MERCREDI (accès libre) : Des montres connectées comme badge d'accès usuel à Baselworld 2016, une drôle de « Rolex Stones » pour les vieux rockers et David Bowie en nouveau juré du Grand Prix d'Horlogerie de Genève
Le 31 / 03 / 2015 à 22:09 Par Le sniper de Business Montres - 2102 mots
Sans oublier la sonnerie pontificale de Bvlgari, la nouvelle Breitling présidentielle et le retour au poignet des Tigres volants...
▶▶▶ LE ZAPPING DU MERCREDIUne brassée d'informations cueillies à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ BASELWORLD 2016 : c'était …
Sans oublier la sonnerie pontificale de Bvlgari, la nouvelle Breitling présidentielle et le retour au poignet des Tigres volants...
▶▶▶ LE ZAPPING DU MERCREDIUne brassée d'informations cueillies à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... ◉◉◉◉ BASELWORLD 2016 : c'était inéluctable, mais on pensait que cela prendrait plus de temps. La direction de Baselworld vient de signer un protocole d'accord avec la marque indépendante française Whitings (leader sur différentes niches d'objets connectées) pour développer une montre Swiss Made dérivée du modèle Activité Pop qui servira de badge d'accès (de poignet) à Baselworld 2016. Il s'agit d'une puce NFC insérée dans la montre pour une communication sans contact instantanée avec les bornes d'entrée du salon. La montre sera vendue, pratiquement au même prix qu'un billet visiteur, mais elle sera réutilisable toute l'année grâce à son capteur d'activités diurne et nocturne. Parallèlement, une application d'accès électronique à Baselworld sera proposée sur toutes les plateformes digitales concurrentes (iOS et Android), pour transformer les autres montres connectées du marché en autant de badges électroniques. On imagine la tête de François Thiébaud (Tissot), ou Walter von Kaenel (Longines)qui racontent partout qu'ils ne croient pas à l'avenir des smartwatches et qui seront peut-être bientôt obligéq d'en porter une pour pouvoir arriver jusqu'à leur stand de Baselworld ! Un joli coup pour Whitings (logo Withings Inside : ci-contre), qui a soufflé le contrat sous le nez de TAG Heuer – Jean-Claude Biver se faisait déjà un plaisir d'annoncer au monde entier qu'il allait permettre à toutes les autres marques d'entrer dans le salon... ◉◉◉◉ DAVID BOWIE AU GPHG : le Grand Prix d'Horlogerie de Genève prend goût aux pop stars qui ont pris le goût des belles montres. Après John Mayer (2014) ou Herbert Grönemayer (2013), c'est David Bowie qui devrait intégrer cette année les rangs du jury. Ses 140 millions de disques vendus dans le monde lui ont donné les moyens de collectionner discrètement quelques belles pièces horlogères, en même temps que les créations de l'art contemporain, dont il est fan. On imagine le rush des télévisions quand il fera son entrée au Grand Théâtre, place de Neuve... Une icône musicale capable de focaliser un peu plus l'attention des médias sur le Grand prix de Genève, dont le jury reste présidé par l'inamovible Aurel Bacs... ◉◉◉◉ ON CONNAÎT LE TROPISME ROMAIN DE JEAN-CHRISTOPHE BABIN : le patron de Bvlgari n'a pas pu résister à la tentation d'une « sonnerie romaine » pour sa prochaine répétition minutes, sculptée dans le bronze sonore d'une couleuvrine de la Renaissance, récemment rachetée aux enchères. Très endommagé, ce petit canon de bronze ne méritait pas une restauration, mais son réemploi horloger le fait passer à la postérité. Une « sonnerie romaine » est une sonnerie qui ne sonne pas les heures duodécimales de nos chiffres arables, mais en chiffres romains – c'est-à-dire sur trois notes (celle des dizaines : X ; celle des demi-dizaines : V : celle des unités : I). À l'origine, dès le XVIIe siècle, c'était une « complication » mécanique horlogère développée pour les papes de Rome, pour qu'ils assurent à la bonne heure leurs prières nocturnes. Avantage annexe de cette « sonnerie romaine » : un mécanique horloger plus simple, puisque les heures romaines ne mobilisent les marteaux que 30 fois par tour de cadran, au lieu de 78 fois dans le cas d'un mouvement qui sonne les heures en chiffres arabes (analyse Business Montres du 3 janvier 2013). C'est donc moins gourmand en énergie et en timbres (deux suffisent). C'est la première fois que cette complication est tentée sur une montre-bracelet, dont le bronze – matériau naturellement sonore – a été « optimisé » par manipulation moléculaire pour produire des sons encore plus spectaculaires. le tout avec force métiers d'art, puisque c'est la mode. Avec le sens de la formule percutante qui le caractérise, Jean-Christophe Babin nous promet une « Chapelle Sixtine de la montre à sonnerie » – allusion à l'acoustique exceptionnelle et à la décoration du lieu de culte pontifical (ci-dessous : n'était-ce pas la première allégorie moderne de la connexion sans contact ?). Lancement prévu à la rentrée de septembre. Au Vatican ? ◉◉◉◉ FERDINAND BERTHOUD : Karl-Friedrich Scheufele, racheteur du nom et relanceur d'une marque hommage au grand horloger, voulait présenter cette année aux médias et aux collectionneurs son concept de mouvement mécanique manufacture, avec un tourbillon à fusée-chaîne, un échappement à détente inspiré par un échappement « historique » (trouvé sur un chronomètre de marine signé Berthoud), un certificat d'observatoire pour la précision et des finitions à l'ancienne. C'est alors qu'il a découvert – notamment dans Business Montres – une sorte de copié-collé intégral de son propre projet Berthoud – sauf qu'il s'agissait de la relance de la nouvelle collection Leroy (effectivement présentée à Baselworld), à peu près structurée avec le même storytelling (la chronométrie à la française), et les mêmes éléments de langage... ◉◉◉◉ BREITLING : l'autocrate syrien Bachar el-Assad, quoique considéré comme un pestiféré par toutes les chancelleries, n'en fêtera pas moins cette année, en septembre, avec de nombreux invités, son cinquantième anniversaire en même temps que le quinzième anniversaire de son accession au pouvoir, en 2000, comme président de la République et comme successeur de son père, Hafez el-Assad. Pour les cadeaux de ses invités personnels, il a commandé à Breitling – longtemps fournisseur de toutes les aviations militaires proche-orientales (l'Irak de Saddam Hussein, la Libye du colonel Khadafi, la Jordanie du roi Hussein, etc.) – une série de montres, les unes à son effigie, les autres frappées du blason de la République (ci-contre : le faucon de Quraych qui soutient un écusson du drapeau national, avec un rouleau qui porte le nom République arabe syrienne : en arabe, الجمهورية العربية السورية). Total estimé de la commande : 50 montres personnalisées avec une gravure au nom de Bachar el-Assad et 500 pièces avec le faucon syrien. ◉◉◉◉ LES BRACELETS « TIGRES VOLANTS » DE BELL & ROSS : quand il ne rachète pas des cockpits d'avion pour les exposer dans le hall de son quartier général du XVIe arrondissement ou dans son bureau, Carlos Rosillo aime bien chiner des souvenirs historiques. C'est ainsi qu'il vient de racheter le blouson en cuir du fameux général Claire Lee Chennault (1893-1958), le héros des « Tigres volants » qui avaient donné un coup de main aux insurgés chinois contre les occupants japonais, pendant la Seconde Guerre mondiale. Un blouson en très mauvais état (ci-contre et en haut de la page), mais dont il sera possible de tirer une trentaine de bracelets en cuir pour équiper une série spéciale de BR 01 dédiée à l'escadrille américaine des Tigres volants – qui ont l'immense avantage d'être aujourd'hui aussi populaires aux Etats-Unis qu'en Chine. On fête cette année le 70e anniversaire de leurs exploits. Même du temps de la Chine communiste, l'anticommuniste Chennault avait sa statue dans la région de Zhijiang (Hunan), ainsi qu'une statue à Taipei (Taiwan) : normal, dans les deux Chine contemporaines, on en trouve jamais assez de prétextes pour (re)partir en guerre contre les Japonais ! Avantage connexe de Claire Lee Chennault : il était d'origine française. La Chine, les Etats-Unis, la France : un coup de billard à triple bande ! ◉◉◉◉ JEAN-FRÉDÉRIC ROULE POUR LES CAILLOUX : en quittant Zenith, où il avait développé, en 2014, un chronographe El Primero dédié aux Rolling Stones, Jean-Frédéric Dufour n'a pas oublié d'emporter son carnet d'adresses. On aura remarqué que la « Rolling Stones » 2015 de Zenith ne portait plus sur son cadran le fameux compteur qui tire la langue : c'est qu'on arrive en fin de droits. Lesquels viennent d'être transférés – merci, M. Dufour – à... Rolex, maison qui se flatte de ses multiples partenariats avec les légendes du siècle ! Les Rolling Stones sont un des piliers mythiques de l'imaginaire collectif pour la fin du XXe siècle. En plus, certains des membres du groupe sont de fervents collectionneurs de montres. Du coup, nous avons toutes les chances de voir apparaître bientôt une « Rolex Stones » – nom générique non officiel et non autorisé, qui agace beaucoup les communicants de Rolex – dans la collection Milgauss. On sait en effet que les amplis et les champs magnétiques induits par la débauche d'électronique qu'on trouve sur une scène de rock perturbent gravement le fonctionnement d'une montre : ayant laissé trop de champ à Omega sur le terrain de l'anti-magnétisme, Rolex (qui était pionnier dans ce domaine avec sa première Milgauss) contre-attaque avec le soutien des Rolling Stones : possible cadran rouge et verre saphir bleu, aux couleurs du groupe. L'usage du logo qui tire la langue sera réservé au fond du boîtier. Selon quelques insiders, il pourrait même s'agir du premier boîtier en titane grade 5 de la marque à la couronne... [/private] D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...