MARDI : Des Suédois qui gravent des pins maritimes, des Hongkongais qui dépriment en pleine Golden Week, des Suisses qui font péter la couleur et des Anglais pas très cools avec Rolex...
Le 29 / 09 / 2015 à 05:09 Par Le sniper de Business Montres - 2812 mots
Sans oublier les nuits bleues du chevalier masqué, des capteurs d'activité qui ne tiennent plus qu'à un fil [excellent pour les montres suisses] et le délire ovoïde d'un Coréen en quête de nouvelles sensations connectées : pas belle, la vie des montres ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes,
Sans oublier les nuits bleues du chevalier masqué, des capteurs d'activité qui ne tiennent plus qu'à un fil [excellent pour les montres suisses] et le délire ovoïde d'un Coréen en quête de nouvelles sensations connectées : pas belle, la vie des montres ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ CONNECTO, ERGO SUM... ❏❏❏❏ DES « PANSEMENTS » QUI DISQUALIFIENT LES TRACEURS D'ACTIVITÉ...❏❏❏❏ LE JUSTICIER MASQUÉ DÉMASQUÉ PAR SA MONTRE SUISSE... ❏❏❏❏ CURIEUSE IDÉE, CE SALON HONGKONGAIS EN PLEINE GOLDEN WEEK... ❏❏❏❏ PLUS DE WATCHES & WONDERS EN 2016 ? ÇA SE JOUE À 50-50... ❏❏❏❏ PAS DES CORNICHONS, CES SUÉDOIS SOUS INFLUENCE SAXONNE... ❏❏❏❏ COMMENT ROLEX S'EST FAIT EXPULSER POUR DÉFICIT DE COOLITUDE... ❏❏❏❏ ROCK POUR LA COULEUR, ROLL POUR LE CHRONO AUTOMATIQUE...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ ▶▶▶ LES 7 x 7 DU MARDIIl fallait bien quatre complications dans la montre qui rend hommage à Batman ! ◉◉◉◉ ROLEX : intéressante étude britannique sur les Cool Brands. Certes, la notion est floue, et les modes de sélection des marques tout autant (2 500 votants et un jury d'experts comptant des artistes, des musiciens et des éditeurs), mais on cherche en vain dans ce Top 20 la moindre marque horlogère : Rolex, qui figurait en 9e position l'année dernière, en est absent cette année, alors qu'y figurent les marques qui servent de référence à la nouvelle génération (en tête : Apple, suivie de Ray-Ban, avec Chanel, Adidas, Netflix, Aston Martin ou Bang & Olufsen dans la file). Et les montres avaient perdu leur lustre ? Et si elles n'étaient plus cool ? Et si elles sortaient du champ de la tendance, donc de la désirabilité ? ◉◉◉◉ CONNEXIONS TEXTILES : le système des objets connectés est riche de potentialités insoupçonnées. La dernière lettre de Matério (matériothèque parisienne) nous présente ainsi quelques innovations dans le domaine du textile : des fils hybrides intégrés dans des tissages qui permettraient de transmettre des indications à des micro-puces, qui seraient connectées à un smartphone ; des polymères souples (qui ressembleraient à des pansements adhésifs) qu'on porterait à même la peau pour capter et transmettre des données d'ordre médical ; des microcapteurs intégrés dans un D-Shirt [T-Shirt digital] auto-alimenté, dans une logique de monitoring sportif ; etc. Intérêt de tout ça : alors que les bracelets de santé (traceurs d'activité) sont déjà le plus grand concurrents des montres connectées [il s'en vend cinq à dix fois plus chaque année !], ces avancées dans le domaine du textile réduisent l'intérêt des objets de poignet dédiés à la santé : un « pansement » connecté est plus facile à porter (ou à dissimuler pour les dames) qu'un lien de poignet en plastique – en même temps qu'il est plus fiable. On peut aussi considérer que ces textiles connectés sont une source d'innovation pour les bracelets de montres, qui ne joueraient plus seulement les utilités, mais qui pourraient intégrer de nouvelles fonctions connectées, en toute discrétion... ◉◉◉◉ BOMBERG : toujours plus fou dans l'exubérance stylistique, aux frontières exactes du street art contemporain, du design (non moins contemporain), de la fashion mécanique et de la tradition horlogère, Bomberg nous propose une nouvelle série de chronographes automatiques (ci-dessus et en haut de la page). 47 respectables millimètres pour inspirer le respect dès qu'on retrousse les manches de la chemise, des grandes giclées de couleur (inspirées par le jeune artiste suisse Thomas Mustaki), un mouvement automatique tout aussi suisse et toujours le concept modulaire (baïonnette) qui permet à la montre de passer du poignet (bracelet) à la poche (chaîne), voire à la table de bureau. Soit, pour résumer cette Bolt-68, un côté rock pour la disruption esthétique et un côté roll pour le style de vie en cool attitude et le mouvement chrono-automatique qui permet que tout roule ! ◉◉◉◉ WATCHES & WONDERS (1) : ouverture dans quelques heures de l'édition 2015 du salon asiatique organisé par la FHH (le pendant hongkongais du SIHH). L'ambiance de Watches & Wonders [salon réduit aux marques du groupe Richemont + Richard Mille] n'est pas forcément au beau fixe cette année. Non seulement la conjoncture locale n'est pas porteuse (avec une décroissance à deux chiffres qui s'aggrave de mois en mois : - 21 % pour Hong Kong depuis le début de l'année, -38 % le mois dernier pour le business en Chine continentale, d'où proviennent les clients de Hong Kong), mais encore la date n'est pas idéale : le salon se tient pendant la traditionnelle Golden Week, qui fait beaucoup voyager les clients chinois, mais plus du tout à Hong Kong – où les Hongkongais sont assez xénophobes vis-à-vis des Chinois continentaux ! Du coup, les marques exposantes ont réduit leurs ambitions : elles ont invité beaucoup moins de détaillants, en contrepartie d'un nombre accru de collectionneurs individuels (« clients finaux »), qu'on tentera d'appâter avec de nouvelles doses de « métiers d'art » [alors qu'on a déjà dépassé le seuil de saturation] et de montres sur mesures – quand ce sera pas en leur proposant des « ateliers horlogers » (apprentissage des bases techniques de l'horlogerie) pour lesquels on a également dépassé le seuil de saturation de la demande. Pas facile de convaincre ces « clients finaux » de faire le détour par Hong Kong : il est douteux qu'on atteigne les 16 000 visiteurs officiellement dénombrés en 2014 [chiffres déjà sujets à caution]... ◉◉◉◉ WATCHES & WONDERS (2) : c'est encore moins facile quand on considère que Hong Kong est aujourd'hui une place sinistrée sur le plan commercial, avec des baisses de chiffres d'affaires horlogers qui atteignent et dépassent les 50 % par rapport à l'année dernière – ce qui plombe gravement les comptes des marques qui tentent en vain de renégocier le prix des baux commerciaux avec d'implacables landlords. Watches & Wonders vient donc surajouter une offre directe à une offre déjà surabondante dans le réseau hongkongais : pas sûr que ce soit une bonne idée... D'où la tentation – probable à environ 50 % – de sauter une année en 2016 pour ne retenter un Watches & Wonders à Hong Kong qu'en 2017, en attendant un retour général à bonne fortune du marché. La haute horlogerie n'est pas un long fleuve tranquille... ◉◉◉◉ WATCHES & WONDERS (3) : de toute façon, il serait temps de se demander à quel impératif stratégique correspond un salon comme Watches & Wonders [on peut se poser la même question à propos du SIHH] ? Les marques de faible volume et à réseau commercial limité – celles qui privilégient les relations directes avec leurs clients et collectionneurs [comme Richard Mille ou A. Lange & Söhne] – n'ont que des profits à retirer de ce genre de salon de petite taille à fréquentation exclusive, surtout avec un zeste d'ambush marketing pour capter les bons clients des concurrents. La participation à un mini-SIHH asiatique est moins évidente pour des maisons comme Vacheron Constantin ou Piaget, déjà largement surexposées en Asie et qui n'ont donc que peu de nouveaux clients et de nouvelles commandes à glaner dans une telle manifestation. On a plus que des doutes pour les marques de plus grande diffusion (Cartier, Jaeger-LeCoultre, IWC ou même Panerai, sans parler de Montblanc ou de Baume & Mercier). La « logique de groupe » à ses raisons que la raison n'existe pas... ◉◉◉◉ ERGO WATCH : vous n'y pensiez sans doute pas, à une smartwatch dans le style de ce concept du jeune designer coréen Jeabyun Yeon. Un boîtier ovale, au design fluide, dans le goût des anciennes Oakley [pour ceux qui ont de la mémoire] et avec une apparente ergonomie additionnée d'une hyper-lisibilité du cadran, où les doigts semblent venir se poser très naturellement sur les deux « boutons » de commande virtuels, à droite et à gauche de l'écran où peuvent s'afficher les messages. Joli travail d'intégration de la couronne... ◉◉◉◉ CORNICHE : une nouvelle marque suédoise [nation horlogère où on compte désormais plus d'une vingtaine de marques locales, toutes très actives] positionnée sur le créneau de ce néo-classicisme qui est le nouveau « luxe horloger » de la génération Y, avec des boîtiers sans chichis, des cadrans très épurés et des prix soigneusement étudiés, la distribution directe et les réseaux sociaux palliant le manque de notoriété et de légitimité immédiate. Pourquoi Corniche ? Moins pour la Rolls-Royce décapotable que pour le mot français qui désigne les merveilleuses routes côtières du littoral méditerranéen français : pas question de faire plus bling-bling que ça, les boîtiers en acier (40 mm) témoignant de la modestie presque janséniste de montres (ci-dessus et ci-dessous : la Corniche Heritage 40) qui ne sont pas qu'un peu sous influence saxonne – louchez du côté de A. Lange & Söhne et vous comprendrez mieux. Le mouvement est électronique [d'autres modèles sont des montres automatique, avec un calibre Miyota, le tracteur des marques alternatives qui font un pied-de-nez au Swiss Made], les finitions plutôt soignées (on se demande même quelle est l'utilité d'une boucle déployante), le concept résolument life style (comme en témoigne l'activisme de Corniche sur les réseaux sociaux) et la facture contenue autour des 300 euros – ce qui donne à cette Heritage 40 un excellent rapport qualité-prix. Que demander de plus, sinon un pin maritime délicatement gravé sur le fond ? (merci à François-Xavier Overstake, d'Equation du Temps, d'avoir attiré notre attention sur cette jeune marque)... ◉◉◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : la mythologie des super-héros infuse les légendes de notre temps et RJ-Romain Jerome en fait des aventures de poignet pour les grands enfants nostalgiques. La nouvelle Spacecraft Batman reprend le boîtier emblématique de la collection Spacecraft [style casquette fortement anglé, boîtier en titane trapézoïdal, mouvement mécanique à affichage vertical signé Jean-Marc Wiederrecht], mais avec une touche de design très Dark Knight (bleu dur de l'heure et des surpiqûres du bracelet de force). Il fallait au moins un super-héros comme le justicier masqué pour assumer une quadruple complication comme celle-là : heures sautantes frontales à défilement linéaire et minutes à lecture latérale. Admirons la discrétion de la chauve-souris emblématique de notre héros... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...