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MB&F : Avec sa nouvelle Legacy Machine 101, Maximilian Büsser confirme la logique rhizomatique de son inspiration horlogère...

Quelque part entre Abraham Louis Breguet et Luke Skywalker, dans une galaxie finalement pas si lointaine, l'influent évangéliste de la nouvelle horlogerie retrempe en permanence ses racines dans le terreau fertile d'une imagination protéiforme. Coup au coeur garanti avec sa nouvelle machine... ▶▶▶ LM 101 (MB&F)Notés à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté...  ◉◉◉◉ QUAND ON AURA ÉCRIT QUE CETTE LM 101 (Legacy Machine 101 : chiffre qui n'est …


Quelque part entre Abraham Louis Breguet et Luke Skywalker, dans une galaxie finalement pas si lointaine, l'influent évangéliste de la nouvelle horlogerie retrempe en permanence ses racines dans le terreau fertile d'une imagination protéiforme. Coup au coeur garanti avec sa nouvelle machine...

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 LM 101 (MB&F)
Notés à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ QUAND ON AURA ÉCRIT QUE CETTE LM 101 (Legacy Machine 101 : chiffre qui n'est pas le n° 1 de la première LM 1, mais son principe antecessor non linéaire, comme s'il avait existé une centaine de projets précédents), est plus petite, plus simple, plus bombée, plus accessible [comprenez un peu moins coûteuse et un peu plus facile à comprendre], plus féminine, plus délicate, plus commerciale ou plus « manufacture » [c'est le premier mouvement entièrement développé en interne], on n'en aura rien dit. Ou, alors, on sera resté à la surface de sa présentation générique telle qu'elle apparaît dans le dossier de presse en bas de la page (on s'y reportera pour les détails techniques). On ne décrit pas la Joconde par les dimensions de son chassis, ni La recherche du temps perdu par le nombre de ses mots, ni Star Wars par le métrage de pellicule mobilisé par George Lucas. Trois Opera Magna dont la citation spontanée est peut-être plus révélatrice qu'il n'y paraît de la conception des beaux-arts de la montre tels que les pratiquent Maximilian Büsser et ses Friends (MB&F)...
 
 
 
◉◉ PAS PLUS QUE LEONARDO DA VINCI N'A INVENTÉ la perspective qui ordonne le clair-obscur du paysage, Maximilian Busser n'a inventé l'horlogerie tridimensionnelle : il a seulement posé les bases visuelles de cette 3D en imposant l'idée de mécaniques du temps plus profondes et plus architecturées qu'on en avait pris l'habitude. Son balancier n'est pas plus grand que celui de ses copains de la nouvelle horlogerie : il est simplement mieux mis en valeur par des arches à la Calatrava qui redimensionnent l'espace sous le spectaculaire dôme de verre saphir. Pas plus que Marcel Proust n'a inventé le retour en arrière mnémonique, Maximilian Büsser n'a inventé cet éternel retour vers les racines qui est devenu un sport extrême dans l'horlogerie contemporaine : il a simplement codifié cette dialectique permanente entre les créations de l'avant-garde et les trésors d'un héritage mécanique accumulé depuis quatre siècles. Ses coquetteries esthétiques témoignent d'une gourmandise quasi-régressive pour les codes de la belle horlogerie du XVIIIe et du XIXe siècle. Pas plus que George Lucas n'a inventé la saga intergalactique nourrie de citations mythologiques, « Il y a bien longtemps, dans une lointaine galaxie, très lointaine » (fronton de l'édition 1977), Maximilian Büsser n'a inventé la mise en scène horlogère des légendes urbaines de notre temps : il a simplement eu l'audace d'avouer son tropisme un peu naïf pour l'infra-culture des mass médias planétaires de son enfance. Ses productions témoignent de la tension permanente d'un récit fondamental dont il est capable d'interpoler les épisodes – exactement comme dans Star Wars – sans jamais en éroder la fascination mimétique. Ce qui explique l'arrivée sur le marché d'une LM 101 qui succède à la LM 2, alors qu'elle aurait logiquement dû précéder la LM 1...
 
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◉◉ AU-DELÀ DE L'INVENTAIRE NOTARIAL ET DESCRIPTIF de cette Legacy Machine 101 [prononcez « One Ô One » pour prouver que vous faites partie des vrais initiés], comment mettre en perspective cette création et comment l'ordonner parmi les nombreux repères semées sur la trace de MB&F ? Le fait qu'elle soit un peu plus petite (40 mm, au lieu de 45 mm pour les modèles précédents) et plus plate, donc plus portable pour les réticents aux ovnis de poignet, prouve une volonté discrète d'accommoder une nouvelle base de clientèle – forcément un peu plus asiatique [alors que la marque est déjà très sino-pilotée], un peu plus féminine [elles en ont, de la chance !] et peut-être même un peu plus européenne [c'est une montre de connaisseur avancé, qui aurait déjà tout collectionné – Patek Philippe ou Breguet en version originale – et qui passerait là en mode post-moderne]. Quand la LM 1 ou la LM 2 exigeait une forte dose de culture mécanique, la LM 101 s'avère d'emblée plus accessible sur le plan intellectuel, avec des pièges visuels habilement disposés comme autant de mines bondissantes à séduction instantanée : le dôme de verre saphir devenu quasi-invisible tellement il a été pensé dans le moindre angle de sa diffraction, la laque soigneusement tendue de ses deux sous-cadrans (joli travail de non-transparence lumineuse), le spectaculaire balancier de 14 mm [ni le plus grand du marché, ni le plus avant-gardiste, seulement le plus spectaculaire : sûr qu'il va faire école et que les repompeurs préparent déjà leur prochaine « inspiration »], la double arche calatravesque, les aiguilles bleuies qui soutiennent et soulignent chromatiquement le gris un peu plus soutenu du cadran discrètement soleillé, le mouvement (au verso) qu'on dirait échappé d'une montre de poche de l'âge d'or des pièces d'observatoire [on y devine l'immense culture horlogère d'un Kari Voutilainen] et tout le reste – dont le snobisme subtil du sous-cadran de la réserve de marche, désaxé dans son indication des 45 heures de sa capacité. On admirera au passage l'harmonie asymétrique très équilibrée des multiples éléments du cadran [c'est la délicatesse raffinée de la touche d'un designer comme Eric Giroud, aussi à l'aise dans le post-néoclassique que dans les concepts décoiffants]. Une suggestion esthétique : plutôt que le pare-chocs technique du rubis central (axe de balancier), pourquoi ne pas reprendre l'idée d'un plus grand rubis chatonné, non fonctionnel, juste pour le plaisir des yeux et pour cacher le pare-chocs sous-jacent...
 
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◉◉ MAXIMILIAN BÜSSER RECYCLE INLASSABLEMENT, dans une logique rhizomatique, les « briques » qui soutiennent sa vision de la nouvelle horlogerie. Il les assemble et il les ré-assemble comme avec un Meccano créatif : ses racines se replantent et cheminent, au gré de son imagination, entre les plants déjà sortis de terre et les graines encore en germination. Sa logique est celle de la vie, pas celle des mathématiciens. Son cheminement buissonnant est celui du hasard et de la nécessité, selon un schéma darwinien de bonds et de régressions. Il y aura bientôt dix ans qu'il a eu l'idée de ses premières « Machines » : il en a ensuite soutenu la naissance et l'établissement sur les marchés à un rythme soutenu, avec pratiquement deux créations (ou re-créations) par an depuis le lancement de la marque. Pas ou si peu d'erreurs le long de cette trace ! Cette LM 101 est l'aboutissement de la première séquence mécanique, puisque le mouvement en a finalement été conçu, construit, développé et achevé en interne, dans une jeune manufacture qui compte déjà plus d'une vingtaine de personnes. La maturité d'une telle LM précurseuse est évidente, les terminaisons « à l'ancienne » y sont, les performances chronométriques également : les collectionneurs de pièces classiques vont s'y risquer à des frissons d'ecclésiastique devant la porte d'un lupanar...
 
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◉◉ PLUS CRÉATEUR D'ÉMOTIONS QUE JAMAIS, plus générateur de tentations et encore plus fondateur de traditions pour les collectionneurs qu'auparavant, le Wonder Boy – déjà détenteur de trois trophées au Grand Prix d'Horlogerie de Genève – ne s'est pas du tout assagi, en dépit des sillons de sel qui se faufilent déjà dans le poivre de ses cheveux. Il porte toujours des Converse et, forcément, comme tout bon quadra contemporain, une barbe de quelques jours soigneusement négligée (voir sa vidéo ci-dessus). Il rêve toujour aussi grand et aussi loin. Le « King of Rock'N'Horl » traverse les années à l'abri d'un sourire malicieux qui cache mal un souci permanent de mieux faire, de mieux expliquer et de mieux conduire sa barque. Par sa seule existence et par la rigueur de ses exigences, mais aussi par son intransigeance créative, il a délégitimé tous ceux qu'on pouvait considérer comme les successeurs des grands horlogers des siècles précédents : pensez-vous que c'est par hasard qu'il investit aussi méticuleusement le territoire patrimonial que lui ouvrent ses Legacy machines ? C'est de la captation d'héritage, penseront les chaisières, mais ne faut-il pas tout changer pour que rien ne change ? Les bornes de ses prochaines créations jalonnent son futur jusqu'au début des années 2020, tant du côté des Machines (conceptuelles ou culturelles) que des objets du temps [ses Music machine ou ses Time machine], avec bien d'autres ambitions, au-delà même de MB&F.  Tant qu'on sait faire des montres comme cette LM 101, l'avenir de la belle montre est assuré – même [sinon surtout] contre les assauts des méchantes smartwatches, ces sournois envahisseurs venus des confins de la galaxie...
 
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