MARDI : Un concept tubulaire d'heures sextettiques qui jouent aux dés et le retour des « comptoirs de vente » pour mater les filiales commerciales...
Le 03 / 03 / 2015 à 06:57 Par Le sniper de Business Montres - 4064 mots
Vincent Perriard est bien un emmerdeur, du moins un empêcheur de danser en rond : quand tout le monde se contente de les faire tourner, il remet les heures en rang, sur une file, par alignement capillaire au carré. Si les montres peuvent résister aux smartwatches, c'est bien avec de tels concepts radicaux et ludiques..
▶▶▶ EN RÉSUMÉ Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures,
Vincent Perriard est bien un emmerdeur, du moins un empêcheur de danser en rond : quand tout le monde se contente de les faire tourner, il remet les heures en rang, sur une file, par alignement capillaire au carré. Si les montres peuvent résister aux smartwatches, c'est bien avec de tels concepts radicaux et ludiques..
▶▶▶ EN RÉSUMÉIndiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures, le tout développé après le résumé ci-dessous...❏❏❏❏ LE SALON BELLES MONTRES SE MARIE EN FIN D'ANNÉE...❏❏❏❏ HEINRICH A TOUT COMPRIS DES SMART WATCHES...❏❏❏❏ LES JAPONAIS VEULENT FAIRE OUBLIER ROLEX...❏❏❏❏ JEAN-CLAUDE DÉZINGUE LES VIEUX FÉODAUX...❏❏❏❏ L'HORLOGERIE SUISSE RECOIFFE SES ORGANIGRAMMES...❏❏❏❏ LES CHINOIS QUI SE CONNECTENT MISENT SUR LES CODES...❏❏❏❏ « COMPLETLY RIDICULOUS », CETTE APPLE WATCH À 75 000 $ ?
❏❏❏❏ KILIAN REMONTE À LA FAVEUR DE L'ÉJECTION D'ULRICH... ❏❏❏❏ LA CARTE VERTE QUI VA REMOTIVER FRANÇOISE...❏❏❏❏ DE PLUS EN PLUS SMART ET DE MOINS EN MOINS WATCH !❏❏❏❏VINCENT SE RADICALISE TUBULAIREMENT...❏❏❏❏DES HEURES PAR BROCHETTES DE SIX QUI SE JOUENT AUX DÉS...❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS, QUI ONT PLEIN DE CHOSES À NOUS RACONTER... ❏❏❏❏▶▶▶LES 7 x 7 DU MARDIDes informations notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...◉◉◉◉LES TRÈS GRANDES PROFONDEURS TOUT CONFORT, MAIS CE SERA SANS ROLEX : la très officielle JAMSTEC japonais (Japan Agency for Marine-Earth Science & Technology) travaille activement à la mise au point d'un engin d'exploration de l'extrême sous-marin (image d'artiste ci-dessus). Le Shinkai 12000 devrait être capable, comme son nom l'indique, de descendre mener des études scientifiques par 12 000 m de fond, avec un équipage de six personnes et pour des missions de deux jours. Une énorme sphère de deux mètres de diamètre servira de hublot, avec une épaisseur de dix centimètres de verre pour résister aux pressions fantastiques qu'on trouve dans la fosse des Mariannes, le seul endroit de cette planète qui permet de descendre en deçà des 10 000 m (ci-contre). Pas encore de partenaire horloger associé à cette descente dans les abysses, mais il serait surprenant que le gouvernement japonais prive une des marques nippones de cette occasion de battre Rolex – détenteur du titre d'horloger le plus profond du monde [sans jeu de mots] – sur son propre terrain de l'extrême...◉◉◉◉TAG HEUER SOUS LA PRESSION DE SES NOUVEAUX CONCURRENTS CONNECTÉS : Jean-Claude Biver n'attendra même pas Baselworld pour nous donner une idée de ce qu'il prépare en matière de montre connectée. Les annonces de nouveautés qui s'entrechoquent créent un chaos d'informations propice aux initiatives « sauvages » : pourquoi laisser à Apple le monopole de la parole, alors qu'on peut, dès demain, avancer quelques propositions un peu détonnantes. Promise pour la fin de l'année, la fameuse TAG Watch bivérienne sera dévoilée à Bâle, dès l'après-midi de l'ouverture (indiscrétion Business Montres du 26 février), mais elle devrait faire une première apparition dans les médias dans quelques jours, quand Jean-Claude Biver annoncera – peut-être même des États-Unis, avec quels partenaires high-tech cette TAG Watch a été développée. Business Montres (18 décembre 2014) avait déjà levé le voile sur un possible partenariat avec Intel, confirmé depuis par Jean-Claude Biver – nous avions déjà évoqué cette question, sans le nom d'Intel, le 6 juillet 2014. Quel autre partenaire possible pour TAG Heuer ? Il suffit peut-être de regarder quels sont les co-sponsors de la voiture électrique (Formula E) que Jean-Claude Biver a fait rouler sur le pont du Mont-Blanc, à Genève, le week-end (ci-contre ; voir également ci-dessous la vidéo de cette traversée du pont d'Arcole du Mont-Blanc sous un ciel gris) : tiens, c'est Qualcomm (marque déjà mentionnée par Business Montres le 23 décembre dernier parmi les partenaires possibles de TAG Heuer) ! Quoi de plus naturel que de travailler entre partenaires de la Formule E : ça crée des liens ? Qualcomm + Intel au service de TAG Heuer : on a pris les meilleurs pour tenter de contrer Apple...◉◉◉◉À PROPOS DE TAG HEUER, DE JEAN-CLAUDE BIVER ET DES AUTRES (NOTAMMENT GUCCI ET BREITLING) : un très intéressant (et très bien informé) article de Thiébault Dromard dans Challenges, où il reprend –en nous citant, ce qui se perd dans les médias purement horlogers – bon nombre de nos analyses sur la passation de pouvoir chez TAG Heuer, sur l'atterrissage de Stephane Linder chez Gucci Timepieces ou sur la décadence de certains maisons. « Certaines maisons suisses licencient ou recoiffent leurs organigrammes. La flambée du franc suisse est venue gripper un peu plus une industrie qui connaît un bas de cycle », annonce Challenges, en nous citant dans sa conclusion : « Le juge de paix sera le salon horloger de Bâle mi-mars, avance Grégory Pons, il donnera une tendance sur les commandes annuelles ». Dont acte... ◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (ENCORE TAG HEUER) #1 : sans tout-à-fait relever du nettoyage au Kärcher, la technique Biver de reprise en main de l'appareil TAG Heuer s'apparente à une reconquête des féodalités locales par le pouvoir monarchique centralisé. Un bon exemple avec la récente restructuration de la filiale américaine (Springfield, New Jersey), qui prolonge la logique entamée en Chine, au Japon, en France ou en Allemagne. Avant de considérer les personnes, quels en sont les principes ? Par définition, une filiale est une succursale commerciale – au XVIIIe siècle, on aurait parlé d'un « comptoir de vente » – et non une mini-marque érigée en fief autonome : elle est un relais vassal de la marque suzeraine, dont la première mission est de vendre (gestion des stocks, des réseaux et du SAV), on d'élaborer leur propre branding ou leur propre marketing. Il est donc logique de dégraisser ces filiales d'une surcharge pondérale accumulée au fil des ans et des mauvaises habitudes. Autre principe bivérien : virer les grands féodaux (fat cats) et faire confiance aux jeunes talents qui s'étiolaient dans leur ombre, en évitant autant que possible les recrutements externes. On gagne ainsi en efficacité opérationnelle et en rapidité d'action, tout en comprimant les frais généraux et en dopant les ventes : win-win dans tous les compartiments du jeu ! ◉◉◉◉CHAISES MUSICALES (ENCORE TAG HEUER) #2 : pour le marché nord-américain (États-Unis, Canada), qui reste le premier marché pour TAG Heuer, il y avait urgence du fait d'un niveau de stocks qui restent très (trop) élevés – mais qui avait commencé à diminuer en 2014. Traduction de la méthode Biver : le CEO Ulrich Wohn a été remercié après dix ans de présence, de même que les deux directeurs régionaux des ventes, le directeur financier, le directeur du SAV [largement insatisfaisant pour TAG Heuer aux Etats-Unis] et quelques autres. Une grande lessive de printemps ! Place aux jeunes ! Nouvelle équipe en place à Springfield : Kilian Muller, qui était directeur des ventes (et n°2 d'Ulrich Wohn), reprend la filiale, avec une vice-présidente marketing venue de La Chaux-de-Fonds (François Bezzola, ex-responsable marketing/communication de l'équipe Linder) et un jeune responsable commercial (Roland Enderli, passé par Zenith), le n° 2 du SAV replaçant également son ancien patron. À Springfield, on s'attend à d'autres départs/promotions/dégraissages, notamment dans les services marketing un peu alourdis. C'est donc avec une équipe à sa main que Jean-Claude Biver va pouvoir muscler ses opérations sur le marché américain...◉◉◉◉L'IMPLACABLE ACTUALITÉ DES MONTRES CONNECTÉES (1) : d'abord, merci à notre confrère de Watch Insider, qui a découvert dans Business Montres (2 mars) les tarifs de l'Apple Watch que nous avions nous-même déniché sur le web (pas là où il pense) avant qu'ils ne nous soient discrètement fournis par Apple Europe. C'est rigolo, d'ailleurs, de voir les autres médias perroquets et les divers psittacidés de la communication horlogère découvrir soudainement la gamme et les prix de l'Apple Watch partout ailleurs que dans Business Montres, mais uniquement après que Business Montres les ait publiés... Ensuite, une série de bonnes ou de moins bonnes nouvelles – selon la perspective qu'on adopte sur l'irruption fracassante de ces montres connectées dans l'écosystème horloger : le salon MWC de Barcelone vient ainsi de confirmer que la prochaine révolution dans l'univers des smartwatches était indéniablement celle du design (ci-dessus : la nouvelle collection du téléphoniste chinois Huawei ; ci-dessous, la campagne de publicité de cette montre), pour que ces montres intelligentes finissent par ressembler à des montres [ce qui n'est pas le cas de l'Apple Watch] et adoptent les codes horlogers définis par cinq siècles de tradition suisse (bonne analyse de la BBC à ce sujet, mais c'était déjà une de nos conclusions Business Montres du 2 février dernier). En fait, l'idée directrice est que les smartwatches seront un peu moins smart et un peu plus watch, comme en témoigne la nouvelle Wiko Watch présentée à Barcelone (ci-dessous) : une montre simple à bracelet interchangeable, qui dissimule son traceur d'activité (affiché par LED escamotable, avec six mois d'autonomie pour le traceur et quatre ans pour la montre) sous les allures d'une Swatch ou d'une Ice-Watch épuréee et sous un prix de vente qui sera situé autour des 100-150 euros – de quoi s'interroger sur la pertinence commerciale de la famille Horological Smartwatch proposés à cinq, six ou huit fois ce prix par Frederique Constant, Mondaine ou Alpina... ◉◉◉◉L'INEXORABLE ACTUALITÉ DES MONTRES CONNECTÉES (2) : un sondage très intéressant de l'Institut Kantar sur le désintérêt des Français pour les montres connectées. Pas de demande objectivement formulée ! « Apple veut clairement faire appel à la partie la plus irrationnelle et viscérale de notre prise de décision, en axant avant tout sa communication sur le design de l'objet. Faire appel au viscéral plutôt qu'au rationnel pourrait être le meilleur moyen d'accroître enfin l'intérêt des consommateurs pour ces nouveaux gadgets », note une analyste de Kantar. Et on sait à quel point les équipes de Tim Cook sont capables de nous faire acheter des outils numériques dont nous n'avions pas vraiment l'usage (MacBook, smartphone, tablette, etc.) : lire à ce sujet un excellent article dans le New York Times (« The Apple Watch Is Nearly Ready, but Is the Public ? »), ainsi qu'un autre, toujours dans le New York Times (« Apple’s New Job: Selling a Smartwatch to an Uninterested Public »). Apple petit joueur avec sa Watch à 20 000 dollars ? Sûr : Time a repéré une Apple Watch à 75 000 dollars (ci-dessous) : « Completly ridiculous », estime le magazine...◉◉◉◉LE TEASER LE PLUS ÉPATANT D'AVANT BASELWORLD EST SIGNÉ HEINRICH (M. & Cie) : fidèle à sa stratégie de décalage narquois, Edouard Meylan (H. Moser & Cie) nous prévient de sa prochaine offensive bâloise. Ce sera spectaculaire ! Quoi de plus normal que d'avoir des idées bouillonnantes quand on installe une manufacture à Schaffhouse, à deux pas des fameuses chutes du Rhin ? Dans quelques jours, H. Moser & Cie nous dévoilera la première Smart Watch de haute horlogerie : première mondiale. Éléments de langage à décoder : « Protégée par de nombreux brevets et animée par des technologies d’avant-garde, cette création révolutionnaire offre une ergonomie et des fonctionnalités de pointe, une interface propre, une connectivité sélective et une autonomie extrêmement longue qui séduira les utilisateurs les plus exigeants ». Lui-même très smart dans son approche de la watch, Édouard Meylan aurait même pu ajouter la qualité du design, à en juger par l'image ci-dessous. Voilà qui va compliquer la vie de Jean-Claude Biver et des trente-cinq marques qui annoncent pour Baselworld une smartwatch plus ou moins suisse. Tiens, en parlant de Smart Watch [avec cet espace qui donne au concept une césure sémantique où s'engouffre la longue durée historique], que penser du fait que Frederique Constant a déposé le mot Smartwatch en association avec Horological (« Horological Smartwatch ») ? Malin...◉◉◉◉ LE SALON BELLES MONTRES CHANGE ENCORE DE MAINS : fondé par le bouillant Alain Faust, le salon Belles Montres (Paris) avait été revendu au magazine Le Point (groupe Kering) à l'été 2013. Sans qu'on comprenne très bien ce que l'équipe du Point voulait ou pouvait faire de ce média horloger grand public. Une interrogation qui a sans doute conduit les animateurs publicitaires du Point – qui manquaient étrangement d'idées pour la suite – à revendre Belles Montres aux créateurs du Salon de l'homme (Paris, image ci-dessous), manifestation mi-promotionnelle, mi-marchande, qui regroupe une soixantaine de marques de luxe (grandes maisons et créateurs indépendants) autour du thème fédérateur de l'univers élargi du nouveau luxe masculin. Carole Clough, la principale animatrice de la première édition du Salon de l'homme, entendait créer un « cabinet de curiosités » [thème très répandu dans la communication du luxe] dans le goût contemporain, mais dans le respect des traditions. Rien de changé pour cette année : le salon Belles Montres et le Salon de l'homme devraient rejoindre conjointement le Carrousel du Louvre à la fin novembre (aux dates prévues pour Belles Montres : 27-29 novembre), ensemble mais chacun de son côté dans un espace de 5 000 mètres carrés. Le concept horloger habituel de Belles Montres devrait être respecté – même s'il serait sans doute judicieux de le faire évoluer vers une offre horlogère moins « sectaire », moins orientée vers la seule haute mécanique et moins hostile au lifestyle. On ne sait pas bien ce que devient, dans ce dispositif, le site Belles Montres Online, qui était la vitrine horlogère et le portail d'informations sur les montres du Point – magazine qui reste partenaire médias de Belles Montres...
◉◉◉◉LES HEURES FLUIDES ET L'ENVOÛTEMENT MÉCANIQUE DE LA NOUVELLE H3 (HYT) : peu de doutes sur le fait que la nouvelle H3 parvienne à s'imposer en quelques heures comme une des « montres-événements » de Baselworld. D'une part, elle est extraordinaire de virtuosité néo-mécanique. D'autre part, elle est dopée aux hormones marketing du Dr Perriard (Vincent), alchimiste du buzz horloger et de la promotion en mode tonitruant. Extraordinaire ? Pas pour ses heures fluides, toujours magistrales, mais on a déjà donné de ce côté-là. Ce serait plutôt la disposition linéaire de cette fluidité qui nous stupéfait [même si ce n'est pas, et et de loin, la première montre à affichage linéaire de l'histoire] : quoi de plus logique qu'un capillaire linéaire, où le liquide est pompé, puis évacué et repompé, par des soufflets disposés dans la structure horizontale de la montre ? L'approche de cette linéarité tubulaire est radicale : les vingt-quatre heures de la journée sont elles aussi alignées comme à la parade, six par six, sur les quatre faces d'un jeu de dés pivotants : c'est donc de la linéarité rotative – là, respect pour le concept physico-géométrique ! C'est bien une grande première historique : au-delà de cette frontière, on entre dans une autre dimension du temps. Les méchaniciens de la nouvelle horlogerie sont des artistes : le saut des heures sextettiques est quasi-instantané, avec une rétrogradation spectaculaire du fluide dans son tube (tout ceci apparaît clairement dans la vidéo ci-dessous). Les minutes sont elles aussi linéaires, mais moins radicalement quoique plus mécaniquement : un double bras articulé les affiche sur une règle graduée, grâce à une aiguille elle aussi rétrograde (image en haut de la page). Mise à l'heure intuitive et ergonomique – sinon ludique – par la couronne latérale droite, le poussoir de gauche permettant des sauts de six heures (un quart de tour de l'axe des heures), le tout orchestré dans les laboratoires-ateliers du magicien Giulio Papi (APRP). Il n'y en aura que pour 25 privilégiés, mais l'histoire des montres s'en souviendra...D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...
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