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MERCREDI : Jusqu'où peut-on (doit-on) se montrer solidaire des horlogers-joailliers confrontés à une insécurité galopante ?

Derrière le sort malheureux qui s'acharne sur un petit bijoutier de Nice, c'est une partie de l'avenir de l'horlogerie-joaillerie en Europe qui se joue. La mauvaise série télévisée qu'on nous joue quotidiennement dans les boutiques HBJO met en danger les détaillants, leurs clients, les passants et tout le marché des montres et des bijoux...  ▶▶▶ ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, enquêtesRUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...


Derrière le sort malheureux qui s'acharne sur un petit bijoutier de Nice, c'est une partie de l'avenir de l'horlogerie-joaillerie en Europe qui se joue. La mauvaise série télévisée qu'on nous joue quotidiennement dans les boutiques HBJO met en danger les détaillants, leurs clients, les passants et tout le marché des montres et des bijoux...

 
ANALYSES, IN-10-CRÉTIONS, INFORMATIONS, enquêtes
RUMEURS & MURMURES EN RÉSUMÉ (développements ci-dessous)...
❏❏❏❏ AU PROGRAMMME : le tout noté à la volée, en vrac, en bref et en toute curiosité... ❏❏❏❏ ÉDITORIAL : pourquoi il est logique de laisser un « J'aime » sur la page Facebook de soutien au bijoutier de Nice (pas pour le plaisir d'être 1 sur 1,7 million de « Like », mais par solidarité et par sens des responsabilités vis-à-vis du métier de détaillant horloger)... ❏❏❏❏ RÊVE EN LA BÉMOL : encore une pendule monumentale [huit mètres de haut, ça se remarque !] abandonnée dans une ville qui se prétend « berceau international de la haute horlogerie »... ❏❏❏❏ DOMINIQUE LOISEAU (1) : un grand maître-horloger, créatif et visionnaire, un vrai « trésor vivant », vient de nous quitter... ❏❏❏❏ DOMINIQUE LOISEAU (2) : qui retrouvera la montre Albatros bissextile, dotée de quatre ans de réserve de marché, dont on a perdu la trace depuis près de trente ans, sans même une photo (Business Montres du 5 janvier 2012)... ❏❏❏❏ AEVIG : le retour des dieux nordiques sur les cadrans des montres de plongée... ❏❏❏❏ GRAND PRIX D'HORLOGERIE DE GENÈVE : Laurent Picciotto (ancien animateur de la soirée) préconise de nouvelles règles de fonctionnement pour la sélection des montres... ❏❏❏❏ ÉQUINOXE : bienvenue dans la semaine la plus courte de l'année... ❏❏❏❏ GLOBE SHOPPING : la nouvelle loi chinoise sur le tourisme fait doubler, et même tripler, le prix des voyages à l'étranger... ❏❏❏❏ RICHARD MILLE : pas de souci, c'est bien vendu, mais pourquoi tarder autant à l'annoncer ? ❏❏❏❏ RICHAR MILLE (2) : est-ce pour accélérer la normalisation de sa situation avec le groupe Kering que Richard Mille lance une montre d'arbitre de football ? ❏❏❏❏ RJ-ROMAIN JEROME : un des meilleurs clips publicitaires de ces dernières années, avec ce qu'il faut de poésie dans le style et d'efficacité dans le message... ❏❏❏❏ CARELMAN : un sablier de précision (ci-dessus) ? ❏❏❏❏ ANTIQUORUM : Osvaldo Patrizzi relance la partie, avec une centaine de millions de francs suisses sur le tapis vert...
 
 ÉDITORIAL
Pourquoi j'ai « liké » la page Facebook
de soutien au bijoutier de Nice...
◉◉ Comme plusieurs centaines d'« amis » de la page Facebook de Business Montres, j'ai « liké » (c'est-à-dire cliqué pour dire « J'aime ») la page de soutien au bijoutier niçois qui a récemment tué un des deux voleurs qui venaient de le dépouiller. Quels amis ? Facebook s'est chargé de faire le tri pour me proposer la liste et la photo de tous ceux qui, comme moi, avaient ainsi cliqué. C'est très amusant. Au-delà de cette amusant exercice d'appel numérique, j'ai « liké » par conviction philosophique et par conscience professionnelle. Conviction philosophique : mes principes libertariens me conduisent à approuver tout homme libre qui défend sa vie et ses biens. Ce droit de se défendre est un des droits de l'homme les plus fondamentaux depuis le XVIIIe siècle – et même avant puisque le droit de porter une arme, quand on est un citoyen libre, est inscrit dans la culture profonde de la Suisse depuis le Moyen-Age (on parle ici des cantons historiques). Donc, même quand la légalité d'un pays prive d'armes les citoyens honnêtes, en laissant s'armer dans l'ombre les malfaisants, la légitimité est, à mes yeux, du côté du citoyen qui fait ce qu'il peut quand il se sent bousculé et menacé [même si la légitime défense n'est pas clairement évidente dans ce cas précis, les jurés populaires se chargeront de dire le droit au nom du peuple et des valeurs élémentaires de la République !].
◉◉ Conscience professionnelle, ensuite, et sens des responsabilités : la multiplication des agressions à main armée contre les bijoutiers et les horlogers est spectaculaire. Elle atteint désormais la cadence moyenne d'un braquage par jour, certains à une centaine de millions d'euros (le Carlton de Cannes), d'autres pour une poignée de billets, mais toujours avec la vie des professionnels en ligne de mire. Quelques professionnels en sont à leur quatrième ou à leur cinquième braquage ! Si la police fait ce qu'elle peut [alors même qu'elle est partiellement désarmée et démotivée par l'encadrement judiciaire qui la paralyse], les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies (qu'ils soient socialistes ou conservateurs) prennent (ou semblent prendre) cette aggravation de l'insécurité à la légère. Au sein même de l'industrie des montres, la sécurité des boutiques n'est plus vraiment une priorité, alors que la peur de ces braquages tend à déstabiliser les clients, à les tenir à l'écart des points de vente « à risque » et, tout simplement, à les dissuader de porter dans la rue des belles montres qui pourraient leur valoir l'attention des voleurs.
◉◉◉ On veut bien croire que la lutte anti-contrefaçon est une urgence, qu'il est absolument indispensable de renforcer le Swiss Made ou que les accords de libre-échange avec les marchés exotique ssont une nécessité absolue, mais que se passera-t-il quand la plupart des vitrines horlogères auront baissé leur rideau de fer, sous la pression des assureurs [de plus en plus gourmands en primes] et des impératifs de police ? Que se passera-t-il quand il faudra un vigile réglementaire devant chaque vitrine et un portique de sécurité pour entrer dans chaque boutique ? Que se passera-t-il quand les centres des villes seront un désert horloger, sans boutiques de proximité [c'est déjà le cas dans les villes moyennes, qui voient les détaillants disparaître sans être remplacés] ? Que se passera-t-il quand aucun employé ne voudra plus travailler dans une horlogerie-joaillerie trop exposée à la délinquance ? Que se passera-t-il quand les clients exigeront des marques – comme c'est déjà le cas dans une Chine en lutte contre la corruption (et donc contre les nouveaux riches) – qu'ils soient servis à domicile ? On pourrait multiplier les incidentes, la réalité restera la même : il y aura encore moins de clients, et donc moins de ventes dans le secteur. La sécurité des personnes et des biens, c'est la prospérité de toute une branche, qu'on en soit dirigeant ou simple opérateur : derrière le sort malheureux qui s'acharne sur un petit bijoutier de Nice, c'est une partie de l'avenir de l'horlogerie-joaillerie en Europe qui se joue. Ce qui valait bien un « J'aime » de solidarité et ce qui en vaudrait bien d'autres...
G.P.
 
 OSVALDO PATTRIZZI
« Une lumière au bout du tunnel »...
◉◉ En panne (à la demande des avocats) depuis deux ans pour calmer le jeu, le blog personnel d'Osvaldo Patrizzi vient d'être réactivé. Ce qui relance inévitablement la polémique autour du putsch qui avait éjecté le fondateur d'Antiquorum de la maison d'enchères qu'il avait fondée avant d'en revendre la majorité à un fonds japonais. Selon Osvaldo Patrizzi, qui est à présent retiré des enchères publiques, il apparaît clairement que « Evan Zimmermann [l'actuel CEO d'Antiquorum] avait soigneusement préparé sa prise de pouvoir, en créant en interne une atmosphère de suspicion, sur la base de vagues accusations qui se sont trouvées par la suite "justifiées" par une vérification judiciaire opérée par PricewaterhouseCoopers – mais sur la base d'une liste de griefs uniquement établie par les successeurs d'Osvaldo Patrizzi ». Rien de bien nouveau là-dedans [nous n'y reviendrons donc pas], mais il semblerait qu'on attaque une seconde phase des opérations, celle de la contre-attaque de l'équipe limogée : des demandes ont déposées contre PriceWaterHouseCoopers devant la justice suisse pour récupérer 63 millions de francs suisses (Osvaldo Patrizzi), 967 000 CHF (Leo Verhoeven) et 17,5 millions de CHF (Habsburg Holdings). Ce qui n'est pas rien. Ces dommages auraient été causés par le manque de professionnalisme des auditeurs de PWC, par leur travail superficiel et par la servilité de leur rapport vis-à-vis des demandes d'Evan Zimmermann et de son « co-conspirateur » Michel Levine. Alimentés en fausses informations, partielles et partiales, le rapport final de PWC aurait totalement manqué d'objectivité et d'équilibre. Les compensations réclamées seraient à la hauteur des pertes réelles qu'auraient éprouvé les plaignants et par les dégâts causés par les procédures judiciaires entraînées par les accusations ainsi formulées. Ceci sans tenir compte des éventuels dommages et intérêts pour le préjudice moral, les allégations qui portaient atteinte à l'honneur et la respectabilité d'Osvaldo Patrizzi, tout en le privant des bénéfices d'une vie de travail...
◉◉ L'affaire Patrizzi, un peu en panne faute de célérité des juges genevois, se trouve donc relancée, mais avec des enjeux financiers colossaux sur la table. Osvaldo Patrizzi cible le maillon faible du dispositif adverse – celui qui peut redonner un certain retentissement à sa cause, tout en causant de sérieux dégâts en termes d'image tellement les juges ont pu remarquer à quel point les investigations de PriceWaterHouseCoopers avaient été menées avec beaucoup de légèreté, sinon de naïveté, et avec un amateurisme confondant pour une maison de cette réputation. C'est plutôt habile de la part du fondateur d'Antiquorum. L'affaire contre l'actuelle direction de l'auctioneer reste cependant toujours en cours d'instruction à New York (Cour suprême, affaires civiles). On attend la réaction de PriceWaterHouseCoopers, qui risque gros dans cette contre-attaque, plus en termes d'image que de pénalisation financière. « Nous avançons vers une conclusion favorable qui fera regretter à nos adversaires de nous avoir jamais cherché querelle », lance en conclusion le « renard agenté ». À quelques jours de la vente Only Watch managée par Antiquorum, ça fait désordre...
 
 
 
 
 RICHARD MILLE
« Alors, c'est vendu ou c'est pas vendu ? »...
◉◉ Ayant été le premier média horloger – et le seul à ce jour – à révéler, puis à confirmer la revente de la manufacture Richard Mille au groupe Kering, information toujours « non officielle et non autorisée », la question fuse souvent. Ce n'est même plus de la taquinerie, mais seulement une légère inquiétude : pourquoi le groupe Kering met-il autant de temps à communiquer officiellement sur un rachat déjà acté et même finalisé ? Nous maintenons que les seules inconnues restent à ce jour, d'une part, le montant du chèque – pour lequel nous maintenons notre pronostic initial, à périmètre égal (Business Montres du 8 juin dernier) – et la date d'annonce publique de la transaction à la communauté financière : de source genevoise, on explique que ce retard est normal, compte tenu des contraintes de l'encadrement légal pour une société cotée. On verra bien ce jour-là qui avait raison – même si, bizarrement, tout le monde admet aujourd'hui que la maison Richard Mille n'est plus à vendre et qu'elle devait se vendre...
◉◉ En parlant de Richard Mille, une montre bien intéressante, qui serait bientôt (avec le Mondial 2014)d'une actualité footballistique brûlante : un peu reléguée au second plan pendant les salons horlogers, le chronographe RM 11-01 n'en est pas moins une montre innovante et séduisante. Mise au point avec l'ancien champion de football italien Roberto Mancini, entraîneur de Manchester City depuis 2009, elle permet de chronographier la totalité d'un match, avec des indications très lisibles, mais surtout de décompter les temps additionnels, période de jeu où le temps restant n’est plus affiché à la vue des joueurs et de l’entraineur. C'est, semble-t-il, un moment véritablement angoissant pour l’entraîneur et les arbitres, qui perdent tous leurs repères temporels. Cette RM 11-01 [impossible de se tromper sur l'identité de la montre : tous les codes Richard Mille y sont] s’offre un quantième annuel, ainsi qu’un chronographe retour en vol avec un compteur des minutes central et un cadran divisé selon les périodes de jeu. Son fonctionnement, qui semble des plus simples, est cependant unique en horlogerie. Le cadran indique les temps de jeu sur une base de mi-temps de 45 minutes et jusqu’à 15 minutes d’arrêts de jeu. Une seule pression sur le poussoir à 4 heures active la fonction retour en vol et replace l’aiguille à 12 heures, prête à démarrer pour la seconde mi-temps. En cas de prolongation, l’on réactive la fonction retour en vol et la montre indique désormais les 15 minutes de jeu et jusqu’à 5 minutes de temps additionnel.  
 
 
 
 
 ÉQUINOXE
Bienvenue dans la semaine la plus courte de l'année !
◉◉ Tous les jours, à l'approche de l'équinoxe d'automne (légalement fixé au 22 septembre, à 20 h 44), le jour solaire vrai raccourcit nos habituelles vingt-quatre heures (heure civile) d'une grosse poignée de secondes (30 à 40 selon les jours), du fait de l'inclinaison de l'axe de la Terre, de son ellipse autour du soleil et de la distance de la Terrre par rapport au soleil (pour faire simple et ne pas entrer dans l'explication de l'écliptique : ci-dessous). Résultat : la semaine sera courte pour entrer dans l'automne – ce que confirmeraient les cadrans solaires s'il faisait beau !
 
 
 
 
 LES IN–10–CRÉTIONS DU JOUR
Notées à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté... 
 
◉◉ CHAISES MUSICALES : départ plutôt inattendu chez Vacheron Constantin, où Sebastien Knop abandonne sa direction de la communication internationale pour vaquer à d'autres occupations, « d'un commun accord avec le CEO Juan-Carlos Torres et avec le directeur marketing-communication Julien Marchenoir ». Inattendu ? Peut-être, mais pas forcément imprévisible quand on sait décoder les positionnements carriéristes des uns et des autres. Allemand d'origine, Sebastien Knop était un pur « bébé Richemont » (il n'a jamais connu que Cartier et Vacheron Constantin, dont il a dirigé l'Asie et l'Europe (Nord, Centre et Est) avant de prendre son poste à Genève)...
 
◉◉ NOUVELLES MARQUES 2013 : pas vraiment créatives, ni très originales, les montres de plongée de la nouvelle marque néerlandaise Aevig, qui sera la référence #58/Génération 2013 des marques de l'année. Boîtier de style vintage en 42 mm, codes de plongée dans le goût des années 1970, mouvements mécaniques japonais et storytelling nordique (Aevig designe l'éternité dans l'ancien norvégien et les montres portent les noms d'anciennes divinités scandinaves). Le tout (ci-dessous) pour 450 dollars, ce qui reste très honnête pour la qualité perçue...
 
 
◉◉ DOMINIQUE LOISEAU (1) : beaucoup d'émotion dans le milieu horloger, chez ceux qui savaient vraiment qui était Dominique Loiseau et qui savaient au-delà des préjugés tenaces à son sujet. Il est vrai que la communauté horlogère suisse a le chic pour passer de ses « trésors vivants » quand ils sont toujours de ce monde et qu'ils ne représentent pas un enjeu marchand. Et à plus forte raison s'ils sont français, même installés en Suisse depuis le début de leur carrière ! On devra à Dominique Loiseau, visionnaire inspiré quelques-unes des plus belles complications mécaniques de ces vingt dernières années (voir notre « In Memoriam » : Business Montres de ce 18 septembre).
 
◉◉ DOMINIQUE LOISEAU (2) : une anecdote personnelle au passage. Lors de chaque conversation personnelle avec Dominique Loiseau, je lui parlais de sa montre mythique « Albatros bissextile », montre de poche qui ne réclamait d'être remontée qu'une fois tous les quatre ans (d'où son nom, dérivée des années bissextiles). Son mécanisme intéresserait bien des jeunes créateurs horlogers, la réserve de marche étant un des facteurs strqtégiques sur le marché des montres mécaniques. Impossible de savoir ce qu'est devenue cette montre, dont il ne reste même plus une image [merci au lecteur qui en trouvera une] et qui semble avoir vendue à une collectionneur américain, depuis longtemps perdu de vue. Un tel chef-d'oeuvre horloger ne saurait sombrer corps et biens, quoique cela arrive parfois.Impossible d'en savoir techniquement plus : soit Dominique Loiseau gardait son idée pour la réexploiter dans ses futures créations ; soit il s'en désintéressait, préférant regarder vers l'avant plutôt que vers des créations passées déjà estompées dans son esprit. Il m'avait promis de regarder un jour dans les archives empilées dans sa cave : il appartient désormais à Daniel Montandon, le co-créateur de l'Atelier Loiseau, d'exploiter au mieux les archives dont il a la charge et de nous révéler ce qu'on peut savoir sur cette « Albatros bissextile ».
 
◉◉ DOMINIQUE LOISEAU (3) : on attend aussi, dans tout ce remue-méninges d el'actualité autour de Dominique Loiseau, que la fameuse pendule La Rose des vents ressorte des collections du sultan de Brunei, où elle n'a pas du être entretenue depuis une petite trentaine d'années. Ces collections « pourries » – au sens propre du terme : Business Montres du 16 mars 2011 – avaient été visitées par un expert de Ferraris Online, autorisé à pénétrer dans les garages secrets du sultan de Brunei, où des milliers de supercars pourrissent gentiment. Heureusement, d’ailleurs, parce que si ces Ferrari (100 !), McLaren (3), Bentley, Lamborghini, Mercedes (300 !) et autre Rolls-Royce se retrouvaient sur le marché de l’occasion, elles « pourriraient » à leur tour ce marché pour plusieurs années (source : Gizmodo). Au détour d’une pièce, des centaines, « sinon des milliers d’écrins Rolex, Cartier ou Patek Philippe vides ». Que sont devenues les montres ? Mystère : très peu sont revenues sur le marché des enchères. Les initiés – témoins oculaires directs – racontent que la collection des milliers de montres du sultan de Brunei est conservée, sans soin particulier, dans des pièces qui ne sont pas climatisées : les mouvements de la plupart de ces montres – notamment les hautes complications dont le sultan était friand et qu’il commandait « sur mesures » – sont rongés par la corrosion de l’air marin tropical et totalement irrécupérables, sinon au poids du métal précieux...
 
◉◉ ORIS : ça, pour de la pub, c'est de la pub ! 81 mètres de haut pour chacun des deux pans de l'affiche, qui font eux-mêmes 12 m de large, soit 1 944 mètres carrés pour marquer le lancement en Thaïlande de la nouvelle Oris Aquis Depth Gauge. Imposible de la manquer dans le centre de Bangkok, sur une avenue (Rama IV Road) où passent quotidiennement plus de 90 000 voitures. Pour se faire une idée de l'installation, une vidéo sur la page Facebook de la marque...
 
 
◉◉ GLOBE SHOPPING : petit à petit, les langues se délient sur les conséquences – jugées ici même désastreuses (révélation Business Montres du 22 août) – de la prochaine loi-cadre chinoise sur les activités touristiques. Le Financial Times confirme notre analyse concernant le renchérissement – forcément dissuasif – du prix des voyages hors de Chine, qui ne seront désormais plus « subventionnés » par les centres commerciaux où les arrêts obligatoires étaient programmés. Selon un quotidien du Qianjiang, les voyages long-courrier ont augmenté de 80 %, le prix des liaisons vers Hong Kong, Macao ou l'Asie du Sud ayant triplé ! La semaine en Thaïlande est passée de 3 000 RMB à 8 600 RMB. Reprenons tous en choeur : « Tout va très bien, Madame la Marquise »...
 
◉◉ RJ-ROMAIN JEROME : le clip diffusé pour la promotion de la nouvelle collection Tattoo-DNa (Business Montres Vision du 13 septembre : ci-dessous) est bien une des meilleures créations de ces dernières années. Petits moyens, grands effets, avec beaucoup de poésie et une bande originale irréprochable. De quoi donner des complexes aux marques volontiers grandiloquentes dans leurs gestes auto-glorificatrices...
 
◉◉ GRAND PRIX DE GENÈVE : merci à Laurent Picciotto, ancien animateur lui-même du Grand Prix d'Horlogerie de Genève, pour son coup de chapeau dans L'Argus des montres ! Retenons également ses interrogations sur le fonctionnement du jury : « J'ai trouvé que, l'année dernière, Grégory Pons avait fait un super boulot. Cette année, c'est vrai que le jury est d'une composition plutôt... inattendue. Au-delà de cela, soyons honnêtes : si l'on voulait un Grand Prix qui soit parfaitement juste et ouvert, il faudrait que le jury choisisse les pièces à distinguer dans le marché, pas dans celles qui se sont portées volontaires pour être récompensées. Le principe de présélection, payante pour les marques de surcroît, empêche par définition de donner un coup de projecteur loyal et exhaustif ». Constat qui est aussi le nôtre depuis des années...
 
◉◉ RÊVE EN LA BÉMOL : simple question aux autorités genevoises. Pourquoi la monumentale clepsydre « Rêve en la bémol », véritable sculpture temporelle du créateur carougeois Josef Heeb (1930-1980), est-elle ainsi abandonnée, dans le jardin de l'ex-Musée d'horlogerie de Genève ? Pourquoi cette oeuvre géante, de style industriel (ci-dessous), haute de huit mètres et large de cinq, est-elle condamnée à rouiller dans la honte d'une métropole qui s'affirme « berceau de la haute horlogerie » ? Dommage pour un symbole du mariage des arts du temps et de l'eau. Question annexe : n'y aurait-il pas une marque pour parrainer la restauration de cette clepsydre, au lieu d'ouvrir des boutiques en Mongolie ou de financer des tournois de polo ?
 
 
 
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