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MARDI : Pourquoi il ne faut pas se laisser enfumer par les détaxes de Xi Jinping et comment la débâcle des emplois horlogers est en train de se confirmer dans les vallées...

Roger Dubuis vient d'inventer l'hommage patrimonial millésimé et auto-référencé : c'est peut-être une arme secrète anti-crise, alors que les mauvaises nouvelles (annoncées ici il y a dix jours) se confirment dans les vallées et les Chinois se payent notre tête...  ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, 


Roger Dubuis vient d'inventer l'hommage patrimonial millésimé et auto-référencé : c'est peut-être une arme secrète anti-crise, alors que les mauvaises nouvelles (annoncées ici il y a dix jours) se confirment dans les vallées et les Chinois se payent notre tête...

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EN RÉSUMÉ
(le tout développé après le résumé ci-dessous)
Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures...
 
❏❏❏❏ ROGER FAIT LES FONDS DE TIROIR DE SON ÉTABLI... 
❏❏❏❏ XI NOUS ENFUME, MAIS LUCA OUVRE L'OEIL... 
❏❏❏❏ LE BON TON RENAÎT EN RUSSIE... 
❏❏❏❏ KINGSTON A DE L'IMAGINATION... 
❏❏❏❏ LES PERROQUETS N'AVAIENT RIEN VU... 
❏❏❏❏ PAS DE CHAMPAGNE POUR CITYCHAMP ! 
❏❏❏❏ BERNARD S'INVENTE UN GÉNIE DE L'HORLOGERIE... 
❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏
 
Hommage Millesime 1 - copie
▶ LES 7 x 7 DU MARDI
Une grosse poignée d'informations
cueillies à la volée, en vrac,
en bref et en toute liberté...
 
◉◉ ROGER DUBUIS AUTO-CÉLÈBRE SON PROPRE PATRIMOINE. Mieux : Roger Dubuis millésime son propre patrimoine. Aujourd'hui, chacun en a conscience, les clients les plus aisés réclament de l'ultra-exclusivité et de l'hyper-rareté, sinon du sur mesures (bespoke) intégral et des commandes spéciales. Jusqu'ici, la manufacture Roger Dubuis était trop jeune – et trop bousculée par l'histoire – pour se soucier de son patrimoine et regarder dans le rétroviseur. C'est une maladie horlogère qui arrive sur le tard, même si les vingt ans d'existence de Roger Dubuis [maison fondée en 1995] en font un perdreau de l'année dans une volière horlogère où il n'est de bon bec qu'au-delà du siècle de légitimité. Le patrimoine d'une jeune manufacture, sa seule tradition avec quelques codes esthétiques, son précieux vintage, ce sont ses avancées mécaniques, ses innovations, ses mouvements, son interprétation du savoir-faire horloger. Ajoutons donc un terme aux précédentes exigences des riches amateurs de la marque : nous avions déjà la corde sensible « sur mesures » et la corde sensible « patrimoine » ; nous aurons en plus la corde sensible « restauration » et la corde sensible « millésime ». Quatre cordes : de quoi composer un concerto inédit pour fêter les vingt ans de la maison. On a donc été rechercher quelques mouvements mécaniques pour créer des pièces uniques qui ne seront disponibles qu'en boutique, à des prix qui laissent pantois. Roger Dubuis (l'horloger qui a donné son nom à la manufacture) avait encore quelques ébauches du XIXe siècle et du XXe siècle dans les tiroirs de son établi. Premier exemple avec cette montre de poche (en haut de la page, ci-dessus et ci-dessous), qui rappelle les premiers instants de l'aventure Roger Dubuis saison 1 (voire même la préquelle ou l'antépisode, comme disent les Canadiens français) : on jouait alors dans le bi-rétrograde presque systématique [avec la complicité initiale et décisive d'un certain Jean-Marc Wiederrecht] et dans le quantième perpétuel, complication pas du tout banalisée à l'époque. Retravaillée aujourd'hui dans l'esprit du Poinçon de Genève, cette vénérable ébauche de quantième perpétuel à chronographe et répétition minutes a donc été réarchitecturée, redécorée et restituée dans un style plus contemporain, sous le matricule RD181 – 1 950 heures de travail au total, donc 700 heures pour la seule restauration de l'ébauche, qui était en mauvais état. Pièce unique, bien entendu, pour ce témoignage de style rétro-futuriste, qui greffe un mouvement d'hier (sinon d'avant-hier) sur une expression horlogère d'aujourd'hui, sinon de demain. Hommage Millésime : l'idée est belle, le concept est riche (il y en aura d'autres, pour les principales boutiques Roger Dubuis de cette planète) et la réalisation tout aussi originale...
 
Hommage Millesime 2 - copie
 
◉◉ LES CHINOIS SE PAYENT VRAIMENT NOTRE TÊTE : le gouvernement chinois vient de décider d'abaisser certains droits de douane sur un certain nombre d'articles importés en Chine. Une « grande baisse » pour les bureaucrates communistes du ministère des Finances (source : China.org, organe officiel, et communiqué en chinois du gouvernement). Chaussures, bottes, costumes, cosmétiques et couches jetables : ne rêvez pas, il n'y a pas (encore) les montres dans cette liste. Il n'y a guère que les pouvoirs publics suisses (signataires d'un accord de libre-échange avec la Chine) et la FHS (Fédération horlogère suisse) pour croire que la manipulation administrative du niveau des taxes pouvait réellement faire baisser les prix de quoi que ce soit (analyse Business Montres du 6 juillet 2013). Dans l'esprit de ce que nous écrivions à l'époque de la signature de ce traité de libre-échange [nous avions fait les mêmes calculs], l'excellent Luca Solca (analyste du luxe chez Exane BNP Paribas) a republié ce matin un intéressant tableau (travaillé à partir d'une source officielle : le ministère des Finances) sur l'impact réel de la baisse des taxes annoncées pour les cosmétiques (ci-dessous). C'est effectivement... purement cosmétique
 
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◉◉ MÊME S'ILS SE FICHENT DE NOUS, LES CHINOIS DÉVOILENT LEUR JEU : cette baisse un peu symbolique – et donc purement cosmétique – des taxes sur les cosmétiques importés n'en prend pas moins une certaine importance dans la logique de la nouvelle stratégie gouvernementale d'incitation à la consommation intérieure (locale). En manipulant les taxes régaliennes, il s'agit de pousser les Chinois à acheter un certain nombre de ces produits en Chine même – on relira avec attention les explications alambiquées de China.org à ce sujet. D'une part, il ne s'agit encore que de lisser le différentiel entre les droits à l'importation qui affectaient ces catégories de produits et les autres catégories de produits : ce n'est donc pas une « baisse », mais une normalisation. Ensuite, ce faux coup de pouce – qui est un vrai effet d'annonce – en appelle d'autres : on reparle de plus en plus des zones franches et des exemptions ponctuelles de taxes pour les produits de luxe. Il est donc probable que le grand jeu de bonneteau fiscal ne fait que commencer en Chine, de même que l'enfumage gouvernemental. 
 
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◉◉ EN RUSSIE, LE BON TON PRATIQUE LE MÉLANGE DES GENRES : intéressant nouveau concept de distribution multi-marques en Russie, avec le lancement de la (future) chaîne De Bon Ton, un nom dérivé du titre d'un magazine français qui donnait dans le life style, au début du siècle, quand le bon ton était celui de la bonne société (en haut de la page). La première boutique vient d'ouvrir à Moscou (ci-dessus), dans un fameux mall commercial : les montres sont disposés comme des livres dans une bibliothèque, le long des murs, d'autres se trouvant sur des vitrines-tables au centre du magasin. Comme on le vérifiera sur la vidéo ci-dessous (pas besoin de parler russe pour comprendre de quoi il est question), le « parcours » intérieur du client a été sérieusement étudié. Ce qui étonne, c'est la diversité des marques représentées sur un même point de vente, avec un éventail qui va de TAG Heuer et Raymond Weil à Festina et Michael Kors, sinon Timberland et Pobeda (entrée de gamme du groupe Raketa, pour la couleur locale), en passant par Maurice Lacroix et Burberry : bref, une horlogerie très éclectique, un peu différente des positionnements de marque constatés de l'autre côté de la ligne Oder Neisse.
 
 
◉◉ UN AUTRE CONCEPT COMMERCIAL MULTIMARQUES, qui nous arrive cette fois de Singapour : c'est SunTime Watch (ci-dessous), sur le créneau du luxe horloger accessible [11 marques, de Tissot à Corum, en passant par Longines et TAG Heuer]. Sur Orchad Road, c'est une idée du réseau Sincere, et plus particulièrement de Kingston Chu, vice-président et directeur exécutif du groupe. Il s'agit de renouveler l'offre sur ce segment de marché, en mariant les marques traditionnelles et les marques d'esprit plus contemporain...
 
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◉◉ NOS CHERS CONFRÈRES SONT TOUJOURS AUSSI PERFORMANTS : les médias perroquets adorent reprendre les refrains officiels. Ce matin, un communiqué d'Ulysse Nardin à l'ATS nous annonçait 26 licenciements à La Chaux-de-Fonds et au Locle. Reprise immédiate par la RTN et, bien sûr, par les fins limiers du Temps (ceux qui mordent à l'hameçon des poissons d'avril). Les lecteurs de Business Montres (15 mai) étaient prévenus de cette « charrette » depuis plus de dix jours, mais il est vrai que nous parlions de 27 licenciements – et non de 26. Félicitations au bienheureux qui a été repêché avant l'été. Nous donnions également d'autres nouvelles sur différents autres délestages dans les vallées, mais les médias perroquets attendent sans doute le communiqué officiel pour en parler... 
 
◉◉ NOS CHERS CONFRÈRES NE VOIENT PAS TOUT tellement ils ont perdu l'habitude de regarder où on leur dit de ne pas regarder. On va donc leur donner un autre tuyau, pour les faire patienter en attendant le communiqué : c'est chez Corum, dont le groupe chinois CityChamp et actionnaire [marque dont nous parlions dans nos informations du 15 mai], qu'il faut à présent regarder. Au moins onze licenciements pour commencer ces jours-ci, d'autres devant suivre avant la prochaine rentrée. On a réparti le dégraissage dans la plupart des services pour ne pas les désorganiser, mais le licenciement de deux des horlogers du SAV ne va pas renforcer une des faiblesses chroniques de la marque...
 
◉◉ ET NOS CHERS CONFRÈRES SONT TOUJOURS AUSSI GÉNIAUX : pensez donc, ils vont même inventer des grands horlogers quand ils n'en ont plus sous la main ! Prenez ceux de L'Est républicain (24 juin) : un certain Bernard Payot – qui gagne à cette occasion le Bonnet d'âne horloger de la semaine – nous explique que, « pour certains, l'inventeur suisse Emile-Jean Perrelet est l'inventeur de la montre automatique. D'autres l'attribuent au Belge Hubert Sarton ». Ceci sous un magistral portrait d'Abraham Louis Breguet : génial, non ? Pour ce qui est de cet énigmatique « Emile-Jean Perrelet », il est évidemment inconnu au bataillon. Déjà qu'on n'avait pas la moindre preuve un tant soit peu établie de l'existence du « légendaire » et pas très crédible Abraham-Louis Perrelet, on va pousser les historiens perroquets à se pendre si on se met à leur inventer un « Emile-Jean » Perrelet...
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DE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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