MERCREDI : La nouvelle montre suisse du pape François et les risques géopolitiques de la haute complication talmudique...
Entre la diplomatie vaticane et l'islamo-compatibilité genevoise, ce premier jour de l'automne est horlogèrement religieux tout autant que géopolitiquement critique : « Combien de divisions ? », demandait Staline à propos du pape... Et les Musulmans, combien de bataillons ? ▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures
Entre la diplomatie vaticane et l'islamo-compatibilité genevoise, ce premier jour de l'automne est horlogèrement religieux tout autant que géopolitiquement critique : « Combien de divisions ? », demandait Staline à propos du pape... Et les Musulmans, combien de bataillons ?
▶▶▶ EN RÉSUMÉ (le tout développé après le résumé ci-dessous)Indiscrétions, analyses, informations, enquêtes, rumeurs & murmures... ❏❏❏❏ DANS LE VERTIGE INFINI DU TEMPS QUI PASSE... ❏❏❏❏ C'EST POINTU : LE FUTUR EXISTE-T-IL DANS LE FUTUR ? ❏❏❏❏ LES HEURES EN BLANC DE L'HOMME EN BLANC... ❏❏❏❏ LA LUNETTE OCTOGONALE QUI N'EST PLUS À PERSONNE... ❏❏❏❏ LE RISQUE DE TOUTE PERDRE EN DÉFENDANT SON IDENTITÉ... ❏❏❏❏ LES VOLS DE CADRANS QUI SONT EN VENTE LIBRE... ❏❏❏❏ 800 % DE SOUSCRIPTION, C'EST PAS ÇA UNE MONTRE DE RENTRÉE ? ❏❏❏❏ DES DOUTES SUR LE MARKETING, MAIS PAS SUR LE DESIGN... ❏❏❏❏ LA GÉOPOLITIQUE RELIGIEUSE EST SUPER-COMPLIQUÉE... ❏❏❏❏ SANS PARLER DE TOUTES LES AUTRES INFOS... ❏❏❏❏▶▶▶ LE ZAPPING DU MERCREDILes droits de propriété intellectuelle sur les montres suisses les plus connuesne tiennent pas à grand-chose... ◉◉◉◉ CUBA LIBRE : quelle pouvait être la marque de la nouvelle montre du pape François, sinon une Cuervo y Sobrinos, la plus cubaine des marques suisses – sinon la seule marque horlogère un tant soit peu cubaine. Lors de son passage à La Havane, le pape François a ainsi reçu une Historiador de la marque, cadran blanc et bracelet blanc comme il se doit (ci-dessus) : c'est la couleur de rigueur selon le très strict dress code pontifical. La gravure sur le fond du boîtier célèbre cette visite officielle du pape en terre cubaine. C'est ce qu'on appelle un sacré placement de produit... ◉◉◉◉ QUE SONT-ILS DEVENUS ? Marc Michel-Amadry (ex-Ebel, ex-Sotheby's) a profité de son année sabbatique pour écrire un roman, Monsieur K (éditions Héloïse d'Ormesson), dont Business Montres vous a déjà dit tout le bien qu'on pouvait penser. Un livre repéré par la critique [ce qui a valu à son auteur quelques enviables plateaux de télévision] et dont on parle déjà pour quelques prix littéraires de cette rentrée. Officiellement, c'est un roman, mais Marc Michel-Amadry a trop fréquenté les coulisses de l'art contemporain quand il dirigeait Sotheby's Suisse pour ne pas avoir croisé les personnages du livre ! Écoutons-le présenter lui-même son Monsieur K (vidéo ci-dessous). Comme Marc Michel-Amadry en a fini avec cette échappée belle vers la littérature et qu'il revient aux affaires, ce serait amusant – et pionnier – d'avoir un dirigeant horloger dans la course aux prix littéraires... ◉◉◉◉ KLOKERS : la Klok-01 de la nouvelle marque Klokers s'impose, à ce jour, comme la plus belle opération européenne de financement collaboratif dans le secteur horloger (Kickstarter). On est certes loin des 30 millions de dollars récoltés par Pebble pour le lancement de sa montre connectée [à peu près 80 000 montres commandées], mais le projet Klokers approche maintenant des 400 000 euros [pour 50 000 euros demandés, soit 800 % de souscription], avec plus d'un millier de montres pré-commandés alors qu'il reste encore plus de cinq semaines aux amateurs – le problème étant que tout est déjà sur liste d'attente (le volume prévu des montres à prix attractif est épuisé). C'est effectivement la « montre de la rentrée », comme nous l'avions anticipé voici trois mois (Business Montres du 9 juillet dernier) et ce n'est pas fini, puisque d'autres modèles seront lancés dans les mois qui viennent. Mieux qu'une smartwatch ? Oui, une montre intelligente Swiss Made (motorisation chez Soprod)... ◉◉◉◉ À L'INFINI : d'innombrables marques ont brodé sur le thème du temps et de l'infini, mais Pierre Koukjian – le créateur de la maison deLaCour, qui prépare actuellement le lancement d'une nouvelle marque, Hedera (Business Montres du 8 avril dernier), va plus loin avec une mise en abyme lumineuse de l'heure, par le jeu d'une disposition proprement géniale de disques en saphir et de tubes de tritium aux luminescences magiques (ci-dessous). Une illusion optique vertigineuse... ◉◉◉◉ D1 MILANO : à l'orée de l'été, Business Montres (23 juin) avait trouvé un peu gonflés les serial copieurs de la marque italienne D1 Milano [prononcez Di One] qui ont entrepris de repomper, dans un style pimpant, les codes d'une icône comme la Royal Oak. Nous évoquions le « croisement furtif d'une Ice-Watch et d'une Audemars Piguet », en nous demandant les raisons d'une telle impunité. Une récente discussion du forum Chronomania est venu nous éclairer : en fait, les juges milanais ont estimé (décision du 12 mars 2015 RG 7639/2015, tribunal de Milan : lire une analyse italienne à ce sujet) qu'il n'y avait pas d'infraction aux droits intellectuel de la marque et qu'on ne pouvait pas parler de concurrence déloyale au vu de la différence de prix (150 euros pour une montre en plastique) entre une D1 Milano et une Audemars Piguet. Les créateurs de D1 Milano ont donc le champ libre pour s'attaquer aux marchés internationaux : leur lunette octogonale à vis n'est en rien fautive – selon les juges – face aux dépôts de marque effectués par la manufacture du Sentier... ◉◉◉◉ DROITS INTELLECTUELS : cette affaire, qui n'est pas du tout un cas isolé, prouve une fois de plus à quel point l'identité des marques et des modèles suisses reste mal protégé face aux règles très strictes du droit international. Autant le dire franchement : la plupart des marques ne maîtrisent pas les droits intellectuels sur leurs icônes. Droits qu'elles croient trop souvent acquis, alors que les protections dont elles disposent sont parfaitement illusoires compte tenu de l'ancienneté des dépôts et des évolutions de la jurisprudence. Pourquoi pensez-vous que Rolex n'a jamais voulu intervenir contre les serial copieurs qui reproduisaient à l'envie tous les codes des icônes à la couronne ou contre les ateliers de préparateurs qui vendaient des Rolex noircies ou des cadrans Rolex détournés (ci-contre et ci-dessous), voire contrefaits ? Tout simplement parce que la marque n'a pas juridiquement les droits qu'elle serait en droit de détenir et qu'elle se garde bien de remettre en cause les droits moraux dont elle dispose en prenant le risque d'une action en justice qui pourrait se terminer comme l'affaire milanaise : en fait, le roi est nu, mais il ne faut pas que ça se sache... ◉◉◉◉ FAIBLESSE PATRIMONIALE : on commence à vérifier cette faiblesse patrimoniale des marques suisses avec la multiplication des applications (légales à ce jour et en vente libre chez Apple comme dans l'univers Android) qui permettent d'afficher l'heure, sur son téléphone portable, avec les cadrans des icônes horlogères. On vit déjà apparaître des Apple Watch à cadran Rolex Daytona ou des Samsung à cadran Omega Speedmaster. C'est une dilution manifeste de l'image des marques et une surexposition gênante – poussée à l'absurde : que fait une Daytona dans un boîtier carré ? – des codes esthétiques propres à l'identité de chaque marque. C'et, au mieux, un vol de propriété intellectuelle [ceux qui vendent ces images n'en payent pas les droits d'auteur] et, au pire, un trafic organisé, souvent par des connaisseurs. Une fois de plus, les pirates prolifèrent sur l'insécurité juridique qui entoure la propriété des droits intellectuels dans ce domaine. On comprend encore moins que les marques préfèrent se mettre aux abonnés absents plutôt que de créer elles-mêmes des applications de ce genre, puisqu'il y a une demande, donc un marché : on leur préfèrera les amusantes créations numériques de l'équipe The Watcher (Fabrice Gonet), qui recrée des émotions fortes en inventant pour les écrans numériques des objets de poignet des complications et des décorations mécaniques plus vraies que vraies (Business Montres du 9 septembre)... ◉◉◉◉ SIMPLE COMMENTAIRE ESTHÉTIQUE : on peut, bien sûr, se demander en quoi une pièce unique, ultra-compliquée comme la désormais mythique référence 57260 Vacheron Constantin, et réalisée en huit ans par un atelier spécialement dédié au modèle, facturée de plus entre six et huit millions de dollars, peut servir utilement l'image d'une marque. Qui doutait vraiment et qui douterait sérieusement de la capacité de Vacheron Constantin à réaliser une telle montre à complications, désormais record du monde ? La communication autour du lancement de cette pièce est au mieux une redondance par rapport aux efforts précédents de la marque [qui étaient, il est vrai, un peu trop orientés sur des « métiers d'art » devenus lassants et auto-exterminateurs à force de banalisation], mais, au pire, une bombe à retardement géopolitique (voir ci-dessous). En revanche, on ne peut que se féliciter de l'esthétique générale de cet objet de vitrine, qui réussit l'exploit d'être à la fois plus lisible que les montres qui battent des records de grandes complications et plus contemporaines dans leur élégance hors normes. Cette référence 57260 est digne d'admiration par sa simplicité (choix des polices de caractère, style des aiguilles, clarté des affichages, netteté des fonctions, dimensions de la carrure) et par la sobriété de son inéluctable complexité astronomico-mécanique : le soin apporté à la qualité du design se retrouve dans la subtilité esthétique du mouvement (ci-contre), très évocateur de la tradition des pièces complexes de la vallée de Joux, mais indéniablement très actuel dans ses lignes. ◉◉◉◉ SIMPLE QUESTION GÉOPOLITIQUE : quand on connaît la tension politico-militaire qui règne actuellement entre le détroit du Bosphore et l'Himalaya, quand on constate qu'une nouvelle guerre de religion est en train d'enflammer les terres d'Islam, quand on a pour logo la croix d'un des ordres chevaleresques les plus acharnés pour reconquérir la « Terre sainte » [on sait à quel point l'épiderme des Musulmans reste sensible pour tout ce qui évoque les croisades] et quand on a pour clients quelques-unes des plus grandes fortunes pétro-monarchiques du Proche-Orient, est-ce qu'il est très habile de promouvoir à grand tapage une grande complication dont la principale innovation technique réside dans la mise au point d'un calendrier perpétuel hébraïque (première mondiale) et dans l'affichage en hébreu du calendrier lunaire, des jours et des mois, de l'année juive et de la date du Yom Kippour ? Réponse dans les mois qui viennent... On pourra relire ici notre article sur les nouveaux risques géopolitiques de la globalisation (Business Montres du 5 juin 2014)... ◉◉◉◉ L'INTELLIGENCE DU TEMPS : la playlist #Parlonsdutemps de la chaîne images Business Montres Vision compte à présent 27 vidéos à forte valeur ajoutée culturelle. Des conférences consacrées au temps, avec les plus grands spécialistes actuels, et des documentaires dont aucune intelligence ne sort indemne. Les questions posées ne sont pas banales : « Faut-il tuer le temps ? », « Peut-on voyager dans le temps ? », « Le temps existe-t-il ? » ou, comme ci-dessous, « Le futur existe-t-il dans le futur » (conférence d'Étienne Klein). D'AUTRES SÉQUENCES RÉCENTESDE L'ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES...