impeccable, avec une laque noire miraculeusement épargnée par le temps, chiffres nets, aiguilles comme neuves, boîtier ni repoli, ni restauré) et sa rareté sur le marché. Jamais un marchand n'aurait pris le risque d'une telle enchère ! 
 
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◉◉ CHRISTIE'S (3) : autre clé du succès de ce catalogue Christie's, maison qui reste leader du marché traditionnel, loin derrière Phillips-Bacs & Russo, mais sans doute loin devant Sotheby's dont la catalogue de ce printemps 2015 est tout sauf enthousiasmant, tout sauf bien fait [faute d'animateur un tant soit peu charismatique du département Montres de Genève] et tout sauf capable de créer un contre-feu à l'offensive d'Aurel Bacs. Chez Christie's, en revanche, Thomas Perazzi a réussi à composer une offre de 70 % montres fresh to the market, dont 80 % étaient proposées par des vendeurs non professionnels : autant dire de la « belle marchandise », qui a fait le bonheur des amateurs autant que des marchands, qui ont pu y repérer quelques pépites. Tous les continents (32 pays) étaient concernés par les adjudications, sachant que les 10 lots les mieux vendus l'ont été à neuf collectionneurs privés. De quoi confirmer nos analyses précédentes ! Notez aussi le succès de la répétition minutes d'Audemars Piguet (lot n° 204 : ci-dessous), estimée 150 000-250 000 CHF, mais adjugée à 605 000 CHF, soit un record du monde pour une répétition minutes de la marque. Datée de 1951 [dans un temps où les répétition minutes n'étaient pas banalisées], cette montre était parfaitement tracée et documentée...
 
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◉◉ ANTIQUORUM : si on a eu le plaisir de retrouver Geoffroy Ader (ex-Sotheby's Genève) au pupitre, en complément de Julien Schaerer, il faut remarquer que cette prestation n'a guère eu d'influence sur le résultat final d'une vente de plus de 500 lots, dispersés sans excès d'honneur ni d'indignité, à un prix moyen dix fois inférieur à ceux d'Aurel Bacs. Du coup, Antiquorum devient la providence d'amateurs en quête de bonnes affaires, à tous les niveaux de prix, pour des pièces courantes. Dès que les montres sont, précisément, moins courantes, elles cartonnent, comme cette Leroy historique à onze complications, dont la généalogie reste un peu incertaine quoique la montre soit parfaitement documentée (lot n° 384). Estimée 150 000-250 000 CHF, elle a été adjugée pour 351 000 CHF à un amateur qui en avait compris l'immense intérêt mécanique et la place exceptionnelle dans l'histoire des complications de l'horlogerie française (même s'il est probable que l'ébauche du mouvement était suisse). Il n'y a pas encore de collectionneurs asiatiques pour ce genre de pièces, uniques par nature et donc appelées à se valoriser, surtout avec le relance de la marque Leroy sur le terrain de la haute horlogerie. 351 000 CHF, n'est-ce pas le meilleur placement alors que les Bourses vacillent et que les monnaies trébuchent ? 
 
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Cette semaine, le Sniper du lundi a...
COMPILÉ QUELQUES EXCLUSIVITÉS
qu'il ne fallait pas manquer
la semaine dernière dans Business Montres...
 
◉◉ UN RÉSUMÉ DE QUELQUES-UNES DES INFORMATIONS publiées ici en exclusivité, en priorité et en toute indépendance. Celles qu'il ne fallait pas manquer la semaine dernière : une actualité horlogère commentée en mode 100 % liberté grâce à 0 % publicité et 0 % de propositions commerciales obliques. 
 Comment Aurel Bacs a assommé le match avant même que ses concurrents ne soient entrés sur le terrain – qui peut prétendre aligner une telle série de Rolex Day-Date à 100 000 CHF pièce (Business Montres du 9 mai) ?
 Le livre qui raconte les coulisses de la joaillerie et qui pourrait vous empêcher de jamais racheter le moindre bijou tellement ces coulisses sont parfois répugnantes (Business Montres du 5 mai)... 
 Les nouveaux jurés du Grand Prix d'Horlogerie de Genève, avec le retour en force des Suisses, qui font former un tiers du jury (Business Montres du 8 mai)...
 Les incroyables scores médiatiques de Cyber-Bibi sur la scène américaine et la manière dont il a même réussi à évincer des partenaires 100 fois plus puissants que lui, avec une conférence de presse pourtant bien creuse (Business Montres du 7 mai)... 
 La disparition des CEO horlogers du devant de la scène, alors qu'ils nous avaient habitués à moins de timidité et à plus d'attirance pour les projecteurs médiatiques (Business Montres du 6 mai)...
 Les fils à papa qui portent des Rolex ont-ils mis à sac le centre ville de Milano, lors d'une manifestation anti-Exposition universelle ? L'accusation révolte Rolex Italie (Business Montres du 6 mai)...
 Mais quelle est la fatalité qui empêche les montres Hermès de connaître le même succès planétaire que les autres produits Hermès, à qui tout réussit, sauf l'horlogerie (Business Montres du 7 mai) ?
 Nos chroniques habituelles et exclusives : le Baromontres exclusif de Business Montres (1er mai) sur les tendances de la météo horlogère, les informations horlogères mises en perspective avec Rétro-Teaser #2 (3 mai), l'actualité des montres comme vous avez toujours rêvé qu'on vous la raconte avec Atlantic-tac #122 (8 mai), l'actualité des vitrines et des marques, en version originale, avec À découvrir #91 (9 mai), notre page Délices d'initié #24 (9 mai), toujours très regardée (tout ce que Business Montres a publié de frais, de neuf, de fort, d'exclusif au cours du mois précédent), L'Heure du temps #17 (9 mai) sur France Bleu Besançon pour l'actualité de l'industrie horlogère – sans oublier la page anglaise de notre tribune libre Osvaldo Patrizzi #3 (9 mai) à propos du serin chanteur impérial...
 Et toutes les informations qui font le sel des conversations – mais que les autres médias horlogers ne vous décodent pas et ne vous racontent pas, sinon avec beaucoup de retard : la révolte des détaillants de Hong Kong (4 mai), l'enfumage de la semaine avec Nick Hayek, un grand spécialiste (8 mai), la superbe Zenith Pilot en bronze (ce que la marque a présenté de mieux à Baselworld : 7 mai), les chaises musicales de la semaine (Dufour, Lamarche, Maier : 8 mai), l'escalade répugnante entre stars d'Instagram (7 mai), le retour de Francesco Trapani (4 mai), le combat malheureux de Victorinox (4 mai), Ayrton Senna ressuscité en hologramme par TAG Heuer (7 mai : ci-dessous), la navrante initiative connectée d'IWV (7 mai), le goût des petites fleurs qui vient simultanément chez Ice-Watch et chez Vacheron Constantin (8 mai), la Rolex signée par Hans Wilsdorf (7 mai), le million et demi de dollars payé pour le short de Floyd Mayweather à Las Vegas (7 mai) et les voleurs de montres aux premières loges de l'histoire (8 mai)...
 
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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