MERCREDI : La bonne nouvelle d'une garantie de cinq ans pour les Rolex neuves et la mauvaise nouvelle des mutations irréversibles du marché...
Le 10 / 06 / 2015 à 04:41 Par Le sniper de Business Montres - 2731 mots
Soixante mois de garantie : c'est bien le moins quand on prétend que ses montres sont étudiées pour traverser les décennies, non ? Il aura pourtant fallu attendre 2015 pour que Rolex s'y décide, avec un effet d'entraînement prévisible sur toutes les autres marques. Et un smartwatch, c'est vendu avec quelle garantie ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions,
Soixante mois de garantie : c'est bien le moins quand on prétend que ses montres sont étudiées pour traverser les décennies, non ? Il aura pourtant fallu attendre 2015 pour que Rolex s'y décide, avec un effet d'entraînement prévisible sur toutes les autres marques. Et un smartwatch, c'est vendu avec quelle garantie ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ DES PETITES CULOTTES QUI EXPLOSENT SOUS LE MARTEAU... ❏❏❏❏ GAFFE AU GAFA... ❏❏❏❏ 1 826 JOURS POUR ROLEX... ❏❏❏❏ SMART RAS-LE-BOL... ❏❏❏❏ LES PETITES CULOTTES AU PRIX FORT... ❏❏❏❏ UNE RUPTURE POUR ASSURER LA CONTINUITÉ... ❏❏❏❏ À LA VIE, À LA MORT... ❏❏❏❏ LES EXPERTS SONT UNANIMEMENT CRUELS (ci-dessous)...
❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏ ▶▶▶ LE ZAPPING DU MERCREDIUne brassée d'informations et d'analyses cueillies à la volée, en vrac, en bref et en toute liberté éditoriale... ◉◉◉◉ (humeur) LA TYRANNIE DU SMART BIDULE : l'humiliation d'avoir perdu la première bataille du poignet [pas encore la guerre] – avant même de l'avoir livrée face à Apple, Samsung et les autres – ne doit pas nous détourner d'un bon coup de gueule contre la prolifération des smart machins et des smart trucs dans notre vie quotidienne. Bon, admettons l'intérêt des smartwatches, mais l'univers-impitoyable-des-objets-intelligents qui s'avance s'annonce crispant et insupportable au possible, entre la bouteille d'eau minérale connectée (smart bottle) qui nous signalera [sur la montre ou sur le téléphone ?] qu'il est temps de s'hydrater et l'analyseur de pets qu'on glisse dans sa culotte pour vérifier le niveau – ceci n'est pas une blague (voir la page Kickstarter du projet CH4, qui nous a été signalé par le Wall Street Journal). Elle gonfle et elle nous gonfle, la bulle du smart bidule ! Peut-être que nous aurons bientôt, dans nos montres connectées ou non, des smart aiguilles pour nous dire quelle température il fait sous le cadran, des smart spiraux pour étalonner le coefficient de dilatation de l'élinvar ou des smart rotors pour signaler leur vitesse en km/h, ce qui est tout de même plus rigolo que la banale réserve de marche. Smart shoes, smart suits, smart shirts et smart goggles nous promettent un vestiaire totalement connecté, tout comme nous aurons droit au smart frigo pour faire de nous des smart cuistots. On va s'arrêter en songeant, non sans ironie, que l'abus du smart n'importe quoi tuera plus sûrement la smart attitude que les incantations rituelles sur les mérites de la tradition mécanique et des métiers d'art : l'humanité aura plus vite soupé de cette hyperconnexion hyperaddictive qu'elle ne mettra de temps à s'y abandonner – surtout quand les premières failles dans la sécurité des données seront devenues des gouffres béants. Big Data, big bêtas que nous sommes ! On redécouvrira alors que rien ne vaut une bonne vieille montre pour jouer les talking pieces capables de vous connecter, de visu et de sensu, aux autres humains du voisinage (G.P.)... ◉◉◉◉ ROLEX PASSE À LA GARANTIE QUINQUENNALE : dès le premier juillet prochain, les acheteurs de Rolex auront droit à une garantie de 1825 jours, soit l'équivalent de 60 mois ou de cinq ans. La marque à la couronne n'est pas la première à pratiquer une telle garantie, déjà proposée par différentes marques (Casio, Richard Mille, Breitling, entre autres), mais cette initiative de Rolex pose un nouveau standard, auquel les autres marques devront désormais se conformer à plus ou moins court terme. Rolex peut d'autant plus se le permettre que ses contrôles qualité sont les meilleurs de toute la Suisse horlogère et que le taux de retour SAV ridiculise les prétentions des concurrents à l'excellence dans ce domaine...
◉◉◉◉ UN DOUBLE OUBLI DANS NOTRE INFORMATION sur la vente Christie's de Hong Kong et le triomphe sous le marteau des Opus Harry Winston (Business Montres du 8 juin). Il aurait d'abord fallu signaler l'asymétrie entre le résultat des premières Opus (1, 2 et 3), qui ont largement dépassé leur prix public initial, et les Opus plus récentes (9 et 10) qui n'ont pas dépassé le prix boutique payé à l'époque. Détail intéressant et encourageant : plusieurs montres de ce lot d'Opus ont été adjugées à des collectionneurs de nouvelle génération, en Chine continentale. Le second oubli concerne l'excellent résultat sous le marteau du lot n° 2539, une MB&F HM4 Razzle Dazzle en série limitée (8 montres dans le goût nose art), qui valait 188 000 CHF il y a quatre ans et qui a été adjugée pour 238 000 dollars, soit 18 % au-dessus de ce prix de vente initial (ci-dessous). L'enchérisseur final était, là aussi, un amateur de Chine continentale. Manifestement, les montres de nouvelle génération résistent bien aux enchères – et parfois mieux que les montres des grandes marques classiques... ◉◉◉◉ MONDE GAFA ET UNIVERS VICA : pour l'horlogerie, l'ambiance actuelle est VICA (acronyme de Volatil, Imprévisible, Complexe, Ambigu), mais le paysage est GAFA – comprenez dominé par les leaders d'Internet que sont Google, Apple, Facebook et Amazon. C'est déjà bien d'en avoir conscience et de le comprendre, dans un monde en mutation où les grandes entreprises d'hier ne sont pas forcément celles de demain [bye bye IBM, bye bye Microsoft, bye bye Blackberry, etc.]. Les appétits de cette « bande des quatre » (GAFA) sont féroces et démesurés : il n'est pas un secteur de l'économie qu'ils ne souhaitent dominer, au besoin en s'écrasant entre géants. Le tableau ci-dessous donne une bonne image de ces instincts carnassiers et de l'envie d'en découdre de ces nouveaux géants. Et l'horlogerie, la joaillerie ou le luxe traditionnel dans tout ça ? L'industrie des montres est directement impactée par les montres connectées (Apple, Google et les autres), son réseau commercial étant disqualifié par les nouvelles offres imaginées par les Big Four. Même constat pour la joaillerie et le luxe : c'est sans cette optique qu'il faut analyser l'appel désespéré du groupe Richemont à LVMH et à Kering (Business Montres du 9 juin) pour constituer un môle de résistance e-commerciale à Amazon (demain à Apple, Facebook et Google) : il était temps de s'en soucier, mais il est sans doute trop tard pour des conglomérats de marques qui fonctionnaient avec des logiciels obsolètes centrés sur la toute-puissance de ces marques et la force invincible de leurs réseaux. Sauf que les actionnaires découvrent à quel point, dans la vraie vie, les amateurs ne sont pas si attachés qu'on le croyait à ces marques [hormis une communauté d'inconditionnels captifs, ce qui est déjà bien] et qu'ils sont plus inconstants et infidèles que jamais. Moralité : face à ces géants (parfois toujours dotés de « pieds d'argile »), il est vain de vouloir lutter à armes égales. Il faut donc jouer l'alternative et travailler dans une logique de rupture, en imposant d'autres paradigmes (voir le paragraphe suivant, ci-dessous)... ◉◉◉◉ C'EST DANS LA RUPTURE QU'ON ASSURERA LA CONTINUITÉ : on ne peut pas réfléchir aux mutations qui secouent l'horlogerie sans prendre en compte les mutations qui ont brutalisé d'autres secteurs de l'économie. Sans remonter à l'immense krach de la sidérurgie européenne [victime de sa propre désorganisation et de ses logiques internes, sans nouvelle technologie de rupture] et sans s'apesantir sur la spirale mortifère où les banques traditionnelles sont engagées [HSBC en tête, pour cause de revenus en chute face à des coûts en hausse], il faut admettre que le métier horloger est appelé à se renouveler en profondeur pour résister, d'une part, à l'assaut des montres connectées non horlogères [une seule place au poignet et beaucoup de candidats pour s'y installer] et, d'autre part, pour s'adapter à la nouvelle demande des nouveaux consommateurs [avides d'autres montres à d'autres prix]. L'histoire économique prouve que très peu de leaders d'un jour parviennent à s'imposer comme les innovateurs du lendemain : ils sont trop axés sur la recherche de profits plus faciles à court terme ; ils cherchent trop à optimiser leurs procédures internes pour maximiser leur efficacité ; leurs dirigeants préfèrent leur « zone de confort » à la prise de risque ; leur bureaucratie tend à préserver l'acquis plutôt qu'à préparer l'avenir. Personne ou presque ne voulait d'automobile, de montre-bracelet ou de téléphone portable avant que ces objets ne s'imposent, en dépit des immenses désavantages, des défauts évidents et des tragiques inconvénients des premiers modèles proposés. Autant se dire que les montres de demain seront autres que celles d'aujourd'hui, parce que produites pour répondre à une autre demande, avec d'autres méthodes de production, à des prix accessibles capables d'ouvrir de nouveaux segments de marché à des produits plus simples mais plus signifiants (ou sémaphoriques : « porteurs de signes » statutaires, identitaires, ostentatoires ou autres). Des nouveaux concepts de montres qui seront forcément, dans un premier temps, moins performantes et moins réussies que des montres plus compliquées – mais l'avenir leur appartiendra si elles sont pensées en fonction des attentes de leurs clients. Un jour, pour y voir la nuit, on a remplacé les bougies par des ampoules électriques, qui étaient vraiment minables (dix watts, ou « dix bougies » comme on disait à l'époque) en plus d'être dix fois moins pratiques. Aujourd'hui, on réserve les chandelles aux occasions exceptionnelles, romantiques ou nostalgiques. Demain, les montres actuelles – qui n'auront pas disparu – seront, comme ces chandelles : on les sortira pour les grandes occasions sentimentales ou rétro-traditionnelles... ◉◉◉◉ LA RUÉE VERS LE MANS : entre Franck Muller, TAG Heuer, Richard Mille, Oris, Ice-Watch, Rébellion, Snyper et les autres, le tout sous l'arbitrage chronométré de Rolex, toute l'horlogerie a rendez-vous ce week-end au Mans. Un peu lassant et vain, non ? ◉◉◉◉ LA VIE DU JOUR DES MORTS EN MODE CLASSIQUE : nouvelle série 2015 pour la collection « Día de los Muertos » chez RJ-Romain Jerome, avec cette année un choix « Clásico » – boîtier de 43 mm, lunette gravée de « calaveras » [une sorte de champlevé moderne] et délicatement habillée de décoration en filigrane, cadran orné du fameux crâne du Jour des morts [manifestation culturelle classée au patrimoine culturel de l'humanité] et reprise des « calaveras » au centre de ce cadran. Les dents maillées du crâne ont été serties soit de diamants taille brillant, soit de rubis, reflétant ainsi les pierres posées sur le X emblématique du cadran (ci-dessous). Pour célébrer le triomphe des forces de la vie sur les gouffres de la nuit, es crânes sont à la fête chez RJ-Romain Jerome... D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...